mardi, 19 mai 2009
"Pourvu que je me souvienne du soleil !"
Mots prononcés par Courbet au moment de son entrée en prison à Sainte-Pélagie après la Commune
Camille Pissarro, Portrait de Cézanne.
1874, Huile sur toile
Collection Laurence Graff (c) DR
Pissaro a représenté en haut à droite une caricature sympathique de Courbet qui semble adresser un signe complice à Cézanne
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lundi, 18 mai 2009
Carlos Santana, toujours...
22:55 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carlos santana
et pourtant la nature est très belle
« Quant à moi je dois rester seul, la roublardise des gens est telle que jamais je ne pourrai m’en sortir ; c’est le vol, la suffisance, l’infatuation, le viol, la mainmise sur votre production, et pourtant la nature est très belle. »
Paul Cézanne, La Carrière de Bibemus
13:39 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul cézanne
dimanche, 17 mai 2009
« Des peintres comme lui, au mieux, il y en a un tous les vingt-cinq ans. »
22:10 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ronan barrot
samedi, 16 mai 2009
L'art imite la nature
"L'art imite la nature non pas dans ses effets tels quels, mais dans ses causes, dans sa "manière", dans ses procédés qui ne sont qu'une participation etune dérivation dans les choses de l'art divin lui-même"
Paul Claudel
huile sur toile, 33 x 41 cm,
Musée d'Orsay, Paris.
08:20 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : art, millet, paul claudel
vendredi, 15 mai 2009
Cent solitudes profondes
22:08 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : venise, nietzsche, whistler
lundi, 11 mai 2009
J'ai tout mon temps
La rivière se love et sinue à fleur des prés couverts de gelée blanche. Elle est bordée de saules et de moutons couchés qui font deviner son cours imprévisible comme il doit l'être: un méandre de plus est ce qu'une rivière peut faire de mieux; c'est d'ailleurs ce qu'on en attend. La route, elle aussi, étroite, bleue, brillante de glace, tourne sans rime ni raison là où elle pourrait filer droit et prend par la plus forte pente les tertres qu'elle devrait éviter. Elle n'en fait qu'à sa tête. Le ciel, gouverné par vent d'ouest, vient de faire sa toilette, il est d'un bleu dur. Le froid - moins quinze degrés - tient tout le paysage comme dans un poing fermé. Il faut conduire très lentement; j'ai tout mon temps.
Nicolas Bouvier, Journal d'Aran et autres lieux. Extrait, Petite Bibliothèque Payot, 1991
Voir ici ce site sur Nicolas Bouvier
00:07 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas bouvier
dimanche, 10 mai 2009
Les Fatals Picards
23:56 Publié dans Illustrateurs | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : les fatals picards, johnny halliday, bernard lavilliers
PAG à Tarare
21:16 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : pierre autin-grenier
Dans la forêt des paradoxes
04:28 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : politique, sarkozy
samedi, 09 mai 2009
J’ai connu Manuel Portales
J’ai connu Manuel Portales. C’est le fait du hasard. Enfin, je ne suis plus sûr de rien. J’invoque le hasard par lâcheté intellectuelle, peut-être.
Certaines nuits, tiré de mon lit par l’idée qu’une puissance se jouerait de nous, je me précipite dans la salle de bains et, agrippé au lavabo, je plante mon regard dans la glace mouchetée de dentifrice. J’interroge mon visage, au cœur, pleines pupilles. Je scrute mon front, mes joues, mes paupières et sous le néon hollywoodien, me frayant un chemin spirituel entre la mousse hypoallergénique et la brosse échevelée, tel un idiot épris de métaphysique, je suis à l’affût. Rien jamais ne se passe, bien sûr, pas le moindre frémissement hormis l’agacement ironique des commissures, pas le plus petit signe d’un au-delà circulant dans mes rides, à moins de considérer que cette esquisse au coin des lèvres… Balivernes ! N’empêche. Une fois, perdu dans cette contemplation stupide, hagard à force de benzodiazépine, j’ai basculé de la lisière des cils au désert de dunes frangé de touffes sèches au nord du Sahara et, manque de sommeil ou larmoiement blafard, je me suis retrouvé à la sortie d’El Golea une fin d’après-midi. Soleil déclinant, j’ai vingt-cinq ans face à l’horizon de sable aux allures de mer rouge, ou mieux, m’étais-je dit appuyé sur l’aile cabossée de ma 2CV, d’océan asséché, me remémorant le fond sablonneux d’une plage de mon enfance tangéroise, quand par le hublot du masque, dans le crachottement salé du tuba, j’observais la tôle ondulée où venaient fondre de pâles rayons habités d’algues et de plancton. Je n’ai opposé aucune résistance au phénomène, trop heureux de pouvoir justifier ma lubie. Par jeu plus que par conviction, je m’engouffrai dans l’hallucination pour nourrir des idées du genre “tout est dans tout”, “le temps ne s’écoule pas sinon il s’écoulerait en lui-même”, “l’éternité est l’implosion du temps”, et autres absurdités qu’aussitôt remis sur rails je balayai d’un café serré. Profitant tout de même de l’entre-deux qui blanchit le ciel, je revisitai ce coin paisible de l’oasis d’El Golea, œil creusé en bordure de l’erg, au moment où, de la palmeraie, le parfum des tomates et des orangers fait de l’espace un écrin de roseaux. De là à admettre que notre vie ne tiendrait qu’à un fil agité par je ne sais quoi ou qui, Destin, Dieu ou Génie, toutes ces sottises de bibliothèque médiévale et de chapelle bourdonnante, il y a loin. Pourtant, qui a connu Manuel Portales comprendra mes doutes et mon inquiétude. Je rapporte ce qui suit pour les autres, tout autant que pour moi, je l’avoue.
