samedi, 01 mai 2010
L'Oeil de Monet
"Monet, ce n'est qu'on oeil, mais quel oeil !" disait Cézanne
Ici "Les Falaises de Pourville sous la pluie"
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : monet
vendredi, 30 avril 2010
Quelques Greguerias de plus
04:00 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ramon gomez de la serna
Son sourire si fin devant Les Baigneuses
Léonore vit avec Cézanne. Beaucoup de tapage autour de lui aujourd’hui. Comme tant d’autres, il est devenu un alibi au tourisme, un produit, qui voit vraiment ses tableaux ? C’est plutôt un nom. Son sourire si fin devant Les Baigneuses. A croire qu’il contemple amusé le spectacle, un siècle plus tard. Les aixois l’ont mal accepté de son vivant, lettres de menaces, injures anonymes, calomnies. Il a pourtant passé le plus clair de son temps près de la Sainte-Victoire. Quand même, il n’a jamais peint la ville, toujours l’extérieur. Il préférera Le Jas de Bouffan, “ La bergerie des vents ”, ses arbres, son bassin, ses marronniers, son lavoir. Liberté de la lumière…
Raymond Alcovère, extrait de Le Sourire de Cézanne, roman, éditions N&B, 2007
03:48 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le sourire de cézanne, raymond alcovère
jeudi, 29 avril 2010
La cabane trempée, c'est pour bientôt...
16:53 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la cabane trempée
Psaume
L'esprit libre a horreur de la compétition. Il prend parti pour son rival. Il sent trop que si les défaites nous abattent, les victoires nous suppriment. Celui que peut abattre la défaite, serait aboli et dissous par la victoire. Il répugne aux deux basses pensées que donnent la victoire et la défaite. Tout ce qui empêche l'esprit de former toutes les combinaisons possibles l'altère dans son essence, qui est de les former.
Paul Valéry, Tel quel
Regard sur horizon fixe, Andrée-Anne Dupuis-Bourret, acrylique, encre, dessin marouflé et broderie sur toile
55'' x 26'', 2004
00:10 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul valéry, andrée-anne dupuis-bourret
mercredi, 28 avril 2010
Utilisez ECOSIA
Ecosia est un moteur de recherche écologique partenaire de Yahoo, Bing et du WWF (World Wide Fund For Nature). Ecosia fonctionne comme n’importe quel autre moteur de recherche à la différence près qu’Ecosia reverse 80% des ses revenus publicitaires à un projet WWF de protection de la forêt amazonienne.
Grâce à cela, les internautes utilisant Ecosia peuvent sauver environ 2 m² de forêt amazonienne à chaque recherche, et ce sans débourser un seul centime. De plus, l’ensemble des serveurs Ecosia est alimenté par de l’électricité verte et ne rejette pas de Co2. Avec Ecosia, vous utilisez un moteur de recherche respectueux de l’environnement.
12:02 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ecosia, moteur de recherche
Mythe au logis
« L’imagination du voyage correspond chez Verne à une exploration de la clôture, et l’accord de Verne et de l’enfance ne vient pas d’une mystique banale de l’aventure, mais au contraire d’un bonheur commun du fini, que l’on retrouve dans la passion enfantine des cabanes et des tentes : s’enclore et s’installer, tel est le rêve existentiel de l’enfance et de Verne. L’archétype de ce rêve est ce roman presque parfait : L’île mystérieuse, où l’homme-enfant réinvente le monde, l’emplit, l’enclot, s’y enferme, et couronne cet effort encyclopédique par la posture bourgeoise de l’appropriation : pantoufles, pipe et coin du feu, pendant que dehors la tempête, c’est-à-dire l’infini, fait rage inutilement. (…) Le geste profond de Jules Verne, c’est donc, incontestablement, l’appropriation. L’image du bateau, si importante dans la mythologie de Verne, n’y contredit nullement, bien au contraire : le bateau peut bien être symbole de départ ; il est, plus profondément, chiffre de la clôture. Le goût du navire est toujours joie de s’enfermer parfaitement, de tenir sous sa main le plus grand nombre possible d’objets. De disposer d’un espace absolument fini : aimer les navires, c’est d’abord aimer une maison superlative, parce que close sans rémission, et nullement les grands départs vagues ; le navire est un fait d’habitat avant d’être un moyen de transport. Or tous les bateaux de Jules Verne sont bien des « coins du feu » parfaits, et l’énormité de leur périple ajoute encore au bonheur de leur clôture, à la perfection de leur humanité intérieure. Le Nautilus est à cet égard la caverne adorable : la jouissance de l’enfermement atteint son paroxysme lorsque, au sein de cette intériorité sans fissure, il est possible de voir par une grande vitre le vague extérieur des eaux, et de définir ainsi dans un même geste l’intérieur par son contraire ».
