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mercredi, 31 mars 2010

Incompréhensibles...

171820watteau20gilles.jpg« Ce qui me semble à moi, le plus haut dans l’Art (et le plus difficile), ce n’est ni de faire rire, ni de faire pleurer, ni de vous mettre en rut ou en fureur, mais d’agir à la façon de la nature, c’est-à-dire de faire rêver. Aussi les très belles œuvres ont ce caractère. Elles sont sereines d’aspect et incompréhensibles Quant au procédé, elles sont immobiles comme des falaises, houleuses comme l’Océan, pleines de frondaisons, de verdures et de murmures comme des bois, tristes comme le désert, bleues comme le ciel. Homère, Rabelais, Michel-Ange, Shakespeare, Goethe m’apparaissent impitoyables. Cela est sans fond, infini, multiple. Par de petites ouvertures on aperçoit des précipices ; il y a du noir en bas, du vertige. Et cependant quelque chose de singulièrement doux plane sur l’ensemble ! C’est l’éclat de la lumière, le sourire du soleil, et c’est calme ! C’est calme ! »

Gustave Flaubert, le 26 août 1853

Gilles, Watteau

Commentaires

Rêver c'est cela ! comme le chante Aznavour.... Emmenez moi au bout de la terre, emmenez moi au pays des merveilles ....
Nous embarquer sur un recueil de quelques centimètres pour explorer des contrées inconnues loin de nous ou en nous; faire rêver, émerveiller et cependant rendre plus vivant....

Écrit par : Hélène O | mercredi, 31 mars 2010

Beau texte. Il aurait pu ajouter Mozart, pour les précipices sous la lumière.

Écrit par : Georges | samedi, 03 avril 2010

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