mercredi, 14 avril 2010
Gardons le moral, voici les corrections de Balzac
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mardi, 13 avril 2010
La vérité se faufile
"Le roman met tout sur le même plan. C’est sa fonction. Sa grandeur. Sa froideur. Sa chaleur. Il faut qu’on voie tout ensemble, les contradictions les plus prononcées. La vie est impossible. L’impossible devient possible. L’insensé sensé. La vérité se faufile.”
Ph Sollers, Grand beau temps.
Véronèse, Judith et Holopherne
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lundi, 12 avril 2010
Jean Renoir dessinant
Cinquante ans plus tard, le modèle se souvient des conditions précises dans lesquelles ce portrait a été fait : « J'avais exactement sept ans quand le portrait a été peint. Comme je ne pouvais pas aller à l'école parce que j'avais la grippe, mon père en profita pour me prendre comme modèle. Pour que je reste tranquille, il suggéra qu'on me donne un crayon et une feuille de papier ; il me convainquit de dessiner des animaux pendant que lui dessinait mon portrait » (Jean Renoir à John Roberts en 1952, lettre conservée au Virginia Museum of Fine Arts de Richmond).
Pierre-Auguste Renoir, Jean Renoir dessinant (1901)
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samedi, 10 avril 2010
Le Magazine "Autour des auteurs" n° 17 est en ligne
Le Magazine "Autour des auteurs" n° 17 est en ligne ici
Avec notamment des inédits de Jean-Jacques Marimbert, Janine Teisson, Thomas Vinau, un entretien avec Lydie Salvayre, des créations graphiques de Annie Got et Florence Causeur, etc.
Vous pouvez envoyer vos contributions et propositions pour les prochains numéros (un tous les deux mois), même si vous ne résidez pas en Languedoc-Roussillon à Françoise Renaud : renaufran@free.fr
Bonne lecture
20:16 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : autour des auteurs
vendredi, 09 avril 2010
Pulvérisation
Pulvérisation, éclatement d’images, de mots. Un dragon menaçant scintille dans les eaux basses du port. La Mergellina encore. Naples se donne ici des airs d’ île grecque placide, recroquevillée au milieu de la grande mer. Procida... Envie de courir, jouer, lever les yeux, les bras au ciel. Je suis incapable de rentrer ce soir, j’ai plutôt envie de traverser la ville, comme Dumas dans son corricolo, virevoltant. Loué une calèche Riviera di Chiaia, et vogue la galère ! J’ai donné au guide tout ce que j’avais, joué les touristes naïfs, me moque du monde entier, voudrais embrasser l’air que je respire, la mer qui frémit à côté, les gens que je croise. Voilà le Palais Royal, insolent, lugubre, le San Carlo, brillantissime, l’ombre de Stendhal bien sûr, Via Toledo, un concert de lumières, de cris, chatoiement de feu, enfin la montée vers San Martino.
Là, mon cicérone m’abandonne. J’ai envie de rire, lui dit qu’il peut bien partir. Il trouvera d’autres touristes à ramener ou peut-être vit-il là, ou n’est-il qu’un gnome, ou le diable, peu importe !
Enfin seul, je laisse mes yeux respirer, se brûler aux lumières de la ville, du port, des îles. J’aimerais que tout s’arrête, mon bonheur est parfait, c’est l’instant où tout se concentre, juste avant le Big Bang. La mer frissonne, donne des baisers au vent, au ciel, une langue de feu lèche l’horizon.
Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", éditions n & b, 1998
20:06 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raymond alcovère, fugue baroque, frédérique azaïs-ferri
jeudi, 08 avril 2010
La seule dans le silence à ignorer l'obscur
Flaques grises dans les sous-bois de la nuit.
Des arbres si hauts qu’on en décèle à peine la hauteur.
Les bruits émeraude parviennent étouffés.
La chouette est seule dans le silence à ignorer l’obscur.
Pour elle l’univers brille d’une étrange lumière, argentée, déployée par une main invisible mais partout présente, l’or du temps.
Bona Mangangu (création, jeux d'encre)
Raymond Alcovère, Extrait de "L'aube a un goût de cerise"
N&B éditions, 21 rue du Venasque, 31 170 Tournefeuille
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mercredi, 07 avril 2010
La langue qu'ils habitent vient de plus loin qu'eux et les traverse physiquement pour les dévoiler sans qu'ils s'en doutent.
