mardi, 21 octobre 2008
Les visages surtout
Soleil torride, pourtant un petit vent assèche l’atmosphère, je sens la fluidité de mon sang dans les veines.Tout d’un coup sais que je ne suis rien, ma vie, tout le reste, rien face à l’immensité de cette attente, la force de ce désir. Tout me semble ridicule, vain, les projets, les peurs, les remparts qu’on s’invente, les alibis pour traverser le quotidien, un fatras de poussière. J’assiste au spectacle de la rue, comme si j’étais transparent, j’ai l’impression d’être dans la vie des gens, d’apercevoir des gestes, des expressions jamais vues. Une lumière intérieure dans les pierres, les fruits des marchands, les couleurs roses et pourpres, les visages, les visages surtout.
00:20 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, raymond alcovère, fugue baroque, gildas pasquet
Commentaires
votre fugue baroque, me fait penser à l'expérience d'éveil de Giacometti : en sortant sur le bld Montparnasse qu'il regardait comme si il ne l'avait jamais vu; tout était autre et la profondeur et les objets et le silence... Ce jour là la réalité s'est revalorisée, elle devenait l'inconnu, mais en même temps un inconnu merveilleux...
Écrit par : lionel andré | mardi, 21 octobre 2008
Et en même temps un réel plus réel que le réel... Très intéressant votre blog...
Écrit par : Ray | mardi, 21 octobre 2008
Au début de l'écrit, j’ai cru au manque - qui pourrait être étouffant – mais au contraire, il laisse la respiration à un océan de ce qui demeure - après. Lorsque les idées que l’on se fait du monde cessent de ricocher. Au fil des mots, on découvre, comme on verrait un tremblement des horizons à cause de la chaleur, les mystères de l’ordinaire. Voici une sensation exaltante et vulnérable que ce texte fixe avec une petite musique miraculeuse…
Écrit par : Jacki Maréchal | mardi, 21 octobre 2008
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