vendredi, 21 mars 2008
Le silence du président
18:49 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, sarkozy, tibet, chine
Je vis un moment de temps pur
Je vis un moment de temps pur, je sens autour de moi les ramifications du monde, ses ondes nerveuses, toute cette énergie. La capter, la traduire, la rendre ! La plus grande beauté est éphémère, et pourtant permanente. J’ai trouvé l’angle, l’arme fatale, pour déjouer le complot : le temps ! Quitter celui de la consommation, de la culpabilité, de la haine, du ressentiment. Le temps c’est l’art tout simplement. Seul il permet de sortir du cercle. Là est le satori, caché sous la cendre, retenu prisonnier sous des couches de civilisation. Le monde s’illumine, s’ouvre, aérien, léger et dense… Comme la matière, faite de vide. Nous ne sommes que des particules. Un bloc de temps pur, vivace, intense, sulfureux, tremblant dans la fine lumière du soir, vent coulis instillé à l’intérieur des fuseaux horaires retrouvés, vivable tout d’un coup, jouissif, sensuel.
Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", roman en cours d'écriture
Photo de Gildas Pasquet (Albi)
03:10 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : raymond alcovère, le bonheur est un drôle de serpent, albi, gildas pasquet, en cours d'écriture, littérature, photo
jeudi, 20 mars 2008
Heurs et moeurs de la presse dans notre beau pays
20:55 Publié dans Info | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, sarkozy, politique
Scanner
NOUS TOURNONS EN ROND DANS LA NUIT ET NOUS SOMMES DEVORES PAR LE FEU (HURLEMENTS EN FAVEUR DE GUY DEBORD)
Pièce pamphlétaire pour trois films et sept acteurs
d’après l’œuvre critique et cinématographique de
Guy Debord
10:11 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : scanner, théâtre, guy debord
Le vent du printemps
Le vent du printemps
Disperse les fleurs de mon rêve.
Eveillé, mon coeur en tremble encore.
Les nuages en travers des cîmes,
Sont emportés par le vent.
A l'aurore
Crient les oies sauvages
Qui fuient par-dessus les montages
Moine Saigyô
00:14 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, printemps, saigyo
mercredi, 19 mars 2008
Il neigeait
« Il neigeait, et voici, nous en dirons merveilles : l’aube muette dans sa plume, comme une grande chouette fabuleuse en proie aux souffles de l’esprit, enflait son corps de dahlia blanc."
Saint-John Perse
Monet "La pie, effets de neige"
01:03 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : saint-john perse, littérature, monet
mardi, 18 mars 2008
Le bonheur est une idée neuve
J’ai vu hier un film qui m’a beaucoup frappée : « La Fabrique des sentiments » de Jean-Marc Moutout, avec Elsa Zylberstein, quelle magnifique actrice ! Le regard du réalisateur est froid et passionnant. Une jeune femme, qui réussit dans son métier et sa vie professionnelle, voudrait vivre sa vie amoureuse de la même façon. Elle fait appel au « Speed dating », c’est hallucinant – déjà le mot dit tout, et en anglais bien sûr - les gens ont sept minutes pour se présenter à l’autre, tenter de le séduire et obtenir un rendez-vous. C’est un jeu de chaises musicales, ils passent ensuite à quelqu’un d’autre, sept minutes à chaque fois et à la chaîne… La jeune femme ne sait plus ce que faire de sa vie, ni comment ; elle a du temps disponible pour l’amour, mais cet univers lui échappe, puisque elle est passée de l’autre côté, celui de la fabrique des sentiments justement. Et tous les gens autour d’elle sont perdus, à errer dans un monde qui les fuit, sur le fond, celui du travail et de l’efficacité : pourtant ils en sont les maîtres (la jeune femme est clerc de notaire puis notaire, c’est bien vu). Les hommes sont eux aussi en apesanteur dans le film, les anciens schémas ont sauté, les femmes sont leurs égales, elles veulent tout, comme eux, résultat ils s’évanouissent le plus souvent, ils s’effilochent… Il y a une mise en perspective réussie avec la grand-mère, qui parle de son mariage, l’amour à son époque on ne s’en souciait pas trop, et là, on comprend, le bonheur est une idée neuve, bien sûr !
Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", roman en cours d'écriture
00:07 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : raymond alcovère, le bonheur est un drôle de serpent, la fabrique des sentiments, elsa zylberstein
lundi, 17 mars 2008
Comme en amour
Une fois que le charme est rompu, l'Histoire peut-elle recommencer ?
20:11 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, sarkozy, élections municipales
Le baroque...
Le baroque, je l’ai compris ici, c’est effacer, détourner, tordre, pulvériser, déplacer, puiser au cœur du mouvement. Pas de fixité. Tout art est baroque. Magique, il plie la réalité, l’incurve, la déroute. Il y a une seule chose stable, disent les taoïstes, c’est le changement. L’art change avec le temps, il en épouse les contours. On peut regarder le même chef d’œuvre des années après, il nous aura devancé. Le baroque c’est entrer dans l’univers des possibles. La réalité s’efforce de ressembler à l’art, sans succès. Ici tout me ramène à toi, voilà ce que me racontent ces dentelles de pierre, sonates en or mineur, pizzicato, ces rideaux fuchsia, enluminures, linéaments, façades ondoyantes de palais, volupté ciselée dans le marbre.
Raymond Alcovère, extrait de Solaire, roman en cours d'écriture
13:25 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : raymond alcovère, solaire
Delbar Shahbaz, peintre iranienne, suite
00:17 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : delbar shahbaz, peinture, iran
dimanche, 16 mars 2008
Un bon éditeur ?
C'est celui qui médite !
(Geluck)
03:34 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : humour, éditeur, geluck
Delbar Shahbaz, peintre iranienne
00:43 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, iran, delbar shahbaz
samedi, 15 mars 2008
Pour les amateurs d'art digital : "women in art"
10:32 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art digital, women in art
L'écriture penchée des nuages
Tout est entré dans le ciel. La nuit est musicale, heureusement. On y lit la portée du jour, nervures, entrelacs, déchirures, reconquêtes, fractures, apaisement.
Les bateaux sont des libellules d’eau. Le navire décrit une courbe pour éviter les îles qui avancent, promontoires menaçants.
Je vois les reflets d’une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. François-René, ta langue est un paroxysme, cet océan aussi le tien.
La sirène du steamer mugit. La fumée s’échappe à gros bouillons et rejoint les nuages, effacées leurs traces. Le sillon se dévide dans une infinie lenteur. L’horizon s’enflamme de jets saccadés, monstrueux, barbaresques. Le ciel est une lutte, un amas de lances, un combat fratricide. Ainsi le ciel. De grandes orgues joufflues gonflées de nuit. Une symphonie du nouveau monde.
Lumière plombagine. Les éclairs ouvrent des plaies, un écrin d’enluminures. Reflets zinzolins de l’aurore, devant.
A un moment il ne reste que la fuite, se dissimuler. Fixer des silences, des pauses, masquer le tumulte, l’arrogance, la brutalité du monde.
Pluie incessante et chaude. Écriture penchée des nuages. Flaques grises dans les sous-bois de la nuit. Des arbres si haut qu’on en décèle à peine la hauteur.
Les bruits émeraude parviennent étouffés. La chouette est seule dans le silence à ignorer l’obscur. Pour elle l’univers brille d’une étrange lumière, argentée, déployée par une main invisible mais partout présente, l’or du temps.
Ce n’est pas un départ, mais une suite. Présence, présence seule. Tisser les mots, le silence et les notes de la pluie. Tisser tout fragment de l’univers.
Voici les grandes plaines de l’ombre. Ce gris me plaît. J’arpente des frondaisons. L’obscur est éphémère. Les nuages sont l’architecture du monde.
