jeudi, 21 février 2008
Extension du domaine de la vulgarité
13:45 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, Sarkozy, Jeanne Cherhal
mercredi, 20 février 2008
Lecture concert, Assis sur la falaise
Mardi 4 mars 2008, à 19 H, à Clermont l'Hérault, entrée libre
Ecriture et voix : Françoise Renaud
Compositions et violon : Frédéric Tari
Mise en scène : Laurent Dhume
04 67 96 31 63
19:50 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lecture concert, Littérature, Françoise Renaud
La bonté de la nuit
... Maintenant nous étions dans l'ombre. La lune avait disparu derrière les toits de l'église et glissait vers l'occident. Là-bas, haute, très haute dans le ciel, elle se penchait sur les balustrades, les voûtes, les terrasses du château d'Aumelas dressé là comme calciné, tout droit, par le feu de Dieu, à mi-chemin des astres. Elle se penchait sur ce silence, cette présence pétrifiée hors du temps, cette veille d'une attente d'éternité. A la pointe effilée de la tour, à l'extrême nord, il y avait une chouette aussi immobile que le château et qui, noire sur le ciel, jetait chaque minute une sorte d'appel à la justice du monde sidéral ; désespoir de ces pierres désertes noyées de lune et que le passé n'en finissait plus d'abandonner à jamais. La lune entra par les fins contreforts, dans des salles dont les murs éboulés s'ouvraient sur le gouffre ténébreux des bois de chênes verts. Châtelaine sur la tour, elle semblait contempler, par les trous béants des pierres, son empire. Elle vit la coquille qui dessine comme un soleil de pierre au-dessus d'un trône écroulé. Elle entra dans la pure église plus ouverte sur la nuit que le flanc de son Christ disparu. Longuement entre les tas de gravats elle caressa les murs et s'agenouilla sur d'antiques tombeaux, sans pierre, sans inscription, sans nom. Elle réveilla sous le ciel l'angoisse des voûtes. Puis elle reprit sa haute ascension dans un ciel de lumière, laissant aux grands rouvres, droits sur les crêtes, la royale robe d'un manteau d'ombre...
Max Rouquette, extrait de Vert Paradis
03:50 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, Max Rouquette, nuit
Chute
00:50 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ponson du Terrail, humour, Gildas Pasquet
mardi, 19 février 2008
Toujours d'actualité !
«Si les gens savaient par quels petits hommes ils sont gouvernés, ils se révolteraient vite.»
[ Charles-Maurice de Talleyrand ]
17:19 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, Talleyrand, Sarkozy
La mort de Costesoulane
Costesoulane attendait les perdreaux et c'est la mort qui vint. Et la mort qui était pour les perdreaux servit pour lui. Et les perdreaux qui devaient être froids et l'œil voilé à l'heure où le soleil se couche, ce soir étaient encore chauds et vifs, et leur sang qui devait rougir le gravier bleu de la forêt était encore tapi dans la ténèbre de leurs veines et courait sous la peau à chaque coup pressé de ces cœurs serrés comme des poings de colère.
Mais les pierres eurent leur part de sang rouge, celui de Costesoulane, parce qu'il était dit et écrit qu'en ce jour le sacrifice du sang devait s'accomplir dans ce lieu désert de notre terre, sous un ciel mourant, et dans le souffle d'un vent qui a vu bien d'autres drames. Costesoulane vida sur les pierres toute la chaleur de ses veines, son sang venu de l'obscurité de son cœur et comme surpris de tant de lumière et de tant d'espace, coulait doucement sur la roche et serpentait comme un voyageur de hasard -- il s'accrochait aux fils de l'herbe, aux brindilles du thym, il descendait dans les creux entre les pierres et il fumait doucement et l'air en était tremblant. Costesoulane attendait les perdreaux et il ne savait pas pourquoi il était là, couché sur le ventre, avec cette tendresse qui lui faisait regarder de si près et avec tant de patience les herbes, les pierres et un trou de fourmis.
Max Rouquette, extrait de La mòrt de Còstesolana (Verd Paradis I)
Version originale en occitan parue aux éditions I.E.O.
Traduction française d'Alem Surre-Garcia disponible aux éditions du Rocher.
Plus d'infos sur Max Rouquette sur Cardabelle, le superbe site de Georges Souche
00:10 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, Max Rouquette, Vert paradis, Frédérique Azaïs
lundi, 18 février 2008
L’Art commence quand...
« L’Art commence quand, après une longue et patiente partie d’échecs, d’un coup de genou sous la table on fait tout valser ».
