dimanche, 06 septembre 2009
La Linea d'Eddie Bonnesire
10:42 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eddie bonnesire
Bon voyage Monsieur Darwin !
C'est le Beagle, bateau sur lequel Darwin est parti pour le tour du monde à 23 ans, tour du monde qui durera 5 ans. Peint par Gordon Chancellor.
00:15 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : darwin, gordon chancellor
samedi, 05 septembre 2009
Stupeur et tremblements
"Ne dites pas trop de mal de vous-même : on vous croirait." : cette phrase d'André Maurois, Amélie Nothomb la cite dans "Stupeur et tremblements". Ce roman est meilleur que "Les Catilinaires", plus rapide, plus vif, plus vrai. Le Japon qu'elle décrit sonne juste en tout cas, et le huis-clos mis en place (la fameuse grande entreprise), par l'angoisse et la dérision qu'il instille, s'avère révélateur, subtil, sans véritable méchanceté. Une foule de non-dits, d'ostracismes, de faux-semblants mais aussi de beautés sont révélés, rendant au final ce Japon-là mystérieux et attachant. De la belle ouvrage, autrement dit...
Stupeur et tremblements, Amélie Nothomb, Le Livre de poche
00:15 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : amélie nothomb, stupeur et tremblements
vendredi, 04 septembre 2009
Zag parle de Proust
22:18 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust, stephane zagdanski
Rappel : appel à textes
renaudfran@free.fr
19:54 Publié dans Appel à textes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : autour des auteurs
jeudi, 03 septembre 2009
J'irai pas cracher sur Nothomb !
Il y a des moments dans la vie où il faut savoir prendre ses responsabilités. Telle fut ma journée d'hier où j'ouvrais pour la première fois de ma vie un Nothomb. Et je suis allé jusqu'au bout, avec un mélange de plaisir et d'angoisse. Ca se lit vite, comme on dit, l'écriture est vive, allègre même, et joue sur les contrastes, les aller et retour, la sérénité de la situation de départ se trouve sans cesse confrontée au sordide, au monstrueux, à l'indéfinissable. Ici, un couple de retraités qui nage dans la bonheur et qui a enfin trouvé "sa maison" voit son existence chambolée par un voisin étrange et repoussant. Rien de bouleversant donc, c'est parfois un peu poussif, répétitif, mais on y trouve des phrases comme celles-ci : "Ainsi en est-il à travers l’univers : les fraises des bois, les lézards et les aphorismes sont denses et évoquent la plénitude, quand les courges géantes, les soufflés au fromage et les discours d’inauguration sont enflés à proportion de leur vacuité." Ou encore celle-là : "Comme l’or, le bien ne se rencontre jamais à l’état pur dans la nature : il est donc normal de ne pas le trouver impressionnant. Il a la fâcheuse habitude de ne rien faire ; il préfère se donner en spectacle. Le mal, lui, s’apparente à un gaz : il n’est pas facile à voir, mais il est repérable à l’odeur. Il est le plus souvent stagnant, réparti en nappe étouffante ; on le croit d’abord inoffensif à cause de son aspect -et puis on le voit à l’œuvre, on se rend compte du terrain qu’il a gagné, du travail qu’il a accompli- et on est terrassé parce que, à ce moment-là, il est déjà trop tard. Le gaz, ca ne s’expulse pas."
Amélie Nothomb, Les Catilinaires, Albin Michel et Livre de Poche
04:32 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : amélie nothomb, les catilinaires
mercredi, 02 septembre 2009
2D Marché de l’Art
30 Artistes professionnels
Traiteur du Rabelais
Mas Saphoras, les Garrigues
Chemin départemental 189 Mauguio
Dimanche 13 Septembre 2009
10h/18h
06 87 27 62 91 /
06 63 57 07 49
http://presencedesarts.hautetfort.com
http://www.traiteur-rabelais.fr
Direction Mauguio à partir du Zénith
2ème à droite
Restauration/ buvette sur place : 04 67 64 91 72
2D = Deuxième Dimanche du mois dans des lieux différents
00:15 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 2d marché de l’art, frédérique azaïs-ferri
mardi, 01 septembre 2009
La littérature invisible
Au-dessous de la littérature visible existe ainsi une littérature invisible, faite de milliers de textes qui ne seront pas publiés, que presque personne n'aura lus, et qui n'est sans doute guère moins intéressante que celle que nous connaissons. Elle disparaîtra, sans traces, sans mémoire. On pourrait rêver de dictionnaires, d'encyclopédies de la littérature invisible, où figureraient des noms inconnus, des titres qui ne disent rien à personne. C'est notre bibliothèque d'Alexandrie : elle brûle en permanence, de toute la masse de livres que rejette l'édition. L'histoire d'une littérature n'est jamais que celle de la partie émergée des textes. Non un fait absolu, mais l'actualisation d'une possibilité.
Lire ici en intégralité l'article de Pierre Jourde
La photo n'a rien à voir, mais elle me plaît !
00:15 Publié dans Edition | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : édition, pierre jourde, elizabeth taylor
lundi, 31 août 2009
Courage, rentrons !
