jeudi, 08 novembre 2007
Sous un micocoulier
Sous un micocoulier, les feuilles vert-pâle se trémoussent dans un bruit d’orgues puis lampées plus basses, fondantes, andante avec cette rafale ardente, pianissimo vent coulis, trémulement des frondaisons, poussées plus lascives des basses encore par les côtés, se laisser bercer, musique qui revient et ne s’arrête jamais, roulis de cloches, coulée mauve dans le crépitement du soleil, ondoiement sonore en diagonale se faufilant entre les maisons, lignes croisées qui se brisent, parterre de roses roses devant moi, comme un feu sous le soleil, balancement léger, vivifiant.
Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", n & b éditions, 1998
Naples, cloître de Santa-Chiara
00:25 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Raymond Alcovère, Fugue baroque
mercredi, 07 novembre 2007
La vérité
« Vous m’appelez bouffon, ignorant, farceur, imposteur, calomniateur, fourbe, et tout ce qui vous plaît… Mais si la vérité était pour vous, elle combattrait pour vous, elle vaincrait pour vous ; et quelques ennemis que vous eussiez, la vérité vous en délivrerait, selon sa promesse ».
Pascal
Roy Lichtenstein
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Pascal, Roy Lichtenstein
mardi, 06 novembre 2007
L'oeuvre de Ernest Pignon-Ernest
Je découvris l’œuvre de Ernest Pignon-Ernest. Un dessin de lui ne prend sa vraie résonance qu’à l’endroit où il est placé, et où il se transformera. Et ces lieux bien sûr ne sont pas neutres : Naples, Soweto, Paris… L’art n’est plus dans un musée, dans un monde à part, mais là même où il doit être, concentration et focalisation.
Raymond Alcovère, extrait de "Solaire", roman en cours d'écriture
00:05 Publié dans Baroque | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : Ernesty Pignon-Ernest, Naples, Solaire
lundi, 05 novembre 2007
L'acte de voir
Rien de plus apaisant que les fresques de Piero della Francesca. Comme Cézanne, il a poursuivi un chemin solitaire, sans chercher la gloire ni la protection d’hommes influents, préférant l’œuvre aux intrigues du monde. Reste la plénitude, un sentiment d’éternité. Personne n’a imprimé à ses personnages autant de grâce, de sérénité sur les visages, jamais on n’a pu lire une telle absence d’anxiété jusque dans les scènes de violence, de guerre. Visages proches de ceux de Cézanne d’ailleurs, hiératiques, paisibles. L’acte de voir ne se détermine pas à partir de l’œil mais à partir de l’éclaircie de l’être, cette phrase de Heidegger, Léonore la met en exergue de son livre.
Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne, éditions n & b
Piero della Francesca, La flagellation du Christ (détail)
10:15 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Le Sourire de Cézanne, littérature, Piero della Francesca, roman, Raymond Alcovère
jeudi, 01 novembre 2007
Une prison de liberté
"Un amour c'est une prison de liberté"
Dominique Rolin
16:39 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Dominique Rolin, amour
Deux nouveaux blogs d'écrivains à découvrir
14:42 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Pierre Clavilier, Eric Chevillard
Mon cerveau et moi
"De temps en temps, mon cerveau me reproche d'avoir tardé à lui obéir; d'avoir sous-estimé ses possibilités, ses replis, sa mémoire; de m'être laissé aller à l'obscurcir, à le freiner, à ne pas l'écouter. Il est patient, mon cerveau. Il a l'habitude des lourds corps humains qu'il dirige. Il accepte de faire semblant d'être moins important que le coeur ou le sexe (quelle idée). Sa délicatesse consiste à cacher que tout revient à lui. Il évite de m'humilier en soulignant qu'il en sait beaucoup plus long que moi sur moi-même. Il m'accorde le bénéfice d'un mot d'esprit, et prend sur lui la responsabilité de mes erreurs et de mes oublis. Quel personnage. Quel partenaire. "Sais-tu que tu ne m'emploies que très superficiellement?" me dit-il parfois avec le léger soupir de quelqu'un qui aurait quelques millions d'années d'expérience. Je m'endors, et il veille. Je me tais et il continue à parler. Mon cerveau a un livre préféré : l'Encyclopédie. De temps en temps, pour le détendre, je lui fais lire un roman, un poème. Il apprécie. Quand nous sortons, je lui fais mes excuses pour toutes les imbécilités que nous allons rencontrer. "Je sais, je sais, me répond-il, garde-moi en réserve." J'ai un peu honte, mais c'est la vie. J'écrirai peut-être un jour un livre sur lui."
