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lundi, 23 mars 2009

Pour mon pote Joan-Pau

"Quand les mots ne sont pas assez beaux, la langue d'oc les pare."

Colette

20:55 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue d'oc, joan-pau, colette

Givre

Givre. « Quand je répète ce mot scintillant, il me semble que je mords dans une pelote de neige crissante, une belle pomme d’hiver façonnée par mes mains. » : Colette.

20:44 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : colette, givre

Où chante la mer

« Pour moi, tel mot suffit à recréer l’odeur, la couleur des heures vécues, il est sonore et plein et mystérieux comme une coquille où chante la mer. »

Colette

19:41 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : colette

Tout l'été

9782846822947.jpgC'est pourtant un sujet battu et rebattu, mais Mathieu Lindon s'en sort très bien dans ce En enfance. 111 tableaux ou saynètes qui racontent avec un mélange de détachement et d'intimisme. Du léger au tragique, de la traversée du mal au plaisir de la sensation, tout est raconté de cette enfance qui ressemble à la nôtre (Mathieu Lindon est né en 1955). Le kaléidoscope est réussi ; finalement, de cet anodin, de ce particulier, page après page se dessinent des lignes de force, toute une vie, tout un monde, et c'est peut-être ça la littérature.

Ce qu'il trouve de plus joli dans la fable est "tout l'été" qu'il comprend dans le moindre détail, qui a un lien avec sa propre vie et qu'il lui arrive d'employer hors poésie : "Je vais me baigner tout l'été", "Je vais jouer tout l'été", "Je n'irais pas à l'école tout l'été."

Mathieu Lindon, En enfance, éditions P.O.L. 2009

dimanche, 22 mars 2009

In a bluesy way

hendrix.jpgRed House, Jimmy Hendrix, Woodstock, 1969

samedi, 21 mars 2009

Le grand pow woh de la lumière

courbet_mer_palavas_l.jpgLa neige vint cet hiver-là, en brouillard qui apaise les contours. La mer était grise, grise et blanche. Des nuées de mouettes voletaient en rangs serrés au dessus de l'eau. Quelques pas derrière, les flamants, suspendus, jetaient des taches roses sur le vert des étangs. Je marchais de longues heures jusqu'à la cathédrale de Maguelone. Les étangs offraient leur placidité sauvage, le silence retenu de ce qu'était le rivage autrefois, maintenant oublié, à peine ridé par le vent du Nord. Puis arrivait un soleil éclatant, avec les passants, incongrus, lointains dans ce décor de couleurs. Le grand pow woh de la lumière.

Raymond Alcovère, extrait de "Le Bonheur est un drôle de serpent", roman en recherche d'éditeur

Courbet, La mer à Palavas

vendredi, 20 mars 2009

Lisbonne, par Marie Genty

p5300104-1_1180984933.jpgLisbonne, dans l’Alfama, mai 2007, Marie Genty

11:43 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lisbonne, marie genty

Visages

photo-chagall.jpg«  Si je perdais ma bibliothèque, j’aurais toujours le métro et l’autobus. Un billet le matin, un billet le soir et je lirais les visages. » 

Marcel JOUHANDEAU

Marc CHAGALL

 

 

 

jeudi, 19 mars 2009

Une rondelle ne fait pas le printemps mais...

john-lennon-cropped-480.jpgInstant Karma !

Même un refus d'éditeur peut être beau !

D'un éditeur japonais du début du XX ème, ici résumé :

"Votre texte est absolument magnifique, seulement, il est d'une telle qualité que nous ne pourrions plus publier d'autres textes, bien entendu insignifiants au regard du vôtre. Ceci signifierait la fin de notre maison d'édition et notre faillite. Pour ces raisons, nous nous voyons dans la regrettable obligation de refuser votre si beau texte, pour le bien de nos familles"

mercredi, 18 mars 2009

Le temps de la dérision

1541856390.jpg"M. de Lapalisse, grand humoriste, concluait qu'à force de ne rien prendre au sérieux on prend au sérieux le rien... Nous y sommes !"