"De la même manière, vous ne parviendrez pas à faire admettre à des subjectivités de plus en plus façonnées par le modèle de la communication répétitive et instantanée, que la langue qu'ils habitent vient de plus loin qu'eux et les traverse physiquement pour les dévoiler sans qu'ils s'en doutent. »
Philippe Sollers
De Chirico, 1914
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mardi, 06 avril 2010
Le songe d'un dieu ivre
« La vie et le monde sont le songe d'un dieu ivre qui s'échappe furtivement du banquet divin et s'en va dormir sur une étoile solitaire, ignorant qu'il crée ce qu'il songe... Et les images du songe se présentent tantôt dans une extravagance bigarrée, tantôt harmonieuses et raisonnables... L'Iliade, Platon, la bataille de Marathon, la Vénus de Médicis, le munster de Strasbourg, la Révolution française, Hegel, les bateaux à vapeur, sont des pensées issues de ce long rêve. Mais un jour, le dieu se réveillera en frottant ses yeux bouffis, il sourira et notre monde s'enfoncera dans le néant sans avoir jamais existé... »
Henri Heine, Tableaux de voyage
Paul Klee, son ancien
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lundi, 05 avril 2010
la clef des situations
« Boys du sévère, interprètes anonymes, enchainés et brillants de la revue à grand spectacle qui toute une vie, sans espoir de changement, possèdera le théâtre mental, ont toujours évolué mystérieusement pour moi des êtres théoriques, que j’interprète comme des porteurs de clés : ils portent la clef des situations "
André Breton, l'Amour fou (début du texte)
Magritte, Le temps traversé
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dimanche, 04 avril 2010
Je changerai non de vie, mais d’identité
Blanc de l’aube.
Tremblement du temps.
Les nuages s’éloignent.
Des signes apparaissent, à peine tangibles, un alphabet nouveau, frôlements de mer, odeurs de sauvagine, remuement des vagues.
La brume se mêle au soleil.
Océan de neige, un grand calme.
Je changerai non de vie, mais d’identité.
Raymond Alcovère, extrait de "L'aube a un goût de cerise", N&B éditions, mars 2010
Paul Klee, fleur sur le sable
04:03 Publié dans L'Aube a un goût de cerise | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : l'aube a un goût de cerise, paul klee
Le plus faible de la nature
« L’homme est un zozo, le plus faible de la nature, mais c’est un zozo pensant ».
Jean Tardieu
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samedi, 03 avril 2010
Contrepet
Ne pas confondre le Saint-Nectaire avec le Nain sectaire !
04:24 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : contrepet
jeudi, 01 avril 2010
LE PRINTEMPS DE L'ART SE LIBÈRE
présente
LE PRINTEMPS DE
L'ART SE LIBÈRE
de 10H à 22H
Exposition de créateurs et plasticiens
Ateliers enfants/adultes
Performance graff
de midi à 14H30
déambulation de la Fanfare "Les Jazz'pirateurs"
l'après midi
le Théâtre de Mathieu-spectacles de marionnettes
conte-Le Dialogue des Nymphes
goûter enfants offert
à partir de 17H
Concerts
Yummy Zeb
Les Fils de Falco
Cédric
La Compagnie Cuanol
Petite restauration possible sur place-Buvette
Quartiers des Beaux-Arts
Rue Thérèse- Montpellier
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mercredi, 31 mars 2010
Incompréhensibles...
« Ce qui me semble à moi, le plus haut dans l’Art (et le plus difficile), ce n’est ni de faire rire, ni de faire pleurer, ni de vous mettre en rut ou en fureur, mais d’agir à la façon de la nature, c’est-à-dire de faire rêver. Aussi les très belles œuvres ont ce caractère. Elles sont sereines d’aspect et incompréhensibles Quant au procédé, elles sont immobiles comme des falaises, houleuses comme l’Océan, pleines de frondaisons, de verdures et de murmures comme des bois, tristes comme le désert, bleues comme le ciel. Homère, Rabelais, Michel-Ange, Shakespeare, Goethe m’apparaissent impitoyables. Cela est sans fond, infini, multiple. Par de petites ouvertures on aperçoit des précipices ; il y a du noir en bas, du vertige. Et cependant quelque chose de singulièrement doux plane sur l’ensemble ! C’est l’éclat de la lumière, le sourire du soleil, et c’est calme ! C’est calme ! »
Gustave Flaubert, le 26 août 1853
Gilles, Watteau
00:10 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gustave flaubert, watteau
mardi, 30 mars 2010
Le bon navigateur !
