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samedi, 17 mars 2007

Une prise en mains technique, généralisée, de la vie même des humains

medium_15.jpgDiriez-vous que ce que l’on appelait l’« espace public » - les meetings, les réunions - se réduit désormais à l’espace médiatique ?

Ph. Sollers : Ce n’est pas moi qui ai inventé la formule « société du spectacle ». Ça ne veut pas dire simplement la représentation médiatique, ça signifie que tous les rapports humains sont médiatisés par des images et que « les gens », comme on dit, ont de plus en plus tendance à jouer un jeu de rôle par le truchement de leur image à l’intérieur d’un film général. Il y a une évacuation de la perception individuelle, de la sensation de soi immédiatement représentée par des images. Donc le spectacle comme société, puisque c’est la même chose. Mais attention, cela ne veut pas dire simplement des moyens de communication ou la télévision, ce que Bourdieu avait tendance à croire, alors qu’il avait tort dans sa logique de marxiste archaïque à tendance stalinienne avérée. Il s’agit d’une prise en mains technique, généralisée, de la vie même des humains

Interview à lire en entier ici

Photo : Jean-Louis Bec

vendredi, 16 mars 2007

Ou des soupes à Warhol ?

Les grands soirs falsifiés de fond en comble :

foules, cocardes, guillotines et neiges en boîte,

greffes de révolution sur des mains

fouillant le visible, les stocks dans les vitrines obscènes.

Comment... Comment jugerez-vous

octobre juillet et tout le recyclé de l'histoire,

l'événement vendu comme de l'antiride

ou des soupes à Warhol ?

Jean-Luc Aribaud, Prophéties, Le Castor Astral, 2006

La moindre chose...

medium_76_new.jpg« La moindre chose contient un peu d’inconnu. Trouvons-le. Pour décrire un feu qui flambe et un arbre dans une plaine, demeurons en face de ce feu et de cet arbre jusqu’à ceux qu’ils ne ressemblent plus, pour nous, à aucun autre arbre et à aucun autre feu »

Maupassant

Photo : Jean-Louis Bec

jeudi, 15 mars 2007

Chroniques d'une élection (36)

"C'est une révolution difficile à accomplir: il faut que les Français acceptent de projeter sur une femme l'exercice du pouvoir" : Ségolène Royal. Lire ici

Philippe Sollers dit à peu près la même chose : "Qu'une femme soit en position d'être élue à la fonction suprême fait trembler tout le pays"  :  à lire ici

Concours de peinture, sculpture, photo

PRÉSENCE des ARTS & LE GRAND M des ARTS

« Le Sourire de Cézanne »

A l’occasion de la sortie prochaine du roman de Raymond Alcovère : « Le Sourire de Cézanne » n & b Editions (première semaine de mai 2007)
Présence des Arts organise en partenariat avec LE GRAND M des ARTS
un concours de Peinture/Sculpture/Photo…

Le thème sera le roman dans son ensemble.
Libre à vous de vous inspirer d’une phrase, un passage, un personnage, une atmosphère, un paysage…..

Des extraits du roman sont lisibles ici :

http://raymondalcovere.hautetfort.com/tag/Le+sourire+de+C...

L’exposition des œuvres aura lieu du 21 au 24 Juin 2007 Espace Jean Teissier à Vendargues.

Il n’y a pas de format imposé et toutes les techniques sont admises. Aucune limite à votre imagination !

Une participation aux frais (imprimerie/vernissage etc….) de 15€ par œuvre est demandée.

Les prix : (Présence des Arts communique)

- tout le monde aura un prix: les quatre jours d'exposition avec vernissage
- fidèles à la tradition de notre Association nous offrirons une sculpture
(nous changeons de sculpteur tous les ans mais ne savons pas encore qui succédera à Jean-Luc Arcelli, Florence Goellner, Jacques Claret, Nicole Mentha, William Puel, Gilles Bonin et Bob)
- du matériel Beaux-Arts (peintures/chevalet/toiles etc......)
- des romans de Raymond Alcovère
- un droit d'accrochage au salon VENT d'ART 2007 (octobre)
- d'ici là nous aurons d'autres idées pas de soucis!

