mardi, 11 février 2025
Une suite de nuances vraies
"Voilà son style, dont il dit lui-même qu'il est "horriblement difficile à imiter, car il n'est qu'une suite de nuances vraies."
Philippe Sollers, à propos de Stendhal, dans "Trésor d'amour"
Photo de Ernst Haas
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samedi, 08 février 2025
Les femmes respirables
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10:46 Publié dans Art, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, auguste renoir
dimanche, 26 janvier 2025
L'athéisme est, finalement, si peu érotique
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18:54 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : richard avedon, philippe sollers
samedi, 07 décembre 2024
Temper
« Cela n’est jamais dit mais le petit Bach a été un enfant particulièrement joueur, espiègle, effronté, fugueur. En dehors de sa passion précoce pour la musique et de son sérieux aux offices, on l’a beaucoup vu courir dans la campagne, aux environs d’Eisenach. Qui ne l’a pas observé démarrer, détaler, s’envoler, s’arrêter brusquement, repartir comme un dératé, s’allonger les bras en croix dans l’herbe, se relever, courir à perdre haleine, puis s’asseoir et méditer longuement, avant de reprendre ses virevoltes qui ont tant inquiété sa mère, ne peut rien comprendre à sa façon de tempérer, ou plus exactement de temper. Régler la tempête et cette atroce histoire de crucifixion, ressusciter les spirales, voilà le voyage. Et c’est bien ce qui assombrit le visage du roi : la joie étourdissante et enfantine, là, du vieux Bach, sur laquelle le temps n’a aucune prise, sa prière ininterrompue, son mouvement d’adoration perpétuelle, bref son amour. »
Philippe Sollers, Les Voyageurs du temps.
17:47 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bach, philippe sollers
vendredi, 06 décembre 2024
Nature
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19:45 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
vendredi, 01 novembre 2024
Le temps
« Le temps ne fait que passer par moi, l’espace est son enveloppe. »
Philippe Sollers
Hubert Robert
18:44 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, hubert robert
samedi, 26 octobre 2024
Et c’est là, précisément, le roman
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23:11 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : felix thiollier, philippe sollers
dimanche, 01 septembre 2024
Pas d'avant
"Il n'y a pas d'avant dans la naissance simultanée de l'espace et du temps."
Philippe Sollers, Centre
Photo : Franck Gerard
09:25 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, franck gerard
vendredi, 30 août 2024
Mon cerveau et moi
« De temps en temps, mon cerveau me reproche d’avoir tardé à lui obéir ; d’avoir sous-estimé ses possibilités, ses replis, sa mémoire ; de m’être laissé aller à l’obscurcir, à le freiner, à ne pas l’écouter. Il est patient, mon cerveau. Il a l’habitude des lourds corps humains qu’il dirige. Il accepte de faire semblant d’être moins important que le cœur ou le sexe (quelle idée). Sa délicatesse consiste à cacher que tout revient à lui. Il évite de m’humilier en soulignant qu’il en sait beaucoup plus long que moi sur moi-même. Il m’accorde le bénéfice d’un mot d’esprit, et prend sur lui la responsabilité de mes erreurs et de mes oublis. Quel personnage. Quel partenaire. « Sais-tu que tu ne m’emploies que très superficiellement ? » me dit-il parfois, avec le léger soupir de quelqu’un qui aurait quelques millions d’années d’expérience. Je m’endors, et il veille. Je me tais, et il continue à parler. Mon cerveau a un livre préféré : l’Encyclopédie. De temps en temps, pour le détendre, je lui fais lire un roman, un poème. Il apprécie. Quand nous sortons, je lui fais mes excuses pour toutes les imbécillités que nous allons rencontrer. « Je sais, je sais, me répond-il, garde-moi en réserve. » J’ai un peu honte, mais c’est la vie. J’écrirai peut-être un jour un livre sur lui. »
Philippe Sollers
11:02 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
jeudi, 22 août 2024
Ces écrivains français, tout de même, quels noms ils portent
Ces écrivains français, tout de même, quels noms ils portent. Molière, Sévigné, La Fontaine, La Rochefoucauld, La Bruyère, Racine, Boileau, Vauvenargues, Voltaire, Sade, et, plus tard, Céline, Genet... On dirait un paysage, avec ses vallons, ses prairies, ses rivières, ses arbres, ses puits d’ombre, ses clairières, ses fleurs.
