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vendredi, 05 février 2010

ça Chamfort !

Etrange et secret Chamfort dans des temps sanglants d'une folie sombre. « La pensée console de tout et remédie à tout. Si quelquefois elle vous fait du mal, demandez-lui le remède du mal qu'elle vous fait, elle vous le donnera. » C'est au sujet de ce libre penseur, en tout cas, que Voltaire a écrit ce blasphème salubre : « La nation n'est sortie de la barbarie que parce qu'il s'est trouvé trois ou quatre personnes à qui la nature avait donné du génie et du goût, qu'elle refusait à tout le reste. » Français, encore un effort...

Ph Sollers

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Avis de recherche

La Belle-mère Dure recherche des collages, montages, photos détournées, dessins humoristiques etc. pour ses prochains numéros. (Voir ici)

Une sorte de nettoyage

Collage de Philippe Lemaire.jpg"J’écris de manière trop intermittente pour avoir une seule méthode de travail : il m’est arrivé plus d’une fois de passer une année et davantage sans m’y remettre. Quand j’écris, je ne travaille pas avec régularité – pas d’heures fixes –, j’évite seulement le travail d’après dîner, qui entraîne immanquablement l’insomnie : je mets beaucoup de temps à me débarrasser l’esprit de mon écriture du jour. J’essaie simplement, si j’écris un récit ou un roman, de ne pas trop espacer les jours de travail, espacement qui rend plus difficile de reprendre le récit dans le ton exact où je l’ai laissé. Pratiquement, jamais plus de deux heures de travail dans une journée ; au-delà, j’ai besoin de sortir, d’aller me promener. Si j’écris un texte court, dont l’écriture demande à être très surveillée, la marche sert d’ailleurs souvent à la mise au point presque mécanique d’une phrase qui ne m’a pas laissé satisfait : elle produit l’effet d’une espèce de blutage. La phrase qui reste dans mon souvenir à la fin de la promenade – tournée et retournée le long du chemin – s’est débarrassée souvent de son poids mort. En la comparant au retour avec celle que j’ai laissée écrite, je m’aperçois quelquefois qu’il s’est produit des élisions heureuses, un tassement, une sorte de nettoyage."

Julien Gracq

Collage de Philippe Lemaire

Voir ici le site de La Nouvelle Revue Moderne, qu'il anime

jeudi, 04 février 2010

Clandestinité

Le genou de Claire.jpg"Je crois effectivement que le travail fondamental de l'écrivain ne peut plus se faire autrement que dans la clandestinité, malgré d'ailleurs une apparence soit tout à fait convenable, soit tout à fait trompeuse. Cette séparation radicale entre le paraître et la réalité n'a sans doute jamais été aussi grande. Cela vient du fait que, désormais, la société contrôle tout et se raconte à elle-même dans des séries d'images. J'ai une grande habitude d'être pris pour quelqu'un d'autre. Je suis aussi habitué à ce qu'on ne lise pas du tout ce que j'écris. J'en retire à la fois un sentiment d'impunité et de liberté très grande. Je peux vivre selon l'image qu'on a de moi et poursuivre dans le même temps des activités tout autres..."
Philippe Sollers

Photo : Le Genou de Claire

mercredi, 03 février 2010

Madagascar

IMGP0936.JPGMadagascar, ce n’est ni l’Afrique, ni l’Asie. La terre y est rouge. Pas vraiment une île, pas non plus un continent. Dix-huit ethnies la composent. On y parle le français mais surtout le malgache, une langue superbe, sonore, mélodieuse. Il y a des gens riches mais beaucoup de très pauvres. On est dans l’hémisphère sud, et sur les hauts-plateaux, il fait froid en hiver. On y est majoritairement chrétien mais on croit surtout aux ancêtres. On y adore la politique pourtant la corruption est partout. Les gens n’ont presque rien et la solidarité n’est pas un vain mot. Les rites funéraires sont permanents et on y rit beaucoup. On y est sentimental et nostalgique mais souvent implacable avec les autres. Et les gens vous écoutent vraiment. Dès l’arrivée, je m’y suis senti bien. Comme si j’y étais venu dans une autre vie. Je savais qu’une place m’attendait là. Jamais auparavant je n’avais eu ce sentiment. Un je ne sais quoi, l’air que l’on respire, la force des émotions, une intensité, les paysages.

