vendredi, 14 mars 2008
Le Magazine de Autour des Auteurs n° 7 est en ligne
Le Magazine Autour des Auteurs n° 7 est en ligne, voir ici
Littérature, arts plastiques, chroniques, nous recherchons pour les prochains numéros des textes inédits : les faire parvenir à Françoise Renaud : renaudfran@free.fr
14:45 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérauture, autour des auteurs
Paul Klee et Pierre Boulez, une exposition à Bruxelles
"Si vous n'êtes préoccupé que par votre propre univers, vous finissez par tourner en rond faute d'arriver à trouver des solutions qui vous satisfassent, parce que cet univers devient trop familier. C'est pourquoi j'ai toujours essayé de regarder ailleurs, de façon à voir les solutions que les autres trouvaient à leurs problèmes, pour voir si je pouvais transposer ces solutions. Quand j'ai vu les cours donnés par Klee au Bauhaus, j'ai constaté que ce qu'il disait sur la perspective, sur la couleur, sur l'espace, sur la divisibilité ou l'indivisibilité pouvait se rapporter à la musique. La perspective, par exemple, c'est le temps en musique. Mais il reste une grande différence entre peinture et musique : là où la peinture peut être absorbée d'une seule traite - vous regardez un tableau, vous en avez une perception globale - la musique ne peut être absorbée que rétroactivement, de l'effort que vous faites pour concevoir un ensemble au départ d'une suite de perceptions instantanées. Vous êtes obligé de passer par toute l'œuvre avant de savoir ce qu'elle veut dire, d'où elle vient et où elle va : c'est ce qui rend la compréhension de la musique contemporaine plus difficile que celle de la peinture contemporaine."
Pierre Boulez
Pierre Boulez découvrit l'œuvre de Klee en 1948 et lui consacra un livre majeur : "Le pays fertile", allusion à une célèbre peinture de Klee réalisée après un voyage en Egypte et montrant le damier des champs autour du Nil. Ici, pas de figuration au sens propre, mais Klee réinvente ce damier en y mettant un rythme tout musical.
Rapport intime à la musique
Klee, né près de Berne, d'un professeur de musique et d'une chanteuse, se voyait d'abord musicien, il restera toute sa vie un excellent violoniste (un instrument qu'il jouait depuis l’âge de 6 ans). Il jouera dans un orchestre symphonique et continuera toute sa vie à jouer chaque jour une heure de violon. Son père, despote domestique, voulait qu'il devienne musicien, il choisit la peinture, aussi pour se démarquer d'un père si puissant.
Klee nourri par les sciences
De la même façon que le musicien Boulez a été nourri par le peintre Klee, le peintre Klee a-t-il été, comme tente de le démontrer le reste de l'exposition bruxelloise, nourri par sa fréquentation des autres arts, musique et théâtre pour commencer ? "Je pense qu'il a surtout été nourri par les sciences. Il a puisé des idées par exemple dans la botanique, le processus de croissance des arbres, et la façon dont une feuille reproduit à l'infime le développement d'un arbre. Il a aussi tiré de l'architecture des idées pour relativiser la perspective, les notions d'espace ou de divisibilité de l'espace. Je ne suis pas sûr par contre qu'il ait beaucoup tiré de la musique, où ses goûts étaient plutôt conservateurs : on croit toujours que quelqu'un qui est aventureux dans un domaine l’est dans tous les domaines, alors qu'il a au contraire besoin de se rassurer dans d'autres domaines." Et quand on demande à Boulez, musicien sans nul doute aventureux, dans quels domaines il a besoin de se rassurer, il confie : "Les sciences ! Leurs avancées sont souvent vertigineuses, et je préfère parfois ne pas y songer."
L'épitaphe que Klee avait demandé de placer sur sa tombe est restée célèbre : "Je suis insaisissable dans l'immanence. Car je réside aussi bien chez les morts que chez les êtres qui ne sont pas encore nés. Un peu plus proche du cœur de la création qu'il n'est habituel. Et cependant pas autant que je le souhaiterais."
"Paul Klee, le théâtre de la vie", au Palais des Beaux-Arts, à Bruxelles, jusqu'au 11 mai. Tous les jours sauf lundi, de 10h 18h. Jeudi, de 10 h à 21h.
00:10 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : peinture, musique, paul klee, pierre boulez
jeudi, 13 mars 2008
Marseillais encore un effort...
