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samedi, 31 octobre 2009

16 ans et des poussières, de Mireille Disdero

9782021003161.jpgMireille Disdero conjugue très bien écriture poétique et roman noir. Déjà avec « Un Ogre dans la ville », on découvrait une Marseille onirique, étrange, très différente des clichés habituels. Dans « 16 ans et des poussières », à travers le prisme de l’adolescence, c’est à un nouveau regard qu’elle nous convie. Shayna vient d’avoir 16 ans, elle habite dans les quartiers nord et leurs célèbres barres d’immeubles qui dominent la ville et plus loin la mer.  L’univers  de Shayna est barré lui aussi ; elle vit seule avec sa mère qui la dédaigne, refuse de prendre en compte sa demande de bourse qui lui permettrait de continuer ses études. Le frigo à la maison est désespérément vide. Heureusement il y a Enzo, l’ami de toujours en train de devenir l’amoureux, Mme Bismuth, la prof de français, qui lui redonne confiance, et la mer justement, qui de la barre d’immeubles, toujours visible, reste comme un horizon, un ailleurs possible, une possibilité de rêves. Et malgré les embûches, c’est sur les toits de leur immeuble, seuls et face à cette immensité que le destin des deux jeunes gens va prendre du sens et se jouer. Le sujet est délicat et pourtant le ton est juste, sans artifices, sans outrances. L'écriture, précise et serrée, n'oublie pas la poésie, au passage.

80 pages, 7 €, éditions du Seuil

Blog de Mireille Disdero

00:15 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : mireille disdero

vendredi, 30 octobre 2009

Empêchement des affinités électives

"Aujourd’hui, je constate que le programme de la société, qui œuvre à une séparation tyrannique entre les hommes et les femmes pour que chacun reste à sa place, est une forme de censure, d’empêchement des affinités électives."

Lire ici une interview de Philippe Sollers par Vincent Roy, parue dans l'Infini n° 108

Jacki Maréchal à Lyon

A864.JPGà l'occasion du 111 des Arts 2009 au
Grand Dôme de l'Hôtel-Dieu

du 11 au 22 novembre 09 Vous pourrez y voir un dizaine de ses tableaux de la série "Les familles Françaises

Ici, son site

00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : jacki maréchal

jeudi, 29 octobre 2009

L'Alphabet de Frédérique Azaïs-Ferri

IMG_9891.jpgIMG_9890.jpgIMG_9889.jpg

Parmi les dernières créations de Frédérique Azaïs-Ferri, voici des extraits de son alphabet. Frédérique sera présente au Baloard le 12 novembre pour le lancement de mon roman.

Voir ici son site

Frédérique Azaïs-Ferri expose actuellement dans l'Aude sa dernière série sur bois : "Les Intemporelles" à l'Ostal Cazes, Tuilerie Saint-Joseph, La Livinière, 04 68 91 47 79

http://www.lostalcazes.fr/

mercredi, 28 octobre 2009

Le Bonheur est un drôle de serpent, commande

Vous pouvez commander directement le livre sur le site de l'éditeur : ou en m'envoyant un mail : raymond.alcovere@neuf.fr

Extraits ici

Jean-François IZARN, VIGNERON, CUISINIER, PEINTRE

nb_combe.jpg(Domaine Borie La Vitarèle, producteur de vins bio en Saint-Chinian, ferme auberge).
En plus de produire des vins de haute qualité et de cuisiner... comme un chef, Jean-François peint. C'est avec fierté que Tire-bouteille, à partir de 18 H l'accueillera, ainsi que Cathy ce samedi 31 octobre
pour le
vernissage de son exposition, 20 boulevard de Strasbourg, à Montpellier
et une
dégustation de ses vins.
Voir ici le site de Tire-Bouteille

mardi, 27 octobre 2009

Le monde de Jacki Maréchal

902.JPGhttp://jacki-marechal.com/

10:16 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jacki maréchal

lundi, 26 octobre 2009

Le Monde de Christina

christinas_world.jpgLe peintre américain Andrew Wyeth (mort en janvier 2009) est surtout célèbre pour ce tableau : Le Monde de Christina

"Atteinte par la poliomyélite, Christina était la voisine du ­peintre dans le Maine, «diminuée physiquement, pas spirituellement», expliqua le maître du réalisme magique.«Le défi pour moi était de rendre justice à son extraordinaire conquête de la vie, alors que tous la privaient d'espoir.»

