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lundi, 19 mai 2008

Cézanne m'apprit à regarder la nature chinoise

1130285326.jpgLire ici, Sur Pileface, quelques considérations sur Zao Wou Ki, Cézanne, la nature chinoise...

Ecrire l’histoire

418213902.jpgA l’heure ou nous sortions transis de froid et de misère des veilles brumeuses

Fenêtres et portes se sont ouvertes en éclats de sourire

Des yeux braqués sur le réveil se bousculent pour boire un jus de soleil

Le parfum de la liberté flotte d’un bout à l’autre de la ville

Des vieilles indiennes tatouées sorties pour la première fois de chez elles, se frottent les yeux en pleurant

Des trous du silence, sortent des abeilles

Elles volent d’une seule aile, au ralenti

Sur une nappe tendue par le vide les petits enfants dessinent des maisons

Les vierges revenues des berges déblaient les ruelles des ossements de nos ancêtres pour en faire des tombes

Les arbres se plient et chuchotent des mots revenus d’une mémoire ancienne

Il nous appartient maintenant d’écrire l’histoire

Sandy Bel, poète amérindienne

Contact 

Willem de Kooning
Two trees on Mary Street . . . Amen! 1975

dimanche, 18 mai 2008

A propos de la pornographie ambiante

"L'exhibition est inhibition"

Philippe Sollers, Un vrai roman

Je souffre pour Naples, une de mes villes d'adoption

Lire ici

10:28 Publié dans Actu | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : naples

Tout ce qui se vend est bon

Il était normal que cette règle unique qui régit nos sociétés s'appliquât à Mai 68, voir le déferlement actuel...

02:53 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, médias, mai68

Il ne trouve du goût

847957074.jpg"Il ne trouve du goût qu'à ce qui lui fait du bien. Son plaisir, son désir cessent dès lors qu'il dépasse la mesure de ce qui lui convient. Il devine les remèdes contre ce qui lui est préjudiciable ; il fait tourner à son avantage les mauvais hasards : ce qui ne le fait pas mourir le rend plus fort. De tout ce qu'il voit et entend, de tout ce qui lui arrive, il sait d'instinct tirer profit conformément à sa nature : il est lui-même un principe de sélection ; il laisse passer bien des choses sans les retenir. Il se plaît toujours dans sa propre société, quoi qu'il puisse fréquenter, des livres, des hommes ou des paysages : il honore en choisissant, en acceptant, en faisant confiance. Il réagit lentement à toutes les excitations, avec cette lenteur qu'il tient, par discipline, d'une longue circonspection et d'une fierté délibérée. Il examine la séduction qui s'approche, il se garde bien d'aller à sa rencontre. Il ne croît ni à la "malchance" ni à la "faute". Il sait en finir avec lui-même, avec les autres, il sait oublier - il est assez fort pour que tout doive tourner, nécessairement, à son avantage."

Nietzsche, Ecce Homo

 

Photo de Gildas Pasquet

samedi, 17 mai 2008

Mon art serait de vivre

"Mon art serait de vivre ; chaque seconde, chaque respiration est une œuvre qui n'est inscrite nulle part, qui n'est ni visuelle ni cérébrale. C'est une sorte d'euphorie constante."

Marcel Duchamp

Maintenant que chacun te caresse...

287618903.jpgMaintenant que chacun te caresse pour se rassurer, je me vante de t’avoir découvert le premier

Pourtant, c’est le contraire

Je me souviens quand tu gisais 

Sur le sol je t’ai soulevé

Et posé sur mes épaules

C’était pendant la révolution

Les gens las d’avoir rêvé plutôt que vécu

Prenaient la fuite

 

Oui je me souviens de ce temps de chien

Il pleuvait

Et je craignais pour toi

A cause de ta blessure qui saignait

Tu avais a peine seize ans je crois

 

Tu affrontas mon regard et tu pleurais

Je savais qu’il me faudrait coûte que coûte te soigner

Maintenant que nous sommes libres

Dans notre pays

Je me vante de t’avoir rencontré et aimé

Mais la mort t’a emmené

 

Où es-tu passé mon amour ?

Ou es ton sourire de neige ?

 

Figée je reste derriere ma fenêtre

Où je sens ta présence

Mais je ne te trouve plus

Je ne te vois plus

Si nous nous étions arrêtés

Dans cette maison à la lisière de la forêt

 

L’homme qui etait là aurait pu te sauver

 

Sandy Bel, poète amérindienne

Contact 

Photo de Gildas Pasquet

 

vendredi, 16 mai 2008

Toute la nuit...