Roland Barthes, Mythologies, 1957
00:10 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jules verne, roland barthes
mardi, 27 avril 2010
L’or du temps
Une frondaison blanche s’est répandue, annonciatrice de temps nouveaux.
Qui sait, la fin des temps est peut-être venue, ici, à la limite de l’océan, sur cet arrondi de la terre, archipel de hasard, de roc, de vent et de sable, noyé.
Déchaînement des éléments.
La terre va s’engloutir, revenir à sa vérité première.
Matière, fusion, évanouissements.
L’homme disparaîtra, lui le passager clandestin, l’invité de la dernière heure.
Il s’en ira sur la pointe des pieds après avoir coloré d’un peu de poésie l’or du temps.
Raymond Alcovère, extrait de L'aube a un goût de cerise, N&B éditions, mars 2010
N&B éditions, 21 rue du Venasque, 31 170 Tournefeuille
00:10 Publié dans L'Aube a un goût de cerise | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : raymond alcovère, françois plazy, l'aube a un goût de cerise
lundi, 26 avril 2010
Georges Bataille, à propos de La littérature et le mal
00:10 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : georges bataille, la littérature et le mal
dimanche, 25 avril 2010
L'art, la littérature
"L'art, la littérature, contrairement à ce qu'on vous a appris, n'ont jamais été des choses "humaines", et ni le marxisme ni la psychanalyse ne peuvent les ramener à une trame anthropologique - historique, physique, biologique ou pulsionnelle - commune. Ni les "masses", ni l'"inconscient" ne peuvent les contenir. C'est bien le moins que le diable se mette quelque part, à découvert, au service de Dieu. Dans la religion de la science, c'est plutôt le contraire : mais Dieu n'étant pas mort, et la mort étant devenu votre dieu, le moment est venu de se demander pourquoi l'athéisme est, finalement, si peu érotique."
Ph Sollers, Grand beau temps
00:10 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, grand beau temps
samedi, 24 avril 2010
le conflit
"Dans une oeuvre d'imagination de premier ordre le conflit n'est pas entre les personnages, mais entre l'auteur et le lecteur."
Nabokov
Lippi, Allégorie de la simulation
00:10 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nabokov, lippi
vendredi, 23 avril 2010
Une question de morale
"Vous savez que je hais la morale, excepté quand elle est faite par Athos."
Aramis
Les Trois Mousquetaires, Alexandre Dumas
00:05 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : les trois mousquetaires, alexandre dumas
jeudi, 22 avril 2010
« C’est de la poésie » devient l’équivalent de « C’est très bien mais ce n’est pas à lire, merci ».
Extrait de l'Odyssée : « Le messager aux rayons clairs se hâte d’obéir : il noue sous ses pieds ses divines sandales qui, brodées de bel or, le portent sur les ondes et la terre sans bornes, vite comme le vent, et plongeant de l’azur il tombe sur la mer, puis court sur les flots, pareil au goéland qui chasse les poissons dans les terribles creux de la mer inféconde et va mouillant dans les embruns son lourd plumage. Pareil à cet oiseau, Hermès était porté sur les vagues sans nombre. »
Ce rythme, cette façon de faire avec la physique des mots, nous accusent. De quoi ? De ne pas penser, de ne pas vivre, de répéter des clichés d’actualité, des bobards, des lâchetés, des fausses croyances, des malveillances, des insignifiances.
