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samedi, 12 août 2023

"Portrait d'un jeune paysan", Vincent Van Gogh, 1889

van Gogh

mardi, 08 novembre 2022

Van Gogh, Portrait de Camille Roulin, Nov-Dec 1888

van Gogh

samedi, 26 février 2022

Francis Bacon, étude pour un portrait de Van Gogh, 1957

Francis Bacon, van Gogh

samedi, 18 juillet 2020

Qui est vivant ?

van Gogh, yannick haenelVincent van Gogh, Autoportrait, 1889.
 
Yannick Haenel :
Je n’arrête pas de me demander qui est vivant, qui est mort. Sommes-nous encore présents au monde ? Y a-t-il quelqu’un qui existe réellement ? Ces questions peuvent sembler absurdes, mais à notre époque d’apocalypse politico-sanitaire, où la dévastation capitaliste prend tournure de farce macabre, il semble parfois que des zombies ont pris la place des humains.
Que des quidams exaspérés par l’idéologie sécuritaire décompensent dans le métro, c’est une chose ; mais il semble que les bouffées délirantes soient devenues le lot de tous, et que du sans-abri rageur au patron de multinationale hystérique, en passant par le chef d’État en roue libre — disons du philosophe clochard de mon Franprix à Elon Musk ou Bolsonaro —, l’excès dans la désinhibition est tel qu’on se prend à penser qu’il est arrivé quelque chose à l’être. Car le dérapage ne relève plus seulement, chez les puissants, d’une catégorie de l’incontrôlable, mais de la décision : on est dans la méta-impunité.
Que la mort vive une vie humaine, Hegel l’a pensé : on y est. Elle s’est incubée dans les grandes têtes molles qui aujourd’hui prétendent « diriger » le monde. Le virus n’aura été qu’une métaphore de leur inconsistance psychotique ; et avec eux, l’espèce humaine va tranquillement vers son évacuation.
S’il y en a un qui est bien vivant, qui vit absolument plus d’un siècle après sa mort, c’est Van Gogh. Il y a quelques jours, je me suis retrouvé face à lui. C’était au musée d’Orsay, et j’ai de la chance car à l’occasion d’un petit film de la collection « Une œuvre, un regard » (à voir ci-dessous), j’ai pu être tout seul face à son autoportrait bleu.
Tout, dans ce célèbre tableau de 1889, que Van Gogh a peint à l’asile de Saint-Rémy-de-Provence après avoir avalé ses couleurs, produit une effraction. Qui a dit qu’être une personne, c’est connaître la dernière des solitudes ? Voilà une personne : ses yeux sont des flammes, et ses nerfs, tramés de sillons turquoise qui labourent indifféremment le ciel et son veston, explosent comme des étincelles qui disent l’affirmation de la présence. La solitude est un détonateur d’existence réelle. Quelqu’un est là, il vous regarde. Quelqu’un existe, et en soutenant son regard, peut-être existez-vous aussi. La politique, c’est ça : pas le bombardement toxique des inepties du réseau planétaire, mais un branchement d’intensités qui voient et sentent. Antonin Artaud, dans Van Gogh, le suicidé de la société, appelle cela une « translation sur le plan-foudre ».
La vraie présence est extatique, électrique, peut-être dangereuse. Les êtres qui sont vraiment là se remarquent tout de suite : ils ont cette fièvre que le jaune et le bleu de Van Gogh nous donnent. Ils sont une insurrection vivante. Ils tranchent par leur silence même dans le bla-bla écœurant de notre temps.
Charlie Hebdo 1460 du 15 juillet

jeudi, 13 octobre 2016

Van Gogh

Van Gogh"La ronde des prisonniers"•Saint-Rémy•1890 (Ispirazione da Gustavo Doré)

20:43 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : van gogh

dimanche, 08 mars 2015

Dico de bord (extrait 16)

