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dimanche, 21 janvier 2007

Jetée d’étoiles dans le ciel bleu nuit

 medium_BRUXELLES_62_.3.JPGJetée d’étoiles dans le ciel bleu nuit. Il fait presque toujours doux à Montpellier. Soudain il comprend à quel point il aime cette ville. Pas de façon exclusive, mais à cause de son ouverture, de sa légèreté, cette façon de ne pas être vraiment à soi. Rien de pesant, de trop enraciné ici.

 

Raymond Alcovère : "Le sourire de Cézanne", à paraître, mai 2007, n&b éditions.

Photo : Gildas Pasquet

 

 

samedi, 20 janvier 2007

Les tableaux supportent tout

Les tableaux supportent tout. Ils attendent ton retour.

Philippe Sollers, Carnet de nuit, Folio

Comme les autres tu croiras à ce corps recomposé

Comme les autres tu croiras

à ce corps recomposé :

nouvelle perspective,

avenue de l'Europe ouverte

sur le chant infini des astres...

Et ta langue toujours

qui ne saura profaner ses propres tombes...

Bayreuth, Sarajevo, vitrines

illuminées d'amandiers en fleur,

et dans les égouts intraitables

des vérités noires pleines de récidives...

Mais tu croiras - et quelle que soit

l'heure des horloges -

en ces géographies extensibles,

ces princes couronnés de walkman,

ces palais hérissés de migraines...

Nouveaux corps et nouveaux territoires,

cela t'éblouira :

en piste et floqué d'incurables formules,

ce qui de toi effleure l'aile des albatros

tu ne le connaîtras jamais

 

Jean-Luc Aribaud, Prophéties, Le Castor Astral, 2006

 

Carnets indiens, avec Nina Houzel (12)

medium_D.jpgJe ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts, ni mes fenêtres bouchées, mais qu'y circule librement la brise que m'apportent les cultures de tous les pays

Gandhi 

Photo : Nina Houzel

 

vendredi, 19 janvier 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (11)

medium_PC110653.jpgC'est si calmant de se représenter les choses! Ce qui est affreux c'est ce qu'on ne peut pas imaginer

Marcel Proust

Photo : Nina Houzel

Carnets indiens, avec Nina Houzel (10)

medium_Pondichery_087.jpg"Je crois qu'il faut poser le pied assez légèrement sur terre"

Jacques Chardonne

Photo : Nina Houzel

jeudi, 18 janvier 2007

Etudes littéraires : une mort annoncée ?

A lire ici et à signer une pétition sur le site de la Maison des Ecrivains

Le temps...

Le temps scintille et le songe est savoir

Paul Valéry

L'art...

medium_AVEYRON_2004_9_.JPGL'art met le moi à distance

Paul Celan

Photo : Gildas Pasquet

mercredi, 17 janvier 2007

Aveyron

medium_AVEYRON_2004_10_.jpgPhoto : Gildas Pasquet

14:18 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, photo, Aveyron, Gildas Pasquet

Carnets indiens, avec Nina Houzel (9)

medium_P5272769.jpgCe qui de toi effleure l'aile des albatros

tu ne le connaîtras jamais

Jean-Luc Aribaud

Photo : Nina Houzel

 

Un jour, après quarante cocktails...

Un jour, après quarante cocktails

rouges comme l'enfer,

une voix d'hier coulera dans tes veines :

"Que sont mes amis devenus,

les druides du poème,

les Magellan de la langue ?

Où vivent désormais ceux des peupliers sombres,

ceux des heures illuminées

à chercher la jonquille de la sainteté ?

Y a-t-il toujours à la verticale des bouches

cette nervure du silence,

ce rien pour nous appeler à naître ?"

Mais tu monteras le son, toujours plus,

et des slows en chemise noire

brouilleront tes ondes de pucelle.

