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dimanche, 19 octobre 2008

Ma patrie, un bout de l’éternité

GORGES DE L'HERAULT (12).jpgMa patrie,  un bout de l’éternité.

Un lieu sans lieu peint sur un mirage, ailleurs.

 

J’ai oublié ses rives.

Je n’ai aucun moyen de les revoir, ni d’ailleurs aucune envie.

 

A cause du pain qui est cher et  l’hystérie des colons.

 

Je me souviens  de la  nuit  où je suis partie.  

Il faisait noir.

J’avançais courbée à travers les fleuves taris, le front étincelant de désespoir et les mains implorant du ciel une chose qui me précède.

 

Et plus tard quand une mémoire de larmes me prendra par le cou, comment y retourner ?

Comment retrouver, l’absurde territoire au milieu des cendres ?  

La guerre est  terrible.

Elle a tout décimé.

L’avenir, le présent et le passé.

 

Souvent entre les eaux du sommeil, mon rêve entrouvre une porte sur une terre entourée de paysages où tout est changé pour le mieux…

Du haut de mon nid d ‘aigle,  je vois des fleurs sur les tables dans les cafés, au cœur de la foule le méchant  Bascom  qui  est devenu aveugle, distribue tout son argent , mettant fin à son règne tyrannique depuis deux mille ans mais marquant son retour à Dieu.

Quelle effervescence dans la ville au répit qui se maquille ?

 

Et je sens comme un feu s’allumer au coin de mon cœur et réchauffer mon visage.

Je ne m’étonne de rien mais avant d’entrer à l’aurore  je m’approche avec le désir du partage.

 

A l’improviste, le vent se lève et arrête le mouvement impétueux de mes yeux.

Une poussière  se met  à danser autour de ma tête.

 

Chuchotement de défaite. Silence de l’énigme qui crache son étrangeté. Perte des repères de la ligne du cœur.

Dans l'impatience tout demeure inaccessible.

 

Sans parvenir à m’éloigner, triste je tourne, je tourne encore à la recherche d’un autre chemin de la plaine reconquise qu’on raconte dans  les légendes.

 

A l’heure ou Les ampoules s’éteignent, l‘aube tombe le rêve sur la grève, sa douleur retient une ombre qui dort toute nue. Il n’y a ni distance entre nous ni vent.

Est-ce mon image ce rêve qui porte un visage familier?

 

Un soir je reviendrai dans la lumière électrique.

J’y  courrai avec les oiseaux migrateurs en brassant l’air comme dans un rêve.

 

Sandy Bel, poète amérindienne

Photo de Gildas Pasquet

Commentaires

c'est beau
je me lis toute contente wow!

Écrit par : sandy | dimanche, 19 octobre 2008

Les commentaires sont fermés.