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samedi, 09 avril 2016

La montagne bleue

giorgioneGiorgione, les trois philosophes

01:57 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giorgione

vendredi, 01 mai 2015

Dico de bord (extrait 31)

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Giorgone

 

Il a peint ce tableau étonnant : La Tempête, à l’Académie à Venise, aux interprétions toujours ouvertes, pour lequel on a décelé de nombreux repentirs, repentirs dont il est à l’origine : « Deux innovations ouvrent la voie à une deuxième révolution dans la peinture à l’huile à Venise : l’emploi d’un support de toile et la mise en place préalable des ombres et des lumières grâce à un dessous. C’est Giorgone (1477-1510) qui accomplit cette révolution. Il peint directement sur la toile et inverse l’ordre des gradations de teintes. Au lieu de modeler les volumes en appliquant des glacis transparents sur un fond clair, il ajoute sur des tons relativement foncés des touches de blanc opaque qui forment saillie, et donnent du relief à la surface modulée. Cette méthode autorise des modifications radicales en cours d’exécution, car il suffit de gratter la peinture ou de la dissimuler sous une autre couche. L’acte de peindre devient une opération plus évolutive et expérimentale. Ainsi sont jetées les bases de l’esthétique moderne. » : David Rosand, L’art plus fort que la nature. Titien fut son élève.

Raymond Alcovère, extrait de Dico de bord, à paraître

samedi, 19 décembre 2009

La Tempête

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"Laissez passer les touristes, restez simplement là, devant ce tableau, oubliez tout. Il a lieu maintenant, pour vous, pour vous seul. Il vous parle du temps par-dessus le temps, comme Venise le fait constamment. C’est sa vocation, sa grandeur, son calme.
J’écoute, je commence à voir. A droite, une femme aux trois quarts nue, un boléro blanc sur les épaules, assise sur un drap froissé en pleine nature, allaite un enfant avec son sein gauche (on ne voit pas le droit). Elle vous regarde. Elle en a vu d’autres, elle en verra d’autres. Vous êtes obligé d’être cet enfant. La femme est très belle, jeune, éternelle, cheveux blond vénitien, rassemblée sur elle-même malgré ses cuisses écartées, très attentive, protectrice, un peu inquiète. A gauche, sur une autre scène, séparé de la femme à l’enfant par une rivière en ravin, un homme désinvolte et jeune, veste rouge, tenant un bâton plus grand que lui, tourne la tête vers le petit théâtre de l’allaitement. Est-ce un père? Un fils? Un passant? Il a l’air très content, détaché, il pose. Il se souvient, aussi. Ce bébé, c’était lui dans une autre vie. Ou bien ce sera lui, et puis lui encore.
Où cela a-t-il lieu? Aux environs d’une ville que l’on voit se dresser dans le fond, au-delà d’un petit pont de bois qui fait communiquer les deux rives. Une ville sous l’orage dans un ciel gris-bleu. Un éclair déchire le fond de la toile et accentue la brisure entre la femme à l’enfant et l’homme contemplatif. Sur terre, une rivière les sépare, ils ne sont pas dans le même temps. Dans l’air, une zébrure et une fulgurance comme rentrée (vous voyez l’éclair, vous ne l’entendez pas encore) font apparaître le spectre des palais et des tours. Au premier plan, les humains mortels. Dans les coulisses, Dieu ou les dieux. Destin, hasard, saisons, nature. L’éclair est un serpent qui révèle les éternités différentes de la femme et de l’homme. Vous ne le savez pas au point où la couleur le dit.

Ce tableau est une étoile, un aimant. Je le vois d’ici, à Paris, par-delà le bruit et la fureur de l’histoire. Il fait le vide, il est évident. Il est d’un temps nouveau: le plus-que-présent permanent. J’aimerais le voler, le garder pour moi, dormir près de lui, être le seul à le voir matin et soir. Je voudrais survivre en lui, me dissoudre en lui, haute magie, alchimie. Je devine le passage secret qui l’a rendu possible"

Philippe Sollers

Giorgione

mercredi, 19 août 2009

Budapest

Budapest-Fine%20Arts_Autoritratto.jpgBudapest est une ville un rien démodée, absente, c'est ce qui fait son charme. A part Venise bien sûr, qui est hors-compétition, j'avais rarement vu un aussi bel ensemble architectural. Art nouveau, art baroque et néo-classique se disputent sans cesse la prééminence, et il s'en dégage pourtant une réelle harmonie, surprenante et délicieuse. Le Musée des Beaux-Arts possède entre autres une fabuleuse collection italienne, dominée par un portrait du doge Marcantonio Trevisani par le Titien et cet extraordinaire autoportrait de Giorgione.

15:37 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : budapest, giorgione

mercredi, 25 février 2009

Prélude à la délivrance (2)

Giorgione.jpg"Nous plaignons ceux qui ne discernent dans la lecture qu'une "pratique culturelle", comme ils disent ; c'est évidemment tout autre chose : une opération magique, créant autour d'elle son propre élément, l'un des derniers gestes de l'existence où acte et pensée commutent et où, en un éclair, le divin se retrouve."

Yannick Haenel, François Meyronnnis, Prélude à la délivrance, Gallimard 2009

Giorgione, Portrait d'un jeune homme