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samedi, 28 septembre 2024

Quand serai-je rendu à mon état primitif de fils du soleil ?

Le Saut dans le videQuand serai-je rendu à mon état primitif de fils du soleil, me demandai-je. Je repensais au vieil homme. Juste avant qu’il disparaisse, je lui avais demandé : « Mais qui êtes-vous ? » « Le Philosophe Inconnu » m’avait-il répondu, en me glissant une lettre dans la main : « Gardez-la précieusement, vous la lirez plus tard, le jour où vous en sentirez le besoin. »
Je n’eus aucune peine à trouver la lettre, avec ces simples mots : « Il n’y a pas d’autre mystère pour arriver à cette sainte initiation que de nous enfoncer de plus en plus dans les profondeurs de notre être, et de ne pas lâcher prise tant que nous ne sommes pas parvenus à en sentir la vivante et vivifiante racine. Un jour, vous découvrirez que chaque instant est unique ; ensuite, rien ne vous retiendra plus. »
Un autre philosophe, celui qui a toujours été mon guide, a écrit : « L’esprit ne gagne sa vérité qu’en tant qu’il se trouve dans le déchirement absolu. »
Aller jusqu’au fond. Je n’y étais pas arrivé encore. Sinon, je ne pourrais pas m’en sortir. Pour accéder à l’indemne, au nom damné, il fallait traverser tous ces cercles, les vivre.
Extrait du "Saut dans le vide" : livre d'artiste de Claude-Henri Bartoli et Raymond Alcovère, mars 2024

mercredi, 25 septembre 2024

Temps

Héraclite, Lothar ReichelLe temps est un enfant qui joue
Héraclite
Photo : Lothar Reichel

mardi, 24 septembre 2024

Oiseau

Emmanuel Levinas, Marcus Cederberg« Dans chaque mot se trouve un oiseau aux ailes repliées, qui attend le souffle du lecteur. »
Emmanuel Levinas
Photo : Marcus Cederberg

mercredi, 18 septembre 2024

L'amour fou

Inox Lord.jpg« La beauté convulsive sera érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle ou ne sera pas. »
André Breton, L'amour fou
Photo : Inox Lord

Le jour de...

Couv Noir et Blanc 1991.jpgPremier texte publié : "Le jour de..." en mars 1991 dans Noir et Blanc Magazine, n° 12.
Extrait :

Jours de sang, de glace et de feu où j’ai commencé à comprendre mon destin. Il est cinq heures et demie du matin. Je lis Mémoires sauvés du vent de Richard Brautigan…  La fenêtre est ouverte sur la  nuit, elle remplit la pièce de son odeur, de ces bruits d’oiseaux et de réveil matinal. Des voitures, citadelles de l’ennui, circulent déjà. Six heures un quart, le livre est fini, le jour levé. Le chant des oiseaux se détache dans de la ouate, je suis fatigué, j’aime cette sensation de lourdeur, la tête pleine de rêves, de fragments de rêves, de désirs, d’envie de vivre. Parfois, l’avenir m’apparaît avec netteté, je pense à toi. Le cri d’un goéland, une torpeur fraîche.

18:24 Publié dans Nouvelle | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 16 septembre 2024

Le grand sommeil

GOH5SgBWQAAD1jm.jpgIl était environ onze heures du matin, à la mi-octobre, le soleil ne brillait pas et une pluie forte et pénétrante s’annonçait dans la clarté des collines au pied des montagnes. Je portais mon costume bleu poudre, avec chemise, cravate et pochette bleu foncé, brogues noires, chaussettes de laine noire à motifs bleu foncé. J’étais net, propre, rasé, je n’avais pas bu et je n’avais pas honte qu’on le sache. J’étais tout ce que doit être un détective privé élégant. Je rendais visite à quatre millions de dollars.
Début du Grand Sommeil, de Raymond Chandler, film de Howard Hawks ce soir sur Arte...

