jeudi, 31 décembre 2009
L'instant du conte
Un nouveau recueil de contes pour enfants, L'instant du conte, vient de sortir, édité par l'association Occi'zen, au profit de l'enfance en difficulté
J'y ai participé avec le conte : Le Sage et le magicien, illustrations de Gildas Pasquet. Egalement :
- Conte du Rif, de Karine Matarin, illustrations d'Eléonore Despas
- A quoi je sers, de Michèle Tache, illustrations de Filskar
- Wouf ? Wouf ! Grattt, gratt... de Viviane Etrivert-Gauthier, illustrations de Juhavey
Prix : 5 €, 32 pages, tout en couleurs
Contact : Sandrine Daudé 06 22 04 31 54
14:18 Publié dans Contes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : contes, l'instant du conte, occi'zen
Une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique
Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses, servent à entretenir dans l'âme le goût du rythme et de la beauté. Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n'a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s'enrichir.
Baudelaire
Le Lorrain
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelaire, le lorrain, port
mercredi, 30 décembre 2009
Quand on est con comme la lune
On fait des clips à l'UMP...
20:50 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ump
Le photographe Georges Souche ouvre son blog : Terra de lutz
Et c'est superbe !
16:19 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges souche, terra de lutz
Mozart est là
« Le grand problème que pose Mozart aux chanteurs, aux musiciens, aux chefs d'orchestre, c'est l'équilibre entre la force et la grâce, entre la chaleur et une espèce d'étonnement détaché, entre la rigueur impitoyable du rythme et la souplesse de l'invention créatrice absolue. Il faut de très grands musiciens, et assez humbles pour accepter de faire ce que Mozart demande. »
Giorgio Strehler
Photo de Richard Avedon
00:15 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : mozart, strehler
mardi, 29 décembre 2009
Une idée pour vos réveillons : la célèbre dinde au whisky !
Acheter une dinde d' environ 5Kg et une bouteille de whisky, du sel,du poivre, de l' huile d' olive, des bardes de lard. Barder la dinde, la saler, la poivrer et ajouter un filet d' huile d'olive. Préchauffer le four Th 7 pendant 10Mn. Se verser un verre de whisky, le boire. Mettre la dinde au four dans un plat de cuisson. Se verser deux verres de whisky et les boire. Après une debi-beurre, fourrer l' ouvrir et surbeiller le buisson de la pinde. Brendre la vouteille de biscuit et s' enfiler une bonne rasade. Après une demi-heure, dituber jusqu'au bour. Oubrir la borte, reburner, revourner, enfin bref, mettre la guinde dans l' autre sens. S' asseoir sur uen butain de chaise et se reverdir 5 ou 6 verres de wizby. Buire. Non luire ou cuire la bringue bandant 4 heures. Et hop! 5 berres de blus. R'tirer le four de la dinde. Se rebercer une bonne voulée de whisky. Rabasser la dinde ( l' est tombée par terre ). l' ettuyer et la voutre sur un blat... sur une assiette. Se béter la figure à cause de gras sur le barrelage de la buisine. Ne pas essayer de se relever. Déciver qu' on est bien par derre et binir la mouteille de misky... Blus tard, ramber jusqu' au lit, dorbir ze qui reste de la nuit. Le lendemain matin, prendre un alka seltzeir,manger la dinde froide avec de la mayonnaise et nettoyer le bordel que vous avez mi dans la cuisine. Durée: une bonne jounée.
13:11 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : dinde au whisky
La main qui écrit
A la longue, la main qui écrit vient d'un autre corps qui enveloppe et comprend le corps, ses déplacements, sa flexibilité, ses respirations, ses courbures, ses oublis, ses ondes, sa buée d'ondes. La durée, comme un orage, est mise à distance.
Philippe Sollers, Le secret
13:00 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : main, philippe sollers
Dans les matières de goût
"Dans les matières de goût, il faut sentir sans aucune gradation, le sentiment dépendant moins des choses que de la vitesse avec laquelle l'esprit les pénètre."