13:16 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : élections, politique, marseille
L'extraordinaire du roman
"L'extraordinaire du roman, c'est que pour comprendre le réel objectif, il invente d'inventer. Ce qui est menti dans le roman libère l'écrivain, lui permet de montrer le réel dans sa nudité. Ce qui est menti dans le roman est l'ombre sans quoi vous ne verriez pas la lumière. Ce qui est menti dans le roman sert de substratum à la vérité. On ne se passera jamais du roman, pour cette raison que la vérité fera toujours peur, et que le mensonge romanesque est le seul moyen de tourner l'épouvante des ignorantins dans le domaine propre au romancier. Le roman, c'est la clef des chambres interdites de notre maison."
Aragon
00:11 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, roman, aragon, jean-luc aribaud
mercredi, 12 mars 2008
Ecrire sur la toile
Signalé par Christian Cottet-Emard (dit "l'auteur en forêt" ; pour ma part je me contenterais de "l'auteur en faux Ray") cet article de la Croix sur les blogs littéraires
13:47 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, blog
Parfois c’est ainsi
Parfois c’est ainsi, rien ne peut m’apporter la paix, seulement ton image, ton image vraie, hors de tout désir conscient, alors miracle c’est en rêve que je la trouve. J’ai hâte de dormir pour pouvoir rêver de toi. Là je caresse tes cheveux sans fin, tu me parles, tu me souris, tes yeux illuminent tout, je bois ton visage, il s'illumine en moi comme il rayonne partout où ton regard se pose. Tout à l’heure je dormirai et pourvu que je te retrouve… Nous serons à Lisbonne, dans les rues sombres qui descendent vers le Tage, au milieu d’ombres erratiques, avec cette lumière blanche qui baigne toujours la ville et puis à l’hôtel Borges on fera l’amour encore, on ne verra pas le soleil mais aucune importance, avec cet air humide qu’on ne trouve que là-bas, les immeubles délabrés, cette atmosphère anglaise et surannée, Fernando Pessoa avec son chapeau et son parapluie seul dans la nuit grise, ici on perd tout sentiment de la réalité.
Raymond Alcovère, extrait de "Solaire", roman en cours d'écriture
00:40 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : raymond alcovère, solaire, véa, littérature, en cours d'écriture
mardi, 11 mars 2008
De la tambouille, de la ratatouille, de la carabistouille.
Nicolas Sarkozy qui n'a fait passer qu'un message, toujours le même « il faut abattre Bayrou. On ne peut rien faire avec le Béarnais fou ».
12:55 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, élections municipales, sarkozy
Microbe plus...
Le n°46 de Microbe, préparé par Paul Guiot, est à l’impression. Au sommaire : Éric Allard, Alexandra Bougé, Sophie de Bellefroid, co errante, Dan Fante, Pascal Feyaerts, Paul Guiot, Isabelle Herbert, Joaquim Hock, Jean-Marc La Frenière, Thomas Vinau. Oui, Dan Fante est au sommaire de Microbe avec un poème inédit en français. Sans doute une première pour une petite revue francophone. D’autres suivront, et dans d’autres revues aussi.
Avec ce n°46, les abonnés « plus » recevront le n°16 de notre collection Mi(ni)crobe : "Les Essais de mon peigne", de Raymond Alcovère.
00:18 Publié dans Revues | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : microbe, raymond alcovère, les essais de mon peigne
lundi, 10 mars 2008
Citoyens, vous êtes impatients !
Impatience, c'était le maître mot hier, lors de la soirée électorale à la télévision, dans la bouche de la droite ! Les électeurs ont manifesté de l'impatience, mais laquelle ?
10:01 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, élections
Le perpétuel devenir des sentiments
« Nous tendons instinctivement à solidifier nos impressions, pour les exprimer par le langage. De là vient que nous confondons le sentiment même, qui est dans un perpétuel devenir, avec son objet extérieur permanent, et surtout le mot qui exprime cet objet. »
Henri Bergson
00:20 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, philosophie, bergson, gildas pasquet
dimanche, 09 mars 2008
Que du neuf !
"Je me souviens que tous les nombres dont les chiffres donnent un total de neuf sont divisibles par neuf (parfois je passais des après-midi à le vérifier...)."
