vendredi, 27 mars 2009
Prélude à la délivrance (6)
Pour que s'étale le manifesté - le monde et tout ce qu'il contient - , il faut comme réserve un abîme de vacance. Loin de se figer dans une stérilité mortifère, le néant coïncide avec le venir de toutes les choses. Rien d'abusif, par conséquent, à le qualifier d'événementiel. à chaque moment, il est le retrait qui prodigue la présence, et aussi l'absence. Il dispose de toutes les richesses, mais, flux et reflux, il néantise sans arrêt. Il vient au jour par intermittence, à la pointe d'un instant, que ce soit dans l'éclair suspendu de l'extase ou dans celui d'une explosion atomique.
Yannick Haenel, François Meyronnnis, Prélude à la délivrance, Gallimard 2009, collection L'Infini
La Donna Velata, (1516)
Galleria Palatina at Florence
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prélude à la délivrance, raphaël, yannick haenel, françois meyronnis
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