Vauvenargues, lettre à Voltaire, 4 avril 1743
Pablo Picasso
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vauvenargues, pablo picasso
lundi, 28 décembre 2009
Le règne de Sarkozy est-il en danger? Oui, si Carla Bruni devient franchement démodée
02:39 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, sarkozy, journal du mois
Le Corbeau et le Renard, autre version
Comme un corbeau, plus noir que n'est la poix,
Était au haut d'un arbre quelquefois
Juché, tenant à son bec un fromage,
Un faux renard vint quasi par hommage
A lui donner le bonjour ; cela fait,
Il est venu à l'extoller à fait
En lui disant : " Ô triomphant corbeau,
Sur tous oiseaux me sembles de corps beau
Et pour autant les ceux qui noir te disent
Très méchamment de ta couleur médisent
Vu que tu es par très apparent signe
De trop plus blanc que ne fut oncques cygne,
Et que le paon en beauté tu excèdes,
S'ainsi est donc que la voix tu possèdes
Correspondant à ta beauté de corps,
C'est assavoir, fondée en doux accords
Pour bien chanter, entends pour vrai et croi
Que des oiseaux es digne d'être roi ;
A cette cause j'aurais bon appétit
D'ouïr ta voix déployer un petit a,
Quand pour certain quelque chose qu'on nie
Ton chant me semble être plein d'harmonie. "
Par tels propos adulatifs et feints
Qu'a ce renard cauteleux et atteints,
Le sot corbeau fut tant de gloire épris
Qu'incontinent à chanter il s'est pris,
Dont par sa gloire il encourut dommage
Quand hors du bec lui en chut le fromage,
Que ce renard tout exprès attendait
Car autre chose avoir ne prétendait
Vu qu'aussitôt qu'il en fut jouissant
Il s'enfuit, voire en se gaudissant
De ce corbeau, ainsi pris par son art
Bien lui montrant qu'il était vrai conard.
Guillaume HAUDENT (14??-14??)
(Recueil : Apologues d'Esope)
00:17 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le corbeau et le renard
dimanche, 27 décembre 2009
Une image pour les hommes de l’avenir
« Cent solitudes profondes conçoivent ensemble l’image de Venise - c’est son charme. Une image pour les hommes de l’avenir. »
Nietzsche
Claude Monet
22:14 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nietzsche, claude monet, venise
La prose est née d’hier
Jamais de ces vieilles phrases à muscles saillants, cambrés, et dont le talon sonne. J’en conçois pourtant un, à moi, un style : un style qui serait rythmé comme le vers, précis comme le langage des sciences, et avec des ondulations, des ronflements de violoncelle, des aigrettes de feu ; un style qui vous entrerait dans l’idée comme un coup de stylet, et où votre pensée voguerait enfin sur des surfaces lisses, comme lorsqu’on file dans un canot avec bon vent arrière. La prose est née d’hier ; voilà ce qu’il faut se dire. Le vers est la forme par excellence des littératures anciennes. Toutes les combinaisons possibles ont été faites ; mais celles de la prose, tant s’en faut.
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gustave flaubert, durer
samedi, 26 décembre 2009
Fiction
00:15 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fiction, henri james, jacki maréchal
vendredi, 25 décembre 2009
Sprezzatura
"Mais j’ai déjà souvent réfléchi sur l’origine de cette grâce, et, si on laisse de côté ceux qui la tiennent de la faveur du ciel, je trouve qu’il y a une règle très universelle, qui me semble valoir plus que tout autre sur ce point pour toutes les choses humaines que l’on fait ou que l’on dit, c’est qu’il faut fuir, autant qu’il est possible, comme un écueil très acéré et dangereux, l’affectation, et pour employer peut-être un mot nouveau, faire preuve en toute chose d’une certaine sprezzatura, qui cache l’art et qui montre que ce que l’on a fait et dit est venu sans peine et presque sans y penser."
