mardi, 31 octobre 2006
The Queen
Stephen Frears a réalisé là un film à la fois intense et sobre. Crépusculaire. On y suit jour après jour la famille royale anglaise la semaine qui a suivi la mort de Lady Di. Le soutien que va lui apporter Tony Blair, qui vient d'être élu, alors que dépassée par l'engouement et l'émotion mondiale qu'a provoqué ce deuil, elle reste d'abord campée dans son refus de le reconnaître, de comprendre ce qu'il représente et les évolutions qu'il signifie. Au point de se mettre en danger et de menacer tout l'équilibre des pouvoirs dans le pays. D'où ce mano a mano avec le jeune premier ministre qui joue là son baptême du feu. Helen Mirren porte bien la dimension tragique du personnage de la reine, notamment dans cette très belle scène, où, seule dans la nature, sa voiture en panne, elle se retrouve face à un cerf magnifique, celui que les chasseurs poursuivent, qu'elle incite à s'enfuir...
02:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, The Queen, Stephen Frears
Transports en Chine
00:20 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photo, Chine
lundi, 30 octobre 2006
Cristaux de roche
Les heures,
Tu les traînes dans ton sillage
Dans l’attente
D’une prochaine éclipse.
Le sucre te mange.
Se fige le temps
Couleur de caramel.
Sous ta peau
Se forment
Les cristaux
Et les morceaux de roche
Dévalent
Des sommets.
Valérie Canat de Chizy
Yves Klein
00:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, poésie, Valérie Canat de Chizy, Yves Klein
dimanche, 29 octobre 2006
"Tu m'as tué... mais, comme toi, j'ai oublié de mourir."
Arabian love song: "Mahmoud Darwich, malade d'espoir!"
02:33 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, poésie, Mahmoud Darwich
samedi, 28 octobre 2006
La profondeur du sentiment pour sillon
Une fois le chandail ôté, l'offrande d'une poitrine rouge
Conséquence possible d'un coup de soleil,
Trace probable d'une vieille peinture de guerre
Une fois notre chant sur pilotis
suspendu entre brume et feutre
la profondeur du sentiment pour sillon
Que savoir d'autre de la vie ?
Jean Azarel, extrait de Passage du mortel
Yves Klein
21:20 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, Jean Azarel, Yves Klein
Chroniques d'une élection (8)
Strauss-Kahn, vrai rival de Royal?
05:11 Publié dans Présidentielles 2007 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Présidentielles 2007, politique, Ségolène Royal, DSK
vendredi, 27 octobre 2006
Textes peu sérieux, de Max Laire
Les rêves choisissent leur compagnie une gomme à la main
J’ai tellement de rêves que parfois j’ai la sensation de vivre en dormant
Ne donnez des conseils éclairés que le soir
Max Laire,
Roy Lichtenstein, Spray
Lisez d'autres perles de cet auteur, ici sur le blog de la revue Casse, qui l'a publié
18:30 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, art, casse, Max Laire, Lichtenstein
On vous mène en bateau depuis quarante ans.
Allez, Françaises, Français, citoyens, camarades, compagnons, il est l'heure de s'attabler et de cracher le morceau : on vous mène en bateau depuis quarante ans.
A lire ici, à propos du documentaire de Patrick Rotman sur Jacques Chirac
09:30 Publié dans Présidentielles 2007 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, présidentielles 2007, Jacques Chirac
jeudi, 26 octobre 2006
Chroniques d'une élection (7)
"Si l’on pense que tout va bien et qu’il faut continuer comme ça, alors continuons ! Mais moi je pense que tout ne va pas bien !"
Ségolène Royal
13:06 Publié dans Présidentielles 2007 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, présidentielles 2007, Ségolène Royal
Si écrire ne pouvait pas me servir à aimer, autant tout arrêter
Je n'étais pas faite pour abattre des cartes, je n'étais pas stratège, je n'étais pas séductrice, je n'y arrivais pas. Ou je ne disais rien ou j'étais trop directe. La seule chose qui me convenait c'était le poker, écrire, tout écrire, et faire lire, ça je savais le faire, tout jouer d'un coup. Miser tout sur un seul chiffre qui a peu de chances de sortir, mais s'il sort c'est mieux que tout. C'était le chiffre que j'avais choisi.
