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jeudi, 18 décembre 2008

Le désespéré

sarkozy-courbet-300x197.jpg

18:58 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : sarkozy, courbet, peinture, humour

Un écrivain sans corps ?

1868_Gustave_Courbet_-_The_Source_(Detail).jpgVoici un texte bien étrange de Eric Chevillard dans l'Autofictif :

L’écrivain était mieux préparé que quiconque à vivre dans les mondes virtuels d’Internet. Il avait ses songes, ses personnages. Il a maintenant des amis et des correspondants dans cette sphère idéale. Il se passe très bien des corps, du frottement rugueux du réel, de ses contrariétés, de ses contretemps. Il peut enfin être à la fois visible et invisible, présent et absent. Son monde se dématérialise. Il se meut dans le cristal liquide comme poisson dans l’eau.

Se passer des corps ? Est-ce encore de l'écriture ?

Gustave Courbet

mercredi, 17 décembre 2008

Appel à textes et à créations graphiques

A830webgi.jpgPour le prochain numéro du Magazine Autour des auteurs, comme d'habitude, propositions à faire parvenir à Françoise Renaud renaudfran@free.fr

Ici, Oeuvre de Jacki Maréchal

mardi, 16 décembre 2008

Appel à la défense du pluralisme

Rue89 s’est associé à plusieurs autres médias indépendants -le site Mediapart, les magazines Le Nouvel Observateur, Marianne et Les Inrockuptibles- pour lancer un appel commun contre les projets du gouvernement en matière de médias.

Lire ici et signer la pétition

Enfance

DSC07807.JPGCette idole, yeux noirs et crin jaune, sans parents ni cour, plus noble que la fable, mexicaine et flamande ; son domaine, azur et verdure insolents, court sur des plages nommées, par des vagues sans vaisseaux, de noms férocement grecs, slaves, celtiques.
À la lisière de la forêt les fleurs de rêve tintent, éclatent, éclairent, la fille à lèvre d'orange, les genoux croisés dans le clair déluge qui sourd des prés, nudité qu'ombrent, traversent et habillent les arcs-en-ciel, la flore, la mer.

Dames qui tournoient sur les terrasses voisines de la mer ; enfantes et géantes, superbes noires dans la mousse vert-de-gris, bijoux debout sur le sol gras des bosquets et des jardinets dégelés jeunes mères et grandes sœurs aux regards pleins de pèlerinages, sultanes, princesses de démarche et de costume tyranniques, petites étrangères et personnes doucement malheureuses.
Quel ennui, l'heure du "cher corps" et "cher cœur".

Rimbaud, Illuminations, Enfance I

Delbar Shahbaz, childhood,

size:135-180cm
mixmedia
ringlet tree

lundi, 15 décembre 2008

Bertrand Joliet expose à Gazeran

C'est en région parisienne, vernissage vendredi 19 décembre à 19 H, infos ici

Poèmes de Sandy Bel

Joan_miro.jpgDoux vent

Imprégné du levant

 

La nuit

Est-elle finie ?

 

La ville comme une bête noyée

Sommeille 

Dans l’immense corbeille

Un chat retient la vie

D’une souris

Prête à s’échapper

 

  

                  ****

 

  

Hier

Dans l’île

Ce n’était pas possible

Maintenant

Je suis imaginaire

 

Les derniers rayons de soleil

Surtout ceux qui dérivent

Avec le vent

Et arrivent

A ma fenêtre

 

Certains, pas tous.
S’arrêtent

Et se projettent

 

Sur mon corps

En me transfigurant

 

Un instant

De silence

Ils me font belle

Comme dans un conte de fée

 

Et je prends cette chance

Sans remords

 

Heureuse j’avale une étoile

Exilée du ciel

Sandy Bel, poète amérindienne

Joan Miro

dimanche, 14 décembre 2008

Internet et le livre

A lire ici sur PileFace un entretien avec Robert Darnton sur la numérisation du livre et ses conséquences possibles

Delacroix et la photographie

3planche-xxix_1229266877.jpgLire et voir ici, sur Lunettes Rouges

21:59 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : photo, peinture, art, delacroix

La peinture c'est le plaisir

DSC_0362b.jpgJacki Maréchal et la hantise de l'espace

par Jean-Paul Gavard-Perret (lire ici l'article)

 Jacki Maréchal, gravure, 2008

samedi, 13 décembre 2008

Parce qu'il ne faut pas que ce soit parlé

arton97.jpg- Pourquoi admet-on le bonnheur des peintres et pas celui des écrivains ?

- Ah, voilà.

- Mais pourquoi ?

- Parce qu'il ne faut pas que ce soit parlé.

Philippe Sollers, Le Coeur absolu

Matisse

vendredi, 12 décembre 2008

L'Art de la guerre

magritte.jpg"Quelques critiques que puissent être la situation et les circonstances où vous vous trouvez, ne désespérez de rien ; c'est dans les occasions où tout est à craindre qu'il ne faut rien craindre ; c'est lorsqu'on est environné de tous les dangers qu'il n'en faut redouter aucun ; c'est lorsqu'on est sans aucune ressource qu'il faut compter sur toutes ; c'est lorsqu'on est surpris qu'il faut surprendre l'ennemi lui-même "

SUN TZU, L'Art de la Guerre

Magritte, Le temps traversé (1939)

jeudi, 11 décembre 2008

La vibration

cezanne-paul-007.jpgLéonore travaille à son livre. Voir c’est capter l’esprit du monde, le sensible. Peindre, saisir du regard l’ensemble, le devenir. Ce sera la vibration chez Cézanne, l’amour ingénu chez Chagall, la sensualité, sa finesse chez Titien, la compassion chez Greco, l’harmonie chez Poussin. Regard qui perce l’univers, trouve le lien, le point nodal. Rembrandt l’ombre, Caravage la rage, Fragonard la volupté. Cézanne la plénitude. Il échafaude, construit, lentement, pièce après pièce, le puzzle de la lumière. Posée comme équation fondamentale, elle vibre, éclatante, jubilatoire, sur la toile. Aucun peintre ne s’en est approché autant, peut-être.

Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne", éditions n & b

Paul Cézanne, Le Château noir

 

Corps et âme

Nicolas_Poussin__Pharaoh_s_Daughter_Finds_Baby_Moses__1638__Oil_on_canvas__Louvre_Paris_France.jpgCe n'est pas l'âme qui est dans le corps, mais le corps qui est dans l'âme

Nicolas Poussin, Moïse sauvé des eaux

mercredi, 10 décembre 2008

Dans la forêt des paradoxes

Le Discours de Stockholm de Le Clézio a été prononcé le 7 décembre. Lire ici avec des liens sur le texte intégral

Cézanne, de Joachim Gasquet

41NVmdWXz2L__SL500_AA240_.jpgLes citations de Cézanne de ces derniers jours sont extraites de ce petit livre superbe. Joachim Gasquet est un jeune poète de 23 ans, (son père était l'ami de Cézanne), qui rencontre le peintre alors qu'il a 57 ans et qu'il est solitaire, détesté des aixois et pas encore reconnu (il ne le sera que, un peu, à la toute fin de sa vie). Le jeune peintre admire la peinture de Cézanne et celui-ci va se laisser gagner par cette admiration. Il en reste ce petit livre, dont le morceau de bravoure est l'extraordinaire visite commune au Louvre où Gasquet retranscrit l'enthousiasme du peintre pour Monet, Rubens, Véronèse, Tintoret, Courbet, Delacroix, Poussin, etc.

Editions Encre marine, 12 €

Lire ici une critique du Matricule des Anges

mardi, 09 décembre 2008

Quand ils sont venus...

 “Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n’ai rien dit, je n’étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n’ai rien dit, j’étais protestant.

Puis ils sont venus me chercher.

Et il ne restait personne pour protester…” 

Pasteur Martin Niemoller (1892-1984)

Dachau 1942

13:37 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, niemoller

Alors je joins ses mains errantes

cezanne_lauves-802.jpg"Tout ce que nous voyons, n'est-ce pas, se disperse, s'en va. La nature est toujours la même, mais rien ne demeure d'elle, de ce qui nous apparaît. Notre art doit donner le frisson de sa durée avec les éléments, l'apparence de tous ses changements. Il doit nous la faire goûter éternelle. Qu'est-ce qu'il y a sous elle? Rien peut-être. Peut-être tout. Tout, comprenez-vous? Alors je joins ses mains errantes... Je prends, à droite, à gauche, ici, là, partout, ses tons, ses couleurs, ses nuances, je les fixe, je les rapproche... Ils font des lignes. Ils deviennent des objets, des rochers, des arbres, sans que j'y songe. Ils prennent un volume. Ils ont une valeur. Si ces volumes, ces valeurs correspondent sur ma toile, dans ma sensibilité, aux plans, aux taches que j'ai, qui sont là sous nos yeux, eh bien ma toile joint les mains. Elle ne vacille pas. Elle ne passe ni trop haut ni trop bas. Elle est vraie, elle est dense, elle est pleine... "

Paul Cézanne

00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, peinture, cézanne

lundi, 08 décembre 2008

Il faut maintenant se figurer

acropole_1206397284.jpgIl faut maintenant se figurer tout cet espace tantôt nu et couvert d'une bruyère jaune, tantôt coupé par des bouquets d'oliviers, par des carrés d'orge, par des sillons de vignes ; il faut se représenter des fûts de colonnes et des bouts de ruines anciennes et modernes, sortant du milieu de ces cultures ; des murs blanchis et des clôtures de jardins traversant les champs ; il faut répandre dans la campagne des Albanaises qui tirent de l'eau ou qui lavent à des puits les robes des Turcs ; des paysans qui vont et viennent, conduisant des ânes, ou portant sur leur dos des provisions à la ville ; il faut supposer toutes ces montagnes dont les noms sont si beaux, toutes ces ruines si célèbres, toutes ces îles, toutes ces mers non moins fameuses, éclairées d'une lumière éclatante. J'ai vu, du haut de l'Acropolis, le soleil se lever entre les deux cimes du mont Hymette : les corneilles qui nichent autour de la citadelle, mais qui ne franchissent jamais son sommet, planaient au-dessous de nous ; leurs ailes noires et lustrées étaient glacées de rose par les premiers reflets du jour ; des colonnes de fumée bleue et légère montaient dans l'ombre le long des flancs de l'Hymette, et annonçaient les parcs ou les chalets des abeilles ; Athènes, l'Acropolis et les débris du Parthénon se coloraient de la plus belle teinte de la fleur du pêcher ; les sculptures de Phidias, frappées horizontalement d'un rayon d'or, s'animaient et semblaient se mouvoir sur le marbre par la mobilité des ombres du relief. Au loin, la mer et le Pirée étaient tout blancs de lumière ; et la citadelle de Corinthe, renvoyant l'éclat du jour nouveau, brillait sur l'horizon du couchant, comme un rocher de pourpre et de feu.

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, 1811

dimanche, 07 décembre 2008

Le calembour du dimanche

segolene_royal_33.jpgIl paraît qu'elle a les dents longues, d'ailleurs on l'appelle "Royal canine" !