Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 24 juin 2008

Si Cézanne a raison, j’ai raison

2057matisse_beyeler1.jpg« Remarquez que les classiques ont toujours refait le même tableau, et toujours de façon différente. À partir d’une certaine époque, Cézanne
a toujours peint la même toile des Baigneuses. Bien que le maître d’Aix eût sans cesse refait le même tableau, ne prend-on pas connaissance d’un nouveau Cézanne avec la plus grande curiosité. À ce propos, je suis fort étonné que l’on puisse se demander si la leçon du peintre de La Maison du pendu et des Joueurs de cartes est bonne ou néfaste. Si vous saviez toute la force morale, tout l’encouragement que me donna pendant toute ma vie son merveilleux exemple ! Aux moments de doute, quand je me cherchais encore, effrayé parfois de mes découvertes, je pensais : Si Cézanne a raison, j’ai raison, et je savais que Cézanne ne s’était pas trompé. »
Henri Matisse, 1925
nu bleu I, 1952

01:00 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, cézanne, matisse

lundi, 23 juin 2008

Bona Mangangu, d'après Van Dyck

858796452.jpgBona Mangangu. Etudes (une dizaine) d'après Antoine van Dyck (1599-1641). Crayon graphite et encre de Chine sur papier Kraft froissé. 1998

Origine du bon et du mauvais

titian_danae.jpg"Seul invente l'amélioration, celui qui sait sentir : "telle chose n'est pas bonne"."
Nietzsche, Le Gai Savoir

Titien, Danaé

05:02 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, titien, nietzsche

dimanche, 22 juin 2008

Le Solitaire

ALBI JUILLET 2004 (1).jpg"Je déteste suivre autant que conduire. Obéir ? Non ! Et gouverner, jamais ! Qui ne s'inspire pas d'effroi n'en inspire à personne, Et celui seul qui en inspire peut mener. Je déteste déjà me conduire moi-même ! J'aime comme les animaux des forêts et des mers, Me perdre pour un bon moment, M'accroupir à rêver dans un désert charmant, Et me faire revenir de loin à mes pénates, M'attirer moi-même… Vers moi."

Nietzsche, Le Gai savoir, prologue

Photo de Gildas Pasquet

samedi, 21 juin 2008

Vois

"Vois : j'ai posé sur le papier un point d'encre très
noire; ce feu sombre est l'eau même de la nuit; un
silence d'étoiles échevelées"

Roger Kowalski

Notre dernière reconnaissance envers l'art

wurm2.jpgSi nous n'avions pas approuvé les arts et inventé cette sorte de culte du non-vrai : la compréhension de l'universalité du non-vrai et du mensonge que nous procure maintenant la science - cette compréhension de l'illusion et de l'erreur comme conditions du monde intellectuel et sensible - ne serait absolument pas supportable. La probité aurait pour conséquence le dégoût et le suicide. Or, à notre probité, s'oppose une puissance contraire qui nous aide à échapper à de pareilles conséquences : l'art, en tant que consentement à l'illusion. Nous n'empêchons pas toujours notre regard d'arrondir et d'inventer une fin: alors ce n'est plus l'éternelle imperfection que nous portons sur le fleuve du devenir - alors nous nous imaginons porter une déesse, et ce service nous rend fiers et enfantins. En tant que phénomène esthétique, l'existence nous semble toujours supportable, et, au moyen de l'art, nous sont donnés l'œil et la main et avant tout la bonne conscience pour pouvoir créer, de par nous-mêmes, un pareil phénomène. Il faut de temps en temps nous reposer de nous-mêmes, en nous regardant de haut, avec le lointain de l'art, pour rire, pour pleurer sur nous; il faut que nous découvrions le héros et aussi le fou que cache notre passion de la connaissance; il faut, de-ci de-là, nous réjouir de notre folie pour pouvoir rester joyeux de notre sagesse. wurm3.jpgEt c'est précisément parce que nous sommes au fond des hommes lourds et sérieux, et plutôt encore des poids que des hommes, que rien ne nous fait autant de bien que la marotte : nous en avons besoin devant nous-mêmes - nous avons besoin de tout art pétulant, flottant, dansant, moqueur, enfantin et bienheureux pour ne pas perdre cette liberté qui nous place au-dessus des choses et que notre idéal exige de nous. Ce serait un recul pour nous de tomber tout à fait dans la morale, précisément avec notre probité irritable, et, à cause des exigences trop sévères qu'en cela nous avons pour nous-mêmes, de finir par devenir nous-mêmes des monstres et des épouvantails de vertu. Nous devons aussi pouvoir nous placer au-dessus de la morale : et non seulement nous y placer, avec la raideur inquiète de quelqu'un qui craint à chaque moment de glisser et de tomber, mais aussi pouvoir planer et jouer au-dessus d'elle! Comment pourrions-nous pour cela nous passer de l'art, nous passer des fous? - et tant que vous aurez encore honte de vous-mêmes, en quoi que ce soit, vous ne pourrez pas être des nôtres!

