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samedi, 24 mars 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (35)

medium_DSCN4834.JPG"Il faudra de plus en plus, s’habituer à toutes ces exceptions, à ces noms (même sans signature) qui signalent ce qu’on pourrait appeler les réussites de l’individuation. Les artistes ne se dévouent pas à l’ensemble humain, ils en sortent. C’est cela qui choque un refoulement de fond ? Mais oui. Le Puritain est avant tout quelqu’un (ou quelqu’une) qui répugne à cette conception des « coups heureux » de l’espèce humaine. Il veut du collectif. Donc de la fausse histoire. Une « Histoire de l’Art ». De même il se rassure en se racontant qu’il y a une séparation bien nette entre écrire et vivre, travail et débauche, sexualité et pensée. Pour lui ce doit être l’un ou l’autre. Le Puritain (ou Puritaine) est clérical (ou cléricale) en ceci qu’il veut croire que les « artistes », inaptes à vivre « réellement » (la réalité c’est lui ou elle) sont, malgré tout, des sacrifiés utiles. Des rédempteurs rentables. L’artiste doit finir mal, son existence ne peut être qu’un puits de névrose ou d’enfer, il a expérimenté des choses dangereuses pour nous, il est devenu fou à notre place, on en tremble encore, c’est vraiment héroïque de sa part. Malheur à l’artiste qui laisserait entendre qu’il n’est pas candidat au martyre, ni au poste de saint laïque pour assurer de son mieux la rédemption communautaire. Le voilà trop anticlérical, que le clergé soit en uniforme ancien ou pas. Il y a toute une gamme de cléricaux : le religieux d’autrefois, le bourgeois, le progressiste, le militant, l’universitaire, le médiatique, le politique. Sur ce point précis, ils sont tous d’accord. Vérifiez."

P Sollers, extrait de Vivant Denon, le cavalier du Louvre.

Photo : Nina Houzel

vendredi, 23 mars 2007

Monter

medium_DSC0123914.2.jpg"Pourquoi dans toutes nos langues occidentales dit-on « tomber amoureux » ? Monter serait plus juste. L’amour est ascensionnel comme la prière. Ascensionnel et éperdu. (…) Je la revoyais une nuit à mes côtés, sur la jetée du port de ma ville natale. L’été, le silence, l’approche de l’aube. (…) Je la trouvais superbe. Nous marchions du même pas, sans aucun bruit. Je reconnaîtrais sans peine l’endroit où j’ai senti comme une aveuglante déchirure dans le noir, où j’ai eu les poumons dévorés de bonheur. La vie d’un coup acérée, musicale, intelligible. Surtout ne rien dire. "
Nicolas Bouvier

Le nouveau site de "Autour des auteurs"

Avec son nouveau magazine, lancé aujourd'hui, à voir ici

Le peintre Robert Lobet à Uzès

medium_view.pdf-cartons-GSC1.jpgmedium_view.pdf-cartons-GSC2.jpg1, rue de la Calade, 19 rue du Docteur Blanchard, 30 700 Uzès, 04 66 57 09 11

jeudi, 22 mars 2007

"Un jour, il pétera de vanité."

medium_fragonard.gifIl se juge beau, séduisant, intelligent, formidable stratège. Les élus, les journalistes, ses amis, ses adversaires en savent quelque chose : François Bayrou a parfois la tête comme une montgolfière. Il a longtemps assuré : "Je suis le nouveau Mitterrand." Lorsqu'il obtint le secrétariat général de l'UDF, alors présidée par Valéry Giscard d'Estaing, il expliqua tranquillement devant tout le bureau politique du CDS : "Giscard a trouvé en moi quelqu'un à sa mesure." Au moment où le premier ministre anglais était la coqueluche de la droite, il répétait partout : "J'ai un avantage sur tous les autres : je ressemble physiquement à Tony Blair." On l'a vu admirer longuement sa photo dans des magazines, en soulignant : "J'ai un regard profond." A la journaliste sportive Estelle Denis qui lui demandait il y a quelques semaines ce que sa femme préférait en lui, il a répondu sans sourciller "ma virilité". Jacques Chirac, qui en a beaucoup ri, s'en est aussi très souvent agacé : "Un jour, il pétera de vanité."