Philippe Sollers, Un vrai roman
Photo de Jean-Louis Bec, voir sa série "Portraits d'arbres", ici
00:25 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Philippe Sollers, Mon cerveau et moi, photo, Jean-Louis Bec
mercredi, 31 octobre 2007
Mon questionnaire de Proust
Ma vertu préférée : l’humanité
Le principal trait de mon caractère : l’indépendance
La qualité que je préfère chez les hommes : l’intelligence
La qualité que je préfère chez les femmes : la sensualité et l’intelligence
Mon principal défaut : le manque d’ambition
Ma principale qualité : le discernement
Ce que j'apprécie le plus chez mes amis : le sens de l’amitié
Mon occupation préférée : l’art
Mon rêve de bonheur : un lieu de rêve avec les gens que j’aime
Quel serait mon plus grand malheur : perdre les gens que j’aime
A part moi -même qui voudrais-je être : un génie
Où aimerais-je vivre : au bord de la mer
La couleur que je préfère : le bleu et le vert
La fleur que j'aime : toutes
L'oiseau que je préfère : tous
Mes auteurs favoris en prose : Chateaubriand, Stendhal, Flaubert, Nietzsche, Proust, Sollers
Mes poètes préférés : Homère, La Fontaine, Rimbaud, Baudelaire
Mes héros dans la fiction : Les Trois Mousquetaires
Mes héroïnes favorites dans la fiction : celles de mes romans
Mes compositeurs préférés : Vivaldi, Bach, Mozart, Chopin
Mes peintres préférés : Titien, Véronèse, Vélasquez, Poussin, Fragonard, Manet, Cézanne
Mes héros dans la vie réelle : ceux qui aident les autres sans faire parler d’eux
Mes héroïnes préférées dans la vie réelle : les mêmes
Mes héros dans l'histoire : Mazarin, Jean Moulin
Ma nourriture et boisson préférée : les pommes de terre et le (bon) vin
Ce que je déteste par-dessus tout : la méchanceté
Le personnage historique que je n'aime pas : les tyrans sanguinaires
Les faits historiques que je méprise le plus : les génocides
Le fait militaire que j'estime le plus : les batailles pour la liberté
Le don de la nature que je voudrais avoir : le talent sans effort
Comment j'aimerais mourir : paisiblement
L'état présent de mon esprit : la curiosité intellectuelle
La faute qui m'inspire le plus d'indulgence : celles qui font seulement du tort à ceux qui les commettent
Ma devise : « Le plus beau des courages, celui d’être heureux »
03:30 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Questionnaire de Proust
mardi, 30 octobre 2007
Le désordre des éléments
J’ai marché plus d’une heure à la frange de la terre et de l’eau, à respirer l’atmosphère du dehors. J’aime ce temps vague, incertain, le désordre des éléments, ce gris lumineux, profond, le tumulte extérieur en harmonie avec l’intérieur. J’avais envie de retourner la voir maintenant, inquiet qu’elle soit partie, tenaillé par une furieuse envie d’être près d’elle, goûter à nouveau ses lèvres, tout son corps. Une brume opaque couvrait le ciel. Il n’y aurait pas de crépuscule mais une nuit lourde, installée comme chez elle.
Raymond Alcovère, Extrait de "Solaire", roman en cours d'écriture
Photo : Madagascar, Ile Sainte-Marie, août 2007
00:15 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : roman, Raymond Alcovère, Solaire
lundi, 29 octobre 2007
Le bouquet
19:07 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : peinture, Lambert Savigneux
Salon de l'écrit à l'écran, à Grigny (Rhône)
Samedi 10 & dimanche 11 novembre
Un salon de l'édition indépendante… Une manifestation unique en son genre, qui donne la parole aux auteurs et aux éditeurs, autour d'un verre ou d'une projection de film.
Avec les écrivains :
Pierre Autin-Grenier, Valère Staraselski, Jean-Pascal Dubost, Christian Valléry, Hélène Lanscotte.
Avec le réalisateur Olivier Brunet pour son documentaire Le plaisir d’exister – Michel Onfray et les universités populaires.
