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vendredi, 16 décembre 2022

Un certain charme

FjcqhH7XgAINqA6.jpg"Je n'appelle pas gaité ce qui excite le rire, mais un certain charme, un air agréable, qu'on peut donner à toutes sortes de sujets, même les plus sérieux."
La Fontaine

20:20 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la fontaine

lundi, 11 mai 2020

Les Fables de La Fontaine

la fontaine,fablesCommençons par tordre le cou à une légende. Comme le souligne Patrick Dandrey : « Les animaux ne forment qu’un tiers, à peu près, des quatre cents personnages des Fables. Les deux cent quarante Fables ne constituent qu’une part, imposante mais relative, de la production d’un poète, qui composa aussi : soixante-quatre contes, un roman mêlé de prose et de vers, une idylle héroïque, deux livrets d’opéra, deux tragédies (l’une lyrique et inachevée), deux comédies, un ballet comique, les fragments d’un songe, un poème scientifique, trois épîtres critiques en vers, un poème chrétien, deux paraphrases de textes sacrés, une relation de voyage, six élégies, des satires, odes, ballades, madrigaux, chansons, épithalames, épigrammes, un pastiche, des traductions de vers latins, les lettres, beaucoup de vers de circonstances et de pièces perdues…  Bilan estimable pour un paresseux. » Chateaubriand le considérait comme son dieu et il avait raison. La Fontaine, c’est l'andidote idéal, quand on est accablé, après avoir été obligé de lire mauvais livres, notes, rapports ou articles horriblement écrits. Sans doute aucun écrivain français n’est arrivé à ce sens du raccourci, de l’épure et de l’harmonie. Il dit en deux vers ce que beaucoup peinent à exprimer en de longues pages et même volumes. Goût pour le bonheur, individualisme, sagesse, esprit pénétrant, imagination, tout y est. En relisant les Fables, on est étonné d’y trouver autant d’expressions encore utilisées aujourd’hui. la fontaine,fablesOn peut mesurer son génie en comparant avec l’original dont il s’est inspiré : ici, La Cigale et les fourmis, version Ésope (6e siècle avant J.-C.) : « Pendant l’hiver, leur blé étant humide, les fourmis le faisaient sécher. La cigale, mourant de faim, leur demandait de la nourriture. Les fourmis lui répondirent : –   Pourquoi en été n’amassais-tu pas de quoi manger ? – Je n’étais pas inactive, dit celle-ci, mais je chantais mélodieusement. Les fourmis se mirent à rire. – Eh bien, si en été tu chantais, maintenant que c’est l’hiver, danse. Cette fable montre qu’il ne faut pas être négligent en quoi que ce soit, si l’on veut éviter les chagrins et les dangers. » Ses contes et tout ce qu’il a écrit sont touchés par la grâce. S’il ne fallait retenir que quelques joyaux de notre langue, on y trouverait sans doute : « Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines ; Soyez-vous l’un à l’autre un monde toujours beau, toujours divers, toujours nouveau ; Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste… » Et : « J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique, la ville et la campagne, enfin tout, il n’est rien qui ne me soit souverain bien, jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique. » Ou le merveilleux : « Tout est mystère dans l'amour, ses flèches, son carquois, son flambeau, son enfance. Ce n'est pas l'ouvrage d'un jour que d'approfondir cette science. »la fontaine,fables Ou encore : « Bornons ici cette carrière. Les longs ouvrages me font peur. Loin d’épuiser une matière, on n’en doit prendre que la fleur. » Et les fleurs sont encore présentes ici : « Je suis chose légère, et vole à tout sujet ; je vais de fleur en fleur ; et d’objet en objet… » Mais aussi : « Hélas, on voit que de tout temps, les petits ont pâti des sottises des grands » En appendice à son Siècle de Louis XIV, Voltaire, dans son Catalogue des écrivains,  écrit : « Dans la plupart de ses fables, il est infiniment au-dessus de tous ceux qui ont écrit avant et après lui, en quelque langue que ce puisse être ». Laissons-lui le mot de la fin : « Les Sages quelquefois, ainsi que l’écrevisse, marchant à reculons, tournent le dos au port. C’est l’art des matelots. C’est aussi l’artifice de ceux qui, pour couvrir quelque puissant effort, envisagent un point directement contraire, et font vers ce lieu-là courir leur adversaire. »

Raymond Alcovère

dimanche, 22 octobre 2017

Un chat faisant la chattemite

La Fontaine"C'était un chat vivant comme un dévot ermite,
Un chat faisant la chattemite,
Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras,
Arbitre expert sur tous les cas."
La Fontaine

12:13 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la fontaine

dimanche, 08 juillet 2012

C'est l'anniversaire de La Fontaine !

tumblr_ljy9v6RUsc1qf1hl1o1_500.jpgNé le 8 juillet 1621 !

http://theweekmagazine.tumblr.com/post/4807920279/the-lions-mane-jellyfish-is-the-largest-jellyfish

15:49 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la fontaine

mardi, 12 octobre 2010

Tout est mystère dans l’Amour

zao-wou-kisans-titre-1967.jpg" Tout est mystère dans l’Amour, / Ses flèches, son carquois, son flambeau, son enfance. "

La Fontaine

Zao Wou Ki, sans titre, 1967

mardi, 27 janvier 2009

La Fontaine de jouvence

CalvetRogniatcochetchatsouriceaumini.jpgQuand je suis fatigué de mauvais langage, de français lourd, empesé, bref quand tout va mal, je m'administre un bain de jouvence avec les Fables de La Fontaine ; à mon sens, c'est un des sommets de notre langue, personne n'a été aussi précis et percutant à la fois...
Ici (merci Gazelle !) ce sont des illustrations qui replongeront peut-être certains comme moi dans de lointains souvenirs...

Mais les textes eux, dont d'une fraîcheur exceptionnelle !

dimanche, 22 avril 2007

" Je vois de loin, j’atteins de même. "

medium_grandville_le_loup_et_le_chien.jpgLe pouvoir des Fables est souverain. Si personne n’écoute plus personne, commencez-en une : les oreilles se tendront peu à peu. C’est pourquoi " on ne saurait trop égayer les narrations ", ce qui n’est pas donné à tout le monde. La ronde des péchés capitaux s’équilibre alors sous le charme d’une logique harmonique, le génie des sons s’empare du reste : " Tout est mystère dans l’Amour, / Ses flèches, son carquois, son flambeau, son enfance. " Ou encore : " Bien purs, présents du Ciel qui naissent sous les pas. " Le raisonnement de la " langue des dieux " est dans ce balancement du rythme. La mémoire humaine est obligée de le retenir et d’en faire des lois. Tout le monde répète du La Fontaine : il suffirait de le comprendre, mais rien de plus difficile qu’une évidence portée à ce point. " J’ouvre l’esprit et rend le sexe habile. " Ou, plus carrément, et c’est Apollon qui parle : " Je vois de loin, j’atteins de même. "

Philippe Sollers

Extrait de "Subversion de La Fontaine", à lire ici

mardi, 30 janvier 2007

L'art des matelots

medium_Grenade_vu_de_dedans.JPG« Les Sages quelquefois, ainsi que l’Ecrevisse, marchant à reculons, tournent le dos au port. C’est l’art des matelots. C’est aussi l’artifice de ceux qui, pour couvrir quelque puissant effort, envisagent un point directement contraire, et font vers ce lieu-là courir leur adversaire. »

La Fontaine

Photo : Gildas Pasquet