Nietzsche, Le Gai Savoir, livre 2

Photos : Erwin Wurm (à voir dans le cadre de "La Dégelée Rabelais" à Bagnols les bains en Lozère jusqu'au 28 septembre 2008)

vendredi, 20 juin 2008

Effets et causes

"Avant l'effet on croit à d'autres causes qu'après."

Nietzsche

15:25 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : nietzsche

La poésie

inside the remembrance1.JPG« L’homme propose et dispose. Il ne tient qu’à lui de s’appartenir tout entier, c’est-à-dire de maintenir à l’état anarchique la bande chaque jour plus redoutable de ses désirs. La poésie le lui enseigne. Elle porte en elle la compensation parfaite des misères que nous endurons... Il y aura encore des assemblées sur les places publiques et des mouvements auxquels vous n’avez pas espéré prendre part. »

André Breton, 1924

Delbar Shahbaz, Inside the remembrance 1, 2008

mardi, 17 juin 2008

Quant au bleu de la mer et du ciel

monet-bordighera.jpg« Aujourd’hui j’ai encore plus travaillé : cinq toiles, et demain, je compte en commencer une sixième. Ça marche donc assez bien, quoique ce soit bien difficile à faire : ces palmiers me font damner ; et puis les motifs sont extrêmement difficiles à prendre, à mettre dans la toile ; c’est tellement touffu partout ; c’est délicieux à voir. On peut se promener indéfiniment sous les palmiers, les orangers et les citronniers et aussi sous les admirables oliviers, mais quand on cherche des motifs, c’est très difficile. Je voudrais faire des orangers et des citronniers se détachant sur la mer bleue, je ne puis arriver à les trouver comme je veux. Quant au bleu de la mer et du ciel, c’est impossible. »

Monet à Alice, le 26 janvier : Bordighera, 1884

13:00 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : monet

lundi, 16 juin 2008

Le 4 mars 1768

VIVportrait.jpgLe 4 mars 1768, en même temps que l'apparition de Antonio Vivaldi en ce monde, se produit un événement très rare : un tremblement de terre.

22:14 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique, vivaldi

Le dernier soleil de Venise

450px-Giovanni_Battista_Tiepolo_071.jpgGiovanni Battista Tiepolo

Jeune femme au perroquet (1760-1761)

21:34 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, art, venise, tiepolo

dimanche, 15 juin 2008

Les dieux...

677px-Canaletto%2C_San_Cristoforo%2C_San_Michele_and_Murano.jpg"Les dieux sont des animaux indestructibles et heureux."

Epicure

Canaletto, San Cristoforo, San Michele and Murano

 

19:06 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : epicure, canaletto, venise

samedi, 14 juin 2008

Les tableaux de Miro

miro9.jpgLes tableaux de Miro sont des symphonies, des hymnes à la vie. Ciel bleu, céruléen, nuages rouges. Il se voulait catalan universel. Miro, étonnant de simplicité, de clairvoyance, avouant que les mots n’étaient pas sa spécialité. Pourtant : Les choses suivent leur cours naturel. Elles poussent, elles mûrissent. Il faut greffer. Il faut irriguer, comme pour la salade. Ca mûrit dans mon esprit. Aussi je travaille toujours énormément de choses à la fois. Et même dans des domaines différents : peinture, gravure, lithographie, sculpture, céramique. Avec cette idée, de l’impression globale du tableau, qui revient. Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème. Qu’il ait un rayonnement... Plus que le tableau lui-même, ce qui compte, c’est ce qu’il jette en l’air, ce qu’il répand. Miro, magicien, avec son désir d’être au plus près de la vie, des objets de tous les jours, ramenant de ses promenades sur la plage de Majorque des bouts de bois, de ficelle. Il voulait un art populaire et l’avait trouvé finalement. Partout du rouge, du bleu, de l’indigo, du jaune, la passion, voilà le catalan universel.

Raymond Alcovère, Extrait du roman : "Le sourire de Cézanne", 2007, éditions N & B

Si haut

"Si haut qu'on monte, on finit toujours par des cendres."

Henri Rochefort

05:00 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : haut, cendres

vendredi, 13 juin 2008

Indigents de Dublin (c'était écrit)

Un peu d'Eire, ça fait Dublin !  Eric Dejaeger est un "fondu", comme on dit, de Richard Brautigan, dont il a traduit d'ailleurs bon nombre de poèmes inédits. De retour de Dublin, il propose ici dans ce recueil (agrémenté de superbes photos) une suite de poèmes, où on retrouve sa plume, tour à tour légère, désabusée, caustique, grinçante mais toujours profondément humaine et bienveillante. Eric Dejaeger, avec son acuité habituelle, arrive à renouveler notre regard sur Dublin, pourtant maintenant décrite et racontée par les écrivains qui en ont fait une des villes les plus littéraires du monde (avec Paris, Lisbonne, Venise...). On découvre ici une ville, plus étrange, plus déroutante encore, plus décalée que ce qu'on avait imaginé. Il nous montre l'envers du décor, l'autre face du "miracle irlandais".