INAUGURATION du Salon le samedi à 11h30 en présence de René Balme, Maire de Grigny et remise du PRIX LÉO FERRÉ, Prix de littérature contemporaine de la Ville de Grigny.
Au Programme :
Des stands d'éditeurs indépendants dont les éditions CADEX, de presses alternatives (Le Sarkophage, La Décroissance, Casseurs de Pub, Réseau Voltaire, etc) et de libraires.
Des projections de films. Des spectacles, des rencontres et des tables-rondes. Des expositions et des animations tout au long de la manifestation par le Crieur public de la Croix-Rousse, stand multimédia par La M@ison et l'association ViVé.
renseignements : 04 72 50 14 78 et sur internet : http://www.grigny69.com/spip.php?article1343
horaires :
Samedi de 11h à 19h / dimanche de 14h à 19h
Projection du vendredi soir : 20h (entrée libre).
12:10 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Pierre Autin-Grenier, salon de Grigny, De l'écrit à l'écran
dimanche, 28 octobre 2007
L'érémitisme médian
"Le grand ermite réside à la cour, le petit ermite retourne dans ses collines encloses.
Les collines encloses sont trop désolées, la cour trop tumultueuse.
Mieux vaut être un ermite moyen, ermite tout en demeurant en charge,
Semblant absent tout en étant présent, ni trop occupé, ni trop oisif,
Sans souci ni labeur, échappant à la faim et au froid.
La vie réside en ce seul monde, et par principe il est difficile d'unir deux contraires.
Pauvre on endure le gel et la famine, riche l'anxiété et l'inquiétude abondent.
Seul le lettré ermite médian se retire, en demeurant heureux et tranquille.
Insuccès ou réussite, abondance ou misère, il réside dans l'intermédiaire des quatre."
Bo Juyi (829)
Hokusai
18:51 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Bo Juyi, Hokusai
Aucune reconnaissance, aucune restitution
Je ne crois pas à une séparation bien nette entre la vie et la mort, entre Lucie et moi, entre ce qui me serait arrivé si Elle n’avait pas été là et... Parfois j’ai cette sensation qu’il n’y a qu’une réalité, la même tout le temps, que rien ne change vraiment. Un flot continu, peut-être sans commencement ni fin et nous sommes ce flot, ni plus ni moins. La joie et la tristesse ne sont que celles des poètes. Les poètes qui écrivent des livres, mais aussi ceux de tous les jours, dont les actes sont gratuits, cachés, qui embellissent le monde autour d’eux. Là est le vrai don, la poésie. Peut-être n’y a-t-il rien de vraiment beau qui ne soit complètement gratuit, n’appelle aucune reconnaissance, aucune restitution.
Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", édtions n & b, 1998
00:45 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Raymond Alcovère, Fugue baroque
samedi, 27 octobre 2007
Le mal
"Le mal, arrivé à un certain point, s'égorge lui-même"
Joseph de Maistre
22:35 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mal, Joseph de Maistre
Le monde comme il va
16:34 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Chine, guerre, Guerres secrètes, Philippe Sollers
Un peu de Léautaud ?
Il est difficile d’avoir de l’esprit avec des gens bêtes.
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Il n’y a décidément rien de plus imbécile que ces gens qui se parent de ce titre : les intellectuels.
***
Rien ne fait mieux écrire que d’écrire sur ce qu’on aime.
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Les beaux livres, décourager d’écrire ? C’est comme si vous disiez qu’une jolie femme décourage de faire l’amour.
11:10 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Paul Léautaud
vendredi, 26 octobre 2007
On ne choisit pas cette passion, elle s'impose
"En réalité, c'est l'expérience intérieure du langage qui me tient, m'entraîne, m'approfondit. On ne choisit pas cette passion, elle s'impose, et Sartre a tort : la littérature n'est pas une névrose, mais un chemin de connaissance de plus en plus magique et précis."
Ph. Sollers, Un Vrai roman
20:35 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Philippe Sollers, Un Vrai roman, littérature
Un cabinet d'amateur
Le cabinet d’amateur de Cornelis van der Geent, un tableau de Willem van Haecht,
17:46 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : peinture, cabinet d'amateur, Van Haecht
Question de regard...
03:00 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photo, Jean-Louis Bec
jeudi, 25 octobre 2007
L'amour
Finalement, la joie, l'amour, le plaisir, sont peu abordés par les écrivains, c'est dommage !
21:22 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : photo, amour, Nina Houzel