Ici, tout est plus simple et plus vivant, comme remonté d’un autre âge et toujours là, tranquille et posé dans la lumière. Le temps s’écoule différemment, en profondeur. La projection dans l’avenir est inutile, privée de sens. Le présent allégé, se concentre. Madagascar est un pays pauvre, on est sans cesse renvoyé à cette réalité. Mais derrière s’en dissimule une autre. De retour en Europe, la pauvreté, le vide de nos vies, le décalage constant avec la réalité, le spectacle permanent, jaillissent en pleine lumière. Ici, les gestes ont du sens. On lutte d’abord pour survivre.

Malraux a écrit : « Sans doute un jour, devant les étendues arides ou reconquises par la forêt, nul ne devinera plus ce que l’homme avait imposé d’intelligence aux formes de la terre en dressant les pierres de Florence dans le grand balancement des oliviers toscans ». Cette phrase, je l’ai comprise dans la Grande Île. Ici, un je ne sais quoi a eu lieu, il y a  longtemps. Il en reste beauté, dénuement et harmonie. Tout s’éclaire enfin, inscrit dans une perspective. Ce que je cherchais au Mexique, je l’ai trouvé là. C’est absurde, nous avons construit un monde absurde. On peut passer en quelques heures d’une société d’abondance et de faux semblants à ce monde cru, dur, où on se bat à chaque seconde pour sa survie.

Coline et Francis habitent à une douzaine de kilomètres d’Antananarivo, la capitale. On les parcourt à travers des rizières, de belles maisons et des bidonvilles. La foule se presse, à toute heure du jour et de la nuit, autour des échoppes, aux arrêts des taxis-brousse. Les enfants, très jeunes, travaillent au bord des routes, à casser, charrier des pierres, des briques. Des familles entières vivent sans toit, parfois au bord des décharges. Le pays, cette année-là, s’efforçait de donner une image moderne, il organisait les Jeux de l’océan Indien. Au milieu du désordre ambiant, de l’absence d’organisation, surgissaient des affiches clinquantes vantant les mérites du sport et des produits censés le représenter. Alors qu’en Europe, tout le monde ne parle que d’environnement et de sauver la planète, ici le moindre camion ou la plus petite voiture crachent une fumée noire épouvantable qui empuantit l’atmosphère. Et pourtant j’ai trouvé dans ce pays plus de vie qu’en Europe.

 

Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", vient de paraître, éditions Lucie

mardi, 02 février 2010

Un nouveau site d'info

A voir ici, un nouveau site d'info : Le vent se lève (lire notamment l'édito de présentation : Derrière la vitre)

03:50 Publié dans Info | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : info, le vent se lève

Errer humanum est !

nicolas-de-sta%C3%ABl-noon-landscape.jpgUn droit que bien peu d’intellectuels se soucient de revendiquer, c’est le droit à l’errance, au vagabondage.
Et pourtant, le vagabondage, c’est l’affranchissement, et la vie le long des routes, c’est la liberté !
Rompre un jour bravement toutes les entraves dont la vie moderne et la faiblesse de notre cœur, sous prétexte de liberté, ont changé notre geste, s’armer du bâton et de la besace symboliques, et s’en aller !
Pour qui connaît la valeur et aussi la délectable saveur de la solitaire liberté (car on n’est libre que tant qu’on est seul), l’acte de s’en aller est le plus courageux et le plus beau.
Egoïste bonheur, peut-être. Mais c’est le bonheur, pour qui sait le goûter.
Etre seul, être pauvre de besoins, être ignoré, étranger et chez soi partout, et marcher, solitaire et grand à la conquête du monde.

