dimanche, 06 janvier 2008
Ainsi va le monde (Et Nicolas Sarkozy avec)
Partout où règne le spectacle, les seules forces organisées sont celles qui veulent le spectacle. Aucune ne peut donc plus être ennemie de ce qui existe, ni transgresser l’omertà qui concerne tout. On en a fini avec cette inquiétante conception, qui avait dominé durant plus de deux cents ans, selon laquelle une société pouvait être critiquable et transformable, réformée ou révolutionnée. Et cela n’a pas été obtenu par l’apparition d’arguments nouveaux, mais tout simplement parce que les arguments sont devenus inutiles. À ce résultat, on mesurera, plutôt que le bonheur général, la force redoutable des réseaux de la tyrannie.
Jamais censure n’a été plus parfaite. Jamais l’opinion de ceux à qui l’on fait croire encore, dans quelques pays, qu’ils sont restés des citoyens libres, n’a été moins autorisée à se faire connaître, chaque fois qu’il s’agit d’un choix qui affectera leur vie réelle. Jamais il n’a été permis de leur mentir avec une si parfaite absence de conséquence. Le spectateur est seulement censé ignorer tout, ne mériter rien.
Guy Debord, Commentaires sur la Société du spectacle, 1988
20:30 Publié dans Société du spectacle | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Guy Debord, La Société du Spectacle, Gildas Pasquet
Commentaires
un petit passage pour te souhaiter une bonne fête
3 bises
Écrit par : Christian JULIA | lundi, 07 janvier 2008
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