samedi, 16 mai 2009
L'art imite la nature
"L'art imite la nature non pas dans ses effets tels quels, mais dans ses causes, dans sa "manière", dans ses procédés qui ne sont qu'une participation etune dérivation dans les choses de l'art divin lui-même"
Paul Claudel
huile sur toile, 33 x 41 cm,
Musée d'Orsay, Paris.
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samedi, 28 février 2009
Jacki Maréchal expose à Grenoble
Jeudi 19 mars 09 à partir de 18h
A l'espace : AURRAN & Associés
39 avenue de Vizille
38000 GRENOBLE
02:00 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, jacki maréchal
dimanche, 15 février 2009
Réservez un prochain dimanche
J'y serai de 12H à 18 H pour dédicacer mes romans !
Dimanche 8 mars, Mas de Calage, sortie Montpellier Est, devant le Zénith, faire 1,5 km, tourner à gauche avant le pont de l'autoroute
Marché de l'art, avec de très nombreux artistes plasticiens
Contact : Association Vent d'art 06 87 27 62 91
12:34 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, mas de calage, marché de l'art, vent d'art
samedi, 24 janvier 2009
La Comtesse de Chinchon
Elle est là, dans un fauteuil dont elle ne sortira plus, dans sa robe de taffetas blanche, juste posée dans la soie, petit bout de soulier en bas, comme si elle tirait la langue. Duex bagues, des bras, un coude, une drôle de petite plante verte sur la tête. Ce n'est pas la duchesse d'Albe, dont la nudité peut encore faire rêver des adolescents avisés, mais une curieuse poule aristocratique, à la bêtise inébranlable et sympathique, vive, aigüe, méchante, innocente (petits yeux noirs lumineux tournés vers la gauche). Elle se laisse prendre par son peintre dont elle ignore absolument le génie, il entre dans son bonnet de dentelle, sa nacre, sa chasteté fade, bouclée. Cette comtesse va vieillir très vite, elle ressasse déjà les platitudes de son temps, elle va rejoindre les vieilles sorcières venimeuses et macabres, mais, pour l'instant, elle est sauvée par les conventions, le protocole. Que serait-elle aujourd'hui ? Une petite-bourgeoise, peut-être ministre. Là, elle vaut beaucoup, et elle ne vaut rien. Elle resplendit de son rien.
Goya, La Comtesse de Chinchon
Sollers, Les Voyageurs du temps
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mercredi, 21 janvier 2009
La laitière
La laitière de Bordeaux est un tableau fascinant. On sait qu’à l’époque, de jeunes paysannes venaient des environs apporter du lait en ville. Celle-ci est donc venue, sans doute chaque matin, chez Goya. Elle apparaît recueillie, incurvée, absorbée, nacrée, sur fond de ciel irisée. Elle est très brune et très solide, c’est une annonciation avec ciboire de lait moussant qu’elle apporte, vache sacrée, à son vieux bébé de peintre déjà sourd. Elle est vierge, bien entendu, mais divisée par cette grande avancée de jambes et de cuisses cachées. Attention, très attentive, sérieuse, presque sauvage dans sa tournée. C’est un ange, le ciel l’envoie, comme un caprice de lumière, au milieu des désordres de la guerre, des cauchemars, des tortures, des vampires, des vieilles sorcières édentées. C’est l’éternel retour de la duchesse d’Albe, à l’aube, qu’on a connue autrefois très nue ou très habillée. Elle ne fait que passer chez ce demi-fou, exilé espagnol qu’elle aime, de même que les femmes brunes, d’instinct, n’ont pas manqué de repérer ce jeune Allemand que l’on dit poète. Du vin, du lait.
Extrait de "Les Voyageurs du temps"
Goya, La laitière de Bordeaux
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mardi, 20 janvier 2009
Confession
Dans l'art, le peuple ne cherche plus consolation et exaltation, mais les raffinés, les riches, les oisifs, les distillateurs de quintessence cherchent le nouveau, l'étrange, l'extravagant, le scandaleux. Et moi-même, depuis le cubisme et au-delà, j'ai contenté ces maîtres et ces critiques avec toutes les bizarreries changeantes qui me sont passées par la tête, et moins ils me comprenaient, et plus ils m'admiraient.