Lire ici l'avis, fort intéressant, d'un éditorialiste très sérieux : Claude Imbert

Jeff Koons à Versailles

mardi, 17 mars 2009

Lisez des livres et vous verrez, ils vous le rendront bien !

Ma nouvelle devise, écrite ici là-haut, trouvée dans le toujours passionnant "Cabinet des curiosités, des étrangetés et des singularités de Eric Poindron"

02:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : eric poindron, livre

Ronan Barrot au Grand Palais

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Art Paris, du 19 au 23 mars

Grand PalaisAvenue Winston Churchill — 75008 Paris
Galerie Claude Bernard

Stand F7

(Tel :  06 76 78 51 75)

Tous les jours de 11h à 20h30
et lundi 23 mars jusqu'à 18 h
Recommandé par Pierre Autin-Grenier !

00:15 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo, ronan barrot

lundi, 16 mars 2009

Down by the river

neil-young-120.jpgCelle-ci n'est pas mal non plus, avec Crosby (déchaîné), Stills (duo de guitares avec Young) et Nash aux claviers, sage :1969

The needle and the damage done

I've seen the needle and the damage done

A little part of it in everyone...

20:47 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : neil young

Chaque gorgée est un mensonge

Les deux "o" de Porto gouleyent au fond de la bouteille noire. Porto, ça roule au fond d'un golfe sombre, avec un port de tête altier de gentilhombre. De la noblesse cléricale, austère, et cependant galonnée d'or. Mais dans le verre, il reste seulement l'idée du noir. Plus grenat que rubis, c'est de la lave douce où donnent des histoires de couteau, des soleils de vengeance, et des menaces de couvent sous le fil du poignard. Oui, toute cette violence, mais endormie par le cérémonial du petit verre, par la sagesse des gorgées timides. Du soleil cuit, des éclats assourdis. Une saveur perverse de fruit mat où se seraient noyés les débordements, les brillances. A chaque lampée, on laisse le porto remonter vers une source chaude. C'est un plaisir à l'envers, qui s'épanouit à contretemps, quand la sobriété se fait sournoise. A chaque coup de langue en rouge et noir monte plus fort le lourd velours. Chaque gorgée est un mensonge.

Philippe Delerm, La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules.

dimanche, 15 mars 2009

Like a Hurricane

Neil Young, live in Berlin 1982

Ce jeudi à Grenoble

crbst_0906.jpgJacki Maréchal
E X P O S I T I O N
Jeudi 19 mars 2009 à partir de 18h30

e s p a c e    A U R R A N

39, rue de Vizille
GRENOBLE

06 16 26 07 58

Voir ici les oeuvres


aller vers ce que j'appelle le Paradis terrestre

53331_1210009972.jpg"J'ai écrit des récits. Le récit m'est indispensable pour atteindre indirectement à la poésie. C'est la poésie que je cherche, c'est-à-dire la création de fictions, tirées du plus profond de l'âme et dont la vie fictive, observée, analysée avec soin, me permette d'étudier et de connaître cette âme elle-même, par cette sorte de reflet.
Or pour que ces reflets soient bien vivants, pour qu'ils s'animent, il faut mettre l'âme en présence de ces points magnétiques du monde qui, par leurs radiations, excitent le plus intensément les puissances intérieures : la terre, les bêtes, le vent, l'eau, le feu, l'air, certaines créatures privilégiées, intermédiaires étranges entre nous et l'inconnu.
C'est la quête des secrets. Or que nous laissent supposer ces secrets multiples, sinon que tout se tient, que tout voit, que tout communique, que tout a un sens, et qu'on erre à ne pas croire en cette unité de la vie ; bien plus que vie et mort sont deux branches d'un même tronc, et que finalement tout aboutit à l'unité de l'être, qui, lui-même, fondu dans le non-être, est mystérieusement contenu par Dieu. Tout mythe poétique est un mythe religieux.
Chercher à travers ces secrets, découvrir les communications invisibles au commun c'est aller vers ce que j'appelle le Paradis terrestre
."

