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vendredi, 18 septembre 2009

Toute conversation se réduit désormais...

rearWindow.jpg” Toute conversation se réduit désormais à une succession de monologues alternés où chacun, à toute allure, fait sa propre publicité en face de l’autre. On se tronperait en donnant de ce phénomène criant une interprétation psychologique. Non, votre interlocuteur n’est pas “ narcissique “, ” arriviste “, ” autistique “, voire ” paranoïaque ” : c’est une particule du spectacle, il ne peut pas faire autrement.”

Philippe Sollers, Carnet de nuit

jeudi, 17 septembre 2009

La solitude totale

wifn1wwo.jpgVous écrivez qu'il y a trente ans, il n'y avait pas de suicide au travail pour deux raisons : la résistance à l'effort et des solidarités plus fortes...

Oui, il y avait les autres, un collectif de travail, des stratégies de défense. On ne laissait pas un type s'enfoncer. J'ai vu des ouvriers alcooliques qui ne pouvaient pas monter sur les toits pour travailler. Les copains lui demandaient de rester en bas. Ils faisaient le boulot à sa place. Vous vous rendez compte de ce que cela veut dire en termes de prévention de l'accident, de prévention du suicide, de prévention des troubles psychopathologiques ? C'est impensable aujourd'hui ! On apprend aujourd'hui le pire alors qu'on apprenait le meilleur hier : la solidarité. C'est parce qu'on a adopté de nouvelles méthodes au travail que l'on a aujourd'hui un désert au sens arendtien du terme : la solitude totale.

Christophe Dejours, psychanalyste, appelle à repenser le travail pour sortir des logiques gestionnaires qui détruisent le tissu socio-professionnel tout en faisant croire qu'elles traitent les problèmes des salariés. (lire l'interview en entier ici)

mercredi, 16 septembre 2009

Du plaisir d'émietter

Celebrity-Image-Harold-Lloyd-235642.jpg"Le plus artiste ne sera pas de s'atteler à quelque gros œuvre, comme la fabrication d'un roman, par exemple, où l'esprit tout entier devra se plier aux exigences d'un sujet absorbant qu'il s'est imposé; mais le plus artiste sera d'écrire, par petits bonds, sur cent sujets qui surgiront à l'improviste, d'émietter pour ainsi dire sa pensée. De la sorte, rien n'est forcé. Tout a le charme du non voulu, du naturel. On ne provoque pas: on attend."

(Jules Renard, Journal, 13 septembre 1887)

mardi, 15 septembre 2009

Ce texte a bercé mon enfance...

Combourg_1.jpgLes soirées d'automne et d'hiver étaient d'une autre nature. Le souper fini et les quatre convives revenus de la table à la cheminée, ma mère se jetait, en soupirant, sur un vieux lit de jour de siamoise flambée; on mettait devant elle un guéridon avec une bougie. Je m'asseyais auprès du feu avec Lucile; les domestiques enlevaient le couvert et se retiraient. Mon père commençait s alors une promenade qui ne cessait qu'à l'heure de son coucher. Il était vêtu d'une robe de ratine blanche, ou plutôt d'une espèce de manteau que je n'ai vu qu'à lui. Sa tête, demi-chauve, était couverte d'un grand bonnet blanc qui se tenait tout droit. Lorsqu'en se promenant il s'éloignait du foyer, la vaste salle était si peu éclairée par une seule bougie qu'on ne le voyait plus; on l'entendait seulement encore marcher dans les ténèbres : puis il revenait lentement vers la lumière et émergeait peu à peu de l'obscurité, comme un spectre, avec sa robe blanche, son bonnet blanc, sa figure longue et pâle. Lucile et moi nous échangions quelques mots à voix basse quand il était à l'autre bout de la salle ; nous nous taisions quand il se rapprochait de nous. II nous disait en passant. « De quoi parliez-vous? » Saisis de terreur, nous ne répondions rien ; il continuait sa marche. Le reste de la soirée, l'oreille n'était plus frappée que du bruit mesuré de ses pas, des soupirs de ma mère et du murmure du vent. Dix heures sonnaient à l'horloge du château : mon père s'arrêtait; le même ressort, qui avait soulevé le marteau de l'horloge, semblait avoir suspendu ses pas. Il tirait sa montre, la montait, prenait un grand flambeau d'argent surmonté d'une grande bougie, entrait un moment dans la petite tour de l'ouest, puis revenait, son flambeau à la main, et s'avançait vers sa chambre à coucher, dépendante de la petite tour de l'est. Lucile et moi, nous nous tenions sur son passage ; nous l'embrassions en lui souhaitant une bonne nuit. Il penchait vers nous sa joue sèche et creuse sans nous répondre, continuait sa route et se retirait au fond de la tour, dont nous entendions les portes se refermer sur lui.
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe

lundi, 14 septembre 2009

Les climats influent plus ou moins sur le goût des peuples

NicolasPoussin_Orion-797129.jpgLes climats influent plus ou moins sur le goût des peuples. En Grèce, par exemple, tout est suave, tout est adouci, tout est plein de calme dans la nature comme dans les écrits des anciens. On conçoit presque comment l'architecture du Parthénon a des proportions si heureuses comment la sculpture antique est si peu tourmentée, si paisible, si simple, lorsqu'on a vu le ciel pur et les paysages gracieux d'Athènes, de Gorinthe et de Flonie. Dans cette patrie des Muses la nature ne conseille point les écarts, elle tend au contraire à ramener l'esprit à l'amour des choses uniformes et harmonieuses.

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jerusalem

Poussin, Paysage avec Diane et Orion

dimanche, 13 septembre 2009

Derniers jours de l'expo Mucha au Musée Fabre à Montpellier

2s1rbx0.jpgBelle expo Mucha au Musée Fabre à Montpellier (ici : la Danse), magnifique salle sur Sarah Bernhardt (qui l'a aidé au début de sa carrière), les volutes de l'Art Nouveau, évidemment Mucha n'a cessé d'observer et d'aimer la nature, plantes et animaux. En ai profité pour faire un tour dans les Expositions permanentes, on y fait toujours des découvertes, un superbe portrait de Francesco Fornacciori, truand repenti devenu ermite à Vallombrosa, par Fabre, retrouvé le génial Voltaire par Houdon, apprécié pour la première fois peut-être la dernière oeuvre de Frédéric Bazille, Ruth et Booz, si dépouillée, dans sa belle lumière lunaire, il devait mourir quelques semaines plus tard dès les premiers combats de la guerre de 70, engagé dans un régiment de zouaves, il avait 28 ans.

00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mucha, musée fabre

samedi, 12 septembre 2009

Richard Bruston ou l'ordre gracieux de l'instant

Th-o_Le_Soul-ch.jpgVoici un article et une interview du photographe Richard Bruston, faits pour la revue Salmigondis.(n° 19)

L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Ces mots de Camus s’appliquent parfaitement à Richard Bruston. En trente ans de travail photographique, presque aucune exposition personnelle. Au contraire, il a multiplié les rencontres, avec d’autres artistes, écrivains, chorégraphes, dramaturges, philosophes, mais aussi hors du champ habituellement laissé aux artistes : Il s’est confronté à l’hôpital psychiatrique, aux maisons d’arrêt, aux publics en difficulté, à l’histoire. Et la notion du handicap est transversale à tout son travail.

 

Pour sa dernière grande exposition : “ Ils signent ”,  il a fait rencontrer des écrivains et des personnes sourdes pour un échange unique. Aux personnes sourdes il était demandé de signer ce qu’elles ont d’important à nous dire que nous ne connaissons pas, de leur vie, de leur lutte, de leur dignité d’hommes et de femmes ;  aux écrivains de traduire avec des mots ce qu’ils ressentaient et de livrer leur témoignage. L’image fait le croisement: le photographe saisit les mains du sourd en train de signer et les mains de l’écrivain en train d’écrire. Au final, 26 panneaux (autant que de lettres de l’alphabet) pour raconter ces rencontres, et une exposition forte, émouvante, un travail en profondeur.