13:36 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andrew wyeth

dimanche, 25 octobre 2009

Le Bonheur est un drôle de serpent, sortie

Laure travaille pour Médecins du monde ; Léo lui, doute beaucoup sur la question de l’engagement. Après leur rencontre au Mexique, ils joueront au chat et à la souris. Léo dessine sans relâche, c’est sa passion ; il voudrait peindre, mais se sent incapable de passer à la couleur. Il va retrouver sa ville, Montpellier, en pleine effervescence intellectuelle et artistique ; son éducation sentimentale se doublera d’une éducation philosophique et politique. Il va comprendre que ce moment de l’Histoire que nous vivons ne ressemble à aucun autre. Face aux menaces actuelles sur l’avenir de la planète, tout repenser est nécessaire. C’est enfin dans un pays très pauvre, Madagascar, qu’il prendra conscience de son destin et du sens de la vie.

Ca y est, lecouv2.jpg voilà sorti et disponible, n'hésitez pas à me le commander, je vous le ferai parvenir, mail ci-dessus, à droite, prix : 15 euros

Vous pouvez lire des extraits ici

samedi, 24 octobre 2009

Un Ogre dans la ville, de Mireille Disdero

959739799.jpgMarseille est une ville sublime, étonnante. Onirique même. Au contraire de l'idée de ceux qui ne la connaissent que de loin, la ville qui vit naître Artaud et mourir Rimbaud est pleine de mystères, d'étrangeté. Cendrars en a parlé magnifiquement dans "L'homme foudroyé" : "Marseille, presque aussi ancienne que Rome, ne possède aucun monument. Tout est rentré sous terre, tout est secret." Mireille Disdero nous plonge dans une autre ville encore, loin de tous les clichés, tour à tour solaire et terrifiante. L'orage approchait, dans les aigus. L'orage ici c'est l'ogre. Il s'appelle Angelo. Il harcèle la narratrice, veut la dévorer, lui dévorer sa vie. Il est son double en quelque sorte. Tour à tour Marie et Angelo évoquent chacune des faces de l’histoire, la médaille et son envers. Cet ogre est un monstre affectueux et dangereux. Quelque chose bouge et se lève tout autour. Respiration haletante de fantômes sans au-delà des vies. Larmes rouges du tatoueur pour un amour de peau. Bruit des existences loin, autour, dans les rues. Battements d’ailes noires des secondes qui nous escortent. La ville s’éveille, grandit de ses tentatives sans apaisement. J’ai toujours peur.C’est une ville souvent crépusculaire, venteuse, presque vide (une atmosphère à la De Chirico) qui déroule ses méandres. Et si c’est à un suspens haletant que nous convie Mireille Disdero, rythmé par les encres de Catherine Carruggi, le vrai fil conducteur du roman c’est la poésie : Je m’allonge sur la pierre chaude, les yeux vers le ciel. J’écoute les vagues se jeter contre l’île. Shhhhhhhhuuuuuuuu… Des mouettes tournoient au-dessus de moi pour m’inviter au voyage. La lumière est presque palpable. Je la sens me toucher, m’aimer. Je suis bien. Aujourd’hui, il n’y a personne, pas un seul touriste. J’aime cet endroit. Je pense à la première fois que je suis arrivée à Marseille avec mes parents. On devait atterrir à Marignane mais l’avion est venu faire un demi-tour au-dessus de Marseille et du Frioul, en fin d’après-midi. L’ombre des ailes frôlait les vagues. Ce jour-là, j’ai été heureuse d’avoir des yeux capables de découvrir cette ville adossée à la mer. Je garde encore la marque de sa beauté, même des années après, en traversant ses quartiers aux murailles écorchées. J’aime Marseille, je l’ai dans les yeux, comme une couleur.