Raymond Alcovère sera présent à Montpellier, à la Comédie du Livre, 1,2 et 3 juin 2007.
Pour visiter son blog : http://raymondalcovere.hautetfort.com/
Pour le contacter : raymond.alcovere@neuf.fr

BULLETIN d’INSCRIPTION


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Adresse :

E-Mail :
Téléphone :

souhaite participer au Concours « Le Sourire de Cézanne » en catégorie :
Peinture / sculpture / photo / autre (précisez merci)

Je joins un chèque de 15€ par œuvre à l’ordre de Présence des Arts + une enveloppe timbrée à 0,54€
et une enveloppe format A5 timbrée à 0,85€ (pour l’envoi des invitations).
Adhésion à l’association (facultative) : 10€.

Présence des Arts
Maison Serre
Place de la Mairie
34 740 VENDARGUES

contact : 04 67 87 54 56 / 06 87 27 62 91

presencedesarts34@wanadoo.fr
http://presencedesarts.hautetfort.com
www.legrandmdesarts.com

Un calme intense...

medium_69.jpgUn calme intense, cuivré comme un lotus jaune, déployait peu à peu ses feuilles de silence sur l'infini de la mer.

Herman Melville

Photo : Jean-Louis Bec

mardi, 13 mars 2007

Une petite pause...

medium_23.3.jpgPhoto : Jean-Louis Bec

09:20 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, photo, Jean-Louis Bec

lundi, 12 mars 2007

Chroniques d'une élection (35)

Le Web 2 Karl Zero, à voir ici, avec une longue interview de Jose Bove

Caméléon Bonaparte

medium_30.jpgC'est ainsi que la BBC surnomma notre Résident de la République. A Lire ici le jugement implacable de la presse étrangère.

Photo : Jean-Louis Bec

Et cette illusion de bonheur

medium_Email0344.4.jpgEnvie de sortir, de marcher, je suis monté à San Martino. Ce genre de décor somptueux, chargé m’aurait déplu il y a quelques années. Dorures, stuc, marbres polychromes, couleurs fondues, motifs enlacés, anges virevoltants, tout est fait pour dérouter l’âme, qu’elle vacille, l’enlever des griffes du réel, la jeter dans un monde de miroirs corruscants, un crépitement de pierreries, de marbres roses. Les plafonds figurent  des ouvertures vers le ciel, vers d’autres images, où rien ne finit jamais. Une illusion de bonheur qui n’a jamais de fin. Toujours plus de couleurs, de rondeurs, de trompe-l’oeil. Et cette illusion de bonheur finit par devenir bonheur...

Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", n & b, 1998

Tableau de Frédérique Azaïs

dimanche, 11 mars 2007

O’ sangue, O’ sangue

Marchant à nouveau dans les ruelles basses de la ville, bordées de pièces sans lumières où vivent des familles entières, je pense à l’extraordinaire dernier chapitre de “Kaputt” de Malaparte. C’est en 1943, après des années de guerre, de famine et de souffrance. Naples a été bombardée, les allemands sont partis,  elle est exsangue, paie cher d’être  la première ville libérée d’Europe. Partout ce ne sont que décombres, ruines, désolation.  Dans la ville, il ne reste que les malheureux, ce peuple de l’ombre qui a vécu des années durant dans le labyrinthe immense des grottes,  les entrailles de la ville, creusées à même le tuf. Les puissants ont fui comme toujours. Il n’y  a plus d’eau, plus de vivres, plus rien. Cette foule émerge à la surface, tant bien que mal, souffrante, loqueteuse, une cour des miracles en marche. Soudain une rumeur surgit et gronde comme une houle. Le sang de Saint-Janvier, qui protège la ville, les deux châsses qui le contiennent, ont été détruites avec la crypte de la cathédrale où elles étaient entreposées, atteintes par une bombe. A cette nouvelle, le peuple déguenillé, assoiffé, amaigri, reflue comme une vague vers la cathédrale,  psalmodiant ces  mots “O’ sangue, O’ sangue”. Pour ces gens qui ont tout subi, tout enduré, la mort, la souffrance, la faim, la torture,  la disparition de ce sang sacré est pire que tout. Et miracle, devant la cathédrale, un prêtre vient annoncer que les quelques gouttes coagulées ont survécu au bombardement. Ce sont des larmes de joie qui coulent maintenant sur les visages de ces êtres nus,  l’espoir qui efface tout.

Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", n & b, 1998

Nous savons de quel côté regarder

medium_Email0341.3.jpgUn oiseau bleu s'envole vers l'est, entre les mains tendues de cette terre gelée dont la poussière des routes s'effrite sous les yeux de ceux que les sommeils quittèrent. Les femmes brusquement raccrochent leurs tabliers, lancent leurs coeurs à sucer à des enfants plus pâles que des pierres de lune. Les herbes libres des champs et les statues de marbre, content à l'abîme le plaisir inoubliable d'être peigné par la lumière et le vent. Les animaux les plus puissants s'assoupissent lentement comme des jeunes filles à l'ombre des légendes, avec sous leurs pattes repliées le pourquoi et le comment des tristes dimanches. Du plus lointain de la mer, nous parvient cet étrange bouquet de musique, ce goût de plume rare et d'encre surchauffée où infuse l'effroyable prophétie.

Nous savons de quel côté regarder.

Jean-Luc Aribaud. Les mondes illimités. L'arrière-Pays, 1998

Tableau de Frédérique Azaïs

 

samedi, 10 mars 2007

Le carnet est cet autre côté de l’horizon

medium_31.jpgPour un écrivain, le carnet est ce qu’il y a de plus étrange et de plus intime. C’est un autre temps, une respiration d’appoint, une mémoire profonde et oblique, une chambre noire, un filtre. Là sont notées les apparitions. Un rêve, et les morts sont là, tout à coup, plus vivants que jamais, soucieux ou énigmatiques. Une phrase banale, prononcée d’une certaine façon, et tout un paysage s’ensuit. Une odeur, une couleur, un bruit, et le grand navire de l’existence prend le large, très au-delà de l’actualité en écume, vers un passé qui ne passe pas, demande son développement, son récit futur. Je suis un personnage de roman, il va m’arriver des choses. Il faut rester en éveil, rien n’est négligeable ou indifférent, des rapprochements m’attendent, des signaux, des hasards objectifs. Je suis un animal enfantin, tous les sens participent à l’opération magique. Voilà, c’est parti : les personnages se présentent d’eux-mêmes, ils veulent être observés et décrits, ils jouent le jeu à leur insu, ils demandent à être radiographiés, mots, gestes, démarches, mimiques. Proust écrit : " Je vois clairement les choses dans ma pensée jusqu’à l’horizon. Mais celles qui sont de l’autre côté de l’horizon, je m’attache à les décrire." Le carnet est cet autre côté de l’horizon.

Philippe Sollers,
« Marcel Proust : Carnet magique »
Le Monde, 14.3.2002

Voir aussi ici

Photo : Jean-Louis Bec

Le passage des enfances

medium_Email0343.2.jpgNous ressemblons à présent à ces hautes demeures, dont les murs ficelés de lierre se dépêchent de vieillir, comme pour mieux cerner le passage des enfances.

Jean-Luc Aribaud. Les mondes illimités. L'arrière-Pays, 1998

Tableau de Frédérique Azaïs

vendredi, 09 mars 2007

Chroniques d'une élection (34)

Allo M. Rothschild !

Le candidat UMP à la présidentielle aurait appelé l'actionnaire majoritaire du quotidien pour lui dire son mécontentement après la Une du 1er mars titrée:"Impôt sur la fortune de Sarkozy : le soupçon".

Libération, journal de merde ?