samedi, 14 septembre 2024

La découverte de Xénon (vient de paraître)

couverture simple la Découverte de Xénon.jpgVient de paraître (juin 2024) :
La découverte de Xénon, nouvelle.
Début du texte :
Dans des temps très anciens, la terre de Guayaquil était cernée par une lande marécageuse peuplée d’oiseaux, d’insectes et de crocodiles. Jamais un humain ne l’avait traversée. La progression y était trop dangereuse parmi les eaux boueuses, les marais et les sables mouvants.
Heureuse enclave au milieu de cette désolation, Guayaquil s’ordonnait autour d’un pic rocheux prolongé au sud par un plateau. Une rivière arrosait les jardins étagés au pied de la montagne. Puis, lande et forêt s’étalaient jusqu’aux limites du monde connu. Au-delà, de toutes parts, on ne distinguait qu’une immense étendue verte, apparemment infinie. Etait-ce l’influence de cette crête rocheuse, en tout cas, un microclimat sec et tonique rendait la vie supportable et même agréable à Guayaquil.
Les rares intrépides qui s’étaient aventurés hors des limites du village n’en étaient pas revenus.
Personne du reste ne se plaignait de cet isolement, les habitants de Guayaquil vivaient heureux et en paix. Les années passant, la coutume était devenue la loi et il était strictement interdit de franchir les frontières dessinées par la nature. Seuls quelques esprits romanesques imaginaient d’autres humains. En tout cas, s’ils existaient, ils n’avaient jamais pu parvenir à Guayaquil.
Xénon avait seize ans. Enfant chétif et même maladif, il était d'abord resté à l’écart des jeux violents et brutaux de son âge, plutôt enclin aux plaisirs du rêve et de l’imagination. Puis, sans que l’on sache pourquoi, vers douze ans, il avait recouvré la santé, son corps s’était raffermi et développé. Il avait alors rattrapé le temps perdu, se livrant sans relâche aux exercices physiques. Et rapidement, il gagna une stature et une force remarquables.
De ces années de jeunesse, il avait conservé une maturité intellectuelle et une imagination bien supérieures à la moyenne. En outre, par l’aspect quasi miraculeux de ce qu'il fallait bien appeler sa guérison, il était généralement considéré comme chanceux, voire comme un porte-bonheur par certains.
Toujours il avait été fasciné par les limites du monde. « Impossible que la vie s’arrête aux marécages ! » « Il doit bien y avoir un ailleurs ! » répétait-il. L’idée de partir à sa découverte l’obsédait. Fasciné par les oiseaux, il les observait sans cesse. Jusqu’au jour où il eut cette idée : « C’est par les airs qu’il faut voyager ! »
Couverture : Laure Scheffel
Gros Textes éditions, 74 pages, 8 €, format 14 x 10 cm
Peut se commander sur le site de l'éditeur :
Ou vous pouvez directement me contacter raymond.alcovere@gmail.com
 
 
 

vendredi, 13 septembre 2024

Cézanne, autoportrait, 1887

Cézanne

20:40 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cézanne

samedi, 07 septembre 2024

Depuis l'aube des temps

Mark Littlejohn11.jpg« A l’homme de profond désir, un signe suffit, et les signes sont, depuis l’aube des temps, le langage des dieux. »

Hölderlin

Photo : Mark Litteljohn

mardi, 03 septembre 2024

Derniers jours de l'exposition "Le Saut dans le vide" au Dôme à Montpellier

Le saut dans le videAvant le décrochage des œuvres lundi 9 septembre, vous pouvez encore profiter de l'exposition des peintures de Claude Henri-Bartoli pour le livre d'artiste "Le Saut dans le vide", que nous avons co-réalisé. C'est à la brasserie Le Dôme à Montpellier, 2 avenue Georges Clémenceau.

Par ailleurs, il reste quelques exemplaires du livre d'artiste disponibles : grand format (29 x 42 cm), 28 pages imprimées par un éditeur professionnel sur un papier de qualité supérieure Munken. Chaque ouvrage est accompagné d’une œuvre originale de Claude-Henri Bartoli (format 21×32, technique mixte : acrylique, encre et pastel). Prix de l’ouvrage : 50 € (+ 10 € de frais d’envois si vous n’habitez pas Montpellier)

Contact : raymond.alcovere@gmail.com

dimanche, 01 septembre 2024

John Bulmer - Lonely Pub, Yorkshire, 1964

John Bulmer - Lonely Pub, Yorkshire, 1964.jpg

19:11 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : john bulmer

Pas d'avant

Franck Gerard.jpg"Il n'y a pas d'avant dans la naissance simultanée de l'espace et du temps."
Philippe Sollers, Centre
Photo : Franck Gerard