vendredi, 25 avril 2008
Un matin
Un matin, dans cet état de béatitude légère et un peu irréelle quand je viens de terminer un dessin dont je ne suis pas trop mécontent, avec cette envie de ne penser à rien, d’écouter les gens parler, leur voix rauque et tous ces siècles d’histoire qu’elles charrient, de regarder le soleil se lever sur la Sierra, le vent soulever la poussière des rues vides, de laisser l’amertume de la bière me brûler la gorge, d’écouter un disque de John Coltrane, bref d’être heureux comme un oiseau au vent du matin - le moment le plus accompli, celui où la fatigue se mêle à l’allégresse, au sentiment d’avoir donné le meilleur de moi-même -, il me restait à faire l’ouverture du café avant de me coucher, quand, de son pas léger, sa démarche souple, ses gestes qui coulaient dans l’air, la grâce et la beauté qui ondulaient jusque dans ses cheveux, elle est entrée.
Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", roman en cours d'écriture
Matisse, La Tristesse du roi.
04:43 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : raymond alcovère, le bonheur est un drôle de serpent, matisse
jeudi, 24 avril 2008
Pour Germaine, et ne pas oublier...
14:51 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, résistance, germaine tillon
YouTube, l'envers du décor
Personne à YouTube n’est chargé de visionner les vidéos avant leur mise en ligne. Le site s’appuie exclusivement sur les dénonciations des internautes pour procéder à un éventuel retrait.
13:14 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, internet, youtube
Toujours plus !
"Le retour des conflits salariaux naît de la convergence de plusieurs facteurs. Structurellement, la menace du chômage décroît en France du fait du cycle démographique. En termes conjoncturels, il y a la hausse des prix, mais aussi la campagne présidentielle, qui s'est faite essentiellement autour du pouvoir d'achat. Ce faisant, on a justifié les revendications autour du 'gagner plus'. Or demander plus, c'est un chemin plus court encore vers une hausse de salaire que travailler plus."
04:07 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, grèves, coca-cola
mercredi, 23 avril 2008
Le cynisme et l’écrasement qui nous sont infligés ne sont pas insurmontables
Se résigner à absorber ces images dégradantes, considérer que la pensée est inefficace, qu’elle finira nécessairement par être récupérée au profit de lois économiques, comme Adecco récupère Coluche et Gandhi, les réduisant à être des hommes "pleins de ressources humaines" au profit de sa propre campagne publicitaire.
Se résigner au fait qu’il est normal d’être pris pour un con par ceux qui nous manipulent et qui, par-dessus le marché, prennent plaisir à nous le montrer, de la manière la plus explicite qui soit, sans aucune forme de vergogne.
Ne se prend-on pas à rêver d’un nouveau commando antipub lorsqu’on est deux fois l’an confronté à cette complaisante publicité de la publicité?
La suprématie de cet affichage est naturellement fondé sur le postulat que personne ne s’insurgera.
Lire ici à propos d'une campagne d'affichage07:19 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, publicité, société de consommation
Le bleu des pins fraîchit
"A la couleur du soleil, le bleu des pins fraîchit."
Wang Wei
Paul Cézanne. Grand Pin et Terres rouges.
1890-1895. Musée de l'Ermitage (Saint-Pétersbourg).
01:36 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chine, poésie, wang wei, cézanne
Au moins mille années
"Qui boit tous les jours à la Source d'or vivra au moins mille années"
Wang Wei
01:17 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : chine, poésie, wang wei, source d'or
mardi, 22 avril 2008
Je me demande comment j'ai pu vivre jusqu'à aujourd'hui
Je me demande comment j'ai pu vivre jusqu'à aujourd'hui. Le temps est long, les instants innombrables, inamovibles, ne s'arrêtent jamais, défilent lentement sur l'échelle des heures. Qu'ai-je fait de ma vie ? Je l'ai aimée, bien sûr, comme la seule chose qui soit. Et encore... Au volant de ma voiture, aujourd'hui, entre chien et loup. L'autoroute est rectiligne, presque personne, la musique bourdonne, gobe les kilomètres. “Got a sweet black angel “. J’ai peur aujourd'hui, peur d'être devenu un homme efficace, rationnel, posé, méticuleux. Chacun est à sa place, je le vois bien, il y a une logique dans les choses, si peu de folie. La décrépitude doucement, déjà quelques signes avant-coureurs. Peut-être ai-je déjà atteint le sommet, le début de la pente descendante. Maintenant tout va s'effilocher, doucement s'évanouir. C'est biologique. “Got upon my heart”... Insensible accélération de la vitesse, du volume sonore. Je suis en pleine possession de mes moyens. Qu'est-ce qui m'attend ? Les amis qui s'en vont, les corps qui se fanent, les souvenirs... Tombée de la nuit. Le vent a poussé les nuages vers le couchant. Crescendo de musique. Des camions, longs stylets gris, s’effilochent sur le ruban de l'horizon. La mer est là, proche, ses effluves, vitres ouvertes... J'accélère toujours, les souvenirs accourent, pluie drue, précipitation.
