mercredi, 18 septembre 2024
L'amour fou
18:40 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré breton, inox lord
jeudi, 23 juin 2022
Surestimation extravagante
La plus grande faiblesse de la pensée contemporaine me parait résider dans la surestimation extravagante du connu par rapport à ce qui reste à connaître.
André Breton
21:23 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré breton
dimanche, 29 septembre 2013
Ecrire
Encore une fois, tout ce que nous savons est que nous sommes doués à un certain degré de la parole et que,
par elle, quelque chose de grand et d’obscur tend impérieusement à s’exprimer à travers nous, que chacun
de nous a été choisi et désigné à lui-même entre mille
pour formuler ce qui, de notre vivant, doit être formulé.
C’est un ordre que nous avons reçu une fois pour toutes
et que nous n’avons jamais eu loisir de discuter.
Il peut nous apparaître, et c’est même assez paradoxal,
que ce que nous disons n’est pas ce qu’il y a de plus nécessaire à dire et qu’il y aurait manière de le mieux dire. Mais c’est comme si nous y avions été condamnés
de toute éternité. Écrire, je veux dire écrire si difficilement, et non pour séduire, et non, au sens où on l’entend d’ordinaire, pour vivre, mais, semble-t-il, tout au plus pour se suffire moralement, et faute de pouvoir rester sourd à un appel singulier et inlassable, écrire ainsi n’est jouer ni tricher, que je sache.
André Breton,
Légitime défense (1926), repris dans Point du jour, pp. 55-56
04:14 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré breton
lundi, 05 avril 2010
la clef des situations
« Boys du sévère, interprètes anonymes, enchainés et brillants de la revue à grand spectacle qui toute une vie, sans espoir de changement, possèdera le théâtre mental, ont toujours évolué mystérieusement pour moi des êtres théoriques, que j’interprète comme des porteurs de clés : ils portent la clef des situations "
André Breton, l'Amour fou (début du texte)
Magritte, Le temps traversé
00:10 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : andré breton, magritte
lundi, 06 octobre 2008
Assez pour que je m'abandonne à elle
"Réduire l'imagination en esclavage, quand bien même il irait de ce que l'on appelle grossièrement le bonheur, c'est se dérober à tout ce qu'on trouve, au fond de soi, de justice suprême. La seule imagination me rend compte de ce qui peut-être, et c'est assez pour lever un peu le terrible interdit. Assez pour que je m'abandonne à elle sans crainte de me tromper..."
A. Breton, Manifeste du Surréalisme
01:21 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, imagination, andré breton
vendredi, 20 juin 2008
La poésie
« L’homme propose et dispose. Il ne tient qu’à lui de s’appartenir tout entier, c’est-à-dire de maintenir à l’état anarchique la bande chaque jour plus redoutable de ses désirs. La poésie le lui enseigne. Elle porte en elle la compensation parfaite des misères que nous endurons... Il y aura encore des assemblées sur les places publiques et des mouvements auxquels vous n’avez pas espéré prendre part. »
André Breton, 1924
Delbar Shahbaz, Inside the remembrance 1, 2008
11:38 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, andré breton, delbar shahbaz
samedi, 05 mai 2007
L'amour fou
Au beau printemps de 1952 vous viendrez d'avoir seize ans et peut-être serez-vous tentée d'entrouvrir ce livre dont j'aime à penser qu'euphoniquement le titre vous sera porté par le vent qui courbe les aubépines... Tous les rêves, tous les espoirs, toutes les illusions danseront, j'espère, nuit et jour à la lueur de vos boucles et je ne serai sans doute plus là, moi qui ne désirerais y être que pour vous voir. Les cavaliers mystérieux et splendides passeront à toutes brides, au crépuscule, le long des ruisseaux changeants. Sous de légers voiles vert d'eau, d'un pas de somnambule une jeune fille glissera sous de hautes voûtes, où clignera seule une lampe votive. Mais les esprits des joncs, mais les chats minuscules qui font semblant de dormir dans les bagues, mais l'élégant revolver-joujou perforé du mot « Bal » vous garderont de prendre ces scènes au tragique. Quelle que soit la part jamais assez belle, ou tout autre, qui vous soit faite, je ne puis savoir. Vous vous plairez à vivre, à tout attendre de l'amour. Quoi qu'il advienne d'ici que vous preniez connaissance de cette lettre - il semble que c'est l'insupposable qui doit advenir - laissez-moi penser que vous serez prête alors à incarner cette puissance éternelle de la femme, la seule devant laquelle je me sois jamais incliné. Que vous veniez de fermer un pupitre sur un monde bleu corbeau de toute fantaisie ou de vous profiler, à l'exception d'un bouquet à votre corsage, en silhouette solaire sur le mur d'une fabrique - je suis loin d'être fixé sur votre avenir laissez-moi croire que ces mots : « L'amour fou » seront un jour seuls en rapport avec votre vertige.
André Breton
00:25 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, art, photo, lee Miller, André Breton, l'amour fou
dimanche, 26 novembre 2006
Tout au plus pour se suffire moralement
Encore une fois, tout ce que nous savons est que nous sommes doués à un certain degré de la parole et que,
par elle, quelque chose de grand et d’obscur tend impérieusement à s’exprimer à travers nous, que chacun
de nous a été choisi et désigné à lui-même entre mille
pour formuler ce qui, de notre vivant, doit être formulé.
C’est un ordre que nous avons reçu une fois pour toutes
et que nous n’avons jamais eu loisir de discuter.
Il peut nous apparaître, et c’est même assez paradoxal,
que ce que nous disons n’est pas ce qu’il y a de plus nécessaire à dire et qu’il y aurait manière de le mieux dire. Mais c’est comme si nous y avions été condamnés
de toute éternité. Écrire, je veux dire écrire si difficilement, et non pour séduire, et non, au sens où on l’entend d’ordinaire, pour vivre, mais, semble-t-il, tout au plus pour se suffire moralement, et faute de pouvoir rester sourd à un appel singulier et inlassable, écrire ainsi n’est jouer ni tricher, que je sache.
André Breton,
Légitime défense (1926), repris dans Point du jour, pp. 55-56.
03:10 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, littérature, André Breton, Paul Delvaux