CASTIGLIONE, Le Livre du courtisan, 1528
00:16 Publié dans Revues | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sprezzatura, gina
jeudi, 24 décembre 2009
L’Italie tout entière médite
"Il faudrait pouvoir tout oublier, les églises, les controverses, les films, les images, les passions, les crimes, l’histoire millénaire, et. à la limite le christianisme lui-même, pour se mettre une bonne fois devant le cas individuel brut : « Dieu », le Dieu biblique s’entend, s’est-il un jour incarné dans un être humain de sexe masculin, devenant ainsi, par des voies plus que mystérieuses. le Père d’un Fils qui est le Même que lui ?"
Rembrandt. Jesus chasse les marchands du Temple. 1626. Musee des Beaux Arts Moscou.
00:15 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jesus, rembrandt, philippe sollers
mercredi, 23 décembre 2009
Un très grand artiste
« Les chansons de Neil Young sont faites pour ceux qui sont souvent malheureux , solitaires, qui frôlent les portes du désespoir ; mais qui continuent, cependant, de croire que le bonheur est possible. Pour ceux qui ne sont pas toujours heureux en amour, mais qui sont toujours amoureux de nouveau. Qui connaissent la tentation du cynisme, sans être capables d’y céder très longtemps. Qui peuvent pleurer de rage à la mort d’un ami (Tonight’s the night) ; qui se demandent réellement si Jésus-Christ peut venir les sauver. Qui continuent en toute bonne foi à penser qu’on puisse vivre heureux sur la Terre. Il faut être un très grand artiste pour avoir le courage d’être sentimental, pour aller jusqu’au risque de la mièvrerie. »
Michel Houellebecq, Interventions 2
00:15 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : neil young, michel houellebecq
mardi, 22 décembre 2009
Satori
Ce jour-là, dans la cathédrale de Narbonne, dans cette ville de vent, mystérieuse, solaire, onirique, il s’est produit un tremblement, une révolution. Orgue et violon ont retenti. C’est la cathédrale la plus étrange qui soit, seul le chœur a été construit. Inachevée, à cause de cela profondément humaine, elle est flamboyante, toute en élévation. Et puis la musique de Bach. Les notes comme des arcs en ciel se sont posées, envolées et devenues chair. L’éveil, le satori. Le 17 août 2005, au moment où je m’y attendais le moins, l’unité s’est réalisée.
Nightingale : Peinture de Frédérique Azaïs-Ferri
Technique mixte sur toile 100x81
00:15 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : satori, cathédrale de narbonne, frédérique azaïs-ferri
lundi, 21 décembre 2009
I talk to the wind
20:34 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : king crimson, i talk to the wind
À la seule condition de faire preuve d’une bravoure extraordinaire…
- La crise, la fameuse crise… Bien sûr ! Depuis des mois, dans mes lectures, les conversations que j’avais avec les uns et les autres, je m’en doutais, ça ne pouvait qu’arriver ! Et ce n’est pas fini. Cette crise est la concrétisation du processus de destruction en cours. Tu te rends compte, outre le désastre écologique - en fait c’est la même chose - 2 % de l’humanité possèdent la moitié du patrimoine. La réalité est élastique, elle peut absorber d’énormes ondes de choc, mais jusqu’à un certain point. Ensuite, quand les révolutions arrivent, elles emportent tout, même ceux qui les font ! Parfois je me dis, on a aussi peu de chances de réussir sa vie que le taureau quand il entre dans l’arène d’en sortir vivant, et pourtant cette chance existe. À la seule condition de faire preuve d’une bravoure extraordinaire…
Raymond Alcovère, extrait de "Le Bonheur est un drôle de serpent", vient de paraître, éditions Lucie
Picasso, La Corrida
00:15 Publié dans Le Bonheur est un drôle de serpent | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le bonheur est un drôle de serpent, picasso
dimanche, 20 décembre 2009
Chaque page nouvelle est une aventure
Supposons que je sois sur le point d’écrire une fable, et que deux arguments s’offrent à moi ; ma raison reconnaît que le premier est très supérieur ; le second est résolument médiocre, mais il m’attire. Dans ce cas-là, j’opte toujours pour le second. Chaque page nouvelle est une aventure dans laquelle nous devons nous mettre en jeu.
Borges
Photo : James Joyce
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : borges, james joyce