mercredi, 27 décembre 2006
Un message d'amitié pour J.L.K.
L'homme des cimes ! A lire ici !
Photo : Gildas Pasquet
13:43 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Blog, Jean-Louis Kuffer, photo, Gildas Pasquet
Cette nuit blanchie a déchaussé ton pas...
Tu habites la vague hissée à ton rêve
l'embrasure à bord du train de vie
plein cœur sous le manteau des solitudes
cette nuit blanchie a déchaussé ton pas
Tu habites ma joue un claquement de larmes
contre le nid du vent les ombres en guenilles
dans tes semelles abandonnées
cette nuit blanchie a déchaussé ton pas
Courbet, Portrait de Juliette Courbet comme une enfant dormant
03:20 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, littérature, Mireille Disdero, poésie, Courbet
mardi, 26 décembre 2006
L'arbre solitaire
Friedrich
22:12 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, Friedrich
Le sentiment qu’il y a de la vie dans ce qui a été créé
Il dit : les poètes dont on dit qu’ils nous donnent la réalité n’ont pas non plus la moindre idée de ce qu’est la réalité ; mais ils sont malgré tout plus supportables que ceux qui veulent la transfigurer. Il dit : le bon Dieu a fait le monde comme il devait l’être et nous ne gribouillerons assurément rien de mieux ; notre unique effort doit consister à l’imiter autant que possible dans nos créations. J’exige en tout – vie, possibilité d’exister, cela suffit. Et il n’est plus besoin dès lors de se poser la question de savoir si c’est beau ou laid. Au-delà de ces deux termes, le seul critère en matière d’art est le sentiment qu’il y a de la vie dans ce qui a été créé.
Büchner, Lenz
Frédérique Azaïs : "Bleu"
11:43 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, littérature, peinture, Büchner, Lenz, Frédérique Azaïs
dimanche, 24 décembre 2006
Passerelle
Quand avril fait deuil de ses lilas, que moutonne l'eau du lac sous les rafales du mistral et que merles transis pas plus que rousserolles ne vous donnent envie de chanter, alors où voulez-vous aller puiser la force d'encore continuer jusqu'à la passerelle, là-bas, où les grands roseaux bleus font signe et nous appellent ?
Une averse sauvage désole soudain sentes et sous-bois qu'au sortir de la forêt ne viendra consoler aucun arc-en-ciel, ils sont tombés des nues les cerfs-volants de fine étoffe qu'enfant nous lancions à l'assaut du soleil et maintenant même l'iris des marais prend sous nos pas une pâleur d'ennui tandis que s'évanouissent en ricanant dans le vent les souvenirs jaunis des jours passés.
Quelque chose de nous déjà doucement gagne l'agonie qu'on voudrait voir encore cavaler vers la vie, au cœur cependant la tranquille espérance qu'un frisson de lumière, agitant là-bas les grands roseaux bleus, suffira sans doute pour atteindre bientôt la passerelle.
Pierre Autin-Grenier, Les Radis bleus
Pissaro, le vieux pont de Chelsea
19:24 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, Pierre Autin-Grenier, art, peinture, Pissaro
Un cri, de Pierre Autin-Grenier
On en avait mis du temps, avant de se décider... Trop, peut-être. Nous étions sortis sur le pas de la porte. Ausculter l’ombre. Un froid de chacal nous avait mordus jusqu’aux entrailles. Immobiles telles des statues de marbre, nous avions attendu. Anxieux, et comme impatients qu’il ne se passe rien. Oui, on espérait alors le silence, l’absolu silence, pour tout dire...
Une nuit d’hiver, les habitants d’une ferme partent dans les bois pour découvrir l’origine d’une inquiétante plainte, « du côté des collines ». Accompagnés de l’éclat d’une lune « étrangement écarlate », de lanternes, de chiens, et du souvenir du « crime des Granges Rouges », les hommes s’enfoncent dans l’obscurité. « Il se passe, en décembre, des faits bien étranges à l’écart de nos bourgs »... Le cri devient grognement, ricanement ; malgré la nuit et l’inextricable maquis, les bruits de bête et les craquements d’arbres, le curieux cortège ne cèdera pas à la panique, et sera bientôt à deux doigts de percer le mystère...
