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mardi, 25 mars 2008

Les Essais de mon peigne, florilège de calembours

1148451912.jpgLes Essais de mon peigne", de Raymond Alcovère. est disponible avec le n°46 de Microbe : "Contact : Eric Dejaeger 

Quelques extraits :

  • Un seul hêtre vous manque et tout est des peupliers
  • Rire à gorge d'employé
  • Le citoyen lambada
  • La beauté du zeste
  • Chassez le naturiste, il revient au bungalow
  • Etc. plus de 150 autres à découvrir...

lundi, 24 mars 2008

Ciel de pagodes

672685731.jpgBlanc de l’aube. Tremblement du temps. Les nuages s’éloignent. Des signes apparaissent, à peine tangibles, un alphabet nouveau, frôlements de mer, odeurs de sauvagine, remuement des vagues.

La brume se mêle au soleil. Océan de neige, un grand calme. Je changerai non de vie, mais d’identité.

Je bois l’aube. Tremblements, orages, luxuriance. Ordalie de vents. Bégaiement du temps.

Tout peut s’arrêter car rien ne s’arrêtera jamais. L’abîme est un fracas. Ivre de colère, il s’abandonne. Les anges y volent obscurément, symphonie bleu nuit de la pluie et du vent.

Un virage s’amorce. La grande mue de la mer de nuages. Le vent s’efface pour laisser la place au jour. Ciel de pagodes, échelles vers le soleil.

Arrivée de toujours, qui t’en ira partout. La lumière chez Rimbaud, Cézanne, est partout présente, donnée, irradiante, primordiale.

Je devine un trois-mâts au mouillage, dans un mitan de bonace, illuné, la clairière des Antilles. Parfums frêles de vanille et de jasmin. Les palétuviers plongent leurs racines dans notre mémoire myosotis, aux reflets vert sauge.

Va-et-vient de l’aurore. Élévation. Hêtres pourpres, en robe garance. Le seul mot de liberté est tout ce qui m’exalte encore.

Grand désordre de  neige. Les météores s’effacent, perdues en circonvolutions.

Page blanche, moment de l’exaltation. La recherche du sens est peut-être la plus grande erreur, finalement.

Raymond Alcovère, 2002, photo de Gildas Pasquet

 

dimanche, 23 mars 2008

Début de roman

697958840.jpgPhoto : Gildas Pasquet

17:10 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : roman gildas pasquet

Des intellectuels chinois s'opposent à Pékin sur le Tibet

1926064221.jpgA lire ici, sur Rue89

Photo : Gildas Pasquet

12:10 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, chine, tibet

samedi, 22 mars 2008

Le quotidien de 68

1735242161.jpgUn nouveau site à découvrir

09:59 Publié dans Info | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : mai 68

bon Week-end

- Bon week-end pascal !

- Non, moi c'est Raymond

09:49 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : pâques, humour

vendredi, 21 mars 2008

Le silence du président

Encombrant Tibet : lire ici

Je vis un moment de temps pur

1037550473.JPGJe vis un moment de temps pur, je sens autour de moi les ramifications du monde, ses ondes nerveuses, toute cette énergie. La capter, la traduire, la rendre ! La plus grande beauté est éphémère, et pourtant permanente. J’ai trouvé l’angle, l’arme fatale, pour déjouer le complot : le temps ! Quitter celui de la consommation, de la culpabilité, de la haine, du ressentiment. Le temps c’est l’art tout simplement. Seul il permet de sortir du cercle. Là est le satori, caché sous la cendre, retenu prisonnier sous des couches de civilisation. Le monde s’illumine, s’ouvre, aérien, léger et dense… Comme la matière, faite de vide. Nous ne sommes que des particules. Un bloc de temps  pur, vivace, intense, sulfureux, tremblant dans la fine lumière du soir, vent coulis instillé à l’intérieur des fuseaux horaires retrouvés, vivable tout d’un coup, jouissif, sensuel.

Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", roman en cours d'écriture

Photo de Gildas Pasquet (Albi)

jeudi, 20 mars 2008

Heurs et moeurs de la presse dans notre beau pays

Lire ici

20:55 Publié dans Info | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, sarkozy, politique

Scanner

515043001.jpgNOUS TOURNONS EN ROND DANS LA NUIT ET NOUS SOMMES DEVORES PAR LE FEU  (HURLEMENTS EN FAVEUR DE GUY DEBORD)

Pièce pamphlétaire pour trois films et sept acteurs
d’après l’œuvre critique et cinématographique de
Guy Debord 

du 1er au 12 avril Théâtre du Hangar à Montpellier

Le vent du printemps

Le vent du printemps

Disperse les fleurs de mon rêve.

Eveillé, mon coeur en tremble encore.

 

Les nuages en travers des cîmes,

Sont emportés par le vent.

A l'aurore

Crient les oies sauvages

Qui fuient par-dessus les montages

Moine Saigyô

00:14 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, printemps, saigyo

mercredi, 19 mars 2008

Il neigeait

160845300.jpg« Il neigeait, et voici, nous en dirons merveilles : l’aube muette dans sa plume, comme une grande chouette fabuleuse en proie aux souffles de l’esprit, enflait son corps de dahlia blanc."

Saint-John Perse

Monet  "La pie, effets de neige"

mardi, 18 mars 2008

Le bonheur est une idée neuve

772533361.jpgJ’ai vu hier un film qui m’a beaucoup frappée : « La Fabrique des sentiments » de Jean-Marc Moutout, avec Elsa Zylberstein, quelle magnifique actrice ! Le regard du réalisateur est froid et passionnant. Une jeune femme, qui réussit dans son métier et sa vie professionnelle, voudrait vivre sa vie amoureuse de la même façon. Elle fait appel au « Speed dating », c’est hallucinant – déjà le mot dit tout, et en anglais bien sûr - les gens ont sept minutes pour se présenter à l’autre, tenter de le séduire et obtenir un rendez-vous. C’est un jeu de chaises musicales, ils passent ensuite à quelqu’un d’autre, sept minutes à chaque fois et à la chaîne… La jeune femme ne sait plus ce que faire de sa vie, ni comment ; elle a du temps disponible pour l’amour, mais cet univers lui échappe, puisque elle est passée de l’autre côté, celui de la fabrique des sentiments justement. Et tous les gens autour d’elle sont perdus, à errer dans un monde qui les fuit, sur le fond, celui du travail et de l’efficacité : pourtant ils en sont les maîtres (la jeune femme est clerc de notaire puis notaire, c’est bien vu). Les hommes sont eux aussi en apesanteur dans le film, les anciens schémas ont sauté, les femmes sont leurs égales, elles veulent tout, comme eux, résultat ils s’évanouissent le plus souvent, ils s’effilochent… Il y a une mise en perspective réussie avec la grand-mère, qui parle de son mariage, l’amour à son époque on ne s’en souciait pas trop, et là, on comprend, le bonheur est une idée neuve, bien sûr !

Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", roman en cours d'écriture

lundi, 17 mars 2008

Comme en amour

Une fois que le charme est rompu, l'Histoire peut-elle recommencer ?

Vous le saurez peut-être en lisant ici

Le baroque...

2035962906.JPGLe baroque, je l’ai compris ici, c’est effacer, détourner, tordre, pulvériser, déplacer, puiser au cœur du mouvement. Pas de fixité. Tout art est baroque. Magique, il plie la réalité, l’incurve, la déroute. Il y a une seule chose stable, disent les taoïstes, c’est le changement. L’art change avec le temps, il en épouse les contours. On peut regarder le même chef d’œuvre des années après, il nous aura devancé. Le baroque c’est entrer dans l’univers des possibles. La réalité s’efforce de ressembler à l’art, sans succès. Ici tout me ramène à toi, voilà ce que me racontent ces dentelles de pierre, sonates en or mineur, pizzicato, ces rideaux fuchsia, enluminures, linéaments, façades ondoyantes de palais, volupté ciselée dans le marbre.

