jeudi, 04 septembre 2008
Une pensée réconfortante
Selon les astronomes modernes, l'espace est limité. Voilà une pensée très réconfortante, particulièrement pour les gens qui ne se rappellent jamais où ils ont mis les choses.
Woody Allen
13:06 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : humour, woody allen
Plutôt Michel-Ange que les gros bouddhas peinturlurés
Lire ici dans le Journal du mois de Philippe Sollers
Michel-Ange, La Tentation d'Adam et Eve, détail, la Chapelle Sixtine
00:20 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, peinture, michel-ange, philippe sollers
mercredi, 03 septembre 2008
Dictionnaire des idées reçues de Flaubert
Echafaud : S'arranger quand on y monte pour prononcer quelques mots éloquents avant de mourir.
Flaubert
23:25 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : idées reçues, flaubert, dictionnaire
Marché de potiers à Collias
Sur les berges du Gardon, dimanche 7 septembre 2008, avec notamment la présence d'Anne Kerzeas
21:05 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, poterie, anne kerzeas
Flor de luna
Du côté de mes amis, c’était plutôt la dispersion. On avait vécu si près les uns des autres pendant des années, dans les mêmes appartements, que par un mouvement naturel sans doute, chacun avait volé de ses propres ailes. Valentin - j’avais partagé tant d’aventures avec lui - se laissait lentement envahir par l’alcool. Pourtant il en avait du talent, pour la musique, l’amitié. Un humour, une ironie mordantes. Il ne pouvait s’empêcher de regarder l’autre côté des choses. Et presque uniquement celui-là. Ce « presque » l’avait rattaché à la vie, mais pas longtemps. Un jour, à force de tutoyer le néant, il l’avait rejoint.
Parti vivre aux Pays-Bas, à son retour il n’était plus le même. Il pouvait se passer de boire, mais s’il avait le malheur de commencer, il ne s’arrêtait qu’ivre mort. Son regard si pétillant devenait hagard, il répétait les mêmes phrases, bientôt il titubait et c’était fini. Tout le temps de mon absence, il avait demandé de mes nouvelles. Et je n’en avais donné à personne. C’était terrible de le voir ainsi, à l’occasion de ses rares passages à Montpellier.
Il jouait divinement de la guitare. Quand j’entends Sampa pa ti, son morceau fétiche, je vois ses doigts courir sur le manche. Souvent, on finissait nos soirées au London Tavern. Fabrice, au piano, flottait au-dessus des événements, sourire fin à travers ses verres épais. On buvait, on parlait avec n’importe qui au London, tout était vrai, parce qu’on ne jugeait rien. Sauf dans les moments où l’alcool l’égarait, j’avais une complicité stupéfiante avec Valentin. Aujourd’hui, j’écoute Flor de luna et je pense à lui.
Raymond Alcovère, extrait d'un roman à paraître
Quant au fabuleux solo de batterie de Michael Shrieve à Woodstock, c'est là
00:25 Publié dans Le Bonheur est un drôle de serpent | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : en cours d'écriture, solaire, santana
mardi, 02 septembre 2008
La littérature
La littérature : un coup de hache dans la mer gelée qui est en nous
Kafka
19:07 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, kafka
Oublier...
Les hommes demanderont de plus en plus aux machines de leur faire oublier les machines
Philippe Sollers
08:33 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : machine, citation, philippe sollers
Accès aux archives du blog
07:56 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : archives, tags
Cette absurdité cohérente
Pour parler carrément de métaphysique, mon attirance va donc à l’Église catholique, apostolique et romaine, dont l’histoire ténébreuse et lumineuse m’enchante. Des kilomètres d’archives souterraines, des saints dans les greniers, des diplomates dans les caves, des informateurs partout, de la charité, des hôpitaux, des mouroirs, des martyrs, un contact permanent avec la pauvreté et la misère, sans parler de l’audition impassible des impasses organiques en tout genre, et, par-dessus tout ça, une richesse et un luxe insolents, bref un Himalaya de paradoxes. Cette absurdité cohérente me plaît. En un mot : je n’aime pas qu’on veuille assassiner les papes.
(Philippe Sollers, UN VRAI ROMAN, Éditions Plon, 2007)
02:42 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, un vrai roman, littérature, pape, ange souriant, reims
lundi, 01 septembre 2008
Une hypothèse vertigineuse
Le temps, c’est de l’argent. Eh non… Pas seulement. C’est de l’argent pour une petite part, pour de la petite monnaie, et c’est pour cela que le ressentiment et l’esprit de vengeance, bloqués sur la transaction économico-politique, autrement dit financière, en veulent tellement et constamment, à n’en plus finir, chaque jour, à chaque instant et en ce moment même, au temps. Il fallait leur opposer une hypothèse vertigineuse : c’est l’Éternel Retour.