À l’hôpital, nous étions voisins de chambre. Moi, pour une hernie ombilicale. Lui, je n’ai jamais su avec certitude. Il attendait des résultats d’examens qui, à ma connaissance, ne lui ont jamais été communiqués. J’ai alors su ce qu’attendre veut dire. Mieux vaut se pendre ou partir en courant.
Jean-Jacques Marimbert
Photo de Nicolas Bouvier
05:33 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : jean-jacques marimbert
vendredi, 08 mai 2009
Roch-Gérard Salager
Roch-Gérard Salager a publié cinq titres à ce jour : Corps gisant lisse et nu et Paysages d'urgence, chez Jacques Brémond, De voix, de silence et d'eau, Jour de l'an et Quelques aperçus d'un autre territoire aux éditions La Dragonne. Il poursuit une oeuvre très exigeante et originale, très décalée même. Rien ici de facile, d'évident, Roch-Gérard Salager creuse, fouille les mots, l'écriture est extrêment précise, si concentrée qu'elle en acquiert une certaine rondeur, une puissante subtilité, rendue à sa musicalité finalement : La désignation libère ce que le sens concède au monde, toujours en référence à une histoire, des lieux : Est-il vraiment heureux, ou bien simplement vrai, que la mobilité s'apparente à une sorte de tumulte alors que tout suggérait à l'homme de côtoyer la lente patience du lieu ?
"De voix, de silence et d'eau est une promenade littéraire qui nous emmène à Maguelone, mais aussi sur le Canal du Midi, au Pont du Diable près de Saint-Guillem le Désert et à Montpellier. Il est juste d'affirmer que le lieu appartient à l'espace. Du pied des dunes pourtant, lorsqu'il emprunte le chemin carrossable qui conduit aux édifices de Maguelone, le visiteur est saisi du sentiment contraire : ici le lieu commande à l'espace dont il reste solidaire cependant.
Les lieux décrits et visités s'enrichissent au fur et à mesure d'éléments qui s'y rattachent - on est vraiment dans une promenade littéraire - si bien qu'on est toujours là et en même temps ailleurs, dans une histoire, des mythologies, mais aussi une réalité, un vrai regard sur le monde, au fin fond de nous-mêmes finalement.
Louazna remarque que son père se fâche lorsqu'il est photographié ou filmé sur les plateaux du nord de l'Afrique en compagnie des bêtes dont il surveille le pâturage. Sa colère se fonde sur la conviction que la pellicule incarcère un instant arraché à tous les instants du monde et, partant, qu'un maillon irremplaçable fera défaut dans le kaléidoscope universel. Les bergers touaregs, poursuit Louazna, considèrent qu'un instant détourné, pour mince qu'il soit, peut provoquer un désordre cosmique susceptible de contrarier un homme en passe d'améliorer sa condition après bien des efforts, d'un autre sur le point d'acquitter une dette envers lui-même, d'un autre encore tout près d'obtenir les faveurs de la bien-aimée, la miséricorde des pierres, l'eau claire d'une oasis... Cela rejoint sans doute cette observation que Cézanne couche sur le papier d'une lettre adressée à son père. "L'instant du monde que je souhaite peindre ne peut être figé."
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : roch-gérard salager
jeudi, 07 mai 2009
Le roman familial
13:19 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : roman familial
C'est calme, c'est calme !
« Ce qui me semble à moi, le plus haut dans l’Art (et le plus difficile), ce n’est ni de faire rire, ni de faire pleurer, ni de vous mettre en rut ou en fureur, mais d’agir à la façon de la nature, c’est-à-dire de faire rêver. Aussi les très belles œuvres ont ce caractère. Elles sont sereines d’aspect et incompréhensibles. (…) Et cependant quelque chose de singulièrement doux plane sur l’ensemble ! C’est l’éclat de la lumière, le sourire du soleil, et c’est calme ! C’est calme !"