Carmelite Church

dans Aungier Street

est surchauffée.

Les bonnes soeurs

ne risquent pas

de se les geler.

Assez bizarrement,

les mendiants

et les clodos

restent dans la rue.

 

INDIGENTS DE DUBLIN : des textes écrits à et sur Dublin pendant une semaine de vacances, dactylographiés et mis en page par l’auteur dès son retour et ce en moins d’une journée, d’où le sous-titre : recueil instantané. Tirage strictement limité à 50 exemplaires numérotés et nominatifs.

Format A5 / Couverture 180gr avec photo en couleur ajoutée / 52 pages sur papier 100gr blanc / Textes imprimés en vert  et illustrés de 12 photos en couleur.

Si intéressé par un exemplaire, contactez l’auteur : ericdejaeger@yahoo.fr

Codes & Constellations

miro.jpg"La même démarche m'a fait chercher le bruit caché dans le silence, le mouvement dans l'immobilité, la vie dans l'inanimé, l'infini dans le fini, des formes dans le vide et moi-même dans l'anonymat."

Joan Miro

(1941, Codes & Constellations dans l'amour d'une femme, Art Institute of Chicago)

01:18 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, peinture, miro

jeudi, 12 juin 2008

Pourquoi ?

"Pourquoi dit-on toujours, mon dieu et notre-dame ?"

Voltaire

15:03 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dieu, voltaire

Le tigre est la terreur des forêts

Bandiagara 2.jpgLe tigre est la terreur des forêts. Un jour un renard tombe entre ses griffes. Avec aplomb il dit au tigre :

- Faites attention à ce que vous faites. J’espère que vous n’aurez pas l’audace de me manger. L’empereur du ciel m’a fait roi des animaux et chacun me redoute ici.

Le tigre s’étonne de ce discours et le renard poursuit :

- Si vous ne croyez pas ce que je vous dis, suivez-moi. Je vais vous montrer comme on me craint.

Le renard se met donc en route, suivi par le tigre. Tous les animaux qu’ils rencontrent fuient à leur approche. Le tigre croit alors les paroles du renard, sans comprendre que c’est lui-même que tous craignent.

Cette fable illustre Le stratagème " Orner de fleurs un arbre sec " dans le recueil "Les 36 stratagèmes" (Traduit du chinois et commenté par François Kircher. Rivages poches. Petite bibliothèque).
Bandiagara. Fille du Pays Dogon, Mali. (Série de quinze mouvements: danse, dessins avec les élèves du collège Paul Riquet) : Bona Mangangu. Brou de noix et henné sur papier peint 130 X 50. Sept 06.

mercredi, 11 juin 2008

Le petit garçon

C'était un compliment, délicieux !

12:56 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, sarkozy, ppda

Riviera di Chiaia

OBJETS 2005 (6).jpgPulvérisation, éclatement d’images, de mots. Un dragon menaçant  scintille dans les eaux basses du port. La Mergellina encore. Naples se donne ici des airs d’ île grecque  placide, recroquevillée au milieu de la grande mer. Procida...  Envie de courir, jouer, lever les yeux, les bras au ciel. Je suis incapable de rentrer ce soir, j’ai plutôt envie de traverser la ville, comme Dumas dans son corricolo, virevoltant. Loué une calèche Riviera di Chiaia, et vogue la galère ! J’ai donné au guide tout ce que j’avais, joué les touristes naïfs, je me moque du monde entier, voudrais embrasser l’air que je respire, la mer qui  frémit à côté de moi,  les gens que je croise.  Voilà le Palais Royal, insolent, lugubre, le San Carlo, brillantissime, l’ombre de Stendhal bien sûr, Via Toledo, un concert de lumières, de cris,  chatoiement de feu, enfin la montée vers San Martino.Là, mon cicérone m’abandonne. J’ai envie de rire, lui dit qu’il peut bien partir. Il trouvera d’autres touristes à ramener  ou  peut-être vit-il là, ou  n’est-il qu’un gnome, ou le diable,  peu importe ! Enfin seul, je laisse mes yeux respirer, se brûler aux  lumières de la ville, du port, des îles. J’aimerais que tout s’arrête, mon bonheur est parfait, c’est l’instant  où  tout se concentre, juste avant le Big Bang.  La  mer frissonne, donne des baisers au vent, au ciel, une langue de feu lèche l’horizon.

 

Raymond Alcovère, extrait de Fugue baroque, roman, 1998, prix 98 de la ville de Balma, éditions n & b

 

Photo de Gildas Pasquet