 

En 1995 c’est “ Double miroir ” , autre pari difficile mais réussi : Richard Bruston demandait à des écrivains de s’interroger sur leur propre image. Côte à côte donc la photographie de l’écrivain et les mots qu’elle lui inspire. Mise en perspective étonnante. “ Le portrait résume tout de l’histoire d’une personne. On voit tout d’un visage, y compris ses zones d’ombre : le visage et son contraire (le retenu, le caché), ombre et lumière où cette dualité s’affronte. Pas un être n’échappe à ses contradictions, c’est une constante de l’humain. ”

 

La photographie est pour Richard Bruston cet instant magique où tout se concentre, un jaillissement, ce qu’il appelle “ l’ordre gracieux de l’instant ”. Et cet ordre gracieux, c’est toujours une lecture de l’autre.

3195_001.jpg

 

 

Ø    C’est très rare chez les photographes, tu n’a presque jamais fait d’exposition personnelle, mais beaucoup travaillé avec d’autres créateurs , pourquoi ?

 

Mes photographies ne sont pas égotiques. J’ai le “ moi ” en horreur, mon postulat procède de l’autre en tant qu’être radicalement différent. Ma quête est la recherche du vrai dans ce que je vis dans l’instant, c’est-à-dire ce qui m’est donné de voir, de sentir au moment du face à face (ce qui est montré et caché) et cela m’applique et m’implique dans mes couilles et mon cœur. A chaque fois, il s ‘agit d’épousailles réussies ou loupées. Je place très haut le collectif “ qui est au cœur de l’art lui-même ” selon le mot de Jaurès, c’est pourquoi j’aime se faire croiser toutes sortes de différences réunies par le biais de la photographie.

 

Ø    Une des constantes de ton travail est ton voisinage avec les écrivains, quel rapport entretiens-tu avec l’écriture ?

 

Les écrivains se risquent par jeu avec talent dans la photographie. J’aime à faire avec eux un chemin où peuvent coexister l’écriture et l’écriture photographique. Je me sens toujours gratifié d’un quelque chose en plus. Leur compagnie m’enchante, j’aime être envahi, démoli par un texte. Je suis souvent en apesanteur avec l’écriture poétique. Sinon, mes seuls rapports avec l’écriture sont, banalement, intimes. Comme tout le monde, j’écris. Cela me différencie de l’écrivain.

 

Ø    A regarder ton parcours, on s’aperçoit que tu as souvent travaillé sur la question du handicap ou avec les laissés pour compte de la société, milieux défavorisés, psychiatrie, maisons d’arrêts, sourds et muets, pourquoi ?

 

Les êtres en perdition sont vrais, ils ne jouent pas. Ils sont vrais comme leur visage, ils ne cherchent pas à paraître, face au gouffre de ce qu’ils vivent. Ils sont l’abîme même du verbe être. La société s’en moque éperdument. Qui d’entre nous s’intéresse à leur immense solitude (prison, psychiatrie) ? Idem pour le ghetto historique dans lequel vivent les personnes sourdes.

 

Ø    Tu as souvent fait des portraits, qu’est-ce que ce travail a de spécifique pour toi, est-ce que tu l’affectionnes particulièrement, quel type de relation humaine est-ce que cela instaure entre toi et la personne ?

 

Le portrait résume tout de l’histoire d’une personne. On voit tout d’un visage, y compris ses zones d’ombre : le visage et son contraire (le retenu, le caché), ombre et lumière où cette dualité s’affronte. Pas un être n’échappe à ses contradictions, c’est une constante de l’humain. Ce qui peut arriver dans l’échange est unique, quelque chose comme un ordre gracieux de l’instant. J’aime le présent. Je n’ai pas envie de creuser plus, c’est mon côté superficiel.

 

Ø    Tu fais de la photographie artistique depuis plus de trente ans, qu’est-ce qui t’a le plus marqué, de cette expérience ?

 

Mes rencontres, celles qui m’ont fait grandir à tous les âges de la vie, toutes mes non-rencontres aussi.

 

Ø    Sur l’île déserte, quel(s) livre(s) emporterais-tu ?

 

La Bible et Robert Musil.