A force de m'amuser à tous ces jeux, à toutes ces fariboles, à tous ces casse-tête, rébus et arabesques, je suis devenu célèbre, et très rapidement. Et la célébrité pour un peintre signifie ventes, gains, fortune, richesse. Et aujourd'hui, comme vous le savez, je suis célèbre, je suis riche.
Mais quand je suis seul à seul avec moi-même, je n'ai pas le courage de me considérer comme un artiste dans le sens grand et antique du mot.
Ce furent de grands peintres que Giotto, Le Titien, Rembrandt et Goya : je suis seulement un amuseur public qui a compris son temps et a épuisé le mieux qu'il a pu l'imbécillité, la vanité, la cupidité de ses contemporains. C'est une amère confession que la mienne, plus douloureuse qu'elle ne semble. Mais elle a le mérite d'être sincère.'
(Pablo Picasso, lettre à Giovanni Papini, publiée en 1952)
Picasso, Arlequin assis
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dimanche, 18 janvier 2009
Je voyais avec un plaisir indicible le retour de la saison des tempêtes...
Plus la saison était triste, plus elle était en rapport avec moi : le temps des frimas, en rendant les communications moins faciles, isole les habitants des campagnes: on se sent mieux à l'abri des hommes.
Un caractère moral s'attache aux scènes de l'automne : ces feuilles qui tombent comme nos ans, ces fleurs qui se fanent comme nos heures, ces nuages qui fuient comme nos illusions, cette lumière qui s'affaiblit comme notre intelligence, ce soleil qui se refroidit comme nos amours, ces fleuves qui se glacent comme notre vie, ont des rapports secrets avec nos destinées.
Je voyais avec un plaisir indicible le retour de la saison des tempêtes, le passage des cygnes et des ramiers, le rassemblement des corneilles dans la prairie de l'étang, et leur perchée à l'entrée de la nuit sur les plus hauts chênes du grand Mail. Lorsque le soir élevait une vapeur bleuâtre au carrefour des forêts, que les complaintes ou les lais du vent gémissaient dans les mousses flétries, j'entrais en pleine possession des sympathies de ma nature. Rencontrai-je quelque laboureur au bout d'un guéret, je m'arrêtais pour regarder cet homme germé à l'ombre des épis parmi lesquels il devait être moissonné, et qui, retournant la terre de sa tombe avec le soc de la charrue, mêlait sueurs brûlantes aux pluies glacées de l'automne : le sillon qu'il creusait était le monument destiné à lui survivre. Que faisait à cela mon élégante démone? Par sa magie, elle me transportait au bord du Nil, me montrait la pyramide égyptienne noyée dans le sable, comme un jour le sillon armoricain caché sous la bruyère: je m'applaudissais d'avoir placé les fables de ma félicité hors du cercle des réalités humaines.
Le soir je m'embarquais sur l'étang, conduisant seul mon bateau au milieu des joncs et des larges feuilles flottantes du nénuphar. Là, se réunissaient les hirondelles prêtes à quitter nos climats. Je ne perdais pas un seul de leurs gazouillis : Tavernier enfant était moins attentif au récit d'un voyageur. Elles se jouaient sur l'eau au tomber du soleil, poursuivaient les insectes, s'élançaient ensemble dans les airs, comme pour éprouver leurs ailes, se rabattaient à la surface du lac, puis se venaient suspendre aux roseaux que leur poids courbait à peine, et qu'elles remplissaient de leur ramage confus.
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe
Picasso, Portrait de Dora Maar
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lundi, 12 janvier 2009
Artistes recherchés...
Contact : Association Vent d'Art : 04 67 87 54 56 ou 06 87 27 62 91
02:29 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, expo, événement, vent d'art
mercredi, 31 décembre 2008
Que la lumière brille dans les ténèbres !
Ce tableau de Jacki Maréchal pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2009 !
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samedi, 27 décembre 2008
Les Noces de Cana bis
Calembour extrait de Paradis, de Philippe Sollers, et Véronèse, Les Noces de Cana, détail
00:20 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, littérature, philippe sollers, véronèse, cana
vendredi, 26 décembre 2008
Les derniers travaux de Jacki Maréchal
16:37 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, jacki maréchal
Avant Turner il n'y avait pas de brume sur la Tamise
Et un amical bonjour à JLK chez qui j'ai trouvé cette phrase de Oscar Wilde !