Philippe Sollers, Éloge de l'infini
Photo : Caroline Mitchell
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dimanche, 11 août 2024
Tu dois rester réservé, calme, olympien, lisse, détaché ; tibétain en somme…
« J’aime écrire, tracer les lettres et les mots, l’intervalle toujours changeant entre les lettres et les mots, seule façon de laisser filer, de devenir silencieusement et à chaque instant le secret du monde. N’oublie pas, se dit avec ironie ce fantôme penché, que tu dois rester réservé, calme, olympien, lisse, détaché ; tibétain en somme… Tu respires, tu fermes les yeux, tu planes, tu es en même temps ce petit garçon qui court avec son cerf-volant dans le jardin et le sage en méditation quelque part dans les montagnes vertes et brumeuses, en Grèce ou en Chine… Socrate debout toute la nuit contre son portique, ou plutôt Parménide sur sa terrasse, ou encore Lao-Tseu passant, à dos de mulet, au-delà de la grande muraille, un soir… Les minutes se tassent les unes sur les autres, la seule question devient la circulation du sang, rien de voilé qui ne sera dévoilé, rien de caché qui ne sera révélé, la lumière finira bien par se lever au cœur du noir labyrinthe. Le roman se fait tout seul, et ton roman est universel si tu veux, ta vie ne ressemble à aucune autre dans le sentiment d’être là, maintenant, à jamais, pour rien, en détail. Ils aimeraient tellement qu’on soit là pour. Qu’on existe et qu’on agisse pour. Qu’on pense en fonction d’eux et pour. Tu dois refuser, et refuser encore. Non, non et non. Ce que tu sais, tu es le seul à le savoir. »
Philippe Sollers, Le Secret
Photo : Germaine Chaumel, 1945
19:42 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, germaine chaumel
vendredi, 15 mars 2024
Le français
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09:18 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, gabor dvornik
mercredi, 13 mars 2024
Insomnies
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17:35 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
samedi, 17 février 2024
Voilà son style
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19:06 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stendhal, ernst haas, philippe sollers
mercredi, 27 décembre 2023
Conformiste
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16:16 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moises levy, philippe sollers, conformiste
Bach
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16:14 Publié dans Musique, Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hengki koentjoro, bach, philippe sollers
mercredi, 06 décembre 2023
Raisonnable non ?
je crois à ce qui me fait plaisir
me transporte
m'enchante
m'allège
me donne le sentiment d'un salut
raisonnable non ?
09:43 Publié dans illuminations, Venise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
mardi, 13 juin 2023
Eveil
« L’éveil sollersien est un temps complexe, à la fois très long et très court : c’est un éveil naissant, un éveil dont la naissance dure. »
Roland Barthes, Sollers écrivain, p. 29
04:12 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roland barthes, philippe sollers
samedi, 03 juin 2023
Le divin Philippe Sollers
Par Alexandre Folman, la Revue des deux mondes, 19 mai 2023
Avec la disparition de Philippe Sollers survenue le 5 mai 2023, c’est une certaine idée de la littérature qui s’en va. Philippe Sollers y voyait une affaire à prendre très au sérieux, même la plus importante qui soit.
Il tenait la littérature pour la plus secrète matrice de notre monde, celle qui transcende les contingences du présent et éclaire les mystérieuses ruelles escarpées et zigzagantes de l’esprit humain, forcément vénitiennes pour cet amoureux de la Sérénissime et du Tintoret.
Sollers considérait que « l’existence est une illusion d’optique : la littérature est là pour la renverser. » Il avait compris mieux qu’un autre la valeur heuristique du roman. Elle l’habitait. Il y a consacré sa vie.
C’est-à-dire qu’il considérait vraiment la littérature comme le lieu de la vérité de l’être, au sens le plus heideggérien du terme qui soit, absolu, sans voile, tel qu’à lui-même. En ce sens, Sollers était donc déjà d’une certaine façon à lui tout seul un personnage de roman, parlant depuis et avec les livres.
En y repensant, c’est d’ailleurs l’impression fascinante qu’il pouvait donner parfois par son style extrêmement libre, d’une virtuosité constante dans son usage du langage. L’air madré et exégète, il semblait en permanence être détenteur d’ésotérismes jubilatoires ou d’apocryphes précieux. Il paraissait appartenir à un infra monde et arpenter ses lignes de force en voyageur du temps.