« Rendez-vous » de Christine Angot est un roman déroutant : vif, efficace, percutant. Dès les premières pages on est emporté. Son écriture ne ressemble à aucune autre, surtout, rarement on aura été aussi loin dans le regard au scalpel sur soi-même, dans le désir, le désir d'une vérité des choses. Sa quête est éperdue, elle déstabilise le lecteur, par moments on reste à l’extérieur, sur la défensive, puis on est bousculé, happé, l’émotion est là, la machine s’emballe: Si écrire ne pouvait pas me servir à aimer, autant tout arrêter. Elle va jusqu'au bout, la littérature et la vie, tout s'entrecroise, les époques, sa vie réelle. Le livre est circulaire, les personnages réapparaissent, au fur et à mesure le regard du lecteur se précise, s'affine. L'utilisation des temps est surprenante, celle de l'imparfait, à contretemps en apparence, mais qui questionne, transforme la lecture. Il y a de l’extrême, on est toujours à la limite de la folie, de l’inconcevable ici dans la relation amoureuse et le livre va toujours plus loin que ce qu’on avait imaginé : c’est sa force . On peut ne pas entrer dans cet univers, le refuser, mais une chose est sûre, il n’est pas ce qu’il semble être. Pas de stratégie d'évitement ici, de contournement, et pourtant (justement plus que jamais) on est dans la littérature, de celle qui bouscule, bouleverse, la seule vraie en quelque sorte.
Quand j’écris, je vois bien moi, la syntaxe n’a pas d’importance, les négations, les conditionnels, les conjonctions, ce n’est que des présentations pour masquer plus ou moins ce qu’on pense, les si, les bien que, pour amoindrir les mots, atténuer les valeurs. Ca ne change pas le contenu, le sens ni les images qui viennent avec. Il n’y a pas de conditions, pas de si dans la vérité.11:00 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, roman, Angot, critique
mercredi, 25 octobre 2006
Jusqu’à ce que jaillisse le plaisir
Chaleur humide, couchée nue sur le lit. Caresse des arums, délicats pétales blancs sur ma peau, aurores de plaisir. La pointe recourbée parcourt ma cheville, ma jambe, ma cuisse, coule sur mon ventre lisse où un léger duvet se réveille, titillé par cet effleurement, glisse dans la vallée magique, remonte jusqu’au mamelon, monticule soyeux, puis se pose sur mes lèvres. Main dans mes cheveux, puis sur tout le corps, rondeurs, velouté turgide, blondeur de l’épiderme, pianotement des doigts sur la peau. Usant de la tige ensuite, entre mes cuisses ouvertes, jusqu’à ce que jaillisse le plaisir.
17:55 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, art, arum, fugue baroque, naples
Comme des outils divinatoires
"La parole appelle, ne nomme pas. Le français le dit : nous ne nommons pas les choses, nous les appelons. Nous les appelons parce qu'elles ne sont pas là, parce que nous ne savons pas leur nom." "La pensée n'utilise pas les mots, ne cherche pas ses mots. Ce sont les mots qui cherchent, qui traquent la pensée. Nous nous dépouillons des mots en parlant. Celui qui parle, celui qui écrit, c'est un qui jette ses mots comme des outils divinatoires, comme des dés lancés."
Valère Novarina
Image : Jeff Koons
00:20 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, parole, Novarina, Jeff Koons, peinture, art
mardi, 24 octobre 2006
Les statistiques
Si l’on en croit les statistiques, on peut avancer que depuis l’irruption sur la terre de l’homme, ce mammifère intelligent, le nombre des naissances est à peu près équivalent à celui des décès parmi sa race. A noter toutefois un très léger excédent des naissances, dû probablement à leur antériorité sur les décès ; il aurait fallu en effet que l’agent recenseur comptabilise par anticipation les morts à intervenir pour ne pas fausser la balance.
Mais le lecteur aura rectifié de lui-même.
Jean-Jacques Nuel
10:05 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, Casse, Jean-Jacques Nuel, statistiques
Chroniques d'une élection (6)
"Avec cette distinction bourgeoise qui semble dissimuler quantité de secrets inavouables, Sego ressemble déjà à un personnage Chabrolien."
Arlette Laguillier
09:10 Publié dans Présidentielles 2007 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, Présidentielles 2007, Ségolène Royal
Chroniques d'une élection (5)
Le scénario est désormais bien rodé. Centres militaires pour jeunes délinquants, 35 heures, carte scolaire ou «surveillance populaire» des élus : «Ségolène Royal regarde ce qui monte dans l'opinion sur un sujet précis, elle attaque la ligne socialiste, elle se fait attaquer en retour par son camp, résume un sondeur. Puis elle attend le sondage qui montre qu'elle a le soutien de l'opinion.» Le tout dans un timing soigné...
