mercredi, 24 février 2010
La mer et le ciel semblent se croiser à mi-chemin
"La lumière ici est en vérité une puissante magicienne et, avec tout le respect dû à Titien, Véronèse et Tintoret, plus grande artiste qu'eux tous. Il faut voir sur place le matériau qu'elle traite : brique boueuse, marbre rosé et souillé, loques, crasse, délabrement. La mer et le ciel semblent se croiser à mi-chemin, mélanger les nuances avec une douce irisation, un composé scintillant de flots et de nuages, une centaine de reflets ponctuels et indéfinissables, et puis projeter cette texture sur tout objet visible."
Henri James, Vacances romaines
14:27 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : henri james, rome
Un coup de pistolet
« La politique dans une œuvre littéraire, c’est un coup de pistolet au milieu d’un concert, quelque chose de grossier et auquel pourtant il n’est pas possible de refuser son attention. Nous allons parler de fort vilaines choses »
Stendhal, La chartreuse de Parme
Photo de Cornel Lucas
00:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, cornel lucas, stendhal
mardi, 23 février 2010
Une lecture du "Bonheur est un drôle de serpent"
à lire ici, sur le blog de Mireille Disdero
Susan Travers, photo de Cornel Lucas
00:10 Publié dans Le Bonheur est un drôle de serpent | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le bonheur est un drôle de serpent
lundi, 22 février 2010
Appel à textes
19:08 Publié dans Appel à textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : magazine autour des auteurs, appel à textes
L'amour en voiture
Et sur le port, au milieu des camions et des barriques, et dans les rues, au coin des bornes, les bourgeois ouvraient de grands yeux ébahis devant cette chose si extraordinaire en province, une voiture à stores tendus, et qui apparaissait ainsi continuellement, plus close qu'un tombeau et ballottée comme un navire.
Une fois, au milieu du jour, en pleine campagne, au moment où le soleil dardait le plus fort contre les vieilles lanternes argentées, une main nue passa sous les petits rideaux de toile jaune et jeta des déchirures de papier, qui se dispersèrent au vent et s'abattirent plus loin comme des papillons blancs, sur un champ de trèfles rouges tout en fleur.
Puis, vers six heures, la voiture s'arrêta dans une ruelle du quartier Beauvoisine, et une femme en descendit qui marchait le voile baissé, sans détourner la tête.
Flaubert, Madame Bovary
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : madame bovary, gustave flaubert
dimanche, 21 février 2010
Entre ces deux Danae de Titien
Dix ans ; la première (1544/1546) vient de Naples, et l'autre (1553/1554) du Prado.
00:13 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : titien, danae
samedi, 20 février 2010
Camera
Aujourd'hui, ne pas être vu, filmé, est un luxe inouï
18:03 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : camera
Couleur réglisse
Alors que le sang
Caille sous les dents
S’ébrèche un sourire
Dans des yeux brumeux
Le sol s’évase
Sous les clapotis
Les pas se dilatent
Au milieu du bruit.
Alors que la nuit
Effiloche les murs
En longues rainures
Les phares projettent
Leurs yeux globuleux
Les rats s’émiettent
Au milieu des feux.
Alors que les briques
Couvent dans la braise
Et que les colchiques
Prennent leurs aises
Les bras perdent leurs feuilles
Et se ternissent
Les jambes deviennent
Couleur réglisse.
Valérie Canat de Chizy
00:15 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : valérie canat de chizy, soulages
vendredi, 19 février 2010
Ambiguïté du français
09:22 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique
Le duende
- Un soir, la Niña de los Peines jouait avec sa voix d'ombre, avec sa voix d'étain fondu, avec sa voix couverte de mousse et l'enroulait à sa chevelure.
- Soudain elle se leva comme une folle pour chanter, sans voix, sans souffle, sans nuances, la gorge en feu, mais avec duende. Elle avait réussi à jeter bas l'échafaudage de la chanson, pour livrer passage à un démon furieux et dévorant, frère des vents chargés de sable, sous l'empire de qui le public lacérait ses habits.
- La Niña de los Peines dut déchirer sa voix, car elle se savait écoutée de connaisseurs difficiles qui réclamaient une musique pure avec juste assez de corps pour tenir en l'air Elle dut réduire ses moyens, ses chances de sécurité ; autrement dit, elle dut éloigner sa muse et attendre, sans défense, que le duende voulût bien venir engager avec elle le grand corps à corps. Mais alors comme elle chanta ! Sa voix ne jouait plus ; sa voix, à force de douleur et de sincérité, lançait un jet de sang.
