mercredi, 10 décembre 2008
Dans la forêt des paradoxes
03:40 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littétature, le clézio, prix nobel, discours
Cézanne, de Joachim Gasquet
Les citations de Cézanne de ces derniers jours sont extraites de ce petit livre superbe. Joachim Gasquet est un jeune poète de 23 ans, (son père était l'ami de Cézanne), qui rencontre le peintre alors qu'il a 57 ans et qu'il est solitaire, détesté des aixois et pas encore reconnu (il ne le sera que, un peu, à la toute fin de sa vie). Le jeune peintre admire la peinture de Cézanne et celui-ci va se laisser gagner par cette admiration. Il en reste ce petit livre, dont le morceau de bravoure est l'extraordinaire visite commune au Louvre où Gasquet retranscrit l'enthousiasme du peintre pour Monet, Rubens, Véronèse, Tintoret, Courbet, Delacroix, Poussin, etc.
Editions Encre marine, 12 €
03:30 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, peinture, cézanne, joachim gasquet
mardi, 09 décembre 2008
Quand ils sont venus...
“Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n’ai rien dit, je n’étais pas juif.Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n’ai rien dit, j’étais protestant.Puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait personne pour protester…”
Pasteur Martin Niemoller (1892-1984)
Dachau 1942
13:37 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, niemoller
Alors je joins ses mains errantes
"Tout ce que nous voyons, n'est-ce pas, se disperse, s'en va. La nature est toujours la même, mais rien ne demeure d'elle, de ce qui nous apparaît. Notre art doit donner le frisson de sa durée avec les éléments, l'apparence de tous ses changements. Il doit nous la faire goûter éternelle. Qu'est-ce qu'il y a sous elle? Rien peut-être. Peut-être tout. Tout, comprenez-vous? Alors je joins ses mains errantes... Je prends, à droite, à gauche, ici, là, partout, ses tons, ses couleurs, ses nuances, je les fixe, je les rapproche... Ils font des lignes. Ils deviennent des objets, des rochers, des arbres, sans que j'y songe. Ils prennent un volume. Ils ont une valeur. Si ces volumes, ces valeurs correspondent sur ma toile, dans ma sensibilité, aux plans, aux taches que j'ai, qui sont là sous nos yeux, eh bien ma toile joint les mains. Elle ne vacille pas. Elle ne passe ni trop haut ni trop bas. Elle est vraie, elle est dense, elle est pleine... "
Paul Cézanne
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, peinture, cézanne
lundi, 08 décembre 2008
Il faut maintenant se figurer
Il faut maintenant se figurer tout cet espace tantôt nu et couvert d'une bruyère jaune, tantôt coupé par des bouquets d'oliviers, par des carrés d'orge, par des sillons de vignes ; il faut se représenter des fûts de colonnes et des bouts de ruines anciennes et modernes, sortant du milieu de ces cultures ; des murs blanchis et des clôtures de jardins traversant les champs ; il faut répandre dans la campagne des Albanaises qui tirent de l'eau ou qui lavent à des puits les robes des Turcs ; des paysans qui vont et viennent, conduisant des ânes, ou portant sur leur dos des provisions à la ville ; il faut supposer toutes ces montagnes dont les noms sont si beaux, toutes ces ruines si célèbres, toutes ces îles, toutes ces mers non moins fameuses, éclairées d'une lumière éclatante. J'ai vu, du haut de l'Acropolis, le soleil se lever entre les deux cimes du mont Hymette : les corneilles qui nichent autour de la citadelle, mais qui ne franchissent jamais son sommet, planaient au-dessous de nous ; leurs ailes noires et lustrées étaient glacées de rose par les premiers reflets du jour ; des colonnes de fumée bleue et légère montaient dans l'ombre le long des flancs de l'Hymette, et annonçaient les parcs ou les chalets des abeilles ; Athènes, l'Acropolis et les débris du Parthénon se coloraient de la plus belle teinte de la fleur du pêcher ; les sculptures de Phidias, frappées horizontalement d'un rayon d'or, s'animaient et semblaient se mouvoir sur le marbre par la mobilité des ombres du relief. Au loin, la mer et le Pirée étaient tout blancs de lumière ; et la citadelle de Corinthe, renvoyant l'éclat du jour nouveau, brillait sur l'horizon du couchant, comme un rocher de pourpre et de feu.
Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, 1811
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, grands textes, chateaubriand, itinéraire de paris à jerusalem
dimanche, 07 décembre 2008
Le calembour du dimanche
Il paraît qu'elle a les dents longues, d'ailleurs on l'appelle "Royal canine" !
17:50 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, humour, ségolène royal
On n'arrête pas le...
10:30 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, surveillance, téléphone portable
Contre les lumières
A voir ici, un autre regard sur la fête des Lumières à Lyon, sur le blog de Solko :
10:23 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : lyon, fête des lumières, solko
Courbet par Cézanne
"Regardez ces Femmes d'Alger, ces roses pâles, ces coussins bourrus, cette babouche, toute cette limpidité vous entre dans l'oeil comme un verre de vin dans la gorge, on est tout de suite ivre... Si j'avais commis une mauvaise action, il me semble que je viendrais là devant pour me remettre d'aplomb. C'est bourré. Les tons entrent les uns dans les autres comme des soies. Tout est contre, travaillé d'ensemble, et c'est pour ça que ça tourne. C'est la première fois qu'on a peint un volume depuis les grands... Il n'y a que les couleurs de vraies pour un peintre, on ne va vous traduire une tragédie de Racine en prose..."