Raymond Alcovère, extrait de Solaire, roman en cours d'écriture 

Photo : Gildas Pasquet 

Delbar Shahbaz, peintre iranienne, suite

1708611277.JPG1929464438.jpgVoir ici

dimanche, 16 mars 2008

Un bon éditeur ?

C'est celui qui médite !

(Geluck)

03:34 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : humour, éditeur, geluck

Delbar Shahbaz, peintre iranienne

1142831866.jpg882978982.jpgLe peintre Bertrand Joliet lui laisse une place sur son site, voir iciCalendar

samedi, 15 mars 2008

Pour les amateurs d'art digital : "women in art"

Women in Art, by Philip Scott Johnson (Eggman913) 2007

10:32 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art digital, women in art

L'écriture penchée des nuages

455296052.jpgJe voudrais être au plus près du monde mais il m’échappe toujours. Une ombre de banyan s’étend mollement sur la mer.

Tout est entré dans le ciel. La nuit est musicale, heureusement. On y lit la portée du jour, nervures, entrelacs, déchirures, reconquêtes, fractures, apaisement.

Les bateaux sont des libellules d’eau. Le navire décrit une courbe pour éviter les îles qui avancent, promontoires menaçants.

Je vois les reflets d’une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. François-René, ta langue est un paroxysme, cet océan aussi le tien.

La sirène du steamer mugit. La fumée s’échappe à gros bouillons et rejoint les nuages, effacées leurs traces. Le sillon se dévide dans une infinie lenteur. L’horizon s’enflamme de jets saccadés, monstrueux, barbaresques. Le ciel est une lutte, un amas de lances, un combat fratricide. Ainsi le ciel. De grandes orgues joufflues gonflées de nuit. Une symphonie du nouveau monde.

Lumière plombagine. Les éclairs  ouvrent des plaies, un écrin d’enluminures. Reflets zinzolins de l’aurore, devant.

A un moment il  ne reste que la fuite, se dissimuler. Fixer des silences, des pauses, masquer le tumulte, l’arrogance, la brutalité du monde.

Pluie incessante et chaude. Écriture penchée des nuages. Flaques grises dans les sous-bois de la nuit. Des arbres si haut qu’on en décèle à peine la hauteur.

Les bruits émeraude parviennent étouffés. La chouette est seule dans le silence à ignorer l’obscur. Pour elle l’univers brille d’une étrange lumière, argentée, déployée par une main invisible mais partout présente, l’or du temps.

Ce n’est pas un départ, mais une suite. Présence, présence seule. Tisser les mots, le silence et les notes de la pluie. Tisser tout fragment de l’univers.

Voici les grandes plaines de l’ombre. Ce gris me plaît. J’arpente des frondaisons. L’obscur est éphémère. Les nuages sont l’architecture du monde.

Les variations Goldberg s’inscrivent dans le contour bleu du ciel, le pli de la mer, ses ondulations. Constellations blanches, irisées, qui flottent, tout autour.

Paul ton œuvre est devant mes yeux. Un repos, une paix de l’âme. Lés immenses, tendus de soleil. Les couleurs crient, répondent, se repoussent, ce dialogue entre elles est notre viatique, nous qui ne savons rien, qu’interroger le silence, à grands traits rageurs, impatients. J’aurais voulu décrire ta palette, son scintillement, comme toi éclairer la nuit. Elle parle de l’innocence, elle remonte loin dans l’histoire. Parfois on y distingue une obscurité de caverne, une profondeur d’ébène, chaude, puis éclate un fraternel printemps.

On ne construit pas de palais sur la mer. Ce sont pourtant les seuls visibles, le réel un rideau de fumée.

Ici, là, une trouée, halo argenté, portée musicale. Le reflet d’un poisson volant. L’ombre de Walt Whitman. Lourds nuages cendrés. Point d’interrogation.

Raymond Alcovère. 2002. Ce texte raconte un épisode de la vie du poète Saint-John Perse, son exil en 1940. En arrivant à New-York, il apprend la mort de son ami Paul Klee (ce dernier élément est fictif, il n'a pas été l'ami du peintre).