 Références ici

Voir aussi le blog de Mireille Disdero

00:15 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (2)

vendredi, 23 octobre 2009

fin ch'han dal vino

Mozart, toujours...

23:53 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mozart

La Théorie du K.O., de Lilian Bathelot

1056975369.jpg"Il n'en reste pourtant pas des masses, des endroits où les pauvres persistent à s'entraider." Ce polar de Lilian Bathelot clôt le cycle sétois entamé par Avec les loups et poursuivi par  Spécial Dédicace. La Théorie du K.O. c'est le nom de code d'une opération décidée par le ministère de l'intérieur. Le nom a été trouvé par un des chefs des services spéciaux qui a fait ses classes à La Havane, il y a bien des années de là, et pour d'autres causes, tout passe... De fait quelques péquenots sétois comme les appellent les superflics parisiens vont leur donner du fil à retordre. Tout ceci se passe sur fond de manipulation bien sûr. Les services de sécurité du Président du Conseil local, noyautés par un parti fasciste, ont commis quelques bavures, du coup c'est un véritable chaos qui enflamme L'île singulière. Priorité sera donnée à la protection du président, et toute l'opération sera maquillée en règlement de comptes de mafias rivales. Lilian Bathelot articule son polar de main de maître, les scènes d'action, la description du dessous des cartes de la politique locale, tout s'imbrique judicieusement comme la manipulation qu'il décrit.  On en a le souffle coupé tout du long et on réfléchit en même temps à l'enchaînement des faits et des causes, au rapport entre les médias et le pouvoir, entre l'histoire secrète et l'histoire officielle. C'est bien un regard politique que nous livre ici Lilian Bathelot.

éditions Jigal

Site de Lilian Bathelot

Paradis

189110630.jpgÊtes-vous assez joyeux pour le paradis ?

Philippe Sollers, Grand beau temps

jeudi, 22 octobre 2009

Que veut une femme ?

47799_une-giacometti.jpgPénélope tarde à reconnaître Ulysse, elle ne le reconnaît que dans la façon dont il lui décrit son lit. Cela me permet de dire de Pénélope, retrouvant après vingt ans son Ulysse sur lequel elle a beaucoup pleuré, qu’elle couche à ce moment là davantage avec un lit qu’avec un homme. Il faudrait que tous les maris de la terre, pour autant qu’ils ont noué ce lien toujours teint de sacralité avec une femme, sachent qu’au bout du compte, elles couchent plutôt avec un lit qu’avec un homme.
Pourquoi ? Que veut une femme ? se demandait beaucoup Freud. Homère ; sans effort, nous montre la solution : ce qu’elle veut, en tant qu’elle n’est pas contaminée de divin, c’est un lien, c’est même un lien absolu.
Philippe Sollers, Guerres Secrètes

mercredi, 21 octobre 2009

Greguerias, Ramon Gomez de la Serna

fugue.jpgLa forme brève invite paradoxalement à la lenteur. On y revient, on la savoure. Le texte court, par le peu de place qu’il occupe, n’envahit pas les pages ni l’emploi du temps. L’aphorisme, le trait, la maxime, légers, primesautiers en apparence, mais parfois incisifs comme un coup de poignard peuvent nous laisser sans défense en quelque sorte. Le court n’a pas bonne presse en Occident – rien de tel au Japon avec l’art du haïku – pourtant que serait-on sans La Rochefoucauld, Vauvenargues, Joubert ou Chamfort ?
Pas ou très peu de moralisme chez Ramon Gomez de la Serna. Les « greguerias » , écrites entre 1910 et 1962, sont plutôt du côté du clin d’œil, de la poésie, du merveilleux, elles ouvrent le regard, le transforment parfois…

