dimanche, 12 avril 2009
La revue Brèves a ouvert son blog
02:45 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blog, brèves
C'est clair !
Cette expression est apparue il y a quelques années, au moment où le monde devenait de plus en plus opaque, où l'horizon s'obscurcissait, où la société du spectacle avait tendu ses filets si loin, si amplement et si précisément surtout qu'une chape de plomb s'abattait sur le monde, chape dont la crise actuelle n'est que le révélateur, la concrétisation finale. Alors, va-t-on se rassurer longtemps avec "C'est clair !" ?
00:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : air du temps, c'est clair
samedi, 11 avril 2009
Isabelle Huppert
"Il est salutaire de se sentir un peu illégitime. On est toujours un peu un imposteur."
Interview Midi Libre, 5 avril 2009
00:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : isabelle huppert
vendredi, 10 avril 2009
La règle de l'hebdo unique
07:24 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, presse, médias, hebdos
Encore un brillant !
07:02 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, ségolène royal
L'écrivain turc Nedim Gürsel est menacé
A lire ici sur le blog de Michel Baglin, les menaces qui pèsent sur l'écrivain turc Nedim Gürsel, à qui on doit notamment le très beau "Un long été à Istanbul". Sur le blog de Michel Baglin, on lira aussi notamment des papiers sur Yves Heurté (qu'on n'a pas oublié) et Jean-Luc Aribaud.
06:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : michel baglin, nedim gürsel
L'amour sacré et l'amour profane
Le Titien, pourquoi ce peintre me touche ? Son énergie peut-être, il a fallu la peste pour l’emporter, à presque cent ans, en plein XVI ème siècle ! Sinon il aura survécu à tout, tous les régimes, tous les pouvoirs. Son talent a surclassé le monde. La touche idéale, sensualité et maîtrise, sens de la composition, velouté charnel des couleurs...
Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", roman, éditions n & b
Titien, L'amour sacré et l'amour profane
00:22 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : fugue baroque, raymond alcovere, titien
jeudi, 09 avril 2009
L'ai-je bien descendu ?
Alexandre Dumas fils à propos de Courbet : "De quel accouplement fabuleux d'une limace et d'un paon (...) peut avoir été générée cette chose qu'on appelle Monsieur Courbet, de quelle mixture de vin, de bière de mucus corrosif et d'œdème flatulent a pu pousser cette courge sonore et poilue, ce ventre esthétique, incarnation du Moi imbécile et impuissant ?"
Gustave Courbet, La femme au perroquet, 1866
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : gustave courbet, alexandre dumas fils
mercredi, 08 avril 2009
Toute convention reçue est une sottise
"Il y a à parier, répliqua Dupin, en citant Chamfort, que toute idée publique, toute convention reçue est une sottise, car elle a convenu au plus grand nombre."
Edgar Poe, La Lettre volée
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : edgar poe, chamfort, la lettre volée
mardi, 07 avril 2009
Citations
" Les citations sont utiles dans les périodes d'ignorance ou de croyances obscurantistes. Les allusions sans guillemets, à d'autres textes que l'on sait très célèbres, comme on en voit dans la poésie classique chinoise, dans Shakespeare ou dans Lautréamont, doivent être réservées aux temps plus riches en têtes capables de reconnaître la phrase antérieure, et la distance qu'a introduite sa nouvelle application. On risquerait aujourd'hui, où l'ironie même n'est plus toujours comprise, de se voir de confiance attribuer la formule, qui d'ailleurs pourrait être hâtivement reproduite en termes erronés. La lourdeur ancienne du procédé des citations exactes sera compensée, je l'espère, par la qualité de leur choix. Elles viendront avec à-propos dans ce discours : aucun ordinateur n'aurait pu m'en fournir cette pertinente variété. "
Guy Debord, Panégyrique
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : guy debord, citation
lundi, 06 avril 2009
Le malheur
"L'homme ne doit pas créer le malheur dans ses livres"
Lautréamont
19:44 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lautréamont
Les prolos de la culture
Précaires du journalisme, de l'édition, de la recherche ou de l'enseignement, ils sont payés au lance-pierre, exclus de l'assurance-chômage et frappés par la crise. Un livre révèle leur désarroi et ce scandale.
10:27 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : culture, politique
Dans un tableau de Cézanne
Essaye de vivre toute une journée en esprit, à chaque instant, dans un tableau de Cézanne. Tu verras bien.