Georges Pérec
15:04 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, georges pérec
Les Bienveillantes
Les Bienveillantes sont les mémoires fictifs d'un officier SS durant la deuxième guerre mondiale. Agent de liaison, chargé de diverses missions tout au long de la guerre, il est plutôt observateur des massacres. Le roman, très long et très complet, permet de suivre de l'intérieur toute une partie de la guerre, notamment le front russe et l'organisation des camps de concentration. Le narrateur, fin et lettré, est un nazi convaincu. Après une relation incestueuse avec sa soeur, il devient homosexuel.
Une des raisons essentielles développée dans le roman pour expliquer l'Holocauste est la ressemblance, voire la symétrie entre les Allemands (au sens d’Allemands aryens) et les Juifs. On ne tue finalement l’autre que parce qu’il incarne ce que l’on ne supporte pas dans son propre être. D’ailleurs Turek, qui massacre les Juifs avec tant de sadisme, a pour le narrateur un physique typiquement Juif. La sœur du narrateur est d’avis qu’« en tuant les Juifs [les Allemands ont] voulu [se] tuer eux-mêmes, tuer le Juif en [eux]. Tuer […] le bourgeois pansu qui compte ses sous, qui court après les honneurs et rêve de pouvoir […], tuer l’obéissance, tuer la servitude du Knecht, tuer toutes ces belles vertus allemandes. »
Un des personnages du roman, le haut dignitaire nazi Mandelbrod – qui porte un nom juif – souligne que les Allemands ont une dette envers les Juifs : « Toutes nos grandes idées viennent des Juifs. Nous devons avoir la lucidité de le reconnaître. » Parmi ces idées, on trouve l’idéologie völkisch (« La Terre comme promesse et comme accomplissement, la notion du peuple choisi entre tous, le concept de la pureté du sang »). Or pour les nazis, il ne peut y avoir deux peuples élus.
Le meurtre de masse est problématique pour la plupart des soldats. Pour remédier à cet état de fait, la création de camps de concentration est un moyen de diluer la responsabilité des différents acteurs du génocide, chacun pouvant arguer n’avoir fait que son travail. A part quelques brutes sadiques, la plupart font ce qu'ils considèrent comme leur devoir avec dégoût, et surmonter ce dégoût est vécu par eux comme une victoire personnelle sur eux-mêmes, une forme de vertu.
Le livre, outre son intérêt historique, est passionnant par ce qu'il pose la question du mal : "J'en suis arrivé à la conclusion que le garde SS ne devient pas violent ou sadique parce qu'il pense que le détenu n'est pas un être humain ; au contraire, sa rage croît et tourne au sadisme lorsqu'il s'aperçoit que le détenu, loin d'être un sous-homme comme on le lui a appris, est justement, après tout, un homme, comme lui au fond, et c'est cette résistance, vous voyez que le garde trouve insupportable, cette persistance muette de l'autre, et donc le garde le frappe pour essayer de faire disparaître leur humanité commune. Bien entendu, cela ne marche pas : plus le garde frappe, plus il est obligé de constater que le détenu refuse de se reconnaître comme un non-humain. A la fin, il ne lui reste plus comme solution qu'à le tuer, ce qui est un constat d'échec définitif."
Folio, 1 400 pages, 12 €
00:15 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, critique, les bienveillantes, jonathan littell
samedi, 08 mars 2008
Devant, ciel gris, âpre
J'avais écrit ce texte sur Saint-John Perse. Il a douze ans, quitte les Antilles pour la première fois, direction l'Europe. Lors d'une escale aux Açores, pour la première fois de sa vie, il découvre la neige...
Devant, ciel gris, âpre. Une chaleur insensible flotte. Le monde ne peut être paisible sans cette trouée lilas, monocorde, à fixer les nuages, les rendre transparents. La terre s’approfondit.
Une musique monte dans le lointain, symphonie élastique. Gammes bleues et mauves. La terre est prête à s’engouffrer dans l’océan. Terre blonde et vermeille. Un lit de terre.
Loin encore l’Europe est là, je la sens. J’y jette tous mes espoirs, je ne reverrai jamais les îles je crois. Pourquoi revenir en arrière ?
La symphonie de l’aurore jette une lumière ocre. Des plages longilignes dévorent la terre devant l’étrave du bateau.
Si j’étais peintre, je poserais mon chevalet ici. Le ciel étagé en rumeurs, les couleurs comme des bruits, des notes, qui s’attirent, se repoussent, s’aiment.