Gustave Flaubert, lettre à Louise Colet, 26 août 1853
Nicolas Poussin : “Le onzième Travaux d´Hercule”
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : gustave flaubert, nicolas poussin
mercredi, 06 mai 2009
Le bon plaisir de Philippe Sollers
Il y est notamment question de pensée ( extrait 3. La forme de la pensée contemporaine)
et de cette photo de James Joyce par Gisèle Freund
" Je ne suis pas bien vu par les douaniers du système littéraire, les gens du milieu ; mais je suis lu par les simples gens ou les érudits ".
04:31 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : philippe sollers, james joyce
La cave de Pomerols
Raymond Alcovère : Photo prise à la cave coopérative de Pomerols, dans cette région bénie des dieux, qui borde l'étang de Thau, sur le terroir du Picpoul de Pinet ; tout près, les côtes de Thongue, où le vin blanc est délicieux aussi...
00:15 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cave, vin, pomerols, pinet
mardi, 05 mai 2009
Playtime
Puisqu'on parle de Tati... Voici un extrait fort intéressant de Playtime, 1967, année de la publication de La Société du Spectacle...
http://www.youtube.com/watch?v=2oG0bFB0-G0&feature=re...
Et presque cent ans plus tôt, Rimbaud écrivait ceci dans Villes :
Je suis un éphémère et point trop mécontent citoyen d'une métropole crue moderne, parce que tout goût connu a été éludé dans les ameublements et l'extérieur des maisons aussi bien que dans le plan de la ville. Ici vous ne signaleriez les traces d'aucun monument de superstition. La morale et la langue sont réduites à leur plus simple expression, enfin ! Ces millions de gens qui n'ont pas besoin de se connaître amènent si pareillement l'éducation, le métier et la vieillesse, que ce cours de vie doit être plusieurs fois moins long que ce qu'une statistique folle trouve pour les peuples du continent. Aussi comme, de ma fenêtre, je vois des spectres nouveaux roulant à travers l'épaisse et éternelle fumée de charbon, - notre ombre des bois, notre nuit d'été ! - des Erynnies nouvelles, devant mon cottage qui est ma patrie et tout mon coeur puisque tout ici ressemble à ceci, - la Mort sans pleurs, notre active fille et servante, un Amour désespéré et un joli Crime piaulant dans la boue de la rue.
On pourra se consoler avec cet extrait de Mon Oncle...
01:26 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques tati
lundi, 04 mai 2009
Une symphonie du nouveau monde
Et maintenant, je fondais mes rêves dans le bleu délavé de l’horizon, l’amas désordonné des nuages et ce bateau qui filait au milieu de tous ces cataclysmes. La pluie au loin traçait un rideau épais, en grandes orgues joufflues gonflées de nuit. Une trépidation de lames. Le ciel, une lutte, un amas de lances, un combat fratricide. Une symphonie du nouveau monde. Même si c’est vers l’ancien que je me dirigeais. Terrifiante cette immensité sauvage, encore plus que la Sierra, ces vagues dans le désordre de la nuit, remous effrayants, terrifiante et rassurante à la fois avec le bruit continu du bateau, les odeurs de machines, ce bloc de métal monstrueux, fumant et rugissant, traçant son sillon imperturbable à travers les flots déchaînés. Plaisir redoublé par le sentiment de sécurité, sur ce bâtiment sourd aux hurlements de la tempête. Rêvant que mon âme soit pareille, un bloc insubmersible. Tout ce chemin parcouru en si peu de temps. Comme au Mexique, malgré ou à cause de l’absurdité du lieu, je me sentais à ma place, au cœur de cette rhapsodie bleu nuit de la pluie et du vent.
Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", roman en recherche d'éditeur
Nicolas de Staël, Montagne Sainte-Victoire (Paysage de la Sicile), 1954
03:54 Publié dans Le Bonheur est un drôle de serpent | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : nicolas de staël
dimanche, 03 mai 2009
And your bird can sing
"Vous passez à côté des fleurs. Vous n'écoutez pas les oiseaux. Vous êtes même incapable de laisser un arbre là où il est. Cela doit être rappelé au lecteur qui, au lieu de passer son temps à calculer des combines et des inutilités, devrait se demander si, au moins une fois par jour, il a laissé un arbre où il est et une fleur dans son " sans pourquoi ". Vous ne me direz pas que ce rappel n'est pas d'une troublante actualité, compte tenu de la pollution ambiante. Qui dit pollution dit, en réalité, corruption."
Philippe Sollers, La Divine comédie
Henri Matisse, La Perruche et la Sirène, 1953.
Les Beatles, extrait de Revolver, 1966
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : philippe sollers, beatles, matisse
samedi, 02 mai 2009
L'infini
"Il y a dans l'être humain quelque chose qui veut sans cesse en finir avec la singularité. Eh bien moi, non, l'infini doit être posé d'abord."
Philippe Sollers, Grand beau temps, Le Cherche midi éditeur
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : philippe sollers, jacki maréchal