lundi, 31 mai 2010
La suprême énergie d’un acte de renoncement
« Ni ses semblables, ni ses dieux, ni ses passions ne laisseront jamais un homme en repos. Du fait de ces alliés et de ces ennemis, il exerce une domination précaire, il possède une éphémère signification ; et c’est cette dépendance, dans toutes ses manifestations, grandes ou petites, superficielles ou profondes, et cette dépendance seule, que commente, interprète, démontre l’art du romancier, de la seule façon possible : par une création indépendante de circonstances et de personnages, réalisée en dépit de toutes les difficultés de l’expression, dans un effort d’imagination qui tire son inspiration de la réalité des formes et des sensations. Qu’un sacrifice doive être fait, qu’il faille abandonner quelque chose, c’est là la vérité gravée dans les recoins du temple bâti pour notre édification par les maîtres du roman. Il n’y a pas d’autre secret derrière le rideau. Toute aventure, tout amour, tout succès se résume dans la suprême énergie d’un acte de renoncement. C’est l’extrême limite de notre pouvoir, c’est la force la plus puissante et la plus efficace dont nous disposons. » :
Joseph Conrad, Notes sur la vie et les lettres.
Claude Monet et Nicolas de Staël
13:44 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joseph conrad, nicolas de staël; claude monet
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