Thierry Vernet
A lire ici, sur le blog de J.L.K. une note sur les Carnets de Thierry Vernet
« Si l’on tue en soi-même l’espérance du Paradis, on n’hérite que de l’Enfer. C’est, me semble-t-il, le choix de notre civilisation ».
12:04 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Art, Thierry Vernet, peinture
Prophétie
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11:16 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, littérature, Aimé Césaire, Gildas Pasquet
dimanche, 17 février 2008
Qui te l'a lu ?
Un ministre en croise un autre. « J’ai vu que tu venais de sortir un bouquin. Qui te l’a écrit ? » Et l’autre de rétorquer : « Et toi, qui te l’a lu ? »
11:50 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, livre, nègres
samedi, 16 février 2008
Indigents de Dublin (recueil instantané) de Eric Dejaeger
Un peu d'Eire, ça fait Dublin ! Eric Dejaeger est un "fondu", comme on dit, de Richard Brautigan, dont il a traduit d'ailleurs bon nombre de poèmes inédits. Retour de Dublin, où il a passé quelques jours pendant les fêtes de fin d'année, il propose ici dans ce court recueil (agrémenté de superbes photos) une suite de poèmes, où on retrouve sa plume, tour à tour légère, désabusée, caustique, grinçante mais toujours profondément humaine et bienveillante. Dublin est sans doute une des villes les plus "littéraires" du monde (personnellement je n'y suis jamais allé mais j'ai l'impression de bien la connaître), pourtant le regard de Eric Dejaeger nous offre une autre ville, plus étrange, plus déroutante encore que ce qu'on avait imaginé.
Dans la foule
sur O'Connell Street
une petite vieille
brandit une pancarte
anti I.V.G. :
"Think of all those children
murdered before being born !"
ou un truc approchant
Se rend-elle seulement compte
qu'elle n'a absolument
plus rien à craindre ?
Et voici le poème qui clôt le recueil :
Dublin
dit-on
est en pleine croissance
économique.
J'ai rarement vu
autant de clochards
et de mendiants
dans une ville
en pleine expansion.
Joyce pourrait écrire
Dublosers
ou
Indigents de Dublin
INDIGENTS DE DUBLIN : des textes écrits à et sur Dublin pendant une semaine de vacances, dactylographiés et mis en page par l’auteur dès son retour et ce en moins d’une journée, d’où le sous-titre : recueil instantané. Tirage strictement limité à 50 exemplaires numérotés et nominatifs.
Format A5 / Couverture 180gr avec photo en couleur ajoutée / 52 pages sur papier 100gr blanc / Textes imprimés en vert et illustrés de 12 photos en couleur.
Si intéressé par un exemplaire, contactez l’auteur : ericdejaeger@yahoo.fr
18:10 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, critique, Eric Dejaeger, Indigents de Dublin
Shoah: Veil juge l'idée de Sarkozy "insoutenable"
09:42 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, Sarkozy, Shoah
vendredi, 15 février 2008
Les faits auront parlé pour moi (Une lettre imaginaire d’Emile Zola)

Raymond Alcovère (inédit)
20:28 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Raymond Alcovère, inédit, Emile Zola, lettre imaginaire
jeudi, 14 février 2008
Est-ce qu'on tue le Remords
Partir.
Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-
panthères, je serais un homme-juif
un homme-cafre
un homme-hindou-de-Calcutta
un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas
l'homme-famine, l'homme-insulte, l'homme-torture
on pouvait à n'importe quel moment le saisir le rouer
de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir
de compte à rendre à personne sans avoir d'excuses à présenter à personne
un homme-juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot
mais est-ce qu'on tue le Remords, beau comme la
face de stupeur d'une dame anglaise qui trouverait
dans sa soupière un crâne de Hottentot?
Aimé Césaire
20:54 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Aimé Césaire, Gildas Pasquet, littérature, poésie, photo
Ouvrir les fenêtres
Pierre Bonnard (1867–1947), The Open Window, 1921, Collection Phillips, Washington
20:40 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Bonnard, peinture, fenêtre
Vis-à-vis
"Votre oeuvre peut-elle faire vis-à-vis à la pleine campagne et au bord de la mer ?"
