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dimanche, 13 octobre 2024

L'art de la conversation, René Magritte

Magritte

vendredi, 11 octobre 2024

Humour de Franz Kafka

KafkaPoséidon était assis à son bureau et comptait. L’administration de tous les océans représentait une somme de travail infinie. Il aurait pu avoir autant d’assistants qu’il aurait voulus, et il en avait beaucoup, mais comme il prenait sa charge très au sérieux, il recomptait tout lui-même, et ainsi les assistants ne lui étaient pas d’un grand secours. On ne peut pas dire que son travail le réjouissait, et il ne l’accomplissait à vrai dire que parce qu’il lui était imposé. Il avait déjà postulé souvent à des emplois plus joyeux (c’est ainsi qu’il s’exprimait), mais à chaque fois qu’on lui faisait différentes offres, il s’avérait que rien ne lui convenait mieux que son poste actuel. Il était aussi très difficile de trouver quelque chose d’autre pour lui. Il n’était bien sûr pas possible de l’affecter à une mer déterminée, car, sans parler du fait qu’ici aussi le travail comptable n’était pas moindre, mais seulement plus vétilleux, le grand Poséidon ne pouvait avoir qu’un poste de responsabilité. Et si on lui proposait un poste hors de l’eau, il se sentait mal rien qu’à se l’imaginer, son souffle divin s’accélérait, son buste d’airain vacillait. D’ailleurs on ne prenait pas ses plaintes vraiment au sérieux ; quand un puissant ne cesse de se lamenter, il faut essayer de faire semblant de lui céder, même dans les situations sans issue ; personne ne songeait vraiment à le suspendre de sa charge, car il avait été destiné depuis le début des temps à être le dieu des océans et devait le rester. Ce qui l’énervait le plus – et provoquait son insatisfaction à son poste –, c’était d’entendre parler des images qu’on se faisait de lui, comme celle par exemple où il conduisait sans cesse son char à travers les flots tenant son trident. Pendant ce temps-là, il restait assis au fond de l’océan et n’arrêtait pas de compter, cette activité monotone étant uniquement interrompue de temps à autre par un voyage à Jupiter, voyage dont il revenait d’ailleurs furieux la plupart du temps. Ainsi il avait à peine vu les océans, juste de manière fugitive lorsqu’il montait en se dépêchant à l’Olympe, et il ne les avait jamais réellement traversés. Il avait coutume de dire qu’il attendait pour cela la fin du monde, alors il y aurait bien un moment de calme où il pourrait encore, juste avant que tout s’achève et après avoir contrôlé son dernier compte, faire rapidement un petit tour.
"Poséidon" dans "La Muraille de Chine", Folio

20:06 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kafka

lundi, 07 octobre 2024

Justesse de Sartre sur Kafka

Kafka, Jean-Paul Sartre"Son univers est à la fois fantastique et rigoureusement vrai."

dimanche, 06 octobre 2024

Je suis un imbécile

70942215_2383774325010283_3849094328546754560_n.jpgDernièrement,
J’ai rencontré un monsieur
qui se vantait d'être un imbécile.
Il disait :
"Je suis un imbécile ! "
Je lui ai dit :
"Monsieur ... c'est vite dit ! "
Tout le monde peux dire :
"Je suis un imbécile !"
Il faut le prouver !
Il m'a dit :
"Je peux ! "
Il m'a apporté les preuves de son imbécillité,
Avec tellement d’intelligence et de subtilité,
Que je me demande s’il ne m'a pas pris pour un imbécile !

Raymond Devos
 

Le temps...

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18:30 Publié dans humour, Insolite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : miss.tic

mardi, 01 octobre 2024

L’ÉTONNANTE ORIGINE DU MOT « CLOCHARD »

461344111_9069904946377559_8576656194395581047_n.jpgAttesté depuis le XIXe siècle seulement, le terme « clochard » désigne, selon la neuvième édition du Dictionnaire de l'Académie française, une « personne qui n’a ni domicile ni travail, et qui vit d’expédients ».
Étymologiquement, ce mot nous vient du verbe « clocher », lui-même issu du latin cloppicare, qui signifie boiter. De ce verbe, sont aussi nées les expressions « clopin-clopant » ou « marcher à cloche-pied ». Bref, quand quelque chose cloche, c’est que ça ne va pas bien droit !
Dans les années 1830, l’usage du terme « clochard » va nettement se développer. Cette popularisation va avoir lieu au sein du plus grand marché de Paris, point central du ravitaillement de la capitale : les Halles.
Comme dans la plupart des marchés français, la cloche était alors utilisée pour annoncer l’ouverture et la fermeture du marché. Si les marchands et les clients étaient surtout intéressés par le coup de cloche d’ouverture des ventes, les indigents et les mendiants du centre de la capitale attendaient impatiemment celui marquant la fermeture du marché. Ainsi, ils pouvaient se ruer vers les restes de victuailles laissés par les exposants du plus gros marché de Paris. Aussi, leur ponctualité face au son de cloche et le rapprochement avec le verbe « clocher » leur vaudront très vite le surnom de « clochard »
Source Paris ZigZag

10:10 Publié dans Info, Insolite | Lien permanent | Commentaires (0)