Philippe Sollers, Carnet de nuit
Cézanne, autoportrait
00:20 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cézanne, philippe sollers, autoportrait
dimanche, 05 avril 2009
Il faut d’abord verrouiller pour sortir
« Oh écoutez, au point, où nous sommes, nous n’avons plus qu’une seule ambition, qu’on nous laisse tranquilles, que nous puissions vérifier l’expérience... Nous avons fermé la porte à double tour. Pour qu’on nous abandonne dehors. Paradoxe ? C’est ainsi. Il faut d’abord verrouiller pour sortir. Voilà, tous les autres sont rentrés, vous les avez mis dedans, la scène vous appartient pour un aparté rapide, on va vous montrer la merveille. Vous n’en parlerez à personne, promis ? »
P. Sollers, Les Surprises de Fragonard (début du texte)
Fragonard, Le Verrou
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : fragonard, philippe sollers, le verrou
samedi, 04 avril 2009
Pour Eric
10:58 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jan bucquoy
La Guerre spirituelle
(D'après le roman : "Le secret" de Philippe Sollers) :
La force réside dans la profondeur d’action et non dans le front. Dans la guerre irrégulière, ce que font les hommes est assez peu important, ce qu’ils pensent, en revanche, est capital. L’essentiel au fond est d’amener peu à peu l’ennemi au désespoir, ce qui signifie un plein emploi stratégique plus que tactique et le fait constant de « se trouver plus faible que l’ennemi, sauf sur un point ». On compte donc sur la vitesse, la mobilité, le temps, l’avancée rapide suivie du recul immédiat, le coup porté et aussitôt interrompu pour être porté ailleurs, le modèle devenant celui musical de la portée et non de la force, avec initiative individuelle et, comme dans le jazz, une improvisation collective de tous les instants. Les irréguliers combattent le plus souvent sans se connaître, parfois même en évitant de se connaître, ou encore sans s’admettre entre eux. Ceci est vrai aussi désormais pour la guerre spirituelle et sa substance fluide et réversible de temps comme de mémoire. Dans la guerre irrégulière, le commandement central n’a plus besoin d’être réellement incarné par tel ou tel, la logique y suffit, si elle est portée à une certaine puissance.
On part du principe que l’ennemi croit à la guerre, au sens où un penseur irrégulier comme Kafka, par exemple, disait qu’une des séductions les plus fortes du Mal est de pousser au combat. L’adversaire croit à la guerre, il en a besoin (ne serait-ce que pour vendre des armes) , il lui faut susciter des conflits en attisant les haines.
La rébellion doit disposer d’une base inattaquable, d’un endroit préservé non seulement de toute attaque mais de toute crainte. De cette façon on peut se contenter de deux pour cent d’activité en force de choc et profiter d’un milieu à 98 % de passivité sympathique. L’expression évangélique « qui n’est pas contre nous est pour nous » trouve ainsi son application militaire. Vitesse, endurance, ubiquité, indépendance, stratégie (étude constante des communications) plus que tactique. Il s’agit avant tout de casser chez l’autre sa volonté viscérale d’affrontement. Il cherche à vous imposer sa logique de mort, à vous fasciner avec votre propre mort, vous refusez et refusez encore, vous l’obligez à répéter dans le vide son obstination butée, vous continuez comme si de rien n’était, vous lui renvoyez sans cesse son désir négatif, bref vous finissez par l’user, le déséquilibrer, c’est le moment de passer à l’attaque. Tel est pris qui croyait prendre. Le premier élément est le Temps lui-même, la Mémoire. Le deuxième élément, biologique, n’est plus la destruction éventuelle des corps (tout indique qu’ils n’ont plus la moindre importance) mais le regard détaché sur leur inanité transitoire et leurs modes de reproduction de plus en plus artificiels. Enfin les 9/10 èmes de la tactique sont sûrs et enseignés dans les livres mais le dernier dixième de l’aventure peut être qualifié de « Providence ». Après tout, quelqu’un, entouré seulement de douze techniciens, a ainsi atteint des résultats étonnants. Il ne s’agissait pas de paix mais de guerre, la plus irrégulière qui soit, même pas « sainte », à y regarder de plus près (comme si elle en avait pris les formes pour s’opposer justement, à ces formes).
Conclusion : la guerre irrégulière repose sur une paix si profonde que tout désir de guerre s’y noie et s’y perd. On fait la guerre à la guerre, on traite le mal par le mal, on fait mourir la mort avec la mort (mort où est ta victoire ?) , on circule à grande vitesse dans une immobilité parfaite, on ne vise aucun but, et c’est pourquoi, finalement, il y en a un.
09:45 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guerre, philippe sollers, michéle fuxa
vendredi, 03 avril 2009
Jacki Maréchal au salon Réalités nouvelles
22:12 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacki maréchal, réalités nouvelles
jeudi, 02 avril 2009
Marché de l'Art, deuxième et troisième...