Walt Whitman (phrase en exergue du "Serpent d'étoiles" : roman de Jean Giono)
Pierre Bonnard
00:40 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Walt Whitman, Jean Giono, Pierre Bonnard
mercredi, 13 février 2008
Désolation
13:49 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, Carla Bruni, Sarkozy
Je ne connais pas la Provence
Je ne connais pas la Provence. Quand j'entends parler de ce pays, je me promets bien de ne jamais y mettre les pieds. D'après ce qu'on m'en dit, il est fabriqué en carton blanc, en décors collés à la colle de pâte, des ténors et des barytons y roucoulent en promenant leur ventre enroulé de ceintures rouges; des poètes officiels armés de tambourins et de flûtes "bardent" périodiquement en manifestations lyriques qui tiennent moins de la poésie que d'une sorte de flux cholériforme.
J'aime la noblesse et la grâce, et cette gravité muette des pays de grande valeur. Non, je n'irai jamais dans cette Provence qu'on me décrit.
Pourtant j'habite les pentes d'une colline couverte d'oliviers et, devant ma terrasse, Manosque et ses trois clochers s'arrondit comme une ville orientale.
La Durance qui coule au fond de notre petite vallée sent déjà s'approcher les grandes plaines du Comtat. Pendant les crues de cet hiver, les hautes barres d'eau qui traversaient notre vallée mettaient à peine sept heures pour aller à Avignon.
Et la montagne de Lure nous abrite; or elle bouche le mont Ventoux, et ce pays-ci je ne le quitterai jamais; il m'a donné, il me donne encore chaque jour, tout ce que j'aime.
On est d'abord touché par un silence qui repose sur toute l'étendue du pays. Sur les vastes plateaux recouverts d'amandiers à l'époque où les arbres sont en fleur, on entend à peine le bruit des abeilles. On peut marcher des journées entières seul avec soi-même, dans une joie, un ordre, un équilibre, une paix incomparables. Non pas tous à la fois, mais un à un, vous laissant toujours un ami végétal et fleuri qui vous accompagne un peu plus loin puis vous laisse, vous ayant confié à un autre, et ainsi la terre peu à peu monte et vous fait pénétrer dans le ciel à mesure que vous passez des bras de l'amandier aux mains des tilleuls, puis des châtaigniers, puis des trembles et alors l'ondulation des terres vierges toutes nues se compose devant vous avec les lentes harmonies d'une ivresse divine.
Il faut alors quelques pas - et ils ont l'air de parcourir une distance magique - pour apercevoir la toiture du monde; les immenses montagnes avec leurs pentes glacées. Il a suffi d'un jour pour que ce pays vous ait fait comprendre l'organisation la plus noble de la terre. Sa simplicité pleine de sagesse vous a obligé à la plus paisible, à la plus durable des joies. Il vous a entouré d'une logique si éblouissante que vous êtes désormais habité par un dieu de lumière et de pureté.
Mais il prépare votre retour par des chemins noués à des ruisseaux. Rien ne troublera plus votre sérénité. Le mariage de votre âme et de ce pays ne se défera plus. Pour retrouver les hommes, vous n'avez plus besoin de descendre. Vous les trouverez à cette hauteur: silencieux et sévères comme la terre, travaillant dans des champs qui entourent des temples, labourant des vergers d'oliviers au milieu de l'ordre des collines, reposant leurs regards par le spectacle de leurs villages agglomérés comme des nids de guêpes au milieu de la blanche odyssée des nuages.
Vous aurez le désir d'être comme eux; vous entrerez sous la couverture de tuiles du village gris. On vous verra peut-être encore une fois au détour du chemin et puis vous pénétrerez sous la toiture du village et on ne vous verra plus: comme ces ruisseaux d'eau pure que personne ne voit, qui vivent sous la toiture des montagnes, dans la splendeur des roches profondes; comme tous ceux qui on disparu ici dont on n'entend jamais plus parler, et puis, un jour, à la croisée d'un chemin, on rencontre un homme, on se dit:
"Mais je le connais."
Puis on se dit:
"Mais non, voyons, il n'était pas si vert."
Ne l'ayant pas reconnu tel que la joie et la paix quotidiennes l'ont changé.
Il paraît qu'il existe une Provence en félibres.
Je ne la connais pas.
Jean Giono
00:55 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Jean Giono, Paul Cézanne, Provence
mardi, 12 février 2008
Fruits
Jean Giono – Philémon
17:07 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jean Giono, littérature
Toute humeur est tumeur
« Toute humeur est tumeur. Il y a des gens qui transforment tout en guérilla. Ils sont dangereux, chefs ou ministres, ils font du gouvernement une faction. Ils ont le sens faussé et le cœur gâté. Le seul moyen de gagner avec eux, c’est de les fuir aux antipodes.»
Baltasar Gracian
11:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, littérature, Baltasar Gracian
lundi, 11 février 2008
Rainbow pour Rambaud
19:50 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, Sarkozy