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Photos de Richard Bruston ( 06 98 14 98 92)

 

 

00:15 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : richard bruston

vendredi, 11 septembre 2009

Les derniers travaux de Jacki Maréchal

crbst_a8171.jpgA voir là

Ici : Vladimir Nobokov, Acrylique sur toile

00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacki maréchal

jeudi, 10 septembre 2009

Si le monde

Look-Voyages-vacances-tout-compris-Cap-Vert-Boa-Vista-Boa-Vista-Cabo-Verde-capvert-enfant.jpg « Si le monde veut être vu, s’il veut être senti, écouté et touché, goûté et pressenti et deviné, c’est qu’il ne s’est pas encore fait à l’idée de nous perdre. »

Gil Jouanard, Le Goût des choses, Editions Verdier

Photo : Iles du Cap-Vert, Boa Vista

mercredi, 09 septembre 2009

Un extrait des Radis bleus

9782070315024.gifSi souvent le vacarme nous réclame et nous comble que, loin de lutter, nous nous abandonnons alors à son absurde accablement. Nous voici en plein charivari, brisant de la vaisselle épaisse contre les murs, remuant la langue en tous sens dans le vide, ivres de vociférations et de cris, aussi éloignés de la mer que la fenêtre aveuglée.

Et cependant, agité d’un infime frisson de lumière, sous nos yeux légèrement tremble l’essentiel. C’est un oiseau qui s’envole dans le jour, la main immense de Giacometti, un morceau d’ombre seulement qui parfois bouge …

Toutes ces choses de rien, mises bout à bout, lentement bâtissent le monde réel ; nos gesticulations insensées sans cesse l’effacent au profit de sa grimace.

Les Radis bleus, Pierre Autin-Grenier, Sainte-Alice, Vendredi 16 décembre

Editions Folio

mardi, 08 septembre 2009

L'espace est fait de points de densité de méditation

magritte43.jpgMes seuls témoins aujourd'hui, sont les montagnes, les prés, ce lac, ce rocher, cet océan, ces mouettes. L'espace est fait de points de densité de méditation (là où quelque chose s'est vraiment passé, en réalité des trous dans l'abîme). Le temps se mesure autrement. Il se démesure, plutôt, ni trop tard, ni trop tôt. Il vide.

Philippe Sollers, Grand beau temps, Le Cherche Midi éditions, 2008

Magritte, Le domaine d'Arnheim

lundi, 07 septembre 2009

Le langage nous possède

2008_2keaton.jpgLe langage nous possède, nous mène, nous ne sommes que ses enfants impatients et légers. Ecrire c'est creuser ce sillon, tenter de s'approcher de cet infini, qui toujours nous dépassera. De temps en temps, comme une trouée dans un ciel de nuages, apparaît une éclaircie, une illumination, courte et passagère, mais qui donne envie de continuer...

00:15 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : journal, buster keaton

dimanche, 06 septembre 2009

La Linea d'Eddie Bonnesire

LL01.jpgA voir en intégralité ici
Et la page d'accueil de son site

10:42 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eddie bonnesire

Bon voyage Monsieur Darwin !

3348740075_dfaf3c769d.jpgC'est le Beagle, bateau sur lequel Darwin est parti pour le tour du monde à 23 ans, tour du monde qui durera 5 ans. Peint par Gordon Chancellor.

samedi, 05 septembre 2009

Stupeur et tremblements

stupeurettremblements.jpg"Ne dites pas trop de mal de vous-même : on vous croirait." : cette phrase d'André Maurois, Amélie Nothomb la cite dans "Stupeur et tremblements". Ce roman est meilleur que "Les Catilinaires", plus rapide, plus vif, plus vrai. Le Japon qu'elle décrit sonne juste en tout cas, et le huis-clos mis en place (la fameuse grande entreprise), par l'angoisse et la dérision qu'il instille, s'avère révélateur, subtil, sans véritable méchanceté. Une foule de non-dits, d'ostracismes, de faux-semblants mais aussi de beautés sont révélés, rendant au final ce Japon-là mystérieux et attachant. De la belle ouvrage, autrement dit...