Les variations Goldberg s’inscrivent dans le contour bleu du ciel, le pli de la mer, ses ondulations. Constellations blanches, irisées, qui flottent, tout autour.
Paul ton œuvre est devant mes yeux. Un repos, une paix de l’âme. Lés immenses, tendus de soleil. Les couleurs crient, répondent, se repoussent, ce dialogue entre elles est notre viatique, nous qui ne savons rien, qu’interroger le silence, à grands traits rageurs, impatients. J’aurais voulu décrire ta palette, son scintillement, comme toi éclairer la nuit. Elle parle de l’innocence, elle remonte loin dans l’histoire. Parfois on y distingue une obscurité de caverne, une profondeur d’ébène, chaude, puis éclate un fraternel printemps.
On ne construit pas de palais sur la mer. Ce sont pourtant les seuls visibles, le réel un rideau de fumée.
Ici, là, une trouée, halo argenté, portée musicale. Le reflet d’un poisson volant. L’ombre de Walt Whitman. Lourds nuages cendrés. Point d’interrogation.
Raymond Alcovère. 2002. Ce texte raconte un épisode de la vie du poète Saint-John Perse, son exil en 1940. En arrivant à New-York, il apprend la mort de son ami Paul Klee (ce dernier élément est fictif, il n'a pas été l'ami du peintre).
00:49 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, saint-john perse, paul klee
vendredi, 14 mars 2008
Le Magazine de Autour des Auteurs n° 7 est en ligne
Le Magazine Autour des Auteurs n° 7 est en ligne, voir ici
Littérature, arts plastiques, chroniques, nous recherchons pour les prochains numéros des textes inédits : les faire parvenir à Françoise Renaud : renaudfran@free.fr
14:45 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérauture, autour des auteurs
Paul Klee et Pierre Boulez, une exposition à Bruxelles
"Si vous n'êtes préoccupé que par votre propre univers, vous finissez par tourner en rond faute d'arriver à trouver des solutions qui vous satisfassent, parce que cet univers devient trop familier. C'est pourquoi j'ai toujours essayé de regarder ailleurs, de façon à voir les solutions que les autres trouvaient à leurs problèmes, pour voir si je pouvais transposer ces solutions. Quand j'ai vu les cours donnés par Klee au Bauhaus, j'ai constaté que ce qu'il disait sur la perspective, sur la couleur, sur l'espace, sur la divisibilité ou l'indivisibilité pouvait se rapporter à la musique. La perspective, par exemple, c'est le temps en musique. Mais il reste une grande différence entre peinture et musique : là où la peinture peut être absorbée d'une seule traite - vous regardez un tableau, vous en avez une perception globale - la musique ne peut être absorbée que rétroactivement, de l'effort que vous faites pour concevoir un ensemble au départ d'une suite de perceptions instantanées. Vous êtes obligé de passer par toute l'œuvre avant de savoir ce qu'elle veut dire, d'où elle vient et où elle va : c'est ce qui rend la compréhension de la musique contemporaine plus difficile que celle de la peinture contemporaine."
Pierre Boulez
Pierre Boulez découvrit l'œuvre de Klee en 1948 et lui consacra un livre majeur : "Le pays fertile", allusion à une célèbre peinture de Klee réalisée après un voyage en Egypte et montrant le damier des champs autour du Nil. Ici, pas de figuration au sens propre, mais Klee réinvente ce damier en y mettant un rythme tout musical.
Rapport intime à la musique
Klee, né près de Berne, d'un professeur de musique et d'une chanteuse, se voyait d'abord musicien, il restera toute sa vie un excellent violoniste (un instrument qu'il jouait depuis l’âge de 6 ans). Il jouera dans un orchestre symphonique et continuera toute sa vie à jouer chaque jour une heure de violon. Son père, despote domestique, voulait qu'il devienne musicien, il choisit la peinture, aussi pour se démarquer d'un père si puissant.
