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jeudi, 11 juin 2009

Je refuse formellement toute espèce d'illustration

druillet7a.jpg"Jamais, moi vivant, on me m'illustrera, parce que: la plus belle description littéraire est dévorée par le plus piètre dessin. Du moment qu'un type est fixé par le crayon, il perd ce caractère de généralité, cette concordance avec mille objets connus qui font dire au lecteur: 'J'ai vu cela' ou 'Cela doit être.' Une femme dessinée ressemble à une femme, voilà tout. L'idée est dès lors fermée, complète, et toutes les phrases sont inutiles, tandis qu'une femme écrite fait rêver à mille femmes. Donc, ceci étant une question d'esthétique, je refuse formellement toute espèce d'illustration."

Gustave Flaubert à Ernest Duplan, le 12 juin 1862, à propos d'une proposition de faire illustrer la première édition de Salammbô

Vous trouverez sur ce site un remarquable travail de compilation des illustrations innombrables de Salammbô

Illutration de Druillet

Commentaires

Flaubert a raison. Mais ce qu'il ne souligne pas, c'est que justement le projet du peintre est précisément de dépasser l'illustration, ne pas tomber dans le poncif, se débarrasser de l'anecdote qui colle au pinceau comme un sparadrap. Toute la difficulté de la peinture est de couper les têtes de l' Hydre qui envahissent la toile de leurs rappels incessant vers l'anecdotique. C'est l'immense difficulté de la peinture, peindre sans dépeindre... Même dans l'art abstrait, cela va sans dire...

Écrit par : Jacki Maréchal | jeudi, 11 juin 2009

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