jeudi, 14 février 2008
Est-ce qu'on tue le Remords
Partir.
Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-
panthères, je serais un homme-juif
un homme-cafre
un homme-hindou-de-Calcutta
un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas
l'homme-famine, l'homme-insulte, l'homme-torture
on pouvait à n'importe quel moment le saisir le rouer
de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir
de compte à rendre à personne sans avoir d'excuses à présenter à personne
un homme-juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot
mais est-ce qu'on tue le Remords, beau comme la
face de stupeur d'une dame anglaise qui trouverait
dans sa soupière un crâne de Hottentot?
Aimé Césaire
20:54 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Aimé Césaire, Gildas Pasquet, littérature, poésie, photo
Commentaires
Ah! cahier d'un retour au pays natal. Magie, magie! Merci, amigo, je danse de plaisir!
Écrit par : Bona | jeudi, 14 février 2008
Quelle force dans cette écriture! Pour moi qui apprends juste à écrire : quelle leçon ! Ecrire avec ses tripes, rends tout ce que l'on exprime beau. Merci Raymond de m'enrichir ainsi.
Hélène Ourtiès
Écrit par : Hélène | vendredi, 15 février 2008
Chapeau !
Les références, Ray, s'il te plait, quand tu as le temps.
Écrit par : Éric | vendredi, 15 février 2008
Extrait du
Cahier d'un Retour
au pays natal
(Présence Africaine éditeur)
http://www.franceweb.fr/poesie/cesair1.htm
Écrit par : Ray | vendredi, 15 février 2008
Je l'ai commandé cet après-midi.
Écrit par : Éric | samedi, 16 février 2008
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