On change de lieu, c'est à Saint-Sériès, au Moulin Saint-Christol...
Contact : Frédérique Azaïs-Ferri
04 67 87 54 56
06 87 27 62 91
00:19 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 01 avril 2009
L'irruption du divin
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : divin, philippe sollers, michele fuxa
mardi, 31 mars 2009
Naples, par Erri de Luca
La nouvelle n'est pas réjouissante : l'UNESCO, organisme collatéral des Nations Unies, aurait l'intention de déclarer Naples « patrimoine mondial de l'humanité ». Une si pompeuse qualification (Patr. Mond. Del. Um., piemmediù pour les intimes) me paraît dépourvue de sens : ou bien on est déjà un patrimoine et ce depuis longtemps, ou bien il n'y a rien à faire et il n'y a pas de proclamations qui tiennent.
L'humanité ne se laisse pas refiler des patrimoines sans nécessité absolue, elle n'est pas avide mais dissipatrice et elle a volontiers envoyé au diable des civilisations tout entières, peuples, religions, langues et leurs capitales, bourgs, faubourgs et agglomérations voisines. Ou bien Naples, ce que je crois, a déjà pénétré dans les yeux et les ventricules du monde, ou bien ce ne sera pas le tiède honneur d'un tampon ONU qui l'y fera entrer.
Je suis né dans cet endroit. Les monuments sales, les enduits craquelés des vieux immeubles, la crue des ordures qui débordaient pour atteindre parfois les premiers étages. Tout cela n'a jamais affaibli chez les habitants la conscience d'être dans un endroit miraculeux. Être comblés du seul fait de boire l'eau du Serino, être rois du seul fait que les rois parlaient napolitain, être magiciens du seul fait de tirer des nombres de leurs rêves et de les voir gagner à la roue du loto, être assassins parce que la vie valait bien une nuit d'amour, être saints parce qu'un caillot de sang se liquéfiait sous verre dans une église ivre de cris perçants. Ils se savaient précieux, sinon ils n'auraient pas résisté aux cent rois de peuples différents qui sont montés sur leur trône et leur dos, ils n'auraient pas non plus survécu au baiser sur la bouche de la syphilis, de la peste, du choléra qui, il n'y a guère plus de vingt ans, attaquait en vain les entrailles de Naples, mine génétique, ville immune, forge d'anticorps.
Face à la perspective de la reconnaissance internationale, les titulaires des biens de la ville bombent le torse. Le professeur Marotta de l'Institut d'études philosophiques, tient l'initiative pour « juste ». Juste ? Une ville qui est là depuis des milliers d'années, ébranlée par les tremblements de terre, fertilisée par les cendres des éruptions, fondée par la plus grande civilisation de la Méditerranée, capitale de royaumes, devrait se flatter de la « juste » improvisation de reconnaissance de la part d'une sorte de WWF (Fond Mondial pour la Nature) des Nations Unies ? C'est le contraire qui est vrai : Naples n'a pas encore reconnu l'ONU et ne se laisse pas conter fleurette par des inconnus.
Je ne suis pas curieux de savoir en quoi consiste ce titre, s'il rapportera quelque pourboire ou fera seulement flotter une autre étoffe de couleur sur la piazza Municipio, mais je ne crois pas que ce « piemmediù » puisse servir à Naples de laissez-passer pour des pèlerins-charters. Naples n'est pas une ville pour touristes. Je le regrette un peu pour l'industrie hôtelière, mais c'est ainsi et je m'en félicite sincèrement avec mon lieu d'origine. En ville les touristes se vendent au poids. On a dépouillé des contingents entiers de marins américains en permission et au retour précipité. Naples, unique au monde, a réussi à se donner le voyageur mimétique, hardi et irréductible qui se dissimule dans ses rues sans appareil cinéphoto-vol-à-la-tire-graphique, qui visite les monuments à la dérobée en faisant semblant de lacer un de ses souliers, lorgnant furtivement ses merveilleuses entrailles. C'est le voyageur discret, noble souche sélectionnée sur le lieu, inexistant ailleurs, passionné et doué d'un subtil regard panoramique.
C'est ma ville d'origine, vieille reine hilarante et effrayante avec le même visage et rien qu'un très léger changement de sourcil. À l'UNESCO je recommande Milan, ville qui a besoin de compréhension, patrimoine mondial de la magistrature.(Référence à l'opération «Mains propres» menée par la magistrature milanaise)
In « Rez-de-chaussée »
Bloc-notes de l’Avennire 1993-1994
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : naples, erri de luca