 Lorsqu’une femme se repoudre après un entretien, on dirait qu’elle efface tout ce qui a été dit

 Pelez une banane, elle vous tirera la langue

 Le problème avec l’hélicoptère c’est qu’il a toujours l’air d’un jouet

 Les aboiements des chiens sont de véritables morsures

 La lune baigne les sous-bois d’une lumière de cabaret

La pluie nous rend tristes parce qu'elle nous rappelle l'époque où nous étions poissons

 La bouteille de champagne a ceci d’aristocratique qu’elle refuse qu’on la rebouche

 Les ailes des automobiles sont comme les moignons des ailes d’avion qu’elles auraient pu être

 Le drapeau grimpe au mât comme s’il était l’acrobate le plus agile au monde

 Lorsqu’une femme marche pieds nus sur les dalles le bruit de ses pas provoque une fièvre sensuelle et cruelle

 Ne disons pas de mal du vent, il n’est jamais très loin

 Les animaux sauvages, lorsqu'ils parlent de ceux qui vivent dans les parcs zoologiques, les qualifient, avec mépris, de "bureaucrates"

 « Tuer le temps » est une rodomontade de bravache


 L’histoire est un prétexte pour continuer à tromper l’humanité

 Le crépuscule est l’apéritif de la nuit

 Le poisson est toujours de profil

 Le q est un p qui revient de la promenade

 Le pire avec les médecins c’est qu’ils vous regardent comme si vous étiez quelqu’un d’autre

 Les larmes désinfectent la douleur

 


Editions Cent pages, Grenoble, 1992. Présentation de Valéry Larbaud, 160 pages.

Photo de René Maltête

mardi, 20 octobre 2009

Un pastiche, sinon rien !

pastis_1254729171.jpg

13:34 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pastis

Le gnostique

nng3_images.jpgLe gnostique cherche une victoire sur la mort à l’intérieur même du temps. C’est exactement ce que je fais, comme Roland Barthes a bien voulu s’en rendre compte dans Sollers écrivain, lorsqu’il évoque ce qui est en jeu dans Drame comme un « éveil » qui serait un « temps complexe, à la fois très long et très court ». «  C’est un éveil naissant – dit-il -, un éveil dont la naissance dure. » Le savoir de la résurrection comme seconde naissance se donne et se redonne sans arrêt. Il n’est jamais acquis. On peut le définir très exactement comme une « naissance qui dure ». Le temps qu’on nous inflige n’est pas celui que je dis. Ne croyez pas là une formule, mais la ligne de risque de mon existence. Je n’en ai jamais eu d’autre. Et c’est ce qui, dans mon cas, restera inexpiable pour le Gros Animal qu’est la société.
(Philippe Sollers, LIGNE DE RISQUE, n°24, 2009)

lundi, 19 octobre 2009

La musique

baigneuses.jpg« La musique vous parle de vous-même et vous raconte le poème de votre vie : elle s’incorpore à vous, et vous vous fondez en elle. Elle parle de votre passion, non pas de manière vague et indéfinie, mais d’une manière circonstanciée, positive, chaque mouvement du rythme marquant un mouvement connu de votre âme, chaque note se transformant en mot, et le poème entier entrant dans votre cerveau comme un dictionnaire doué de vie. » 

Baudelaire

On pourra écouter ici la Symphonie n°39 en mi bémol majeur de Mozart, dernier mouvement

Les Baigneuses de Fragonard, Musée du Louvre

dimanche, 18 octobre 2009

Dans la pensée

guan_zeju.jpg"Dans la pensée, toute chose devient solitaire et lente."

Heidegger

Peinture de Guan Ze Ju

samedi, 17 octobre 2009

Il peignait comme nous regardons. Sans

christ-and-the-woman-with-the-issue-of-blood-paolo-veronese.jpg"Il peignait comme nous regardons. Sans plus d'efforts. En dansant." : Cézanne à propos de Veronese... On pourra écouter en même temps Mozart, ici...