00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, philippe sollers
mercredi, 21 avril 2010
Trouver n'est rien. Le difficile est de s'ajouter ce que l'on trouve
Dans La Soirée avec Monsieur Teste, Valéry explique pourquoi, à la recherche du succès littéraire, auquel il aurait pu légitimement aspirer suivant le voeu de ses amis, il a préféré autre chose. La recherche du succès entraîne nécessairement une perte de temps : " Chaque esprit qu'on trouve puissant commence par la faute qui le fait connaître. En échange du pourboire public, il donne le temps qu'il faut pour se rendre perceptible... " M. Teste est un homme qui a mieux employé son temps : " J'ai fini par croire que M. Teste était arrivé à découvrir des lois de l'esprit que nous ignorons. Sûrement, il avait dû consacrer des années à cette recherche : plus sûrement, des années encore, et beaucoup d'autres années avaient été disposées pour mûrir ses inventions et pour en faire ses instincts. Trouver n'est rien. Le difficile est de s'ajouter ce que l'on trouve. " Tel était bien sans doute le programme ambitieux que s'était assigné Valéry lui-même à l'époque où il rédigeait cette fameuse Soirée avec Monsieur Teste. " Cet ouvrage a paru pour la première fois en 1896 dans la Revue Centaure. "
00:10 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul valéry, monsieur teste
mardi, 20 avril 2010
Lisboa
Je me souviens, Lisbonne et tu étais à moi et rien n’existait que nous deux, et la ville, et sa brume et la saudade ; tout l’amour du monde était en nous et la tristesse et le désir et l’envie, tout nous appartenait, l’Hôtel Borges abandonné, désuet, et le Chiado, et ce serveur si vieux qu’il semblait sorti du fond des âges et Lisbonne est la plus belle ville du monde, Lisbonne c’est toi et moi, pour toujours, et ces milliers de fleurs et cette couleur havane partout, et ce luxe anglais suranné, cette ville aux mille détours où il est si bon de se perdre parce qu’on est arrivé au bout de quelque chose et qu’on n’ira pas plus loin, Lisbonne est une île et là seul on était heureux, Lisboa...
Raymond Alcovère
05:40 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : frédérique azaïs-ferri, lisboa
lundi, 19 avril 2010
Par le corps
Il faut voir que l'histoire se passe à travers le corps, qu'elle ne passe pas par les idées, mais à travers le corps. C'est pour cette raison que la littérature, l'écriture, est une chose si importante et en apprend si long sur l'histoire."
( Philippe Sollers, Sur Artaud)
12:08 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, watteau
dimanche, 18 avril 2010
Sortie en poche de "Guerres secrètes"
Vient de sortir en folio un des meilleurs livres de Philippe Sollers : Guerres secrètes
Extraits :
"Il y a une guerre incessante : celle qui nous saute à la figure à travers le terrorisme déchaîné par la stratégie directe. Et une guerre plus secrète qui se mène sans cesse, pas seulement économique, et dont les Chinois sont en train de tirer la plupart des fils. Si l’adversaire est unilatéral, je vais faire du multilatéralisme ; comme l’adversaire est capitaliste, je vais devenir encore plus capitaliste. Pratiquer la défensive stratégique, utiliser la force de l’adversaire pour la retourner en ma faveur. Le Chinois s’appuie d’instinct sur la compréhension interne de ce que l’adversaire ose, veut, calcule et est obligé de faire. Il mène une guerre défensive qui peut durer une éternité : sa conception du temps n’est pas la nôtre. Cette guerre peut se prolonger indéfiniment pour user l’adversaire. Elle ne cherche pas l’anéantissement, mais la domination. C’est donc en prenant le point de vue chinois qu’on voit l’histoire de la métaphysique s’achever dans sa propre perversion : dans le nihilisme accompli, qui peut tout à fait être emprunté par la logique chinoise sans qu’elle sorte réellement de sa propre substance. L’être, le non-être, le néant sont redistribués autrement."
"Comment ne pas penser que le Cyclope moderne, incessant, mononucléaire, ressemble étrangement à une caméra ? La caméra enregistre sans arrêt tous les événements du monde, sans parler du fait qu'elle est là, en état de surveillance continue, pour traquer la vie des humains. Cette dévoration constante par la caméra ne va pas jusqu'à la crudité du temps d'Ulysse, à savoir qu'elle mangerait de la viande humaine. Mais enfin, c'est quand même comme cela que ça se passe, dans la mise à égalité de tous les événements les uns par rapport aux autres : cadavres et naissances, actualité de mode, publicité et bourrage de l'estomac représentatif. L'ignorance où la caméra entretient l'humanoïde de sa "proximité" me paraît flagrante. Dans les têtes fonctionne constamment une caméra, sous le signe du "je pense donc je suis", qui en réalité doit s'interpréter par "je me représente donc je crois que je suis moi" ou plus exactement "je crois que je suis ce qu'on me dit de jouer de plus en plus comme rôle".