Article à lire ici

Avec l'aide de Fragonard

L'air impalpable de l'été

medium_62.jpgL'air impalpable de l'été était comme l'essence des pensées du globe terrestre lui-même, pensées étranges, inhumaines, d'une texture de songe, comme si elles s'élevaient et retombaient pour se relever et retomber dans le flux et le reflux d'une immense mer calme et primordiale.

John Cowper Powys, Givre et sang

Merci à Anne Kerzeas, spécialiste de John Cowper Powys : cette citation comme celle de la précédente note sont tirées de son article : "Céramique et littérature" ; Anne est potière, vous pouvez voir son travail à Chamborigaud, dans les Cévennes, en venant d'Alès, à l'entrée du village.

medium_clip_image002.jpgVient de paraître un inédit en français de Powys : "Le hibou, Le canard et Miss Rowe !Miss Rowe !" (nouvelle, 1933). Première des très rares nouvelles écrites par Powys, inédite en anglais.

pour commander :  at.agneau@wanadoo.fr 

www.at-agneau.ouvaton.org/ et bientôt un nouveau site

Photo : Jean-Louis Bec

mercredi, 21 mars 2007

Bribes de bios

A lire ici, dans les Carnets de J.L.K. des bribes de biographies de quelques écrivains célèbres...

Elle était l'audace même

Cela se passe sous l'Occupation. Après mille péripéties, une jeune Française parvient à pénétrer dans l'Hôtel Carlton, dont le bâtiment a été réquisitionné par les Allemands. Elle s'appelle Mlle Guillaine de Barbentane. Son père, décédé, fut un grand cavalier, ancien du Cadre noir de Saumur. Exquise, fragile, éplorée, elle explique à son interlocuteur, un colonel chef des services économiques de la région lyonnaise, son désir d'épouser au plus vite un prisonnier, François Vallet, dont elle attend un enfant, sous peine d'être frappée de déshonneur.

La suite à lire ici

mardi, 20 mars 2007

Pour n'en plus bouger jusqu'au terme de ta vie

medium_24.jpgJ'appartiens à un pays que j'ai quitté. Tu ne peux empêcher qu'à cette heure s'y épanouisse au soleil toute une chevelure embaumée de forêts. Rien ne peut empêcher qu'à cette heure l'herbe profonde y noie le pied des arbres, d'un vert délicieux et apaisant dont mon âme a soif... Viens, toi qui l'ignores, viens que je te dise tout bas : le parfum des bois de mon pays égale la fraise et la rose ! Tu jurerais, quand les taillis de ronces y sont en fleurs qu'un fruit mûrit on ne sait où - là-bas, ici, tout près - un fruit insaisissable qu'on aspire en ouvrant les narines. Tu jurerais, quand l'automne pénètre et meurtrit les feuillages tombés, qu'une pomme trop mûre vient de choir, et tu la cherches et tu la flaires, ici, là-bas, tout près... Et si tu passais, en juin, entre les prairies fauchées, à l'heure où la lune ruisselle sur les meules rondes qui sont les dunes de mon pays, tu sentirais, à leur parfum, s'ouvrir ton cœur. Tu fermerais les yeux, avec cette fierté grave dont tu voiles ta volupté, et tu laisserais tomber ta tête, avec un muet soupir... Et si tu arrivais, un jour d'été, dans mon pays, au fond d'un jardin que je connais, un jardin noir de verdure et sans fleurs, si tu regardais bleuir, au lointain, une montagne ronde où les cailloux, les papillons et les chardons se teignent du même azur mauve et poussiéreux, tu m'oublierais, et tu t'assoirais là, pour n'en plus bouger jusqu'au terme de ta vie.
Colette , les vrilles de la vigne

Photo : Jean-Louis Bec

Chroniques d'une élection (37)

medium_Photo_non_montage-1.JPGC'est le printemps (photo réalisée sans trucage bien sûr !)

L'essence unique de ces journées d'août...

L'essence unique de ces journées d'août se trouvait dans les champs ; là, parmi les hautes tiges jaunes et les épis gonflés du blé et de l'orge, il semblait que des millions de pavots eussent poussé en une seule nuit. Quelque chose dans le tissu de ces pétales écarlates et transparents comme s'ils étaient nourris du sang même de la terre, nés de l'étreinte enflammée du soleil et desséchés par son souffle brûlant, transmettait d'un champ à l'autre le secret ultime de la saison à travers la brume tremblante qui couvrait les routes des champs.