(Philippe Sollers, L'ÉVANGILE DE NIETZSCHE, Éd. le cherche midi, 2006)
01:10 Publié dans Philo | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : éternel retour, inde, nietzsche, nina houzel, philippe sollers
dimanche, 31 août 2008
Happy birthday Eric !
Quelques extraits de "Contes de la poésie ordinaire" de Eric Dejaeger Editions Memor, Collections Transparences, illustrations de Joaquim Hock
Fausse tranquillité
Tout était calme. Le lave-linge, le sèche-linge, le lave-vaisselle étaient au repos. Je savourais le livre que j'avais sous les yeux quand un avion a déchiré le ciel. Je n'aurais voulu, pour rien au monde, être le ciel à ce moment-là. Je suppose que le pilote ne s'est rendu compte de rien.
Les collections
J'ai collectionné les ours en peluche, les timbres, les galets, les petites amies, les disques de Slade, les livres de Sternberg. Maintenant je collectionne les nuages. Visuellement.
Un beau geste
Les gens allongés sur la plage voyaient arriver le gros nuages d'un fort mauvais oeil. Lui, débonnaire, les surprit en passant gentiment derrière le soleil.
04:48 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : eric dejaeger, gildas pasquet
samedi, 30 août 2008
Une entrecôte drôlement politisée
ou pour saluer fraternellement Jean-Claude Izzo, toujours présent, par Pierre Autin-Grenier :
Onze heures et demie, je dégringole l’escalier et fonce chez le boucher pour attraper l’entrecôte que je compte fricoter à midi à la marchand de vin ; je tombe dans la boutique sur François Mitterrand en train de discuter le bout de gras avec un type que, de prime abord, je ne reconnais pas. Pour sûr ce n’est ni Beckett ni Cioran, plutôt un aigre fausset à la Guitton et des propos qui vont avec ; “Deux bons doigts dans l’entrecôte” je dis au boucher un rien amusé de me voir, l’air intrigué, tendre l’oreille par-dessus ses rillettes pour tenter de saisir quelques bribes du bavardage ambiant. En cinq-six coups secs de hachoir dans ma bidoche sur son étal il me saucissonne complètement les derniers mots du Président et maintenant c’est la petite musique de fin d’émission ; “Une page de publicité avant la Bourse” annonce l’animatrice dans l’enceinte accrochée au mur sous un effrayant massacre de cerf d’au moins dix cors. Plaisante magie des archives radiophoniques qui permet d’entendre, comme en public et en direct, l’ancien Président disserter d’outre-tombe du Temps et de l’Éternité avec un philosophe stéphanois mort lui aussi cependant que votre boucher, la mine réjouie, essuie ses mains sanguinolentes au pan de son tablier : “Emballez, c’est pesé! Et avec ça ? ”
04:13 Publié dans Nouvelle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre autin-grenier, littérature, nouvelle, gildas pasquet
vendredi, 29 août 2008
Les Jeux Olympiques de monsieur n'importe qui
16:05 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : j.o., humour, monsieur n'importe qui
Le soleil pénètre dans les fentes profondes de Naples
"Le soleil pénètre dans les fentes profondes de Naples jusqu'aux dalles de lave noire un court laps de temps : une demie-heure par jour. L'artisan, le petit commerçant sortent alors une chaise et s'installent dans le vicolo, et rien, ni personne, fût-ce le plus argenté des clients, ne pourra interrompre l'union de la chaise, du soleil et de l'homme qui forment, l'espace d'une demie-heure, un animal flamboyant, une chimère de bonheur."
Jean-Noël Schifano, Sous le soleil de Naples, Découvertes Gallimard
Voir ici, sur Naples, Fugue baroque
00:27 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : naples, fugue baroque
jeudi, 28 août 2008
Le site du peintre Anthony Oliver
18:34 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, anthony oliver
J'ai fait un rêve
J'ai fait un rêve : à force de poésie et d'imaginaire, enfin j'étais nègre, tel Aimé Césaire ! Je retournais au pays natal et retrouvais les terres fertiles de l'enfance. De loin je regardais s'agiter l'Occident moqueur et roturier, surpris un peu d'avoir un temps appartenu à cette tribu perdue. Alors elle mettait sa main noire dans ma main noire et longtemps nous marchions sur des chemins de poussière dans la chaleur du soir, allant pour ainsi dire nulle part, mais satisfaits et rassurés comme deux enfants de ce renouveau africain.