"Ce qui est habituel, c'est ce à quoi l'autre s'attend. Ce qui est insolite, imprévu, c'est l'irruption du devin que l'autre n'a pas su prévoir. Ne jamais être où l'on voudrait que je sois. Il faut mesurer l'adversaire, s'adapter à ses actes ou à ses intentions, parvenir à le chosifier, à lui "donner matérialité et consistance" en le fixant sur un lieu déterminé. L'adversaire a été dupé par mon stratagème. Mon action virtuelle est parvenue à faire "surgir l'adversaire dans l'univers des formes". La réification de l'ennemi est la plus grande victoire que peut obtenir la stratégie. La chose n'est pas naturelle en quelque sorte, c'est ce qui fait sa vulnérabilté. Le vide au contraire, où l'adversaire se laisse piéger, est ce qui permet l'acte insolite. L'être est miné par le non-être, qui permet la surrection du divin."
12:22 Publié dans Actu | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, guerres secrètes
samedi, 17 avril 2010
Jeune femme nue
Une semaine plus tard, la chair de Léonore bien présente, chez lui. Le feu crépite dans la cheminée. Gaétan contemple son corps endormi pigmenté de rouge par les reflets incandescents.
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Son regard est si intense, scrutateur, gourmand, qu’il craint de la réveiller. Elle est sublime, dos nu jusqu’aux reins, on devine l’arrondi des hanches. La dénuder complètement, il en a furieusement envie. Il dévoile les fesses, les cuisses. Clarté rougeoyante. Pas un pouce de son corps qu’il ne vénère. Le monde s’arrête d’être multiple, il s’est envolé, résumé en elle, sa chair.
Il n’aime rien tant chez les femmes que l’effet du repos sur le visage, le relâchement, cette grâce dans l’abandon. La sensualité, visible, palpable, dans le granulé de la peau, les lignes du geste inachevé, la respiration du sommeil. Certaines femmes laissent flotter cette ondulation en permanence autour d’elles, à la lisière. Alors, la rudesse du monde s’estompe. Il éprouve de la fierté à la contempler dans son lit, avec le sentiment du devoir accompli. Plaisir âcre, puissant, paisible.
Raymond Alcovère, extrait de Le Sourire de Cézanne, roman, éditions N&B, 2007
Manet, Jeune femme nue, détail
00:15 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : raymond alcovère, manet, le sourire de cézanne
vendredi, 16 avril 2010
L'histoire n'est pas parfaitement cohérente
"Il est très utile aux mystificateurs de rassembler tous les fils, pour donner l'idée d'une cohérence totale. Mais nous savons que l'histoire n'est pas parfaitement cohérente."
Alexandre Adler, Sociétés secrètes
Peinture de Delbar Shahbaz
00:10 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre adler, sociétés secrètes, delbar shahbaz
jeudi, 15 avril 2010
Sociétés secrètes
C'est en historien, et passablement érudit, qu'Alexandre Adler, s'appuyant sur le succès du Da Vinci Code et de tous les mythes qu'il véhicule, remonte la piste, les pistes plutôt. Car elles sont nombreuses. Et du coup, c'est un panorama passionnant qu'il nous offre, de Nicolas Poussin à Jules Verne, des Templiers aux alchimistes, en passant par la Kabbale, les Rose Croix, les Cathares et tout un pan de l'Histoire qui flirte avec l'ésotérisme. Beaucoup de fils sont dénoués, mais surtout il montre que l'enchevêtrement est complexe ; tous ces fils, économiques, poltiques, religieux, occultes, sont bel et bien tissés ensemble, et ne pas aller regarder du côté de l'ésotérisme serait, de toute évidence, passer à côté de tout un pan de la réalité historique.
Alexandre Adler, Sociétés secrètes, Ed Grasset, 2007
00:15 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : alexandre adler, sociétés secrètes