Isabelle Eberhardt

Peinture de Nicolas De Staël

lundi, 01 février 2010

Pigeon impossible

Un petit film d'animation à voir ici :

http://www.youtube.com/watch_popup?v=jEjUAnPc2VA#t=20

 

Musique

photo_file_3806.jpgTous les arts tendent à la musique, cet art dans lequel la forme est le fond.

Borges

Peinture de Nicolas de Staël

Répétition

Il n’y a que deux sortes de comique, le comique de répétition et...

le comique de répétition

13:55 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : répétition

Gravité

2710111536_8b1ae0ab7a.jpg"La gravité est le plaisir des sots"

Alexandre Vialatte

dimanche, 31 janvier 2010

L’impression de vivre en haute mer

camus-albert-04.jpg"J'ai toujours eu l’impression de vivre en haute mer, menacé, au cœur d'un bonheur royal." : Albert Camus ; à lire ici dans le Journal du Mois de Ph. Sollers, et aussi, à propos de Sarko  : "Le directeur est un peu étriqué, appliqué, mais proche de ses employés angoissés, réunis à la cafétéria du comité d'entreprise."

La souffrance d'autrui

Levin_Sam.jpg"Car il est naturel à l'homme de haïr sa propre souffrance dans la souffrance d'autrui."
Georges Bernanos, Sous le soleil de Satan

Photo de Levin Sam

samedi, 30 janvier 2010

Introduction au livre

C'est assez débile, mais amusant quand même...

14:54 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : humour, livre

Jacki Maréchal à Lyon

crbst_a7152.jpgLYON
Groupe de 10 artistes

Jacki Maréchal, peintre - Boris Matussiere, peintre - Dominique Coffignier, peintre - Guillaume Bourdon, photographe-   Grégory, peintre - Michel Costiou, peintre - Catherine Noizet Faucon, artiste peintre plasticienne - Renée Moal, sculpteur - Lucile Travert, peintre - Igor Bodoira, plasticien


Exposition inaugurale de la Galerie De dART
11, rue des Trois Maries
69005 Lyon
Jeudi 4 février 2010
de 18h à 21h

Ici acrylique sur toile de Jacki Maréchal 100 X 81

Voir ici son site

vendredi, 29 janvier 2010

Rien des apparences actuelles

Fred2.jpg"Tu en es encore à la tentation d'Antoine. L'ébat du zèle écourté, les tics d'orgueil puéril, l'affaissement et l'effroi.
Mais tu te mettras à ce travail: toutes les possibilités harmoniques et architecturales s'émouvront autour de ton siège. Des êtres parfaits, imprévus, s'offriront à tes expériences. Dans tes environs affluera rêveusement la curiosité d'anciennes foules et de luxes oisifs. Ta mémoire et tes sens ne seront que la nourriture de ton impulsion créatrice. Quant au monde, quand tu sortiras, que sera-t-il devenu ? En tout cas, rien des apparences actuelles."

Rimbaud, Illuminations, Jeunesse IV

Peinture sur bois (20x20) de Frédérique Azaïs-Ferri

Voir son site

jeudi, 28 janvier 2010

Le Magazine "Autour des auteurs" n° 16 est en ligne

DiegoRivera.jpgLe Magazine "Autour des auteurs" n° 16 est en ligne ici

Avec notamment des inédits de François Bégaudeau, Adeline Yzac, Jean-Louis Bec, des créations graphiques de Cécilia Mak, des chroniques (Laurent Mauvignier, Boulgakov, un entretien avec Isabelle Marsala, etc.

Vous pouvez envoyer vos contributions et propositions pour les prochains numéros (un tous les deux mois), même si vous ne résidez pas en Languedoc-Roussillon à Françoise Renaud : renaufran@free.fr

Bonne lecture

Peinture de Diego Rivera

mercredi, 27 janvier 2010

Elan d'Art

La septième édition du Salon artistique Elan d'Art se déroulera les 26, 27 et 28 novembre 2010 à Montpellier

La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 10 mai 2010.