La première parution d’Un cri, dans le recueil de nouvelles L’Ange au gilet rouge (aux éditions Syros) a marqué un tournant dans l’œuvre de Pierre Autin-Grenier : l’auteur de poésie « noire » nous a offert, depuis, des récits où se côtoient le fantastique et le surréalisme (Toute un vie bien ratée, L’Éternité est inutile). Le rythme des scènes entretient merveilleusement le suspense, jusqu’au tableau final d’une beauté rare, une « vision d’apocalypse » dévoilée dans la toute dernière phrase.
Ici, un extrait des Radis Bleus, Pierre Autin-Grenier, Folio Gallimard :
Infinie patience des fenêtres, jamais fatiguées d'ouvrir à nos regards absents des matins sans cesse renouvelés, des soirs chargés de parfums, des journées entières avec vue sur la mer et souvenirs d'enfance. Heureux celui qui sait, par une fenêtre large ouverte sur rien du tout, découvrir la vie, sentir soudain frissonner la peau du monde ; il peut sans frayeur aucune s'élancer dans l'air : déjà il vole, oiseau léger ! Car les fenêtres conduisent très loin au-delà des déserts quotidiens, pour peu que l'on veuille emprunter leurs chemins tranquilles, embrasser l'immense horizon de leur œil inattendu. Fenêtres : perpétuelle apothéose du printemps !
00:23 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, Pierre Autin-Grenier, Un cri
samedi, 23 décembre 2006
L'expression des impressionnistes
En avril 1874 (pendant ce temps, à Londres Rimbaud peaufine Les Illuminations) les Artistes anonymes associés trouvent pour exposer leurs oeuvres un local au 35 boulevard des Capucines, qui abrite les ateliers d'un artiste original, Felix Tournachon dit Nadar. Proche de Manet, Baudelaire et Offenbach, célèbre pour ses coups d'éclats (et notamment pour ses voyages en ballon), encore inconnu, tantôt riche tantôt pauvre, les causes déséspérées le touchent. Le 15 avril, l'exposition ouvre ses portes. Le 25, Louis Leroy, critique du Charivari, voulant se gausser du tableau de Monet Impression soleil levant titre sa chronique : L'expression des impressionnistes.
Photo : Nadar en ballon
02:02 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, impressionnistes, Nadar, photo
Florence, décembre 2006
Photos de Gildas Pasquet
01:24 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, photo, Florence, Gildas Pasquet
vendredi, 22 décembre 2006
Fleuve d'oubli
La première rencontre de Berthe Morisot et Edouard Manet a lieu au Louvre devant le tableau de Rubens : Le débarquement de Marie de Medicis à Marseille, que Berthe copie. C'est un des ces jours où les copistes sont autorisés à travailler et où le Louvre fourmille d'étudiants aux Beaux-Arts et d'apprentis artistes. D'après Jean Prévost qui a fait une étude sur Baudelaire (1964) c'est le seul Rubens dont dispose le Louvre à l'époque et dont il s'est donc inspiré pour son poème Les phares.
07:50 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, Berthe Morisot, Manet, Rubens
Don Manet y Zurbaran de las Batignollas
Il admirait les italiens, Titien, le Tintoret et surtout Véronèse, Rubens, les Hollandais, mais par-dessus tout les Espagnols ; il venait souvent au Louvre copier Vélasquez : « C’est le peintre des peintres (…) J’ai trouvé chez lui mon idéal en peinture ; la vue de ses chefs-d’œuvre m’a donné grand espoir et pleine confiance. » Au point que la critique l’appelle (finement) : « Don Manet y Zurbaran de las Batignollas ».