C'est une rentrée bizarre je trouve. Il fait chaud, la grippe menace, même Sarkozy ne sent pas très bien, il n'y a guère que Martine Aubry qui se pavane, mais encore faudrait-il me prouver qu'elle existe vraiment, ce dont je doute... Bref il y a du pain sur la planche, oui, ça vaut vraiment le coup de rentrer ! Courage !
00:15 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : journal, rentrée
dimanche, 30 août 2009
La Danseuse de Mao
La Danseuse de Mao est la sixième enquête de l'inspecteur principal Chen, à Shangai. Et comme dans les précédentes, il se trouve confronté au passé récent de la Chine, en particulier la Révolution Culturelle, qui fit tant de drames. Cette fois, c'est directement à Mao que renvoient les investigations de l'inspecteur, qui l'emmèneront notamment à Pékin, dans la Cité interdite. Et à sa passion pour les jeunes femmes, ainsi qu'au rôle (sinistre lui aussi) de Madame Mao qui avant de connaître l'Empereur, fut une mauvaise actrice de série B et poursuivra de sa haine les actrices qui ont réussi. L'habilité de Qiu Xialong est qu'il nous brosse le portrait en même temps de la Chine actuelle, de ses bouleversements. Et la poésie (de même que la nourriture et un érotisme diffus) joue toujours un grand rôle dans ces enquêtes, car Mao était aussi poète. Différent en cela de la plupart des polars occidentaux, c'est toute en finesse, en subtilités, en contournements, qu'avance l'enquête. "La Révolution n'est pas un dîner de gala" : galvanisés par cette phrase, les Gardes Rouges se livraient aux pires atrocités...
Qiu Xialong, La Danseuse de Mao, Collection Points Seuil
00:15 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : qiu xialong, la danseuse de mao, polar, chine
samedi, 29 août 2009
Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres
Mais même au point de vue des plus insignifiantes choses de la vie, nous ne sommes pas un tout matériellement constitué, identique pour tout le monde et dont chacun n'a qu'à aller prendre connaissance comme d'un cahier des charges ou d'un testament; notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres. Même l'acte si simple que nous appelons "voir une personne que nous connaissons" est en partie un acte intellectuel. Nous remplissons l'apparence physique de l'être que nous voyons de toutes les notions que nous avons sur lui, et dans l'aspect total que nous nous représentons, ces notions ont certainement la plus grande part. Elles finissent par gonfler si parfaitement les joues, par suivre en une adhérence si exacte la ligne du nez, elles se mêlent si bien de nuancer la voix comme si celle-ci n'était qu'une transparente enveloppe, que chaque fois que nous voyons ce visage et que nous entendons cette voix, ce sont ces notions que nous retrouvons, que nous écoutons.
Marcel Proust, Du côté de chez Swann
Pablo Picasso, Femme avec une fleur
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust, picasso
vendredi, 28 août 2009
Ce caractère qui est propre à la beauté et au bonheur
Je ressentis devant elle ce désir de vivre qui renaît en nous chaque fois que nous prenons de nouveau conscience de la beauté et du bonheur. Nous oublions toujours qu'ils sont individuels et, leur substituant dans notre esprit un type de convention que nous formons en faisant une sorte de moyenne entre les différents visages qui nous ont plu, entre les plaisirs que nous avons connus, nous n'avons que des images abstraites qui sont languissantes et fades parce qu'il leur manque précisément ce caractère d'une chose nouvelle, différente de ce que nous avons connu, ce caractère qui est propre à la beauté et au bonheur. Et nous portons sur la vie un jugement pessimiste et que nous supposons juste, car nous avons cru y faire entrer en ligne de compte le bonheur et la beauté quand nous les avons omis et remplacés par des synthèses où d'eux il n'y a pas un seul atome. C'est ainsi que baîlle d'avance un lettré à qui on parle d'avance d'un nouveau "beau livre", parce qu'il imagine une sorte de composé de tous les beaux livres qu'il a lus, tandis qu'un beau livre est particulier, imprévisible, et n'est pas fait de la somme de tous les chefs-d'oeuvre précédents, mais de quelque chose que s'être parfaitement assimilé cette somme ne suffit nullement à faire trouver, car c'est justement en dehors d'elle.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur
Titien, Flora
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust, titien
jeudi, 27 août 2009
Un très bon billet...
00:15 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : billets
mercredi, 26 août 2009
Appel à textes et créations graphiques
Etant donné qu'il s'agit du Web, les textes courts seront privilégiés (1 500 signes maximum)
Voici quelques retours reçus à l'occasion du dernier numéro :
Pour ma part, je trouve mes photos bien mises en valeur et le choix du commentaire parfait.
quel bonheur si je pouvais en refaire...
