mercredi, 23 avril 2008
Au moins mille années
"Qui boit tous les jours à la Source d'or vivra au moins mille années"
Wang Wei
01:17 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : chine, poésie, wang wei, source d'or
mardi, 22 avril 2008
Je me demande comment j'ai pu vivre jusqu'à aujourd'hui
Je me demande comment j'ai pu vivre jusqu'à aujourd'hui. Le temps est long, les instants innombrables, inamovibles, ne s'arrêtent jamais, défilent lentement sur l'échelle des heures. Qu'ai-je fait de ma vie ? Je l'ai aimée, bien sûr, comme la seule chose qui soit. Et encore... Au volant de ma voiture, aujourd'hui, entre chien et loup. L'autoroute est rectiligne, presque personne, la musique bourdonne, gobe les kilomètres. “Got a sweet black angel “. J’ai peur aujourd'hui, peur d'être devenu un homme efficace, rationnel, posé, méticuleux. Chacun est à sa place, je le vois bien, il y a une logique dans les choses, si peu de folie. La décrépitude doucement, déjà quelques signes avant-coureurs. Peut-être ai-je déjà atteint le sommet, le début de la pente descendante. Maintenant tout va s'effilocher, doucement s'évanouir. C'est biologique. “Got upon my heart”... Insensible accélération de la vitesse, du volume sonore. Je suis en pleine possession de mes moyens. Qu'est-ce qui m'attend ? Les amis qui s'en vont, les corps qui se fanent, les souvenirs... Tombée de la nuit. Le vent a poussé les nuages vers le couchant. Crescendo de musique. Des camions, longs stylets gris, s’effilochent sur le ruban de l'horizon. La mer est là, proche, ses effluves, vitres ouvertes... J'accélère toujours, les souvenirs accourent, pluie drue, précipitation.
Ce rêve, une nuit qui n’en finit pas, ne se termine pas par une aurore vague, le grand réveil de la vie, matutinale, fébrile, industrieuse... Plutôt rouler, toujours plus vite, avec la musique, légère ou opaque, peu importe. Jauge près de zéro. Plus envie de m'arrêter. Au loin, comme une station orbitale, une station-service, tous feux allumés dans la nuit vide, ouverte. Est-ce le début ou la fin ?
Raymond Alcovère, Extrait de "Fugue baroque", roman, éditions n & b, 1998, , prix de la ville de Balma(début du roman)
03:31 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, roman, raymond alcovère, fugue baroque
Sensibilité
« Une sensibilité forte n’est pas celle qui n’est capable que d’émotions fortes, mais celle qui conserve l’équilibre sous le coup des émotions les plus fortes, de manière qu’en dépit des tempêtes qui soufflent dans son cœur, vision et conviction, comparables à l’aiguille d’un compas sur un vaisseau ballotté par les vagues, continuent de réagir avec la même subtilité. »
Clausewitz
Peinture : "Le Dialogue" ; Delbar Shahbaz
00:32 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : clausewitz, sensibilité, delbar shahbaz
lundi, 21 avril 2008
Tout sauf Disneyland
«Tout sauf Disneyland dont Ariane Mnouchkine disait, lors de sa création, que c'était un « Tchernobyl culturel »… On ne va pas s'irradier là-bas, dans des châteaux en carton-pâte, quand on porte le flambeau des amours françaises !»
Lire ici : Deux livres-scuds de droite contre le président
00:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, sarkozy, disneyland
Haïku
00:32 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, haïku, japon, gildas pasquet
dimanche, 20 avril 2008
La survie du cinéma d’art et essai, c’est David contre Goliath
"Les salles art et essai représentent la moitié des cinémas en France. Or ces salles, qui se battent pour diffuser un large éventail de films venant du monde entier, se heurtent à l’offensive des grands groupes comme UGC ou Gaumont, qui multiplient les attaques et, surtout, à l’instauration de cartes de cinéma illimitées."
13:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, art et essai
Les yeux
« Je me demande si dans tout l'univers il existe quelque chose qui puisse s'y comparer, quelle fleur, quel océan ? Le chef-d'oeuvre de la création est peut-être là, dans le brillant de ses couleurs inimitables. La mer n'est pas plus profonde. Dans ce gouffre minuscule transparaît ce qu'il y a de plus mystérieux au monde, une âme, et pas une âme n'est parfaitement semblable à une autre. »
Julien Green, La traversée des apparences.
00:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, art, lambert savigneux, julien green
samedi, 19 avril 2008
Y séjourner indéfiniment
"Nombre de tableaux sont là pour être regardés, mais les meilleurs sont ceux qui offrent l’espace médiumnique pour qu’on puisse y séjourner indéfiniment."
Guo Xi (peintre chinois du XI è siècle)
Watteau, L'embarquement pour l'île de Cythère
02:04 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : peinture, watteau, guo xi
Born to be Wilde
00:19 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, oscar wilde, philippe sollers
vendredi, 18 avril 2008
Je crois simplement en l'homme
Je crois simplement en l'homme. Je ne suis pas du tout raciste. Je respecte l'homme européen. Je connais son histoire. Je respecte le peuple français. Je respecte tous les hommes quels qu'ils soient, mais je pense aussi qu'il faut leur faire la leçon et leur dire que l'homme nègre, ça existe et que lui aussi il faut le respecter.