00:30 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, Manet, Espagne, Vélasquez
jeudi, 21 décembre 2006
Rocambole
Un jour, se considérant mal payé, Ponson du Terrail exigea une augmentation d'un des directeurs de journaux pour qui il écrivait. - Le directeur, trouva la demande de son feuilletonniste exagérée et décida sur le champ de se passer de ses services. Il fit appel à divers nègres dont la mission serait de poursuivre les récits de l'autre. - Or, dans l'épisode interrompu par la démission de Ponson, le héros, Rocambole, avait eu le malheur d'être enfermé dans un coffre-fort. Comment le sortir de là ? - Le directeur, ses nègres, toute l'équipe du journal ne purent trouver une solution à ce problème. - Ponson du Terrail fut rappelé, on lui donna l'augmentation qu'il exigeait, et le lendemain, la suite du récit débutait : «Ayant réussi à s'échapper du coffre-fort, Rocambole...»
06:21 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, feuilleton, Rocambole, Ponson du Terrail
Corot avait trouvé une couleur
A plus de soixante ans, son talent n’était toujours pas reconnu, mais il formera Pissaro et Berthe Morisot. Et les autres impressionnistes le considèrent comme un génie. Il avait une couleur bien à lui, une peinture toute en nuances, à laquelle il a su insuffler du mystère.
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, Corot
mercredi, 20 décembre 2006
Petit truc de mise en page
(Désolé pour ceux qui connaissent déjà)
Pour les dialogues, dans un texte :20:30 | Lien permanent | Commentaires (2)
Avis aux amateurs !
A lire ici, sur le blog de J.J. Nuel, une nouvelle pratique des éditeurs. Edifiant !
11:06 Publié dans Edition | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edition
Faire éclater l'azur
"Nager en plein ciel, arriver aux tendresses de nuages, suspendre ces masses, au fond bien lointaines dans la brume grise, faire éclater l'azur"
Eugène Boudin, ami et maître de Claude Monet.
08:14 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, peinture, Eugène Boudin
mardi, 19 décembre 2006
Le talent de Madame Morisot
19:44 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, peinture, Berthe Morisot
Les marque-pages des éditions n & b
09:36 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marque-page n&b
Une mutation métaphysique
Dès lors qu'une mutation métaphysique s'est produite, elle se développe sans rencontrer de résistance jusqu'à ses conséquences ultimes. Elle balaie sans même y prêter attention les systèmes économiques et politiques, les jugements esthétiques, les hiérarchies sociales. Aucune force humaine ne peut interrompre son cours, aucune autre force que l'apparition d'une nouvelle mutation métaphysique. On ne peut pas spécialement dire que les mutations métaphysiques s'attaquent aux sociétés affaiblies, déjà sur le déclin. Lorsque le christianisme apparut, l'Empire romain était au faîte de sa puissance; suprêmement organisé, il dominait l'univers connu; sa supériorité technique et militaire était sans analogue; cela dit, il n'avait aucune chance. Lorsque la science moderne apparut, le christianisme médiéval constituait un système complet de compréhension de l'homme et de l'univers; il servait de base au gouvernement des peuples, produisait des connaissances et des oeuvres, décidait de la paix comme de la guerre, organisait la production et la répartition des richesses; rien de tout cela ne devait l'empêcher de s'effondrer.
Michel Houellebecq, Les particules élémentaires, prologue
Vélasquez, Les Menines
01:15 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, Houellebecq, peinture, mutation, Vélasquez
lundi, 18 décembre 2006
Salon des petites choses
09:59 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, peinture, Présence des arts
Pourvu que je me souvienne du soleil !
Le château de Chillon (château féodal, situé au pied des Alpes au bord du lac Léman, non loin de la retraite de Courbet à la Tour de Peilz
(1874)
Pourvu que je me souvienne du soleil ! Gustave Courbet (entrant dans sa cellule en 1871) (Cité par Mireille D.)
Elu de la Commune de Paris en 1871, accusé d'avoir dirigé la chute de la Colonne Vendôme, il fut emprisonné, jugé et exilé volontaire en Suisse où il mourut, le 31 décembre 1877, à la Tour de Peilz, au bord du Léman, sans avoir jamais revu son pays natal.
01:21 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, peinture, Courbet