1967033089.jpgToute la nuit nous avons ramé jusqu’au large

Aux mains du vent

Et rapatrié de la panse intime de la mer des cercueils mayas

Gravés en idéogrammes

 

Sur le sable

Nous avons recompté

Les syllabes

Plus jaunes que la rouille

 

Au moment de dire le nom

Des bourreaux ont surgi

Et s’avancent vers nous

L’ennemi qu’on n’attendait pas commence par effacer le verbe signe de notre identité

Peine perdue de tout un siècle 

Où l’amertume nous abat dans un vertige inouï

 

Nous avons fui dans le ravin avec des serpents

Malgré les nuits tumultueuses

Nous nous sommes endormis transis

Blottis les uns contre les autres comme des chimpanzés.

 

Aucun ne s’éveilla

Personne ne s’intéressa à nous

Seul dieu nous veillait

 

Nous avons perdu notre langue

Mais nous ne capitulerons pas,

Nous résisterons en rêvant d’autres mondes possibles

Les serpents et les bêtes affolées seront nos alliés.

 

Sandy Bel, poète amérindienne

Contact 

Peinture de Annie Caizergues 

Lent balancement de la houle

2140219548.jpgLent balancement de la houle, dans un ciel anis, déchiré du cri des mouettes. Les minarets s'inscrivent en volutes sur l'horizon. Là, tout près, le cargo mugit, la fumée s'échappe à gros bouillons. Gaétan n'a pas envie d'assister au départ, les mouchoirs agités qui s'envolent. Après trois semaines à Istanbul, l'idée de voyager sur ce bateau lui plaît. S'isoler, penser différemment peut-être. C'est alors qu'elle apparaît. Jamais il n'a vu de visage aussi défait. Elle marche comme un somnambule. Au moment où il ouvre la porte de sa cabine, elle s'évanouit devant lui. Il la prend dans ses bras et la dépose sur le lit, se frayant un chemin parmi les bagages. Il devine un je ne sais quoi de très jeune en elle, pourtant elle a peut-être le double de son âge. Cheveux fins, visage rond, presque lunaire, une douceur asiatique dans les traits. Une savante construction de lignes, d'arrondis, en arpèges, tout autour.
1031239653.jpgIl a l'impression par son regard, sa position, d'une échappée fulgurante dans l'intimité de quelqu'un. Elle dort, le visage légèrement apaisé. Il ferme la porte, s'assoit à côté du lit. Impossible de la quitter des yeux. Les machines vrombissent. Le cargo, avec des passagers à bord, se dirige vers Marseille. Comment peut-on souffrir à ce point ? Son coeur bat régulièrement. Il lui enlève les chaussures, ramène une couverture. Est-ce que je vais dormir, dans cet état ? Se promener sur le pont, bonne idée, respirer l'air du large. Il part à regret. Le navire s'élance sur la mer de Marmara, perlée de lumières. La nuit tombe, enfin le silence. Un vent puissant, roboratif, soulève l'écume. Il est heureux dans cette solitude. Devant ses yeux, elle danse toujours. Les reflets de la lune courent sur le glacis des vagues. Il imagine les criques brûlées de soleil, l'odeur des pins, des cyprès, les crépuscules amarante et puis l'histoire, majestueuse, inscrite dans les paysages. Mais ces sensations le laissent de marbre aujourd'hui. Il retourne près d'elle.

729052495.jpgRaymond Alcovère, début du roman "Le Sourire de Cézanne", éditions n & b

jeudi, 15 mai 2008

Appel à textes

Une nouvelle collection aux éditions Acoria

Collection Chercheurs d’Histoire

Dirigée par Anne Bourrel

Les éditions ACORIA lancent un appel à textes pour leur nouvelle collection.

Vous pouvez nous faire parvenir dès aujourd’hui

vos manuscrits de romans

liés à l’Histoire des XX et XXI siècles.

 

Concept : L’Histoire s’écrit, les idéologues la façonnent à leur manière, pour leur bien propre ou celui de quelques uns. L’écrivain, lui, se doit de relire ce qui a été écrit. Son individualité se glisse entre les lignes, il tisse une autre trame. Les histoires s’accrochent à l’Histoire pour nous la montrer nue et sanglante. C’est dans l’éclatante subjectivité du romancier, que l’Histoire ici se met en scène, pour que se déploie l’éventail du réel.

Cette collection propose des romans qui reviennent sur les évènements historiques qui ont façonné le vingtième siècle (et les tout débuts du vingt-et-unième siècle) dans les pays des cinq continents. Cet éclairage narratif et littéraire nous fera revivre ou découvrir des pans entiers de notre histoire mondiale récente.

Les romans proposés offriront aux lecteurs une très grande variété de thèmes ; de l’Histoire du Congo contemporain, jusqu’à la révolte des vignerons languedociens des années 70, en passant par le calvaire des boat people. Parfois l’auteur regardera l’Histoire avec un grand angle, parfois, il la prendra par le biais d’un évènement plus anodin. Néanmoins, la collection Chercheurs d’Histoire se situera toujours sur un mode littéraire et narratif.