Une remarque sur les navigateurs : ma note du lundi 29 mars apparaît correctement quand on passe par Mozilla, mais plutôt défigurée par Internet Explorer. De plus, j'ai écrit une nouvelle note aujourd'hui qui n'apparaît même pas avec Internet Explorer mais tout à fait bien avec Mozilla... Donc, si vous ne l'avez pas encore fait, choisissez Mozilla, gratuit en plus...
16:20 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : navigateurs internet
Le vrai charme des gens
« Le vrai charme des gens, c'est le côté où ils perdent un peu les pédales, c'est le côté où ils ne savent plus très bien où ils sont ... ça ne veut pas dire qu'ils s'écroulent, au contraire, ce sont des gens qui ne s'écroulent pas ... mais si tu ne saisis pas la petite racine, le petit grain de la folie chez quelqu'un, tu peux pas l'aimer ... on est tous un peu dément … or, j'ai peur ou au contraire je suis content que le point de démence de quelqu'un soit la source de son charme même. » Gilles Deleuze, Abécédaire, lettre F comme Fidélité.
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lundi, 29 mars 2010
Sortie de "L'aube a un goût de cerise"
Ces huit textes racontent trois moments-clés de la vie du poète Saint-John Perse, trois départs, trois exils qui l’ont profondément marqué.
Il passe son enfance en Guadeloupe, puis à l’âge de 11 ans, il doit partir avec sa famille s’installer en France. Lors d’une escale aux Açores, il découvre pour la première fois la neige.
À vingt-neuf ans, en poste au Ministère des Affaires Etrangères, il est nommé secrétaire de la légation française en Chine où il restera cinq ans.
En 1940, à cinquante-trois ans, il est limogé de son poste, déchu de la nationalité française, ses biens seront confisqués. Obligé à nouveau de quitter son pays.
Extrait (début du texte) :
Je suis parti et voilà que le monde s’ouvre à mes yeux.
Le vent fait claquer les voiles, le jusant doucement nous éloigne.
Les cris des marins se répondent.
Les os du bateau craquent, son grand corps de sel et de vent s’ébroue.
Le navire s’enfonce.
Une femme chante un refrain des îles.
J’emporte les bribes de ce rêve.
Musique.
Mars 2010
N&B éditions, 64 pages, 12 €
00:10 Publié dans L'Aube a un goût de cerise | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : l’aube a un goût de cerise, raymond alcovère
dimanche, 28 mars 2010
Les Actes
Tu t'es manifesté au monde comme un étranger, et tu nous as rendus semblables à des étrangers, afin que nous devenions dignes de ton assurance.
Les Actes de Philippe
Balzac par Rodin
00:10 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : balzac, rodin, philippe
samedi, 27 mars 2010
Silence
L'homme discret parle quelquefois pour ne rien dévoiler par son silence
La Rochefoucauld
12:38 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : la rochefoucauld
Quand le style français atteint cette pointe du concert
J’ai vu ce matin, dans des circonstances particulières, le portrait que Manet a fait de Berthe Morisot en 1872. Il a alors 40 ans, elle 31. C’est un tableau bouleversant de vivacité, de curiosité, d’amour. Une victoire de la Commune de Paris, en noir positif. Berthe est la belle-sœur de Manet, mais surtout sa belle sœur. Dans le bouquet de violettes du corsage s’affirme la victoire sur la mort (Morisot). Le sourire de la mort. Manet avait été très déprimé, l’année précédente, par les massacres de la Semaine sanglante.
Dans violette, il y a viol, voile, voilette, violet (« le rayon violet de ses yeux », l’« Oméga » de Rimbaud), bien que les yeux, ou plutôt le regard aigu, de Berthe Morisot soient de couleur noisette. Il y a aussi viole, l’instrument de musique. Dans un petit tableau magistral, Manet peint, côte à côte, un billet écrit, un bouquet de violettes et un éventail. Bleu, blanc, rouge. On lit Mlle Berthe, et sa signature. On peut difficilement faire plus explicite comme déclaration de délicatesse érotique violente.
Rimbaud : « l’élégance, la science, la violence ».
Quand le style français atteint cette pointe du concert (Watteau, Fragonard, Manet), c’est exécuté avec presque rien.
Voilà ce que Bataille appelle l’indifférence active de Manet. Un détachement vibrant.
Magie de ces deux vers de Rimbaud :
Mais l’araignée de la haie
Ne mange que des violettes.
Ce Manet est un des plus beaux portraits du monde. Il illumine ma journée.
Sollers, L’Année du Tigre
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