Ce rêve, une nuit qui n’en finit pas, ne se termine pas par une aurore vague, le grand réveil de la vie, matutinale, fébrile, industrieuse... Plutôt rouler, toujours plus vite, avec la musique, légère ou opaque, peu importe. Jauge près de zéro. Plus envie de m'arrêter. Au loin, comme une station orbitale, une station-service, tous feux allumés dans la nuit vide, ouverte. Est-ce le début ou la fin ?
Raymond Alcovère, Extrait de "Fugue baroque", roman, éditions n & b, 1998, , prix de la ville de Balma(début du roman)
03:31 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, roman, raymond alcovère, fugue baroque
Sensibilité
« Une sensibilité forte n’est pas celle qui n’est capable que d’émotions fortes, mais celle qui conserve l’équilibre sous le coup des émotions les plus fortes, de manière qu’en dépit des tempêtes qui soufflent dans son cœur, vision et conviction, comparables à l’aiguille d’un compas sur un vaisseau ballotté par les vagues, continuent de réagir avec la même subtilité. »
Clausewitz
Peinture : "Le Dialogue" ; Delbar Shahbaz
00:32 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : clausewitz, sensibilité, delbar shahbaz
lundi, 21 avril 2008
Tout sauf Disneyland
«Tout sauf Disneyland dont Ariane Mnouchkine disait, lors de sa création, que c'était un « Tchernobyl culturel »… On ne va pas s'irradier là-bas, dans des châteaux en carton-pâte, quand on porte le flambeau des amours françaises !»
Lire ici : Deux livres-scuds de droite contre le président
00:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, sarkozy, disneyland
Haïku
00:32 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, haïku, japon, gildas pasquet
dimanche, 20 avril 2008
La survie du cinéma d’art et essai, c’est David contre Goliath
"Les salles art et essai représentent la moitié des cinémas en France. Or ces salles, qui se battent pour diffuser un large éventail de films venant du monde entier, se heurtent à l’offensive des grands groupes comme UGC ou Gaumont, qui multiplient les attaques et, surtout, à l’instauration de cartes de cinéma illimitées."
13:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, art et essai
Les yeux

« Je me demande si dans tout l'univers il existe quelque chose qui puisse s'y comparer, quelle fleur, quel océan ? Le chef-d'oeuvre de la création est peut-être là, dans le brillant de ses couleurs inimitables. La mer n'est pas plus profonde. Dans ce gouffre minuscule transparaît ce qu'il y a de plus mystérieux au monde, une âme, et pas une âme n'est parfaitement semblable à une autre. »
Julien Green, La traversée des apparences.
00:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, art, lambert savigneux, julien green
samedi, 19 avril 2008
Y séjourner indéfiniment
"Nombre de tableaux sont là pour être regardés, mais les meilleurs sont ceux qui offrent l’espace médiumnique pour qu’on puisse y séjourner indéfiniment."
Guo Xi (peintre chinois du XI è siècle)
Watteau, L'embarquement pour l'île de Cythère
02:04 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : peinture, watteau, guo xi
Born to be Wilde
00:19 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, oscar wilde, philippe sollers
vendredi, 18 avril 2008
Je crois simplement en l'homme
Je crois simplement en l'homme. Je ne suis pas du tout raciste. Je respecte l'homme européen. Je connais son histoire. Je respecte le peuple français. Je respecte tous les hommes quels qu'ils soient, mais je pense aussi qu'il faut leur faire la leçon et leur dire que l'homme nègre, ça existe et que lui aussi il faut le respecter.
Lire ici sur le blog de Bona Mangangu un entretien avec Aimé Césaire
21:28 Publié dans Interview | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, aimé césaire
Temple du sommet
Temple du Sommet, la nuit :
Lever la main et caresser les étoiles.
Mais chut ! baissons la voix :
Ne réveillons pas les habitants du ciel.
Li Po
03:00 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, chine, li po, lambert savigneux
A propos d'une photo de faux moines tibétains qui a fait le tour du monde
02:38 Publié dans Info | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, chine, tibet, désinformation
L'orage
« L'orage est mon domaine et quand le vent se lève mon âme tourbillonne » : Beethoven
Photo : L'Ile Sainte-Marie à Madagascar, août 2007
00:47 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vent, orage, musique, beethoven, sainte-marie
jeudi, 17 avril 2008
Execution
Peinture de Yue Minjun : Execution, 1995, huile sur toile
19:53 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : minjun, peinture, chine