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, peinture, turner, oscar wilde, jlk
jeudi, 25 décembre 2008
Longtemps je suis resté
Longtemps je suis resté sans pouvoir, sans savoir peindre la Sainte-Victoire, parce que j'imaginais l'ombre concave, comme les autres qui ne regardent pas, tandis que, tenez, regardez, elle est convexe, elle fuit de son centre. Au lieu de se tasser, elle s'évapore, se fluidise. Elle participe toute bleutée à la respiration ambiante de l'air. Comme là-bas, à droite, sur le Pilon du Roi, vous voyez au contraire que la clarté se berce, humide, miroitante. C'est la mer… Voilà ce qu'il faut rendre. Voilà ce qu'il faut savoir. Voila le bain de science, si j'ose dire, où il faut tremper sa plaque sensible. Pour bien peindre un paysage, je dois découvrir d'abord les assises géologiques. Songez que l'histoire du monde date du jour où deux atomes se sont rencontrés, où deux tourbillons, deux danses chimiques se sont combinées. Ces grands arcs-en-ciel, ces prismes cosmiques, cette aube de nous-mêmes au-dessus du néant, je les vois monter, je m'en sature en lisant Lucrèce. Sous cette pluie fine je respire la virginité du monde. Un sens aigu des nuances me travaille. Je me sens coloré par toutes les nuances de l'infini. A ce moment-là, je ne fais plus qu'un avec mon tableau. Nous sommes un chaos irisé. Je viens devant mon motif, je m'y perds. Je songe, vague. Le soleil me pénètre sourdement, comme un ami lointain, qui réchauffe ma paresse, la féconde. Nous germinons. Il me semble, lorsque la nuit redescend, que je ne peindrai et que je n'ai jamais peint. Il faut la nuit pour que je puisse détacher mes yeux de la terre, de ce coin de terre où je me suis fondu. Un beau matin, le lendemain, lentement les bases géologiques m'apparaissent, des couches s'établissent, les grands plans de ma toile, j'en dessine mentalement le squelette pierreux. Je vois affleurer les roches sous l'eau, peser le ciel. Tout tombe d'aplomb. Une pâle palpitation enveloppe les aspects linéaires. Les terres rouges sortent d'un abîme. Je commence à me séparer du paysage, à le voir. Je m'en dégage avec cette première esquisse, ces lignes géologiques. La géométrie, mesure de la terre. Une tendre émotion me prend. Des racines de cette émotion monte la sève, les couleurs. Une sorte de délivrance. Le rayonnement de l'âme, le regard, le mystère extériorisé, l'échange entre la terre et le soleil, l'idéal et la réalité, les couleurs ! Une logique aérienne, colorée, remplace brusquement la sombre, la têtue géométrie. Tout s'organise, les arbres, les champs, les maisons. Je vois. Par taches. L'assise géologique, le travail préparatoire, le monde du dessin s'enfonce, s'est écroulé comme dans une catastrophe. Un cataclysme l'a emporté, régénéré. Une nouvelle période vit. La vraie ! Celle où rien ne m'échappe, où tout est dense et fluide à la fois, naturel. Il n'y a plus que des couleurs, et en elles de la clarté, l'être qui les pense, cette montée de la terre vers le soleil, cette exhalaison des profondeurs vers l'amour. Le génie serait d'immobiliser cette ascension dans une minute d'équilibre, en suggérant quand même son élan. Je veux m'emparer de cette idée, de ce jet d'émotion, de cette fumée d'être au-dessus de l'universel brasier. Ma toile pèse, un poids alourdit mes pinceaux. Tout tombe. Tout retombe sous l'horizon. De mon cerveau sur ma toile, de ma toile vers la terre. Pesamment. Où est l'air, la légèreté dense ? Le génie serait de dégager l'amitié de toutes ces choses en plein air, dans la même montée, dans le même désir. Il y a une minute du monde qui passe. La peindre dans sa réalité ! Et tout oublier pour cela. Devenir elle-même. Etre alors la plaque sensible. Donner l'image de ce que nous voyons, en oubliant tout ce qui a paru avant nous.