08:17 Publié dans Présidentielles 2007 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, Présidentielles 2007, Ségolène Royal
Et délice d’aimer une pure exigence...
Ce n’est pas dans les géographies
Qu’il faut chercher cette île
Où nous avons vécu.
Délice de sentir celle
Qui jamais ne repose
Effacer sur le sable
Des mots jamais écrits.
Délice d’oublier
Des formes absentes
Et d’attendre un vent
Qui ne veut pas qu’on le nomme.
Et délice d’aimer
Une pure exigence.
Une île qui n’existe pas
Des plages qui s’évanouissent
Un estuaire
Et un cœur qui pourrait se taire.
Un silence
Qui s’enroule dans un coquillage
Au nom tarabiscoté
Et ce pronom
Qui marche de travers
Comme un crabe
Et qu’on écrase !
Bernard Lesfargues, extrait de "La plus close nuit", éditions Fédérop
00:35 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, poésie, Bernard Lesfargues
lundi, 23 octobre 2006
Borges toujours
Exposition "Dans la nébuleuse de Borges"
par El Colectivo à El Sur
du 23 octobre 2006 au 22 janvier 2007
El Sur
35 Bvd St Germain 75005 Paris
Tel: 01 43 25 58 28
13:27 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, littérature, Borges, exposition, Ricardo Mosner
Chroniques d'une élection (4)
"comme si aucune leçon n'avait été tirée du séisme du 21 avril 2002, quand Lionel Jospin, confronté à sept concurrents de gauche et d'extrême gauche, qui avaient totalisé 26,71 % des suffrages, avait été éliminé dès le premier tour"
08:01 Publié dans Présidentielles 2007 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Présidentielles 2007, politique
L'automne fait les bruits froissés
L'automne fait les bruits froissés
De nos tumultueux baisers.
Dans l'eau tombent les feuilles sèches
Et sur ses yeux, les folles mèches.
Voici les pêches, les raisins,
J'aime mieux sa joue et ses seins.
Que me fait le soir triste et rouge,
Quand sa lèvre boudeuse bouge ?
Le vin qui coule des pressoirs
Est moins traître que ses yeux noirs.
Charles Cros
04:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, poésie, automne, Charles Cros
dimanche, 22 octobre 2006
Bernard Lesfargues
Ce soir le ciel est doré
comme un parchemin du seizième siècle
J'essaie de lire ce que les branches
écrivent minutieusement à l'encre noire
sur la splendeur d'un ouest illuminé.
Ce n'est pas facile à lire
ce sont lettres d'un alphabet inconnu.
Le ciel pâlit peu à peu.
Un ange claudiquant souffle la chandelle
et baisse le rideau. Alors
la loutre de la nuit caresse mes jambes,
la loutre qui danse dans la nuit des ruisseaux
jusqu'aux impuretés de l'aube.
Bernard Lesfargues, l'or du ciel, extrait de "La plus close nuit", éditions Fédérop
Poète, traducteur, critique littéraire et fondateur des éditions Fédérop, Bernard Lesfargues est né à Bergerac en 1924. Agrégé d’espagnol en 1954 et diplômé en sociologie américaine, il enseigne pendant 30 ans l’espagnol à Lyon, puis se retire dans son village d’Église-Neuve-d’Issac, en Dordogne, où il vit toujours.
Passionné par le monde hispano-américain et spécialiste du catalan, il est le traducteur en français des plus grands écrivains castillans et catalans du XXe siècle : Jorge Luis Borges, Julio Llamazares, Mario Vargas Llosa, Ramón Sender, Juan Goytisolo, Jesús Moncada, Quim Monzó, Mercè Rodoreda.
Bibliographie et extraits à lire ici
Avec beaucoup de constance
et un tas d'imperfections
j'écris
des poèmes, qui, peut-être,
après ma mort,
trouveront un lecteur.
J'aimerais que ce soit un homme jeune
et qu'en refermant le recueil
il dise : Bigre !
Ce Lesfargues.
Je suis certain
qu'il aurait pu être un bon poète.
06:29 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature, poésie, lenga d'oc, bernard lesfargues