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mardi, 20 janvier 2009

Confession

31923-Arlequin-assis-periodo-clasico-pablo-picasso.jpgDans l'art, le peuple ne cherche plus consolation et exaltation, mais les raffinés, les riches, les oisifs, les distillateurs de quintessence cherchent le nouveau, l'étrange, l'extravagant, le scandaleux. Et moi-même, depuis le cubisme et au-delà, j'ai contenté ces maîtres et ces critiques avec toutes les bizarreries changeantes qui me sont passées par la tête, et moins ils me comprenaient, et plus ils m'admiraient.

A force de m'amuser à tous ces jeux, à toutes ces fariboles, à tous ces casse-tête, rébus et arabesques, je suis devenu célèbre, et très rapidement. Et la célébrité pour un peintre signifie ventes, gains, fortune, richesse. Et aujourd'hui, comme vous le savez, je suis célèbre, je suis riche.

Mais quand je suis seul à seul avec moi-même, je n'ai pas le courage de me considérer comme un artiste dans le sens grand et antique du mot.

Ce furent de grands peintres que Giotto, Le Titien, Rembrandt et Goya : je suis seulement un amuseur public qui a compris son temps et a épuisé le mieux qu'il a pu l'imbécillité, la vanité, la cupidité de ses contemporains. C'est une amère confession que la mienne, plus douloureuse qu'elle ne semble. Mais elle a le mérite d'être sincère.'

 

(Pablo Picasso, lettre à Giovanni Papini, publiée en 1952)

Picasso, Arlequin assis

00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, picasso, arlequin