Sollers naquit Joyaux, ça ne s’invente pas. Il incarna cinquante ans durant, en tant qu’écrivain et éditeur, la figure radicalement solaire de l’homme de lettres germanopratin, érudit en diable et à l’élan vital débordant.
Deux traits de caractère foncièrement imbriqués pour celui qui s’était choisi pour pseudonyme quasi homophonique « tout entier art » en latin. Cela annonçait donc la couleur : chatoyante et intelligente, celle d’Éros et d’Hermès, des Lumières étincelantes du XVIIIe sa seconde patrie.
Sollers ou le perpétuel hymne à la joie, donc Mozart. Sollers ou le gai savoir, donc Nietzsche. Et tant d’autres : Dante, Voltaire, Casanova. Joueur et rieur, il aimait les masques et être où on ne l’attendait pas.
Cela avait démarré avec ses deux improbables parrains à tout juste 20 ans, et pas des moindres, Mauriac et Aragon, pour Une curieuse solitude, premier roman qui marqua son entrée en littérature. L’Église et le Parti. Sollers d’emblée Janus, tout à tour maoïste puis ultramontain.
Brouiller les pistes, toujours. L’art de la dissimulation, de l’esquive, du clair-obscur était chez ce lecteur averti des Jésuites, une seconde nature. Sa profession de foi.
La guerre de Sollers, celle du goût comme il l’avait nommée, se voulait souterraine et subversive, à la fois patiente à travers l’édition dont il fut le condottiere au Seuil puis à « la Banque centrale » Gallimard, soudainement éclatante et gentiment machiavélique à travers les médias dont il fut l’enfant chéri (Apostrophes, Le Monde des Livres).
Mais une guerre qui était aussi et surtout exigeante. Sollers a été un véritable stakhanoviste. Et pour cette raison, son œuvre restera. Il a publié et fait publier plusieurs centaines de livres. Il y eut bien sûr aussi les revues, fondamentales.
D’abord Tel Quel avec Jean-Edern Hallier au Seuil. Haut lieu expérimental de rencontre entre l’avant-garde et les classiques qui fédéra notamment Roland Barthes, Michel Foucault, Jacques Derrida, Francis Ponge. L’époque qui s’y reflétait était au maoïsme, à la psychanalyse et au structuralisme.
Puis vint L’Infini chez Gallimard avec ce même souci d’exploration esthétique, frondeur et précurseur au risque de fréquenter les infréquentable. La moraline ce n’était pas le genre de Sollers. Il eut le courage de regarder en face certains astres noirs de la littérature, qu’il s’agisse de Céline, de Sade, d’Artaud, de Bataille et d’autres antimodernes. Certainement pour mieux voir le monde ? Pari réussi.
Sollers fut à lui seul le centre de gravité de la vie littéraire et des idées des cinquante dernières années. Ce n’est pas rien et ce n’est pas si fréquent. Vite, la Pléiade pour le divin Sollers !
Alexandre Folman
20:46 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
lundi, 08 mai 2023
Que disent les vieux textes ?
« Qu’il faut atteindre la calme fermeté du corps. Qu’il convient de choisir un endroit bien pourvu en eau, agrémenté de toutes sortes de fleurs, riche en racines et en fruits, et qui produit même spontanément toutes sortes de fruits. Qu’il n’y a pas de différence entre se trouver dans un temple ou près d’une rivière, ou encore dans un village, ou même dans une ville. Il suffit que le lieu soit agréable et permette de faire garder conscience de tout. Que l’important est de rester toujours satisfait du style de vie qu’on a choisi. Que, par la méditation, on peut percevoir parfaitement le remède décisif contre la servitude. Que les signes, à l’intérieur et à l’extérieur, indiquent le moment opportun. Que la racine du mot « homme » signifie jouer, s’amuser. Qu’il faut ouvrir le crâne, élever le chant. Que le chant de la syllabe est analogue à la régulation du souffle. Que si la pratique orale n’est pas transmise par ceux qui chantent à voix basse, et si le chant n’est pas d’abord une écoute, il ne pourra y avoir de fruits. Que l’être favorable et subtil, plein de félicité, se trouve dans une chambre secrète, plein de lumière. Que la libération procède du secret. »
Philippe Sollers, l’Étoile des amants.
Photo : Luisa del Valle
10:39 Publié dans Grands textes, illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers