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mercredi, 26 août 2009

Une idée forte...

Albi - Sainte Cécile - Un Detail du jubé.jpgUne idée forte communique un peu de sa force au contradicteur. Participant à la valeur universelle des esprits, elle s'insère, se greffe en l'esprit de celui réfute, au milieu d'idées adjacentes, à desquelles, reprenant quelque avantage, il la complète, la rectifie; si bien que la sentence finale est en quelque sorte l'oeuvre des deux personnes qui discutaient. aux idées qui ne sont pas, à proprement parler, des idées, aux idées qui, ne tenant à rien, ne trouvent aucun point aucun rameau fraternel dans l'esprit de l'adversaire, que celui-ci, aux prises avec le pur vide, ne trouve rien à répondre.

Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur

Cathédrale Sainte-Cécile, Albi, détail du jubé

mardi, 25 août 2009

La figure de ses vices et les limites de sa vertu

Mantegna.jpgUne espèce de sévérité de goût qu'il avait, de volonté de n'écrire jamais que des choses dont il pût dire: «C'est doux», et qui l'avait fait passer tant d'années pour un artiste stérile, précieux, ciseleur de riens, était au contraire le secret de sa force, car l'habitude fait aussi bien le style de l'écrivain que le caractère de l'homme et l'auteur qui s'est plusieurs fois contenté d'atteindre dans l'expression de sa pensée à un certain agrément, pose ainsi pour toujours les bornes de son talent, comme en cédant souvent au plaisir, à la paresse, à la peur de souffrir on dessine soi-même sur un caractère où la retouche finit par n'être plus possible la figure de ses vices et les limites de sa vertu.

Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur

Andrea Mantegna (1431-1506), plafond du palais ducal de Mantoue (Lombardie)

lundi, 24 août 2009

Le génie consistant...

VeroneseForceSagesse.jpgDe même ceux qui produisent des oeuvres géniales ne sont pas ceux qui vivent dans le milieu le plus délicat, qui ont la conversation la plus brillante, la culture la plus étendue, mais ceux qui ont eu le pouvoir, cessant brusquement de vivre pour eux-mêmes, de rendre leur personnalité pareille à un miroir, de telle sorte que leur vie si médiocre d'ailleurs qu'elle pouvait être mondainement et même, dans un certain sens, intellectuellement parlant, s'y reflète, le génie consistant dans le pouvoir réfléchissant et non dans la qualité intrinsèque du spectacle reflété.

Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur.

Allégorie de la Force et de la Sagesse, par Veronese (1580).

dimanche, 23 août 2009

Le travail de causalité

dekooning_untitledV_1977.jpgLe travail de causalité qui finit par produire à peu prés tous les effets possibles, et par conséquent aussi ceux qu’on avait cru l’être le moins, ce travail est parfois lent, rendu un peu plus lent encore par notre désir – qui, en cherchant à l’accélérer, l’entrave – par notre existence même et n’aboutit que quand nous avons cessé de désirer, et quelquefois de vivre.

Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur.

De Kooning, untitled, 1977

samedi, 22 août 2009

Les lois psychologiques

Aussi est-il inutile d'observer les moeurs, puisqu'on peut les déduire des lois psychologiques.

Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur

Les « quoique » sont toujours des « parce que » méconnus

caroline-remy-renoir_1215581827.jpgMa mère s'émerveillait qu'il fût si exact quoique si occupé, si aimable quoique si répandu, sans songer que les « quoique » sont toujours des « parce que » méconnus, et que (de même que les vieillards sont étonnants pour leur âge, les rois pleins de simplicité et les provinciaux au courant de tout) c'étaient les mêmes habitudes qui permettaient à M. de Norpois de satisfaire à tant d'occupations et d'être si ordonné dans ses réponses, de plaire dans le monde et d'être aimable avec nous. De plus, l'erreur de ma mère, comme celle de toutes les personnes qui ont trop de modestie, venait de ce qu'elle mettait les choses qui la concernaient au-dessous, et par conséquent en dehors des autres.

Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur

Caroline Rémy ou Séverine peinte par Renoir

vendredi, 21 août 2009

Le Retard

jeff-koons-hanging-heart.jpgIl consulta de nouveau sa montre : le train avait maintenant dix minutes de retard. À refaire, il aurait bien pris un oreiller. Le rail sous sa nuque le faisait souffrir.

Eric Dejaeger

extrait de Courts, toujours !