Le candidat de l'UMP se laissant même aller à employer des termes "grossiers", qualifiant, paraît-il Libération de "journal de merde".

Lire ici

Prenez le maquis !

medium_baiser_des_arbres_a_la_terre.3.jpg« Prenez le maquis, ne laissez croire à personne que vous êtes en train de travailler. »

Marcel Duchamp

Peinture de Lambert Savigneux : "Baiser des arbres à la terre"

Carnets indiens, avec Nina Houzel (33)

medium_DSCN4823.JPG"L’individu n’est rien, l’allégresse du matin est tout"

Raymond Alcovère, extrait de "Solaire", texte en cours d'écriture

Photo de Nina Houzel

jeudi, 08 mars 2007

Nouvelles de la révolte, 1907-2007

medium_couve1-1907-500.2.jpgVient de sortir, cette anthologie :

Seize nouvelles écrites par des membres de l'association:
" Autour des auteurs"

l'association des écrivains du Languedoc-Roussillon  


1) Michel Crespy - Frères humains
2) Antoine Blanchemain - Journal d'un fonctionnaire
3) René Escudié - Du sucre dans le quart
4) Raymond Alcovère - L'agent secret
5) Anne-Marie Jeanjean - La nuit de la...
6) Pierre Bosc - Une fleur et des fusils
7) Anne Bourrel - Monsieur Albert veut changer de nom
8) Claude Ecken - Un songe romantique
9) Francis Zamponi - Obéissance à la Loi
10) Serguei Dounovetz - Le dernier pour la route
11) Viviane Etrivert - la Webletter de l'archiviste 1907
12) François Darnaudet - Épinglé comme un phylloxera vastatrix
13) Arlette Fétat - Les gueux du Sud
14) Lilian Bathelot - Rouge
Rappels historiques
15) Claude Ecken - Chronologie
16) Geneviéve Gavignaud-Fontaine - Vignerons du Sud...

1907 : Les hommes et les femmes du Languedoc-Roussillon se révoltent pour défendre leur terre, le fruit de leur travail, leur dignité. Toute la région est debout, autour du monde viticole conduit par Marcelin Albert et Ernest Ferroul. Dans toutes les villes, des centaines de milliers de citoyens s'opposent au pouvoir politique, à ses soldats, à un certain Clemenceau. La grève de l'impôt est déclarée, des centaines de maires démissionnent, les villes sont submergées par les manifestations, la troupe tire, avant de se mutiner quelques jours plus tard.

2007 : Que reste-t-il de cette révolte, de ces  « gueux » en colère, dans notre mémoire collective ?

Comme une trace du souvenir, cette anthologie propose seize "Nouvelles de la révolte". Autour de leurs auteurs, la terre du Languedoc-Roussillon et l'esprit de ces gueux, qui s'opposèrent farouchement au pouvoir central, inspirent ces évocations romancées. Ces récits, passés, contemporains ou d'anticipation explorent avec brio et passion une réalité sociale où l'actualité rejoint l'histoire, la mémoire

Cap Bear Editions

mercredi, 07 mars 2007

Cool memories

Jean Baudrillard, ici, à Apostrophes, 1987

Chroniques d'une élection (33)

medium_ACOTECOL_22_.jpgEst-ce la mort de Jean Baudrillard, ultime pied de nez du génial penseur, la réalité aurait-elle disparu, toujours est-il que la campagne s'essouffle, tout paraît creux, vide... Le sinistre pantin Nicolas Miguet, (existe-t-il vraiment celui-là ?) est en prison maintenant, il a peut-être enfin réussi à exister ! Sarko et Sego tournent à vide, même Bayrou, l'invité surprise, le faiseur de miracles (plus de droite ni de gauche ! quel bonheur ! la France réconciliée !) est inaudible, il n'est plus question que de parrainages, ambiance mafieuse garantie, là on est bien dans le réel, on ne va pas tarder à voir réapparaître le grand escogriffe, lui qui, quoiqu'il arrive, récolte, récolte...

Photo : Gildas Pasquet