 

Jean-Luc Aribaud, extrait de "Prophéties", Le Castor Astral, 2006

mardi, 16 janvier 2007

Le vent est le seul maître du ciel, de la terre et de la mer. Il attise les grandes passions et éteint les petites

medium_IMG_4998_2.jpgFrédérique Azaïs

Carnets indiens, avec Nina Houzel (8)

medium_PC110650.jpgPeindre un tableau, c'est comme jouer au jeu de go. On s'efforce de déposer sur l'échiquier des "points disponibles". Plus il y en a, plus on est sûr de gagner.

Huang Ping-Hung (Chine, Dynastie Ts'ing)

Photo : Nina Houzel

lundi, 15 janvier 2007

J'irai jusqu'au bout du langage...

medium_IMG_4997_2.jpgFrédérique Azaïs

Carnet de nuit

medium_yngpaint.jpgL'écriture des Carnets, comme disait Marcel, convient bien à Philippe Sollers, dont le "Carnet de nuit", paru chez Plon en 1989, reparaît aujourd'hui en Folio. Petit florilège :

Si vous aimez quelqu'un, aimez-le passionnément, et à tout instant, c'est le temps en personne qui vous aime

Proust : "Il arrive souvent qu'à partir d'un certain âge, l'oeil d'un grand chercheur trouve partout les éléments nécessaires à établir les rapports qui seuls l'intéressent. Comme ces ouvriers ou ces joueurs qui ne font pas d'embarras et se contentent de ce qui leur tombe sous la main, ils pourraient dire de n'importe quoi : cela fera l'affaire."

"Vous m'agacez souvent." Entendre : "Vous m'excitez souvent au moment où je ne m'y attends pas."

"Révolution". Pourquoi la société devrait-elle être réelle ? Drôle d'idée.

Ton personnage de roman existe quand tu aimerais avoir son point de vue sur le roman en question. Le livre est réussi quand tu as envie d'y rajouter ce qui s'y trouve.

L'article de Bataille, Hemingway à la lumière de Hegel (1953) : "Je veux parler de cette exactitude dans l'expression sensible de la vérité, que nul autre que lui ne me semble avoir atteint. C'est peu de dire que, sous sa plume, la vérité devient saisissante. (...) Est souverain celui n'est qui n'est pas lui-même une chose... Il n'y a pas dans son oeuvre de tricherie, ni de concession à la lâcheté qui porte à dominer les autres comme les choses."

Picasso : "Le jeune peintre", en couverture du Folio

 

dimanche, 14 janvier 2007

Aurore, or du temps

medium_IMG_5001_2.jpgFrédérique Azaïs

Dessine-moi un bonbon !

medium_IMG_4985_2_2.2.jpgtoutes les techniques acceptées y compris "l'éphémère"
peinture/sculpture/collages/photo/aquarelle/mosaïque etc....
conditions sur demande
http://presencedesarts.hautetfort.com
creas@mac.com  ou presencedesarts@hotmail.fr

samedi, 13 janvier 2007

Densité du vide

medium_zao7.jpgLe ciel a courbé sa tête. Les fleurs desséchées du soleil tournoient en ombelles autour des cimes. Le brouillard se lève et repose du monde.  

Des torsades de ciel blanchissent les rizières - attelages et paysans courbés sous la chaleur de juillet.  Des murs de latérite jettent des ornières dans la plaine ombrée de nuit. Il pleut des flèches de soleil acerbes comme des sagaies et drues comme un nuage de sauterelles.

Un vent de terre souffle une haleine chaude et mon cheval, rude et âpre comme le sel se cabre face à la montagne.

Enfin le vent du soir coule une giclée de citron frais sur les collines et ce fleuve immense aux reflets roses qui file grand large vers la mer – ample mouvement de ses méandres, inachevé, cours à l’apparence immobile mais forces profondes, latentes, terribles. Une obscurité de glaïeuls.

Maintenant, point nodal de l’existence, rien ne compte ici que les âmes et leurs écoulements réciproques et cette onde qui coule et nous relie. Fi du temps et de l’espace multipliés. Nous sommes de cette essence limpide et, de cap en cap jusqu’à la fraîcheur placide des futaies, cet échange d’ombre et de lumière, l’obscur et l’éclat enfin mêlés.

Un aigle pur et sage tournoie sur le faîte du monde. Sa proie s’inscrit dans son être comme une prolongation de lui-même.