Courbet, Les Baigneuses
03:54 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, cézanne, courbet
samedi, 06 décembre 2008
Nos enfants nous accuseront
Très intéressant ce film de Jean-Paul Jaud sur la ville de Barjac dans le Gard, où le maire met en place une cantine bio ; au fur et à mesure, les mentalités évoluent, les palais des enfants et des parents découvrent de nouvelles saveurs, un rapport différent à la nourriture, à la terre et aux autres se développe ; à l'appui de la démonstration, interventions des scientifiques, infos sur les pesticides et reportages concrets et humains, à voir avant qu'il ne soit trop tard...
15:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, pesticides, nous enfants nous accuseront, agriculture, produits bio, cantine
Tintoret par Cézanne
“Chaste et sensuel, brutal et cérébral, volontaire autant qu’inspiré, sauf la sentimentalité ; je crois qu’il a tout connu, ce Tintoret... Ecoutez, je ne peux pas parler sans trembler. Ses dieux tournent, tournent, ils n’ont pas le paradis calme. C’est une tempête, ce repos...”
02:40 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, peinture, cézanne, tintoret
vendredi, 05 décembre 2008
Monet par Cézanne
Cézanne à propos de Monet : "c’est le seul œil, la seule main qui puisse suivre un coucher de soleil, dans toutes ses transparences, et la nuancer, d’un coup, sans avoir à y revenir sur sa toile."
18:52 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, peinture, monet, cézanne
lundi, 01 décembre 2008
Une pause de quelques jours...
L'occasion peut-être d'aller visiter les archives du blog, (près de 3000 notes !) qui fêtera en février prochain ses 4 ans. L'occasion aussi de vous saluer vous tous, connus ou inconnus, qui (entre 200 et 250) passez ici quotidiennement. Au plaisir de se retrouver très bientôt...
00:15 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : blog, raymond alcovère, pause
dimanche, 30 novembre 2008
Manet, le regard
"Chez le père Lathuille"
03:34 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : art, peinture, manet, regard
Le numéro 11 - spécial érotisme - du magazine "Autour des auteurs" est en ligne
Et nous cherchons toujours des textes et oeuvres graphiques pour les numéros suivants, propositions à faire parvenir à Françoise Renaud renaudfran@free.fr
Illustration : image extraite du film de François Truffaut L’homme qui aimait les femmes,
Place de la Canourgue à Montpellier, 1977
00:10 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, art, érotisme, autour des auteurs
samedi, 29 novembre 2008
Réponse d'un éditeur
Monsieur,
Vous avez adressé, le 6 octobre, un manuscrit à Denis Tllinac qui a quitté la Table Ronde en janvier. J'ai donc transmis "Le bonheur est un drôle de serpent" à notre Comité de lecture avant de le lire moi-même.
L'alternance du récit et des hexagrammes en font un texte inclassable. De ce fait, il ne peut malheureusement trouver sa place dans nos collections.
Veuillez croire, Monsieur, à ma considération,
F. de Maulde
10:19 Publié dans Edition | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : édition
Le noir est une passion bleue
Je restais dans le noir un long moment, le noir est une passion bleue. Et puis, changeant de table et de lampe, je reprenais l’autre version pour moi, pour moi seul. La main, alors, courait sur le papier à la rencontre d’elle-même, déjà arrivée en partant, flèche immobile, négation d’espace, de temps.
Philippe Sollers, Le Secret
Pierre Soulages
08:47 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, art, sollers, soulages
vendredi, 28 novembre 2008
Le temps n'ajoute ni ne retire rien
Vues à l'échelle des millénaires, les passions humaines se confondent. Le temps n'ajoute ni ne retire rien aux amours et aux haines éprouvés par les hommes, à leurs engagements, à leurs luttes et à leurs espoirs : jadis et aujourd'hui, ce sont toujours les mêmes. Supprimer au hasard dix ou vingt siècles d'histoire n'affecterait pas de façon sensible notre connaissance de la nature humaine. La seule perte irremplaçable serait celle des œuvres d'art que ces siècles auraient vu naître. Car les hommes ne diffèrent, et même n'existent, que par leurs œuvres. Elles seules apportent l'évidence qu'au cours des temps, parmi les hommes, quelque chose s'est réellement passé.
Claude Lévi-Strauss, Regarder, Écouter, Lire (Plon, 1993)
13:57 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : claude levi-strauss
Lys
ô balançoire ! ô lys ! Clysopompes d'argent !
Dédaigneux des travaux, dédaigneux des famines !
L'aurore vous emplit d'un amour détergent !
Une douceur de ciel beurre vos étamines !
Rimbaud, Album zutique
Photo de Jean-Jacques Marimbert, Cathédrale d'Albi
00:15 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, rimbaud, album zutique, lys, jean-jacques marimbert
jeudi, 27 novembre 2008
Si Cézanne a raison, j’ai raison
Matisse (1925) : « Remarquez que les classiques ont toujours refait le même tableau, et toujours de façon différente. À partir d’une certaine époque, Cézanne a toujours peint la même toile des Baigneuses. Bien que le maître d’Aix eût sans cesse refait le même tableau, ne prend-on pas connaissance d’un nouveau Cézanne avec la plus grande curiosité. À ce propos, je suis fort étonné que l’on puisse se demander si la leçon du peintre de La Maison du pendu et des Joueurs de cartes est bonne ou néfaste. Si vous saviez toute la force morale, tout l’encouragement que me donna pendant toute ma vie son merveilleux exemple ! Aux moments de doute, quand je me cherchais encore, effrayé parfois de mes découvertes, je pensais : Si Cézanne a raison, j’ai raison, et je savais que Cézanne ne s’était pas trompé. »
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, peinture, cézanne, matisse