Joaquim Gasquet, Cézanne
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mercredi, 24 décembre 2008
Le "Homère" de la peinture
Ainsi parlait Delacroix de Rubens
00:10 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peiture, rubens
lundi, 22 décembre 2008
Oui l'heure nouvelle est au moins très sévère
Oui l'heure nouvelle est au moins très sévère.
Car je puis dire que la victoire m'est acquise : les grincements de dents, les sifflements de feu, les soupirs empestés se modèrent. Tous les souvenirs immondes s'effacent. Mes derniers regrets détalent, - des jalousies pour les mendiants, les brigands, les amis de la mort, les arriérés de toutes sortes. - Damnés, si je me vengeais !
Il faut être absolument moderne.
Point de cantiques : tenir le pas gagné. Dure nuit ! le sang séché fume sur ma face, et je n'ai rien derrière moi, que cet horrible arbrisseau !... Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes ; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul.
Cependant c'est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.
Que parlais-je de main amie ! Un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs, - j'ai vu l'enfer des femmes là-bas ; - et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps.
Rimbaud, Une Saison en enfer
Rembrandt, Le Cavalier polonais
A propos de ce tableau :
Le tableau a été découvert en 1897 en Pologne, plus de deux siècles après sa création, sans que l’on sache l’histoire de ce tableau entre temps, ni qui est l’énigmatique cavalier...
03:57 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, littérature, rembrandt, rimbaud
samedi, 20 décembre 2008
Etincelle d'or de la lumière nature
Enfin, ô bonheur, ô raison, j'écartai du ciel l'azur, qui est du noir, et je vécus, étincelle d'or de la lumière nature
Rimbaud
Danae, Jan Gossaert, 1527
Qui fut Jan Gossaert ? Un acteur important de la vie artistique dans l'essor de la Renaissance dans les Pays-Bas, une peintre de talent qui fut au service des Princes et notamment de Philippe de Bourgogne. Gossaert est un personnage historique puisqu'il fut le premier peintre à faire le voyage à Rome dans le but de copier des antiques. Et l'on sait combien cette pratique d'apprentissage eut la vie longue dans les siècles qui ont suivi. On connait parfois mieux Gossaert sous son pseudonyme, celui de Mabuse, cependant les détails sur sa vie privée sont laconiques. Hormis ce voyage, on connait peu de choses sur lui et il demeure un mystère dans l'histoire de l'art.
Source le Blog-Art
21:18 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, littérature, rimbaud, gossaert
mardi, 16 décembre 2008
Enfance
Cette idole, yeux noirs et crin jaune, sans parents ni cour, plus noble que la fable, mexicaine et flamande ; son domaine, azur et verdure insolents, court sur des plages nommées, par des vagues sans vaisseaux, de noms férocement grecs, slaves, celtiques.
À la lisière de la forêt — les fleurs de rêve tintent, éclatent, éclairent, — la fille à lèvre d'orange, les genoux croisés dans le clair déluge qui sourd des prés, nudité qu'ombrent, traversent et habillent les arcs-en-ciel, la flore, la mer.
Dames qui tournoient sur les terrasses voisines de la mer ; enfantes et géantes, superbes noires dans la mousse vert-de-gris, bijoux debout sur le sol gras des bosquets et des jardinets dégelés — jeunes mères et grandes sœurs aux regards pleins de pèlerinages, sultanes, princesses de démarche et de costume tyranniques, petites étrangères et personnes doucement malheureuses.
Quel ennui, l'heure du "cher corps" et "cher cœur".
Rimbaud, Illuminations, Enfance I
Delbar Shahbaz, childhood,
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, peinture, littérature, delbar shahbaz, rimbaud, enfance
lundi, 15 décembre 2008
Bertrand Joliet expose à Gazeran
21:43 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, bertrand joliet, gazeran
dimanche, 14 décembre 2008
Delacroix et la photographie
21:59 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : photo, peinture, art, delacroix
La peinture c'est le plaisir
Jacki Maréchal et la hantise de l'espace
par Jean-Paul Gavard-Perret (lire ici l'article)
Jacki Maréchal, gravure, 2008
06:35 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, jacki maréchal, jean-paul gavard-perret