La nuit recouvre le monde d’un baume nourricier. Le fin halo de l’aube pose des reflets de nacre. La mer déferle et envahit. La plaine s’évase, roule ses méandres d’eau, de limon et de soleil.
La neige, fluide, volatile – jamais je n’avais rêvé un tel bonheur – lance un soubresaut de calme sur l’azur. L’air piqué de nuages, d’oiseaux blancs, déchiquette l’ombre.
La montagne, d’un coup fondue, disparue corps et âme, happée par le vent qui règne en maître. Le vent est le seul maître du ciel, de la terre et de la mer. Il attise les grandes passions et éteint les petites.
La scène se déroule sans ordre apparent. Une clarté dahlia, pulvérisée en fines gouttelettes mauves, disperse les derniers désordres de la nuit.
D’un coup de baguette magique, l’opéra déferle. Le chef d’orchestre, les bras chargés de neige, dirige la scène, pointant un doigt menaçant sur l’horizon.
Tout s’anime et se referme en un même mouvement. Le temps est immobile, dressé comme une forteresse en pleine lueur. Une symphonie du nouveau monde.
Une frondaison blanche s’est répandue, annonciatrice de temps nouveaux. Qui sait, la fin des temps est peut-être venue, ici, à la limite de l’océan, sur cet arrondi de la terre, archipel de hasard, de roc, de vent et de sable, noyé.
Déchaînement des éléments. La terre va s’engloutir, revenir à sa vérité première. Matière, fusion, évanouissements.
L’homme disparaîtra, lui le passager clandestin, l’invité de la dernière heure. Il s’en ira sur la pointe des pieds après avoir coloré d’un peu de poésie l’or du temps.
Raymond Alcovère
Tableau de Frédérique Azaïs : "Le petit prince a dit"
00:15 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, saint-john perse, frédérique azaïs
vendredi, 07 mars 2008
Ne crains pas...
"Ne crains pas", dit l'Histoire, levant un jour son masque de violence - et de sa main levée elle fait ce geste concilant de la Divinité asiatique au plus fort de sa danse destructrice. "Ne crains pas, ni ne doute - car le doute est stérile et la crainte est servile. Ecoute plutôt ce battement rythmique que ma main haute imprime, novatrice, à la grande phrase humaine en voie toujours de création. Il n'est pas vrai que la vie puisse se renier elle-même. Il n'est rien de vivant qui de néant procède, ni de néant s'éprenne. Mais rien non plus ne garde forme ni mesure, sous l'incessant afflux de l'Etre. La tragédie n'est pas dans la métamorphose elle-même. Le vrai drame du siècle est dans l'écart qu'on laisse croître entre l'homme temporel et l'homme intemporel. L'homme éclairé sur un versant va-t-il s'obscurcir sur l'autre ? Et sa maturation forcée, dans une communauté sans communion, ne sera-t-elle que fausse maturité ?...
Saint-John Perse
00:20 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, saint-john perse, photo, gildas pasquet
jeudi, 06 mars 2008
La nouvelle
« La nouvelle, c’est un petit avion de papier que tu envoies dans les airs, tandis que le roman, c’est comme si tu devais arracher du sol un bombardier rempli jusqu’aux oreilles tu imagines… ? »
Philippe Djian, Echine
19:18 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature, philippe djian
La lecture
« J’aime la lecture parce que c’est la seule conversation à laquelle on peut couper court à tout instant, et dans l’instant »
Pascal Quignard
00:15 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, lecture, pascal quignard, nina houzel, photo
mercredi, 05 mars 2008
Assis sur la falaise
19:53 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françoise renaud, frédéric tari
Méchantes blagues
Simone Veil et Marie-France Garaud discutent :
- Tu te souviens, quand on était adolescentes, on voulait ressembler à Brigitte Bardot..
- Eh bien, c'est fait !
- Il paraît que Le Pen a du sang arabe...
- Oui, sur son pare-chocs !
Extrait des "Meilleures blagues de Lionel Jospin"
00:13 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, humour, lionel jospin
mardi, 04 mars 2008
Les atouts du Président
Lire ici
11:53 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, sarkozy
Le coeur de l'homme
« Le bon Dieu, tu vois, ni les sept étages du ciel ni les sept étages de la terre ne peuvent le contenir. Mais le cœur de l'homme le contient. Alors prends garde, Alexis, de ne jamais blesser le cœur d'un homme. »
Nikos Katantzakis
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, katantzakis, gildas pasquet, photo