Didier (ADA)
FZ
j'ai lu le magazine, bien, mais avec l'impression que la vision de l'imbécile dans le texte de Blanchemain, texte très bien polissé marque un contraste entre la langue vulgaire de deux mots et le reste de sa prose vraiment réussie (texte certainement le meilleur du magazine). Il semble aussi que le texte sur la personne ne voulant ni changer le monde ni rien du tout paraît déplacé. Je crois qu'il manque un peu d'approche vraiment généreuse, peut-être est-ce parce que je demande une grande exigence que je demande d'écarter certains termes de notre langue. On ne peut faire abstraction que si l'on se débarrasse de toutes les poussières qui entachent tout texte. A chacun de faire le mieux possible à la lueur de la vérité, je pense qu'il faut savoir rester sain en soi, comme nous le sommes nous, et que l'exemple vient automatiquement par la grâce de la qualité d'un texte. Les illustrations sont très belles. Merci pour la conception de ce magazine, je n'ai aucune idée sur la diffusion du magazine, mais étant une vitrine des auteurs en Languedoc Roussillon peut-être faudrait-il au futur trouver encore davantage de participants et de plasticiens ?
François S (ADA)
Merci et bravo pour ce Mag, comme pour tous les autres.
Florence (ADA)
le numéro est bien, même très bien, Calet est une de mes passions, et ton entretien avec JC bernard est judicieuse ( il est à côté de "ma" libraire, toute la durée du festival, et c'est une vieille connaissance...
Hervé P (ADA)
04:32 Publié dans Appel à textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : magazine autour des auteurs, appel à textes
Une idée forte...
Une idée forte communique un peu de sa force au contradicteur. Participant à la valeur universelle des esprits, elle s'insère, se greffe en l'esprit de celui réfute, au milieu d'idées adjacentes, à desquelles, reprenant quelque avantage, il la complète, la rectifie; si bien que la sentence finale est en quelque sorte l'oeuvre des deux personnes qui discutaient. aux idées qui ne sont pas, à proprement parler, des idées, aux idées qui, ne tenant à rien, ne trouvent aucun point aucun rameau fraternel dans l'esprit de l'adversaire, que celui-ci, aux prises avec le pur vide, ne trouve rien à répondre.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur
Cathédrale Sainte-Cécile, Albi, détail du jubé
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust, idée, albi, sainte-cécile
mardi, 25 août 2009
La figure de ses vices et les limites de sa vertu
Une espèce de sévérité de goût qu'il avait, de volonté de n'écrire jamais que des choses dont il pût dire: «C'est doux», et qui l'avait fait passer tant d'années pour un artiste stérile, précieux, ciseleur de riens, était au contraire le secret de sa force, car l'habitude fait aussi bien le style de l'écrivain que le caractère de l'homme et l'auteur qui s'est plusieurs fois contenté d'atteindre dans l'expression de sa pensée à un certain agrément, pose ainsi pour toujours les bornes de son talent, comme en cédant souvent au plaisir, à la paresse, à la peur de souffrir on dessine soi-même sur un caractère où la retouche finit par n'être plus possible la figure de ses vices et les limites de sa vertu.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur
Andrea Mantegna (1431-1506), plafond du palais ducal de Mantoue (Lombardie)
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : marcel proust, mantegna
lundi, 24 août 2009
Le génie consistant...
De même ceux qui produisent des oeuvres géniales ne sont pas ceux qui vivent dans le milieu le plus délicat, qui ont la conversation la plus brillante, la culture la plus étendue, mais ceux qui ont eu le pouvoir, cessant brusquement de vivre pour eux-mêmes, de rendre leur personnalité pareille à un miroir, de telle sorte que leur vie si médiocre d'ailleurs qu'elle pouvait être mondainement et même, dans un certain sens, intellectuellement parlant, s'y reflète, le génie consistant dans le pouvoir réfléchissant et non dans la qualité intrinsèque du spectacle reflété.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur.
Allégorie de la Force et de la Sagesse, par Veronese (1580).
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust, veronese
dimanche, 23 août 2009
Le travail de causalité
Le travail de causalité qui finit par produire à peu prés tous les effets possibles, et par conséquent aussi ceux qu’on avait cru l’être le moins, ce travail est parfois lent, rendu un peu plus lent encore par notre désir – qui, en cherchant à l’accélérer, l’entrave – par notre existence même et n’aboutit que quand nous avons cessé de désirer, et quelquefois de vivre.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur.
De Kooning, untitled, 1977
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : marcel proust, de kooning
samedi, 22 août 2009
Les lois psychologiques
Aussi est-il inutile d'observer les moeurs, puisqu'on peut les déduire des lois psychologiques.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur
22:40 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : marcel proust, moeurs, lois psychologiques
Les « quoique » sont toujours des « parce que » méconnus
Ma mère s'émerveillait qu'il fût si exact quoique si occupé, si aimable quoique si répandu, sans songer que les « quoique » sont toujours des « parce que » méconnus, et que (de même que les vieillards sont étonnants pour leur âge, les rois pleins de simplicité et les provinciaux au courant de tout) c'étaient les mêmes habitudes qui permettaient à M. de Norpois de satisfaire à tant d'occupations et d'être si ordonné dans ses réponses, de plaire dans le monde et d'être aimable avec nous. De plus, l'erreur de ma mère, comme celle de toutes les personnes qui ont trop de modestie, venait de ce qu'elle mettait les choses qui la concernaient au-dessous, et par conséquent en dehors des autres.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur
Caroline Rémy ou Séverine peinte par Renoir
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : marcel proust, renoir