samedi, 19 juillet 2025
Je ne t'oublie pas

Il jouait divinement de la guitare. Quand j’entends Sampa pa ti, son morceau fétiche, je vois ses doigts courir sur le manche. Souvent, on finissait nos soirées au London Tavern. Fabrice, au piano, flottait au-dessus des événements, sourire fin à travers ses verres épais. On buvait, on parlait avec n’importe qui au London, tout était vrai, parce qu’on ne jugeait rien. Sauf dans les moments où l’alcool l’égarait, j’avais une complicité stupéfiante avec Valentin. Aujourd’hui, j’écoute Flor d’luna et je pense à lui. Un jour, j’en avais assez, je voulais quitter Laure, et lui si discret en général, m’avait répondu sans hésiter : “Ne le fais pas, tu ne pourrais pas vivre sans elle”. Quoi qu’il en soit, mon pote Valentin, j’entends tes phrases, tes notes et je ne t’oublie pas."
Raymond Alcovère, Le bonheur est un drôle de serpent, roman, Lucie éditions, 2009, extrait
10:34 Publié dans Le Bonheur est un drôle de serpent | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le bonheur est un drôle de serpent, carlos santana
Écrire un commentaire