- Federico Garcia Lorca
- Seguiriya
- La Niña de los peines
- Le Chant du monde
- Photo : Françoise Fabian
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : federico garcia lorca
jeudi, 18 février 2010
Badinage artistique
14:13 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : badinage artistique
"Qui ne dérange rien ni personne ne libère rien ni personne"
13:30 Publié dans citation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yves heurté
Empailleur
Je ne suis pas photographe écrivain peintre je suis empailleur des choses que la vie m'offre en passant
Jacques-Henri Lartigue
00:15 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques-henri lartigue
mercredi, 17 février 2010
Recette des cerises à l’eau de vie
Voici la recette des cerises à l’eau de vie de Pierre Dac (1893 - 1975)
Voici l'époque où les cerises vont se trouver en abondance sur nos marchés; profitons de leur prix abordable pour préparer de délicieuses cerises à l'eau-de-vie. Pour cette préparation, employez de préférence la cerise anglaise, la Montmorency, la griotte d'Etampes ou la tardive de Saint-Quentin. Enlevez les queues, dénoyautez. Prendre un litre de bonne eau-de-vie à 45° et procédez de la façon suivante : absorber une dizaine de cerises d'un seul coup, boire immédiatement la valeur d'un verre à bordeaux d'eau-de-vie et continuer ainsi jusqu'à épuisement des cerises et de l'eau-de-vie. Cette méthode, qui laisse à la cerise toute sa saveur, évite l'emploi toujours fastidieux des pèse-sirop et des bocaux de verre.
13:21 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre dac, recette
Origine d'une expression
La lune, au visage changeant,
Paraît sur un trône d'argent,
Et tient cercle avec les étoiles ;
Le ciel est toujours clair tant que dure son cours,
Et nous avons des nuits plus belles que vos jours.
Racine, Lettre à M. Vitart, 17 janvier 1662, d'Uzès
Chardin, La panier de fraises des bois
11:48 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : racine, chardin
lundi, 15 février 2010
François Plazy, peintre
Vous pouvez découvrir ici le peintre arlésien François Plazy.
A partir du 17 février jusqu'au 21 mars, il expose avec Frank Imperato à l'espace Van-Gogh à Arles : l'exposition s'appelle Ricochets , une histoire à deux voix et quatre mains, en recherche permanente de jeu et de joie. (plus d'infos sur son site)
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : françois plazy
dimanche, 14 février 2010
Manque de Poe
20:31 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : edgar allan poe
La Fabrique des sentiments
J’ai vu hier un film qui traduit bien, à sa façon, tes propos : « La Fabrique des sentiments » de Jean-Marc Moutout, avec Elsa Zylberstein - quelle magnifique actrice ! Une jeune femme réussit très bien sa vie professionnelle, mais n’a pas le même succès dans sa vie amoureuse. Elle fait appel au « Speed dating », c’est hallucinant - le mot dit tout - les gens ont sept minutes pour se présenter à l’autre, tenter de le séduire et obtenir un rendez-vous. Tout a l’air préfabriqué, pourtant c’est réel... Un jeu de chaises musicales, chacun passe de table en table, rejoint un autre candidat à l’amour, sept minutes en tout et pour tout et on enchaîne.
La jeune femme ressent un grand vide. Elle a du temps disponible pour l’amour, mais cet univers lui échappe, elle est passée de l’autre côté, celui de « la fabrique des sentiments ». Les gens autour d’elle sont perdus, à errer dans un monde qui les ignore. Ils maîtrisent l’argent, le travail, ils sont du bon côté de la barrière, mais l’essentiel leur manque. Les hommes aussi sont en apesanteur dans le film, les anciens schémas ont sauté, les femmes sont leurs égales, elles veulent tout, alors ils sont désorientés, fuyants. Il y a le séducteur, apparemment tout va bien, mais le regard perçant de la jeune femme montre le faux ; arrive un autre personnage, décalé, en souffrance ; elle le choisira mais sans être réellement satisfaite. Et puis apparaît la grand-mère, l’amour à son époque on ne s’en souciait pas trop, et là, on comprend, le bonheur est une idée neuve, deux ou trois siècles ne sont rien encore, tout est à construire…
Photo du film
Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", vient de paraître, éditions Lucie
00:15 Publié dans Le Bonheur est un drôle de serpent | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le bonheur est un drôle de serpent, speed dating
samedi, 13 février 2010
Boutons le Nain hors de France !
13:55 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : dominique de villepin, action discrète
Prix : un franc
00:15 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rimbaud, une saison en enfer