lundi, 19 juin 2006
Cicatrisation progressive du désert
Les labours, les semailles, le blé doré, l’étrange averse de l’amour sur l’éteule. Tout cela brillait.
Avant que l’aspirateur des étangs ne se mette en marche.
Et le grill des champs.
Je n’aurai point assez sulfaté tes grappes ? Leur bleu faisait pourtant enrager le crépuscule. Le goutte à goutte de tes souches amenait le mate en plus du brillant.
Tu étais cairns de pierres blanchies par la neige. Ta peau de neige. Ses flocons de rousseurs. Ignorance du bonheur de l’eau qui coule. Brillante. Brillant.
Le canal carpien de tes mains recueillait ton surplus de sirop que tu distribuais aux anxieux. J’ai bu longtemps le nectar de tes jards pour calmer mon angoisse de la soif.
Fraîcheur des treilles, buvard des peupliers, toutes formules de sourciers.
Est-ce que tu brillais ?
Terre veinée de minéraux, riche, opulente. Mica, feldspath. Argile…
Couper dans l’aube pour fleurir de pluie tes visages. Visage de mousse, visage aimé, toi, l’aimée, visage de la présence éclectique, éclair d’écorces mouillées, tonnerre de fontaines. Tout cela encore dans le fond de teint des forêts.
Jean Azarel, texte extrait des Cahiers du sens, numéro 16 :
04:45 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Humm! Un vrai élixir, ce texte, "gouleyant"!
Merci, amigo!
Écrit par : Bona | lundi, 19 juin 2006
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