Stupeur et tremblements, Amélie Nothomb, Le Livre de poche

vendredi, 04 septembre 2009

Zag parle de Proust

Et c'est passionnant, ici

Rappel : appel à textes

Nous lançons un nouvel appel à textes en vue du MAG prochain qui paraîtra à l'automne.
Cette fois, nous recherchons principalement des textes inédits (prose ou poésie, maximum 1500 signes, de création personnelle) et des chroniques sur des livres récents (brèves elles aussi).
Merci de nous les adresser à l'adrelle habituelle avant le 10 octobre 2009 :
renaudfran@free.fr

jeudi, 03 septembre 2009

J'irai pas cracher sur Nothomb !

1007614_2674263.jpgIl y a des moments dans la vie où il faut savoir prendre ses responsabilités. Telle fut ma journée d'hier où j'ouvrais pour la première fois de ma vie un Nothomb. Et je suis allé jusqu'au bout, avec un mélange de plaisir et d'angoisse. Ca se lit vite, comme on dit, l'écriture est vive, allègre même, et joue sur les contrastes, les aller et retour, la sérénité de la situation de départ se trouve sans cesse confrontée au sordide, au monstrueux, à l'indéfinissable. Ici, un couple de retraités qui nage dans la bonheur et qui a enfin trouvé "sa maison" voit son existence chambolée par un voisin étrange et repoussant. Rien de bouleversant donc, c'est parfois un peu poussif, répétitif, mais on y trouve des phrases comme celles-ci : "Ainsi en est-il à travers l’univers : les fraises des bois, les lézards et les aphorismes sont denses et évoquent la plénitude, quand les courges géantes, les soufflés au fromage et les discours d’inauguration sont enflés à proportion de leur vacuité." Ou encore celle-là : "Comme l’or, le bien ne se rencontre jamais à l’état pur dans la nature : il est donc normal de ne pas le trouver impressionnant. Il a la fâcheuse habitude de ne rien faire ; il préfère se donner en spectacle. Le mal, lui, s’apparente à un gaz : il n’est pas facile à voir, mais il est repérable à l’odeur. Il est le plus souvent stagnant, réparti en nappe étouffante ; on le croit d’abord inoffensif à cause de son aspect -et puis on le voit à l’œuvre, on se rend compte du terrain qu’il a gagné, du travail qu’il a accompli- et on est terrassé parce que, à ce moment-là, il est déjà trop tard. Le gaz, ca ne s’expulse pas."

Amélie Nothomb, Les Catilinaires, Albin Michel et Livre de Poche

mercredi, 02 septembre 2009

2D Marché de l’Art

242677118.jpg30 Artistes professionnels

Traiteur du Rabelais

Mas Saphoras, les Garrigues

Chemin départemental 189 Mauguio

Dimanche 13 Septembre 2009

10h/18h

725120344.jpg06 87 27 62 91 /

06 63 57 07 49

 

http://presencedesarts.hautetfort.com

http://www.traiteur-rabelais.fr

Direction Mauguio à partir du Zénith

2ème à droite

Restauration/ buvette sur place : 04 67 64 91 72

2D = Deuxième Dimanche du mois dans des lieux différents

Peintures ici de Frédérique Azaïs-Ferri

mardi, 01 septembre 2009

La littérature invisible

RichardAvedon_ElizabethTaylor.jpgAu-dessous de la littérature visible existe ainsi une littérature invisible, faite de milliers de textes qui ne seront pas publiés, que presque personne n'aura lus, et qui n'est sans doute guère moins intéressante que celle que nous connaissons. Elle disparaîtra, sans traces, sans mémoire. On pourrait rêver de dictionnaires, d'encyclopédies de la littérature invisible, où figureraient des noms inconnus, des titres qui ne disent rien à personne. C'est notre bibliothèque d'Alexandrie : elle brûle en permanence, de toute la masse de livres que rejette l'édition. L'histoire d'une littérature n'est jamais que celle de la partie émergée des textes. Non un fait absolu, mais l'actualisation d'une possibilité.

Lire ici en intégralité l'article de Pierre Jourde

La photo n'a rien à voir, mais elle me plaît !