• Lancement : fin 2008
• Nombre d’ouvrages à paraître par an : 4

• Responsable éditoriale : Anne Bourrel

• Illustration de couverture : Marc Na, œuvre originale

• Format : 14,5 cm x 22 cm

• Nombre de pages compris entre 170 et 300

 

Collection Chercheurs d’Histoire

Dirigée par Anne Bourrel

 

Envoyez vos manuscrits uniquement par mail à l’adresse suivante :

 

acoria.chercheurs.histoire@orange.fr

 

Visitez notre site :

 

La Cabane trempée 2008, c'est en cours

Et ça se déroule donc les :
Jeudi 1er Mai, puis le week-end du 3&4 Mai...,
Le 8 Mai, aussi...Suivi des week-ends du 10,11&12( pentecôte )
17&18, 24&25, et pour finir, 31Mai et 1er Juin...
 

Delbar Shahbaz, my world

1408216807.JPG"My painting is a kind of interpretation of my imaginative world, the unity   that is filled with narratives, poems and tales. Visual elements in my works are instead of some symbolic representations .I try to represent the world that an spectator can reach the implicit peace by looking at them. The elements are submerged in the space because they are all belongs to a super mundane world. I have two different collections of my paintings: one is called “an imaginary voyage” and the other is called”the feast of angles”. As you see, both of them are nearly belonged to the eastern belief .I attend to reach kind of nature which is forgotten, the nature interpreted by eastern concepts, which is neither completely abstract nor totally earth line! The light has special divinity in eastern culture, and I do pay attention to it and Its’ effects on colors, therefore I use mostly gold color or gold leaf in my paintings .Persian miniature and Islamic painting are some subjects that I am interested in .I appreciate their courage ness in using this amount of different glittering colors beside each other, also their deep concept are admirable. 773423253.JPGI hope my paintings can lead the spectator in this special world at least for a moment, so they will perceive the perfection of enjoyment in that instant." You can see some of my works in this site  http://www.bertrandjoliet.com/shahbaz/index.htm 

tel:00989123402280 Delbar Shahbaz

Intonations

447203550.jpg"Nos intonations contiennent notre philosophie de la vie, ce que la personne se dit à tout moment sur les choses."

Proust

D'après une photo de Gildas Pasquet

mercredi, 14 mai 2008

De la lumière avec du noir

377661069.jpg« Manet est plus fort que nous tous, il a fait de la lumière avec du noir. » 

Manet, Clair de lune sur le port de Boulogne

22:36 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : peinture, manet

Imaginer Mallarmé...

577903709.jpg"Imaginer Mallarmé dans un embouteillage sur une autoroute. Baudelaire idem. Proust, idem. Rimbaud à Baïkonour. Céline à Shangai. Saint-Simon partout. Il s'en tire mieux. Pourquoi."

Philippe Sollers, Carnet de nuit

Mallarmé par Manet

 

Du côté des courtisans

210009966.jpg« Le Président aime bien Catherine, assure un habitué de l’Elysée. Il voit dans ses yeux son propre reflet, ça le rassure. Il veut qu’on l’admire. Il adore les courtisans. Mais dans le fond il ne tient pas trop compte de ce qu’elle lui dit. Il reste persuadé qu’il n’a besoin de personne, qu’il s’est fait tout seul ».

Lire l'article entier ici

Carnet de nuit, suite...

  • 835474206.jpgCe n'est pas le temps qui fuit, mais une présence éveillée dans le temps
  • Nabokov: "Dans une oeuvre d'imagination de premier ordre le conflit n'est pas entre les personnages, mais entre l'auteur et le lecteur."

Philippe Sollers, Folio, 4,20 €

En feuilletant le Carnet de nuit de Philippe Sollers

  • 1999011050.jpgSi tout le monde ne prenait plus rien, rigoureusement, au sérieux, le Messie serait là dans l'heure qui suit.

 

  • Nietzsche : Les clowns et les danseurs de corde sont les seuls acteurs dont le talent est incontesté et absolu

 

  • Quand deux individus se désirent vraiment, le démon souffre.

 

©Edward Steichen, Towards the Light - Midnight, 1908, épreuve au charbon et platinotype (tiré de l'exposition : Rodin et la photographie)

 

 

lundi, 12 mai 2008

Sa pétulance et son espièglerie

« La haine que tant de gens sérieux ont du langage. Sa pétulance et son espièglerie, ils la remarquent ; mais ce qu’ils ne remarquent pas, c’est le bavardage à bâtons rompus et son laisser-aller si dédaigné sont justement le côté sérieux de la langue ».

Novalis

19:20 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langage, novalis