Pierre Autin-Grenier
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, rêve, pierre autin-grenier, delbar shahbaz
mercredi, 27 août 2008
Chaque page nouvelle est une aventure
" Supposons que je sois sur le point d’écrire une fable, et que deux arguments s’offrent à moi ; ma raison reconnaît que le premier est très supérieur ; le second est résolument médiocre, mais il m’attire. Dans ce cas-là, j’opte toujours pour le second. Chaque page nouvelle est une aventure dans laquelle nous devons nous mettre en jeu "
Borges
15:04 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : borges, littérature
Frédérique Azaïs-Ferri à l'Art-Café
Place des Beaux-Arts à Montpellier, du 2 au 30 septembre 2008
Le carré décliné : "Histoires"
Vernissage mardi 9 septembre à partir de 18 H
04 67 87 54 56 / 06 87 27 62 91
00:15 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frédérique azaïs-ferri, vernissage, carré
mardi, 26 août 2008
Les questions que chacun brûle de se voir poser en matière de cinéma
Avertissement : ce questionnaire, libre de droits résulte du pillage et de la réadaptation de la version proposée par Ludovic Maubreuil, déjà recyclée par Pierre Cormary, puis Jean-Louis Kuffer et enfin par moi-même, à suivre donc...
1). Quel est le dernier film que vous ayez vu en salle et qu’en avez-vous pensé ?
J’ai toujours rêvé d’être un gangster de Samuel Benchetrit, un petit bijou d’humour noir…
2). Quelle est la meilleure définition qu’un cinéaste vous ait donnée de son art ?
J’aime bien ces mots de Truffaut dans La Nuit américaine, où il fait dire à son propre personnage : « Les films sont plus harmonieux que la vie, Alphonse. Il n’y pas d’embouteillages dans les films, pas de temps morts. Les films avancent comme des trains, tu comprends, comme des trains dans la nuit ».
3) Le chef-d'oeuvre ab-so-lu ?
Allez, trois… : Le Guépard de Visconti, Le Port de l’angoisse de Howard Hawks et Casablanca de Michael Curtiz
4) S’il fallait citer un seul réalisateur :
Charlie Chaplin
5) Une séquence qui vous a fait pleurer :
La semaine dernière, le dernier plan de Le vieil homme et l’enfant : le regard de Michel Simon quand il voit partir le gamin.
6) La séquence qui vous fait le plus rêver :
Gene Kelly chantant Singing in the rain
7) Un film dans lequel vous auriez aimé entrer ?
Les Aventuriers de l’Arche perdue
8) La scène d'amour qui vous a ému ces trois dernières années ?
Le final de Casablanca
9) Le comédien qui vous a le plus touché ?
Raimu
10) Le film le plus résolument tordant ?
Les films : ceux des Marx Brothers, pour leur sérieux dans la plus totale subversion
11) Le trait comique chez un comédien ?
Si l’on met de côté les grands burlesques américains, Les énervements de Louis de Funès et le visage ahuri de Bernard Blier
12) Votre film préféré d'Alfred Hitchcock ?
Les Enchaînés (Notorious). Mais La Mort aux trousses n’est pas loin
13) Votre émotion la plus mémorable liée à l’utilisation de la couleur d’un film ?
L’ouverture du Guépard : les couleurs de la Sicile. Et puis tous les films de Stanley Kubrick
14) Quel film constitue-t-il la plus forte critique de la guerre ?
Un film qui m’a marqué à tout jamais quand j’étais gamin ; Catch 22 de Mike Nichols
15) Le plus grand ratage d’une adaptation de roman ?
La liste est trop longue, je préfère citer les adaptations réussies, beaucoup plus rares : outre ceux déjà cités dans le questionnaire, j’aime beaucoup Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud, et The Dead de John Huston, son dernier film d'après la dernière nouvelle de Gens de Dublin de James Joyce.
16) Citez le film dont le mauvais esprit vous ait le plus réjoui :
Les Tontons flingueurs
17) Quand avez-vous réalisé pour la première fois que les films étaient réalisés ?
Je ne sais pas, mais ce fut sans doute un moment difficile !
00:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, questionnaire
lundi, 25 août 2008
Régime balzacien
« Je me couche à six heures du soir ou à sept heures comme les poules ; on me réveille à une heure du matin et je travaille jusqu’à huit heures ; à huit heures, je dors encore une heure et demie ; puis je prends quelque chose de peu substantiel, une tasse de café pur et je m’attelle à mon fiacre jusqu’à quatre heures ; je reçois, je prends un bain, ou je sors, et après dîner, je me couche »
Balzac
Balzac par Rodin
04:12 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature, balzac, régime