Recueil inédit de 150 contes élagués

Voir ici son blog

Jeff Koons

jeudi, 20 août 2009

Le cinéma américain

nng_images.jpgC'est sans vergogne (comme disait Brassens) que je pique à l'excellentissime Eric Poindron, dans son cabinet de curiosités bien nommé, ces 20 choses qui n'arrivent que dans le cinéma américain, envoyées à lui par un cinéphile anonyme. Les voici donc, j'adore :

1. Dans une maison hantée, les femmes recherchent l'origine des bruits étranges en portant leurs plus beaux sous-vêtements.

2. Pourchassé dans une ville, vous aurez toujours la chance de pouvoir vous dissimuler au milieu d'un défilé de la Saint Patrick, n'importe quel jour de l'année.

3. Tous les lits ont des draps spéciaux qui s'arrêtent au niveau des aisselles de la femme mais seulement au niveau de la taille de l'homme allongé à ses côtés.

4. N'importe qui peut facilement faire décoller un avion, pourvu qu'il y ait quelqu'un dans la tour de contrôle pour lui donner l'autorisation de partir.

5. Le système de ventilation de n'importe quel bâtiment est le parfait endroit pour se cacher. Là, personne ne pensera à vous trouver et en plus vous pourrez accéder a toutes les pièces de l'édifice sans aucun problème.

6. Tu survivras très probablement à toutes les guerres à moins que tu ne commettes la fatale erreur de montrer à quelqu'un la photo de ta bien- aimée qui t'attend sagement à la maison.

7. Un homme se prendra les plus terribles coups sans broncher, mais sursautera quand une femme tentera de nettoyer ses blessures.

8. Le chef de la police est toujours Noir.

9. Au moment de payer le taxi, ne regardes jamais dans ton portefeuille pour sortir un billet : prends un billet un au hasard et tends-le : C'est toujours le prix exact.

10. Les cuisines ne sont pas équipées de lumières. Quand vous pénétrez dans une cuisine en pleine nuit, ouvrez le frigo et utilisez sa lumière à la place.
7201823.jpg
11. Pendant une enquête de police il faut forcément passer au moins une fois dans un club de strip-tease.

12. Une simple allumette suffit pour éclairer une pièce de la taille d'un terrain de foot.

13. Même si vous conduisez sur une avenue parfaitement droite, il est nécessaire de tourner vigoureusement le volant de droite à gauche de temps en temps.

14. Un homme visé par 20 hommes a plus de chance de s'en sortir que 20 hommes visés par un seul.

15. La majorité des gens gardent un album rempli de coupures de journaux ; particulièrement si un membre de leur famille est mort dans un étrange accident de bateau.

16. Ne vous tracassez pas si vous êtes en nette infériorité numérique dans un combat d'arts martiaux : vos ennemis attendent patiemment de vous attaquer un par un, en dansant d'une manière menaçante autour de vous, jusqu' 'à ce que leur prédécesseur soit au sol.

17. Lors d'une conversation très émouvante, au lieu de parler en regardant votre interlocuteur, placez-vous derrière lui et parlez à son dos.

18. S'il y a un malade mental psychopathe en fuite, cela coïncide en général avec un orage qui coupe le courant et les communications téléphoniques dans les parages.

19. Toutes les bombes sont connectées à un chronomètre à gros affichage rouge, afin que tu puisses savoir exactement quand il est temps de te tirer.

20. On peut toujours se garer en bas de l'immeuble ou l'on veut aller.
 

14:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma américain

Hongrois rêver

budapest_top.jpgBudapest est aussi une gigantesque ville thermale ; les sources d'eau chaude (autour de 39 °) y abondent. Ici les bains Széchenyi, dont une partie est en plein air, où on se baigne dans un somptueux décor. En hiver aussi, les jours d'échec s'y affrontent au milieu des vapeurs.

mercredi, 19 août 2009

Budapest

Budapest-Fine%20Arts_Autoritratto.jpgBudapest est une ville un rien démodée, absente, c'est ce qui fait son charme. A part Venise bien sûr, qui est hors-compétition, j'avais rarement vu un aussi bel ensemble architectural. Art nouveau, art baroque et néo-classique se disputent sans cesse la prééminence, et il s'en dégage pourtant une réelle harmonie, surprenante et délicieuse. Le Musée des Beaux-Arts possède entre autres une fabuleuse collection italienne, dominée par un portrait du doge Marcantonio Trevisani par le Titien et cet extraordinaire autoportrait de Giorgione.

15:37 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : budapest, giorgione

jeudi, 06 août 2009

Blog en vacances...

Brassai-Le-Pont-Neuf--1932-207892.jpgCe que j'aime dans les voyages, c'est l'étonnement du retour, écrivait Stendhal, alors, à très bientôt...

Brassai; Le Pont-Neuf

18:20 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : vacances, stendhal, brassai

mercredi, 05 août 2009

Le jour le plus chiant de l'année...

raymond-depardon-libye-1978.jpgC'était aujourd'hui paraît-il, il y a des jours comme ça... lire ici

Photo de Raymond Depardon, Lybie, 1978

22:20 Publié dans Actu | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raymond depardon

mardi, 04 août 2009

Où mène la poésie ?

magritte1.jpg"La poésie ne mène à rien, à condition de ne pas en sortir."

Pierre Reverdy

Magritte

lundi, 03 août 2009

Quel dommage

tiepolo.jpgC'est en Italie et au XVIIe siècle qu'une  princesse disait, en prenant une glace avec délices le soir d'une journée fort chaude : quel dommage que ce ne soit pas un péché !

Stendhal 

Tiepolo, La femme au perroquet

00:15 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stendhal, tiepolo

dimanche, 02 août 2009

Duane Michals

uutxpRaGWD.jpg"Le travail de Michals est presque aussi autobiographique que celui de Lartigue, par exemple, mais il en diffère radicalement en ceci : il ne surprend pas le moment, il le crée. Contrairement à Lartigue adolescent patiemment posté au détour des allées du Bois de Boulogne pour y saisir l'apparition d'une élégante en grande toilette, Michals n'est jamais à l'affût des mouvements du corps : il provoque, pour la pellicule et par elle, les mouvements de l'âme. À cette fin, il utilise des modèles, professionnels ou non, des procédés techniques complexes de savantes mises en scène."

Renaud Camus

00:15 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : duane michals

samedi, 01 août 2009

Raymond Depardon

depardon2.gif081113-test-raymond-depardon-et-paul-virilio-ex_aspx58409PageMainImageRef.jpgNous avons vu arriver dans la presse des gens sortis d’HEC en costume-cravate qui disaient: pourquoi payer des reportages 100 000 euros? Payez-les au tarif syndical… Il y a eu un effondrement.

Lire ici une interview de Raymond Depardon à propos de la fin de l'agence Gamma

On pourra lire ici une autre interview de Raymond Depardon

03:07 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : raymond depardon

vendredi, 31 juillet 2009

Un peu tiré par les cheveux

richard-avedon_1188215126.jpgRichard Avedon, Twiggy, coiffure de Ara Gallant, studio de Paris, janvier 1968, Photo Richard Avedon

13:37 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : richard avedon

jeudi, 30 juillet 2009

Pas un mot qui s'endorme

14650-0.jpgLes chefs d'oeuvre ont ceci d'extraordinaire qu'ils vous arrivent toujours  avec une exceptionnelle fraîcheur. J'ouvre ce soir "Le Rouge et le noir", lu et relu déjà plusieurs fois, et toujours  à des moments-clés de ma vie, et j'ai l'impression d'une première fois. "Pas un mot qui s'endorme" écrit le sublime Roger Nimier dans sa préface (Le Livre de poche, 1958). Et il continue "Inventant, sans y penser, le monologue intérieur, Stendhal a montré M. de Rênal, Julien Sorel, Mathilde, raisonnant, rêvant, courant à la chasse aux pensées, ivres de leurs esprits, qu'il soit sage ou fou. Aussi fou, l'auteur semble poursuivre toutes ces idées qu'il n'a pas le temps de rattraper et qui, sans cesse, désignent les femmes, la politique, les âges, les grands hommes, les beaux sentiments et les paysages."

mercredi, 29 juillet 2009

Education nationale

Par Grand corps malade, à écouter ici

Sex is so nothing

anniversaire-andre-pieyre-mandiargues-L-4.jpgC'est ce qu'on a envie de dire, de crier même à cette déferlante de sexe dans les magazines les plus divers, sur tous les écrans possibles et imaginables ; le sexe est devenu obligatoire, autrement dit triste, dommage...

Raphaël Sorin s'amuse bien à ce propos dans son blog, avec un détour par Pieyre de Mandiargues, un auteur qu'on pourra relire...