De profondes vallées, dans une eau verte et noire, se détachent de la brume. Un pic insolite dresse sa palme sur le flot des hêtres.  La forêt, noyée de pourpriers, ondule comme une flamme attisée  par un souffle de forge qui inonde tout sur son passage.

Je suis né dans la lumière et ne connais pas de plus grand reposoir, la fraîcheur sourde de la terre, son humidité primordiale.

Des palais se découpent dans les nuages, plus amples et translucides à mesure que le regard s’aiguise et se love dans l’infini du bleu. Une brise légère et indécise virevolte entre les arbres. La lune, lointaine encore, court sur les cimes et telle une queue de comète avale les derniers brouillards.

Le ciel est pris de folie. Le feu s’est emparé de la pierre rougie par la fournaise et dégorge des combes entraînant le vent et le haut de la montagne dans un crépitement de couleurs.

La chute infinie des torrents gigogne précipite une écume blanche et aérienne  dans de profonds ravins creusés de saphirs et d’herbes folles. Les sensations formant le fond de mon être, je crois être impénétrable.

La terre de Chine est élévation. Rien de plat. Tout porte ici au sublime. Le ciel a des langueurs océanes pour ce placenta ocre, ardent et cru, zébré de solitude et d’esprit divin.

Les flammes du couchant claquent leurs ombres mouvantes aux brumes du soir. Une longue déclinaison de nuages frise l’horizon. La lumière sépulcrale de la nuit n’effacera pas tout à fait la magie du lieu : ici sont les antres de la terre.

Comme des étoiles jetées en pâture qui cherchent leur devenir – ô le geste auguste du semeur ! -  j’erre aux confins de cette orbe dont le centre est partout et la circonférence nulle part.

Ici je suis ivre de soleil, d’absence et de joie. La lumière est en moi, au cœur même, des nuages se lèvent et le feu des météores rejoint le sel de la terre.

Et cet âpre vent ne saurait corriger l’éclat du jour, si fin, si brillant, et puissant qu’il peut tout illuminer et détruire en une grappe de secondes.

Mauve obstacle à mon ennui, repentir du choix qui m’a amené jusqu’ici, des nuées accrochées à la montagne me dissimulent encore le grand débord du monde mais la plénitude – un nouvel ordre - est en moi ; je ne saurais être différent de ce que je suis.

Ici et maintenant, l’espace vide du monde et l’infinie densité du cosmos se confondent. Tout a été dit et il reste des mots encore.

Tout a été dit et le clair-obscur se recompose. Le feu est à la terre ce que la nuit est au ciel, cet instant ayant été. Pour toujours.

Comment se retourner sauf à se noyer dans le bleu de la nuit ? Les instants forment une farandole, des pépites versicolores, des passagers clandestins sur un horizon imaginaire, mais qu’importe ?

Alors que des minarets s’élèvent dans les couloirs du temps, l’Europe n’est qu’un prolongement de l’Asie, laquelle a tout créé et redeviendra le centre, le trou noir où tout fut posé, anéanti puis couvert d’une fine lumière blanche, d’un liseré doré où s’est émancipée l’espèce.

Le ciel bleu et pourpre naît strié de langues de feu et d’une caresse de soleil. Heureusement, l’univers n’a ni commencement ni fin. Le monde est une cavalcade où des chevaux endiablés escaladent et dévalent des pentes abruptes et baroques, peuplées d’animaux fabuleux, dans un grand remuement de vagues.

Temps. Amour. Quiétude. Les poètes  fondent ce qui demeure. Éternellement en vie pour un jour d’exercice sur la terre.

Raymond Alcovère

Zao Wou Ki

vendredi, 12 janvier 2007

Elan d'Art, appel à propositions

medium_afficheelandart2007a3etape7.jpgLa cinquième exposition Elan d’Art se déroulera les 13, 14 et 15 avril prochain au CORUM à Montpellier. Nous vous rappelons que la date limite de réception des dossiers est  fixée au 14 février prochain. Elan d’Art Renseignements : 06.68.20.86.60 / www.elandart.fr