vendredi, 27 février 2009
Prélude à la délivrance (3)
"De manière générale, plus aucun acte ne fait trembler les limites du monde parce que le monde n'a plus de limites. Cela modifie considérablement l'idée qu'on peut se faire de ce qui est "révolutionnaire". Aujourd'hui, les artistes deviennent des figures de l'intégration sociale, des espèces de fétiches de la marchandise, qui non seulement sont assujettis à la société, mais surtout en propagent le mensonge. Dans le marché intégral, il n'y a pas d'exception, sauf pour faire monter les prix. C'est en ce sens que le diagnostic des situationnistes, dès le milieu des années soixante, était juste : on est entré depuis longtemps dans la fin du monde de l'art. Lorsqu'on ne voit plus dans la rue que des "artistes", c'est que le faux, comme dit Debord, est "sans réplique".
Yannick Haenel, François Meyronnnis, Prélude à la délivrance, Gallimard 2009
00:19 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : haenel, meyronnis, prélude à la délivrance
Commentaires
Bonsoir,
Le monde de l'art côtoie celui de l'argent.
Par nécessité ou par goût.
Où se situe l'art le plus "pur" ?
Un artiste doit-il être révolutionnaire pour mériter le terme "artiste" ?
Se couper des réalités du monde économique ?
Et du monde en général ?
Quelle démarche est-elle la plus respectueuse du mot "artiste" ?
Vastes questions auxquelles chacun de nous peut avoir une réponse différente.
Écrit par : Gilles | vendredi, 27 février 2009
Oui bien sûr ! La phrase la plus intéressante dans l'extrait que j'ai donné me semble être la première : "De manière générale, plus aucun acte ne fait trembler les limites du monde parce que le monde n'a plus de limites." : qui forcément pose beaucoup de questions, à l'artiste, mais pas seulement...
Écrit par : Ray | vendredi, 27 février 2009
Effectivement, phrase très intéressante !!!!
Écrit par : Gilles | vendredi, 27 février 2009
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