Henri Bosco - Lettre à Jean Steinmann, Pentecôte 1948, in "Jean Steinmann, Littérature d'hier et aujourd'hui" - Desclée de Brouwer, 1963.

Felix Valloton, Maisons et roseaux

samedi, 14 mars 2009

Un lecture du Sourire de Cézanne, par Christian Cottet-Emard

Le sourire de Cézanne, Raymond Alcovère, roman, éditions n&b, 2007, 105 p.

Je n’ai jamais rencontré Raymond Alcovère mais la lecture de ses nouvelles, publiées dans la revue Salmigondis, et la fréquentation quotidienne de son blog (http://raymondalcovere.hautetfort.com) m’ont rapidement révélé l’évidence d’une nouvelle découverte littéraire, confirmée par la toute récente publication de son deuxième roman, Le sourire de Cézanne, par le même éditeur qui avait publié le premier, intitulé Fugue baroque, Prix 1998 de la Ville de Balma.

Sur la trame d’un amour entre Gaétan, étudiant de vingt ans, et Léonore, quarante ans, en pleine rupture sentimentale, le texte se déploie en une riche variation sur les thèmes de la peinture, du regard, avec en filigrane la question de la maladie d’Alzheimer dont est atteint le père de Léonore. La rencontre en mer de ces deux êtres à la recherche d’un nouvel élan aurait pu se limiter à une banale aventure s’ils n’étaient tous deux portés par une intense soif de beauté et de liberté qui ne peut s’épanouir que dans le dialogue permanent entre l’art et la vie.
Dans cette nouvelle traversée, Léonore tente de renaître dans l’écriture d’un livre sur les peintres et par l’appétit de vivre de son jeune allié, arrivé lui aussi à un carrefour de son existence. Gaétan et Léonore sont à l’heure du choix : l’oubli d’eux-mêmes, dans la futilité pour Gaétan et dans les deuils pour Léonore, ou le consentement à une nouvelle présence au monde. Pour avancer dans ce choix, il leur faudra savoir rester attentifs aux signes des forces de vie nées d’un regard d’artiste ou de l’ultime sourire d’un père.
À ce premier niveau de lecture, les fervents de la dimension romanesque seront déjà comblés. Mais l’art de Raymond Alcovère (qu’on pourrait, je le dis au passage, qualifier de coloriste dans sa merveilleuse manière de décrire les ciels) saura aussi les entraîner beaucoup plus loin, par la grâce d’une écriture harmonieuse, épurée, au rythme élégant et soutenu.
C’est cette fluidité de style qui permet à Raymond Alcovère de développer, en contrepoint, ses variations sur un thème qui lui est cher, la peinture, en particulier celle de Cézanne cité en ouverture : « Pourquoi divisons-nous le monde ? », interrogation cruciale pour Léonore et Gaétan dans leur aspiration à un accord sinon parfait mais pacifié, tant dans la dimension intime de leur amour que dans celle de leur environnement extérieur.
Cette quête d’unité dans un rapport harmonieux au monde qui réunit Léonore et Gaétan, Raymond Alcovère la suggère en évoquant ses peintres préférés par petites touches ponctuant le récit de courtes parenthèses d’une subtile érudition. Le lecteur se retrouve ainsi plongé en quelques notations en apparence improvisées dans l’univers de Cézanne mais aussi de Gréco, Vélasquez, Rembrandt, Caravage, Rubens, Delacroix, Picasso, Titien, Poussin, Miro, Zao Wou Ki...
Raymond Alcovère sait si bien partager son amour de la peinture qu’on pourrait conseiller la lecture de son roman à qui veut s’initier à l’approche esthétique des grands artistes, seuls capables de modifier notre regard sur nous-mêmes et sur le monde.
L’alliance du romanesque et du commentaire artistique éclairé fait en tous cas de cette belle histoire d’amour qu’est Le sourire de Cézanne une oeuvre d’une grande fraîcheur et d’une vitalité communicative, qualités littéraires aujourd’hui assez rares pour être soulignées.

Christian Cottet-Emard, 16 juin 2007