samedi, 28 novembre 2009
Aphorismes et périls
J'ai souvent parlé ici des Greguerias, de Ramon Gomez de la Serna, en voici quelques autres, toujours dans la traduction française de Jean-Yves Carcelen et Georges Tyras, aux éditions Cent pages :
- Nous fronçons les sourcils comme si nous voulions saisir avec des pinces quelqu'importante pensée qui nous échappe
- Lorsqu'une femme se met du rouge à lèvres devant son miroir de poche, on dirait qu'elle apprend à prononcer le O
- J'aime regarder les grands orchestres de violons car l'inclinaison mobile des nombreux archets dessine une sorte de pluie musicale
- Ce que la bicyclette a de plus beau, c'est son ombre
- C'est dans les bibliothèques que le temps est le plus uni à la poussière
- Les mouettes naissent des mouchoirs que l'on agite au départ du bateau.
- Il ne faut pas oublier que, le jour du déluge, ceux qui savaient nager se noyèrent aussi
- On voit que le vent ne sait pas lire quand il feuillette les pages d'un livre à l'envers
Photo : René Maltête
00:15 Publié dans Greguerias | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ramon gomez de la serna, greguerias, rené maltête
Commentaires
J'aime beaucoup celle du déluge...Bises.
Écrit par : ariaga | samedi, 28 novembre 2009
On ne s'en lasse pas !
Pour la petite histoire future, "Aphorisques et périls" est le titre choisi par André Stas (grand prix de l'Humour noir 2009 avec "Entre les poires et les faux mages") pour son prochain recueil dans le genre. Ben oui, je fais un peu de pub pour un pote trop méconnu.
Écrit par : Éric | dimanche, 29 novembre 2009
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