Lire ici sur le blog de Bona Mangangu un entretien avec Aimé Césaire
21:28 Publié dans Interview | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, aimé césaire
Temple du sommet
Temple du Sommet, la nuit :
Lever la main et caresser les étoiles.
Mais chut ! baissons la voix :
Ne réveillons pas les habitants du ciel.
Li Po
03:00 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, chine, li po, lambert savigneux
A propos d'une photo de faux moines tibétains qui a fait le tour du monde
02:38 Publié dans Info | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, chine, tibet, désinformation
L'orage
« L'orage est mon domaine et quand le vent se lève mon âme tourbillonne » : Beethoven
Photo : L'Ile Sainte-Marie à Madagascar, août 2007
00:47 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vent, orage, musique, beethoven, sainte-marie
jeudi, 17 avril 2008
Execution
Peinture de Yue Minjun : Execution, 1995, huile sur toile
19:53 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : minjun, peinture, chine
Le vent est ivre
"En Camargue le vent est ivre. Il trépigne, il tournoie, il perd la tête. Nul obstacle aux dévastations: une terre nue, des eaux pâles et, à l'horizon, toute moutonnante, la mer arrive du large en se hérissant. Tout se plie à la loi du vent: les eaux, le végétal, l'homme, les bêtes. Et la plus puissante de toutes prend à la brise âpre son impétueuse fureur. Là, règne le taureau, bête du vent !"
Henri Bosco, Malicroix
Nicolas de Staël
11:27 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, henri bosco, nicolas de staël
mercredi, 16 avril 2008
Sur la solitude
15:02 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, henri bosco, malicroix, bona mangangu, solitude
Ramener sa fraise
Cette agriculture couvre près de 6000 hectares dont une bonne centaine empiètent déjà en toute illégalité (tolérée) sur le parc national. Officiellement, 60% de ces cultures seulement sont autorisées; les autres sont des extensions «sauvages» sur lesquelles le pouvoir régional ferme les yeux malgré les protestations des écolos. Bien qu'il s'agisse d'une plante vivace productive plusieurs années, les fraisiers sont détruits à chaque récolte pour donner des fruits hors saison. Les plants produits in vitro sont placés en plein été dans des frigos qui simulent l'hiver... À l'automne, la terre sableuse est nettoyée et stérilisée et la microfaune détruite au bromure de méthyl et de la chloropicrine. Le premier est un poison violent interdit par le protocole de Montréal signé en 1987 sur les gaz attaquant la couche d'ozone ; le second, a base de chlore et d'ammoniaque, est un poison dangereux qui bloque les alvéoles pulmonaires. Qui s'en soucie? La plupart des producteurs de fraises andalouses emploient des ouvriers marocains saisonniers ou sans-papiers, sous-payés et logés dans des conditions précaires, qui se réchauffent le soir en brûlant les résidus des serres en plastique recouvrant les fraisiers en hiver. Un écolo de la région raconte l'explosion de maladies pulmonaires et d'affections de la peau. Les plants poussent sur un plastique noir et reçoivent une irrigation qui transporte au loin engrais, pesticides, fongicides.
Ils sont alimentées en eau par des forages dont la moitié ont été installés illégalement, transformant en savane sèche une partie de cette région, d’où l'exode des oiseaux migrateurs et la disparition des derniers lynx pardel, petits carnivores dont il ne reste plus qu'une trentaine dans la région, leur seule nourriture, les lapins, étant en voie de disparition.
2 000 hectares de forêt ont été rasés. La saison finie, au début de juin, on a 5000 tonnes de plastique emportées par le vent, enfouies n'importe où brûlées sur place... Les ouvriers sont priés de retourner chez eux ou de s'exiler ailleurs. Ils ont toutefois le droit de se faire soigner, à leurs frais ! La production et exportation de la fraise hors saison représente ce qu'il y a de moins durable comme agriculture. Quand la région sera ravagée, elle sera transférée au Maroc où les industriels espagnols commencent à s'installer. Avant de venir de Chine, d'où sont déjà importées des pommes encore plus traitées que les pommes françaises...
Par Claude-Marie Vadrot (Politis)
01:46 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, alimentation, espagne, fraise
"Au revoir Seigneur, nous allons à Bodie"
01:19 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photo, bodie, californie, eddie bonesire
mardi, 15 avril 2008
La même sorte de probabilité qu’un Cézanne existe
Elle se lève tôt le lendemain matin, ouvre la fenêtre. L’air, étonnamment doux, palpite au dessus des toits. L’ombre est grise encore. Une trouée dans le ciel orgeat, derrière Saint-Sauveur, plus ocre et violente au fil des minutes. Des vols de moineaux décrochent des toits avant de plonger dans les rues vides. Sa vie commence. Elle a dix-huit ans, mais avec le calme en plus. Elle ira posément dans la direction fixée, une certaine forme de doute n’a plus sa place. Gaétan dort tranquillement. Ses affaires, posées sur une chaise, sont animées d’une vie propre. Elle déborde d’un amour absolu envers lui, un amour qui ne remet pas en cause sa liberté. Le plus improbable est arrivé, il en est ainsi depuis les origines de l’univers. La même sorte de probabilité qu’un Cézanne existe.
Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne", n & b éditions, mai 2007
17:07 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raymond alcovère, le sourire de cézanne
Les photos d'Eddie Bonesire
"La photographie doit être silencieuse. Ce n'est pas une question de discrétion, mais de musique."
Roland Barthes
02:55 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photo, eddie bonesire