Klee nourri par les sciences
De la même façon que le musicien Boulez a été nourri par le peintre Klee, le peintre Klee a-t-il été, comme tente de le démontrer le reste de l'exposition bruxelloise, nourri par sa fréquentation des autres arts, musique et théâtre pour commencer ? "Je pense qu'il a surtout été nourri par les sciences. Il a puisé des idées par exemple dans la botanique, le processus de croissance des arbres, et la façon dont une feuille reproduit à l'infime le développement d'un arbre. Il a aussi tiré de l'architecture des idées pour relativiser la perspective, les notions d'espace ou de divisibilité de l'espace. Je ne suis pas sûr par contre qu'il ait beaucoup tiré de la musique, où ses goûts étaient plutôt conservateurs : on croit toujours que quelqu'un qui est aventureux dans un domaine l’est dans tous les domaines, alors qu'il a au contraire besoin de se rassurer dans d'autres domaines." Et quand on demande à Boulez, musicien sans nul doute aventureux, dans quels domaines il a besoin de se rassurer, il confie : "Les sciences ! Leurs avancées sont souvent vertigineuses, et je préfère parfois ne pas y songer."
L'épitaphe que Klee avait demandé de placer sur sa tombe est restée célèbre : "Je suis insaisissable dans l'immanence. Car je réside aussi bien chez les morts que chez les êtres qui ne sont pas encore nés. Un peu plus proche du cœur de la création qu'il n'est habituel. Et cependant pas autant que je le souhaiterais."
"Paul Klee, le théâtre de la vie", au Palais des Beaux-Arts, à Bruxelles, jusqu'au 11 mai. Tous les jours sauf lundi, de 10h 18h. Jeudi, de 10 h à 21h.
00:10 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : peinture, musique, paul klee, pierre boulez
jeudi, 13 mars 2008
Marseillais encore un effort...
13:16 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : élections, politique, marseille
L'extraordinaire du roman
"L'extraordinaire du roman, c'est que pour comprendre le réel objectif, il invente d'inventer. Ce qui est menti dans le roman libère l'écrivain, lui permet de montrer le réel dans sa nudité. Ce qui est menti dans le roman est l'ombre sans quoi vous ne verriez pas la lumière. Ce qui est menti dans le roman sert de substratum à la vérité. On ne se passera jamais du roman, pour cette raison que la vérité fera toujours peur, et que le mensonge romanesque est le seul moyen de tourner l'épouvante des ignorantins dans le domaine propre au romancier. Le roman, c'est la clef des chambres interdites de notre maison."
Aragon
00:11 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, roman, aragon, jean-luc aribaud
mercredi, 12 mars 2008
Ecrire sur la toile
Signalé par Christian Cottet-Emard (dit "l'auteur en forêt" ; pour ma part je me contenterais de "l'auteur en faux Ray") cet article de la Croix sur les blogs littéraires
13:47 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, blog
Parfois c’est ainsi
Parfois c’est ainsi, rien ne peut m’apporter la paix, seulement ton image, ton image vraie, hors de tout désir conscient, alors miracle c’est en rêve que je la trouve. J’ai hâte de dormir pour pouvoir rêver de toi. Là je caresse tes cheveux sans fin, tu me parles, tu me souris, tes yeux illuminent tout, je bois ton visage, il s'illumine en moi comme il rayonne partout où ton regard se pose. Tout à l’heure je dormirai et pourvu que je te retrouve… Nous serons à Lisbonne, dans les rues sombres qui descendent vers le Tage, au milieu d’ombres erratiques, avec cette lumière blanche qui baigne toujours la ville et puis à l’hôtel Borges on fera l’amour encore, on ne verra pas le soleil mais aucune importance, avec cet air humide qu’on ne trouve que là-bas, les immeubles délabrés, cette atmosphère anglaise et surannée, Fernando Pessoa avec son chapeau et son parapluie seul dans la nuit grise, ici on perd tout sentiment de la réalité.
Raymond Alcovère, extrait de "Solaire", roman en cours d'écriture
00:40 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : raymond alcovère, solaire, véa, littérature, en cours d'écriture