John Cowper Powys, Givre et sang

lundi, 19 mars 2007

La vie quand elle se met à ressembler au roman qu'on est en train d'écrire

medium_IMG_6178.jpgCe qui est intéressant, dans la vie, c'est quand elle se met à ressembler au roman qu'on est en train d'écrire... Magie ? Oui. A partir du moment où on commence un livre, le paysage bouge... Ballet insidieux... Les personnages réels, là, se déplacent... C'est comme s'ils essayaient d'échapper à ce qu'ils soupçonnent qu'on est en train d'écrire d'eux... Comme s'ils s'engageaient dans des diversions parallèles... Pour rectifier votre mémoire... Dans un sens plus favorable, plus flatteur... Les femmes ont sur ce point une plasticité particulière... Un radar... Un neuvième sens... Elles sentent le récit possible... L'écriture... Elles viennent s'interposer... S'inter-proposer...

Philippe Sollers, Femmes

Peinture de Frédérique Azaïs

 

dimanche, 18 mars 2007

Laissez-les grandir ici

SIGNEZ, FAITES SIGNER LA PÉTITION NATIONALE

« LAISSEZ-LES GRANDIR ICI ! »

Carnets indiens, avec Nina Houzel (34)

medium_DSCN4926.JPGCet instant de l'éternité est fragile, mais extrême et suspendu

Lao Tseu

(Merci Bona !)

Photo : Nina Houzel

samedi, 17 mars 2007

1907...

medium_picasso_avignon_5B1_5D_jpg.jpgC'est l'année de la Révolte des Vignerons dans le Midi, et en même temps, à Paris, Picasso peint les Demoiselles d'Avignon (le tableau ne sera montré qu'en 1937)

« Elles sont là... Formidables, catégoriques, flambantes... Les femmes... Les vraies... Les enfin vraies... Les enfin prises à bras-le-corps dans la vérité d’une déclaration d’évidence et de guerre... Les destructrices grandioses de l’éternel féminin... Les terribles... Les merveilleusement inexpressives ... Les gardiennes de l’énigme qui est bien entendu : RIEN ... Les portes du néant nouveau ... De la mort vivante, supervivante, indéfiniment vivante, c’est son masque, c’est sa nature, dans la toile sans figure cachée du tissu... Pas derrière, ni ailleurs, ni au-delà... Simplement là, en apparence... jouies, traversées, accrochées, écorchées, saluantes et saluées, posantes, saisies par un professionnel de la chose... Un des rares qui ait eu les moyens d’oser... Le seul au XY" siècle à ce point ? Il me semble... À pic sur le sujet... Exorcisme majeur. » Les Demoiselles d’Avignon. Quel tableau... Comme c’est risqué, frappé ; comme c’est beau... Comme il fallait en vouloir pour faire ça, avoir envie de tout défoncer, de passer une bonne fois à travers le miroir et le grand mensonge. À travers tous les « il était une fois ». Comme il fallait être seul, séparé de tout, et en même temps sûr de sa force, de l’explosion imminente du fatras, de la croûte antérieure, précieuse, accumulée. Surface idéalisée, falsifiée, frivole, couche épaisse de projections molles, de sperme cent fois moisi, de psychismes usés, de clichés... Toute la cocotterie et la pruderie du XIXe, les ombrelles, les robes à volants, les intérieurs protégés... Comme il fallait parier sur son expérience dé jeunesse (il a vingt -six ans), Sur la joie de la prostitution gratuite pour soi seul, pour celui-là seul, l’élu, le protégé de ces dames... Sur la nudité fouillée, sans appel. " L’Olympia, veuve horizontale sur son divan ; Les Demoiselles, célibataires verticales ... Du cercueil blanc-rose à la mort debout...

Extrait de "Femmes" Philippe Sollers, 1983

Une prise en mains technique, généralisée, de la vie même des humains

medium_15.jpgDiriez-vous que ce que l’on appelait l’« espace public » - les meetings, les réunions - se réduit désormais à l’espace médiatique ?

Ph. Sollers : Ce n’est pas moi qui ai inventé la formule « société du spectacle ». Ça ne veut pas dire simplement la représentation médiatique, ça signifie que tous les rapports humains sont médiatisés par des images et que « les gens », comme on dit, ont de plus en plus tendance à jouer un jeu de rôle par le truchement de leur image à l’intérieur d’un film général. Il y a une évacuation de la perception individuelle, de la sensation de soi immédiatement représentée par des images. Donc le spectacle comme société, puisque c’est la même chose. Mais attention, cela ne veut pas dire simplement des moyens de communication ou la télévision, ce que Bourdieu avait tendance à croire, alors qu’il avait tort dans sa logique de marxiste archaïque à tendance stalinienne avérée. Il s’agit d’une prise en mains technique, généralisée, de la vie même des humains

Interview à lire en entier ici

Photo : Jean-Louis Bec

vendredi, 16 mars 2007

Ou des soupes à Warhol ?