dico de bord, lecture, van Gogh‪#‎Dicodebord‬ extrait 16
Lecture
« L’objet de la littérature est de nous apprendre à lire » a écrit Claudel. Il y a bien sûr plusieurs sortes de lectures. Ce n’est pas un acte anodin, qui devient de plus en plus politique aujourd’hui, puisque tout est fait pour nous empêcher de lire. La lecture de connaissance est la plus intéressante, comme l’a écrit Montaigne : « J’aime mieux forger mon âme que la meubler. » « Toutes les grandes lectures sont une date dans l’existence » : Lamartine. Nietzsche, dans Ecce homo, dessine le portrait-robot du lecteur parfait : « Quand j'essaie de m'imaginer le portrait d'un lecteur parfait, cela donne toujours un monstre de courage et de curiosité, et en outre quelque chose de souple, de rusé, de prudent, un aventurier et un explorateur-né. » Proust lui aussi, grand lecteur s’il en est, s’est penché sur la question : « Mais pour en revenir à moi-même, je pensais plus modestement à mon livre, et ce serait même inexact que de dire en pensant à ceux qui le liraient, à mes lecteurs. Car ils ne seraient pas, selon moi, mes lecteurs, mais les propres lecteurs d'eux-mêmes, mon livre n'étant qu'une sorte de ces verres grossissants comme ceux que tendait à un acheteur l'opticien de Combray ; mon livre, grâce auquel je leur fournirais le moyen de lire en eux-mêmes.» : Le temps retrouvé. Pour Philippe Sollers, la question est centrale : « Ma stratégie a toujours été simple : elle consiste à inviter les gens à lire. C’est dans les textes que s’opèrent les identifications décisives. » Il précise dans La Guerre du goût : « Savoir lire, c’est aussi pouvoir tout lire sans rejets et sans préjugés : Claudel et Céline, Artaud et Proust, Sade et la Bible, Joyce et Mme de Sévigné. Prouvez-le, montrez que vous n’êtes pas un esprit religieux. Savoir lire, c’est vivre le monde l’histoire et sa propre existence comme un déchiffrement permanent. Savoir lire, c’est la liberté ». Jules Renard est plus lapidaire : « Plus on lit, moins on imite. » Paul Léautaud, tord, à son habitude le cou à une idée reçue : « Les beaux livres, décourager d’écrire ? C’est comme si vous disiez qu’une jolie femme décourage de faire l’amour. » Paul Valéry dit à peu près la même chose à sa façon : « Ce qu’on apprend, à lire les vrais écrivains, c’est des libertés. On reçoit le langage anonyme et moyen, on le rend voulu et unique. À lire les mauvais, on sent qu’il faut se gêner. » Alors, comment lire, Voltaire nous répond : « Celui qui lit sans crayon à la main dort. »
Vincent Van Gogh, la lectrice de roman, 1888
(Raymond Alcovère : ce livre de bord, construit sous la forme d’un abécédaire, fait le tour de tout ce qui me tient à cœur, m’a construit : noms communs, mais aussi lieux, femmes et hommes célèbres, écrivains, peintres, musiciens. Les « définitions », nourries de nombreuses citations, ont des dimensions très variables : entre une ligne et trois pages)

mardi, 01 juin 2010

Et même la nature extérieure ne peut plus garder la même gravitation

van-gogh.jpg« Non, Van Gogh n'était pas fou, mais ses peintures étaient des feux grégeois, des bombes atomiques, dont l'angle de vision, à côté de toutes les autres peintures qui sévissaient à cette époque, eût été capable de déranger gravement le conformisme larvaire de la bourgeoisie second Empire et des sbires de Thiers, de Gambetta, de Félix Faure, comme ceux de Napoléon III. Car ce n'est pas un certain conformisme de mœurs que la peinture de Van Gogh attaque, mais celui même des institutions. Et même la nature extérieure, avec ses climats, ses marées et ses tempêtes d'équinoxe ne peut plus après le passage de Van Gogh sur terre, garder la même gravitation »

Antonin Artaud : Van Gogh, le suicidé de la société

lundi, 11 août 2008

Hiroshige et Van Gogh

ponthiroshige.jpgpontvangogh.jpgL'original de Hiroshige et la copie par Van Gogh. Influence sur Monet aussi : voir ici

samedi, 21 juillet 2007

étincelle d'or de la lumière nature.

29e8b288cc01f70dc7b637956ad4935b.jpg Enfin, ô bonheur, ô raison, j'écartai du ciel l'azur, qui est du noir, et je vécus, étincelle d'or de la lumière nature.

Rimbaud, Une saison en enfer

Van Gogh, La Nuit étoilée

22:35 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Rimbaud, Van Gogh

lundi, 14 août 2006

Lumière des arbres

medium_van-gogh-pieta.jpgLumière des arbres, dans un ciel gris de fin d'été, à Paris.

Van Gogh, Pieta, d'après Delacroix, 1889

18:00 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : van Gogh