mercredi, 17 juin 2009
Cela s'approche de nous et pose sa main sur notre épaule
À quoi reconnaît-on ce que l'on aime. À cet accès soudain de calme, à ce coup porté au coeur et à l'hémorragie qui s'ensuit - une hémorragie de silence dans la parole. Ce que l'on aime n'a pas de nom. Cela s'approche de nous et pose sa main sur notre épaule avant que nous ayons trouvé un mot pour l'arrêter, pour le nommer, pour l'arrêter en le nommant.
(Une petite robe de fête, Christian Bobin)
Photo de Robert Doisneau
00:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : christian bobin, robert doisneau
Commentaires
Très beau paragraphe que je ne connaissais pas car je n'ai pas lu "Une petite robe de fête". Quant à la photo de Robert Doisneau elle est superbe.
Écrit par : Florentine | mercredi, 17 juin 2009
Alors, voilà une jolie lecture en perspective !
Écrit par : Ray | mercredi, 17 juin 2009
Vous évoquez mon amour de jeunesse. Je lisais tout, debout parfois, le dos calé contre le mur de la librairie. Et puis un jour, je suis allée plus loin, beaucoup plus loin et j'ai croisé Charles Juliet :
"C'est là que réside pour une part le tragique de la vie. Nous souffrons d'être pris pour ce que nous ne sommes pas, méconnus de ceux là même qui nous aiment, mais cette souffrance ne nous incite même pas à essayer de découvrir autrui, de véritablement savoir qui il est, d'établir avec lui des rapports dénués de fausseté" Journal I
Écrit par : Frédérique M | mercredi, 17 juin 2009
oui ! vraiment excellent ce Bobin ! et tout autant ce petit bouquin là !
Merci Raymond de le proposer en lecture d'été.
Écrit par : Hélène O | jeudi, 18 juin 2009
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