Les grands soirs falsifiés de fond en comble :

foules, cocardes, guillotines et neiges en boîte,

greffes de révolution sur des mains

fouillant le visible, les stocks dans les vitrines obscènes.

Comment... Comment jugerez-vous

octobre juillet et tout le recyclé de l'histoire,

l'événement vendu comme de l'antiride

ou des soupes à Warhol ?

Jean-Luc Aribaud, Prophéties, Le Castor Astral, 2006

La moindre chose...

medium_76_new.jpg« La moindre chose contient un peu d’inconnu. Trouvons-le. Pour décrire un feu qui flambe et un arbre dans une plaine, demeurons en face de ce feu et de cet arbre jusqu’à ceux qu’ils ne ressemblent plus, pour nous, à aucun autre arbre et à aucun autre feu »

Maupassant

Photo : Jean-Louis Bec

jeudi, 15 mars 2007

Chroniques d'une élection (36)

"C'est une révolution difficile à accomplir: il faut que les Français acceptent de projeter sur une femme l'exercice du pouvoir" : Ségolène Royal. Lire ici

Philippe Sollers dit à peu près la même chose : "Qu'une femme soit en position d'être élue à la fonction suprême fait trembler tout le pays"  :  à lire ici

Concours de peinture, sculpture, photo

PRÉSENCE des ARTS & LE GRAND M des ARTS

« Le Sourire de Cézanne »

A l’occasion de la sortie prochaine du roman de Raymond Alcovère : « Le Sourire de Cézanne » n & b Editions (première semaine de mai 2007)
Présence des Arts organise en partenariat avec LE GRAND M des ARTS
un concours de Peinture/Sculpture/Photo…

Le thème sera le roman dans son ensemble.
Libre à vous de vous inspirer d’une phrase, un passage, un personnage, une atmosphère, un paysage…..

Des extraits du roman sont lisibles ici :

http://raymondalcovere.hautetfort.com/tag/Le+sourire+de+C...

L’exposition des œuvres aura lieu du 21 au 24 Juin 2007 Espace Jean Teissier à Vendargues.

Il n’y a pas de format imposé et toutes les techniques sont admises. Aucune limite à votre imagination !

Une participation aux frais (imprimerie/vernissage etc….) de 15€ par œuvre est demandée.

Les prix : (Présence des Arts communique)

- tout le monde aura un prix: les quatre jours d'exposition avec vernissage
- fidèles à la tradition de notre Association nous offrirons une sculpture
(nous changeons de sculpteur tous les ans mais ne savons pas encore qui succédera à Jean-Luc Arcelli, Florence Goellner, Jacques Claret, Nicole Mentha, William Puel, Gilles Bonin et Bob)
- du matériel Beaux-Arts (peintures/chevalet/toiles etc......)
- des romans de Raymond Alcovère
- un droit d'accrochage au salon VENT d'ART 2007 (octobre)
- d'ici là nous aurons d'autres idées pas de soucis!

Raymond Alcovère sera présent à Montpellier, à la Comédie du Livre, 1,2 et 3 juin 2007.
Pour visiter son blog : http://raymondalcovere.hautetfort.com/
Pour le contacter : raymond.alcovere@neuf.fr

BULLETIN d’INSCRIPTION


Nom : Prénom :

Adresse :

E-Mail :
Téléphone :

souhaite participer au Concours « Le Sourire de Cézanne » en catégorie :
Peinture / sculpture / photo / autre (précisez merci)

Je joins un chèque de 15€ par œuvre à l’ordre de Présence des Arts + une enveloppe timbrée à 0,54€
et une enveloppe format A5 timbrée à 0,85€ (pour l’envoi des invitations).
Adhésion à l’association (facultative) : 10€.

Présence des Arts
Maison Serre
Place de la Mairie
34 740 VENDARGUES

contact : 04 67 87 54 56 / 06 87 27 62 91

presencedesarts34@wanadoo.fr
http://presencedesarts.hautetfort.com
www.legrandmdesarts.com