Infos sur le site ici

ou à : elandart@neuf.fr

 

Le Port de l'angoisse

le-port-de-l-angoisse-1945-2899-215308337.jpgCe film serait né d'une partie de pêche entre Hawks et Hemingway, durant laquelle le réalisateur essayait de convaincre son ami de venir à Hollywood, pour se lancer dans le cinéma. Ce dernier étant récalcitrant, Hawks lui proposa de porter à l'écran son plus mauvais livre, il aurait répondu « Quel est mon pire roman ? [...] cette chose informe qui s'appelle To Have or Have Not ».  (source Wikipedia)

C9MOCARK4SMVCA565Y5YCAR74K1TCAQTG0VXCAYKZ1CYCA6K03RBCAIOE301CA3ZJ420CAZR2BRWCAMWOBR6CAL8P2K3CA2ACWY8CAL2FUT7CA0HXBDBCANYCUM1CAAE8G0ACA6UUWFFCA7AF8HA.jpgDolores_Moran_in_To_Have_and_Have_Not_Trailer_closeup.jpgOutre le couple Bogart/Bacall qui s'est rencontré sur le tournage, au générique figurent le génial Walter Brennan, Dolores Moran, Marcel Dalio, et le musicien, chanteur et compositeur Hoagy Carmichael dans le rôle de Cricket.

mardi, 26 janvier 2010

L'étonnante histoire de Marie de Montpellier

dyn008_original_382_420_jpeg_2571887_402e95929c508cab68b433a5f5ac9eec.jpgTout commence à Constantinople. En 1174, la princesse Eudoxie, nièce de l’empereur romain d’orient, part pour Barcelone où elle doit épouser Alphonse, comte de Barcelone et roi d’Aragon. Le voyage est long, et le bateau fait escale à Lattes, port de Montpellier. Là Eudoxie apprend qu’entre temps, Alphonse s’est déjà marié. Elle séjourne à Montpellier à l’invitation de Guillem VIII seigneur de la ville. Quelques semaines plus tard Guillem VIII épouse la princesse byzantine. De cette union, naît Marie. Marie a six ans quand son père annonce à sa mère qu’il aime une autre femme et veut divorcer. Eudoxie se réfugie dans un couvent, et Guillem VIII vit maritalement avec Agnès de Castille. A onze ans, Marie est mariée à Raymond Geoffroi, vicomte de Marseille, qui meurt peu de temps après. Cinq ans plus tard, elle est mariée à Bernard, comte de Comminges, seigneur le plus volage du pays toulousain. Répudiée cinq ans plus tard, elle revient à Montpellier, puis retrouve son héritage. A la mort de Guillem VIII, elle évince son demi-frère, Guillem IX et épouse le roi Pierre II d’Aragon. Mais Pierre se désintéresse vite de Marie, qui doit user d’un stratagème pour ramener l’époux infidèle dans son lit, se faisant passer pour sa maîtresse. De leur union naîtra un fils, le futur Jacques le Conquérant, roi d’Aragon, comte de Barcelone, qui agrandira considérablement la Catalogne (Majorque, Valence). Pierre II se sépare ensuite de Marie, laquelle décide d'aller à Rome pour obtenir du pape, Innocent III, l'assurance que son union ne sera pas dissoute. Elle obtient gain de cause mais malade, Marie meurt à Rome en 1213, peut-être empoisonnée. Elle est inhumée dans la chapelle Sainte-Petronille, aujourd'hui détruite, à Saint Pierre de Rome.

Sources : Histoires d'ici, de Jean Villanove et Wikipedia

Ici, le blason de Montpellier, ce n'est qu'une coïncidence sans doute, mais Montpellier est sous le patronage de la vierge Marie, on voit notamment les lettres AM (Ave Maria)