mardi, 29 janvier 2019
La vérité, enfin !
"Oui, les livres prennent du bon temps, bien plus que ceux qui les écrivent."
Erri De Luca
17:24 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : erri de luca
mercredi, 12 mai 2010
Erri de Luca, Valeur, Valore
"J'attache de la valeur à toute forme de vie, à la neige, la fraise, la mouche.
J'attache de la valeur au règne animal et à la république des étoiles.
J'attache de la valeur au vin tant que dure le repas, au sourire involontaire, à la fatigue de celui qui ne s'est pas épargné, à deux vieux qui s'aiment.
J'attache de la valeur à ce qui demain ne vaudra plus rien et à ce qui aujourd'hui vaut peu de chose.
J'attache de la valeur à économiser l'eau, à réparer une paire de souliers, à se taire à temps, à accourir à un cri, à demander la permission avant de s'asseoir, à éprouver de la gratitude sans se souvenir de quoi.
J'attache de la valeur à savoir où se trouve le nord dans une pièce, quel est le nom du vent en train de sécher la lessive.
J'attache de la valeur au voyage du vagabond, à la clôture de la moniale, à la patience du condamné quelle que soit sa faute.
j'attache de la valeur à l'usage du verbe aimer et à l'hypothèse qu'il existe un créateur.
Bien de ces valeurs, je ne les ai pas connues.
Considero valore l'uso del verbo amare e l'ipotesi che esita un creatore."
Erri de Luca
Extrait du site toujours magnifique "Fleuves et Montagnes sans fin"
00:10 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : erri de luca
mardi, 04 mai 2010
Erri De Luca : “J’ai fait le plus vieux métier du monde”
« J’ai fait le plus vieux métier du monde. Pas celui de la prostituée, mais l’équivalent masculin, l’ouvrier, qui vend son corps à la force de son travail. »
Erri de Luca, lire la suite ici
13:38 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : erri de luca
mardi, 31 mars 2009
Naples, par Erri de Luca
La nouvelle n'est pas réjouissante : l'UNESCO, organisme collatéral des Nations Unies, aurait l'intention de déclarer Naples « patrimoine mondial de l'humanité ». Une si pompeuse qualification (Patr. Mond. Del. Um., piemmediù pour les intimes) me paraît dépourvue de sens : ou bien on est déjà un patrimoine et ce depuis longtemps, ou bien il n'y a rien à faire et il n'y a pas de proclamations qui tiennent.
L'humanité ne se laisse pas refiler des patrimoines sans nécessité absolue, elle n'est pas avide mais dissipatrice et elle a volontiers envoyé au diable des civilisations tout entières, peuples, religions, langues et leurs capitales, bourgs, faubourgs et agglomérations voisines. Ou bien Naples, ce que je crois, a déjà pénétré dans les yeux et les ventricules du monde, ou bien ce ne sera pas le tiède honneur d'un tampon ONU qui l'y fera entrer.
Je suis né dans cet endroit. Les monuments sales, les enduits craquelés des vieux immeubles, la crue des ordures qui débordaient pour atteindre parfois les premiers étages. Tout cela n'a jamais affaibli chez les habitants la conscience d'être dans un endroit miraculeux. Être comblés du seul fait de boire l'eau du Serino, être rois du seul fait que les rois parlaient napolitain, être magiciens du seul fait de tirer des nombres de leurs rêves et de les voir gagner à la roue du loto, être assassins parce que la vie valait bien une nuit d'amour, être saints parce qu'un caillot de sang se liquéfiait sous verre dans une église ivre de cris perçants. Ils se savaient précieux, sinon ils n'auraient pas résisté aux cent rois de peuples différents qui sont montés sur leur trône et leur dos, ils n'auraient pas non plus survécu au baiser sur la bouche de la syphilis, de la peste, du choléra qui, il n'y a guère plus de vingt ans, attaquait en vain les entrailles de Naples, mine génétique, ville immune, forge d'anticorps.
Face à la perspective de la reconnaissance internationale, les titulaires des biens de la ville bombent le torse. Le professeur Marotta de l'Institut d'études philosophiques, tient l'initiative pour « juste ». Juste ? Une ville qui est là depuis des milliers d'années, ébranlée par les tremblements de terre, fertilisée par les cendres des éruptions, fondée par la plus grande civilisation de la Méditerranée, capitale de royaumes, devrait se flatter de la « juste » improvisation de reconnaissance de la part d'une sorte de WWF (Fond Mondial pour la Nature) des Nations Unies ? C'est le contraire qui est vrai : Naples n'a pas encore reconnu l'ONU et ne se laisse pas conter fleurette par des inconnus.
Je ne suis pas curieux de savoir en quoi consiste ce titre, s'il rapportera quelque pourboire ou fera seulement flotter une autre étoffe de couleur sur la piazza Municipio, mais je ne crois pas que ce « piemmediù » puisse servir à Naples de laissez-passer pour des pèlerins-charters. Naples n'est pas une ville pour touristes. Je le regrette un peu pour l'industrie hôtelière, mais c'est ainsi et je m'en félicite sincèrement avec mon lieu d'origine. En ville les touristes se vendent au poids. On a dépouillé des contingents entiers de marins américains en permission et au retour précipité. Naples, unique au monde, a réussi à se donner le voyageur mimétique, hardi et irréductible qui se dissimule dans ses rues sans appareil cinéphoto-vol-à-la-tire-graphique, qui visite les monuments à la dérobée en faisant semblant de lacer un de ses souliers, lorgnant furtivement ses merveilleuses entrailles. C'est le voyageur discret, noble souche sélectionnée sur le lieu, inexistant ailleurs, passionné et doué d'un subtil regard panoramique.
C'est ma ville d'origine, vieille reine hilarante et effrayante avec le même visage et rien qu'un très léger changement de sourcil. À l'UNESCO je recommande Milan, ville qui a besoin de compréhension, patrimoine mondial de la magistrature.(Référence à l'opération «Mains propres» menée par la magistrature milanaise)
In « Rez-de-chaussée »
Bloc-notes de l’Avennire 1993-1994
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : naples, erri de luca
mercredi, 17 octobre 2007
Aller simple pour deux voix et percussions
17:24 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Aller simple, La Chapelle, Montpellier, Compagnie Amadée, Erri de Luca
vendredi, 07 juillet 2006
Aller simple
Solo Andata raconte l’épopée tragique des clandestins qui s’embarquent des côtes de l’Afrique pour atteindre celles du sud de l’Europe, et en particulier du sud de l’Italie. La mise en scène met en valeur, par la vocalité et le rythme, le caractère épique de cette matière littéraire structurée en vers libres, dans la lignée du Roy Hart Théâtre. La voix soprano de Renata Roagna se fond harmonieusement à la voix ténor de Flavio Polizzy dans ce répertoire lyrique qui évoque avec passion l’engagement humaniste sans concession de l’écrivain napolitain Erri de Luca. |
Adaptation et mise en scène: Flavio Polizzy Collaborations artistiques: Lila Greene et Michaël Glück Percussions: Denis Fournier |
Mercredi 26 et Jeudi 27 Juillet à 22h00 |
Lieu : Lodève, festival Voix de la Méditerranée, Mégisserie |
Tarif plein: 10 euros Tarif réduit: 8 euros |
15:24 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : théâtre, voix, compagnie Amadée, Lodève, Erri de Luca